Barakamon

Destinés à un public adolescent masculin mais faisant néanmoins fureur chez certain(e)s adultes et/ou jeunes filles, les shonen ont droit à leur propre rubrique!
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Koiwai
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Barakamon

Message non lu par Koiwai » 24 oct. 2012, 16:08

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La fiche sur le site


Tome 1 :

Nouveau manga coup de coeur des éditions Ki-oon, Barakamon débarque en cette fin octobre en amenant dans ses bagages un nom encore inconnu en France : le mangaka Satsuki Yoshino, dont la carrière fut lancée en 2007 avec quelques oeuvres courtes. Avec sa couverture simple et claire arborant le sourire franc d'une gamine et un logo "calligraphique" vraiment bien conçu, l'oeuvre attire l'oeil et entend bien réchauffer les coeurs en plein automne. Pari réussi ?

Saishû Handa est un jeune calligraphe prometteur... ou l'était, jusqu'à ce jour maudit où, incapable d'encaisser les critiques faites par un conservateur de musée, il le frappe violemment. Mis au ban par ses pairs, le jeune homme est contraint à l'exil par son propre père, qui souhaite lui ouvrir les yeux sur sa propre arrogance et son manque de respect envers les autres en le confrontant à un mode de vie bien différent de celui qu'il avait jusqu'à présent. Ainsi, le prétentieux et trop strict calligraphe est envoyé dans l'archipel de Gotô, dans la préfecture de Nagasaki, et plus précisément sur une petite île où il va rapidement faire la connaissance des villageois, et ce un peu contre son gré : alors qu'il pensait pouvoir peaufiner son art dans la tranquillité en attendant de pouvoir faire son retour, il est sans-cesse dérangé par des habitants à la mentalité bien différente de ce que l'on voit en ville...

Barakamon met vite dans l'ambiance : en quelques pages, le caractère prétentieux et peu altruiste de Seishû est présenté, de même que son erreur. Dès lors, le récit est lancé, le ton vite donné, et ce dès l'arrivée du jeune homme sur l'île, où il devra prendre un taxi local pour le moins très particulier... ! On le devine rapidement : Seishû n'est pas au bout de ses surprises dans ce cadre totalement rural, et cela se confirme très vite avec l'arrivée chez lui de Naru, une gamine de cinq ans un brin encombrante et très, très sans-gêne, qui va lui en faire voir de toutes les couleurs. Véritable pile électrique, la fillette irrite Seishû tandis qu'elle charme le lecteur de par sa grande vivacité, son côté très casse-cou, sa bonne humeur permanente et son envie de s'amuser de tout... La comparaison avec Yotsuba&!, le manga de Kiyohiko Azuma, n'est pas loin, à ceci près que Naru s'exprime tout de même beaucoup mieux que Yotsuba !
Si le premier chapitre, pendant 60 pages, se centre surtout sur cette gamine parfaite pour bien poser l'ambiance de bonne humeur, la suite voit évidemment apparaître, les uns après les autres, d'autres habitants tout aussi vivants et loufoques, et dont le naturel n'a d'égale que la joie de vivre. Du grand-père de Naru aussi sans-gêne qu'elle à Hina, la meilleure amie très timide et pleurnicharde de la fillette, en passant par l'instituteur un peu laxiste ou Kenta, gamin plus maladroit que méchant dans sa volonté d'attirer l'attention de Naru, Barakamon s'enrichit très vite de protagonistes hauts en couleurs, qui ont entre eux des interactions très vivantes et qui n'ont pas fini de semer la zizanie dans le quotidien jusque là bien huilé, trop bien huilé, de Seishû.

C'est donc dans ce cadre totalement chamboulé que devra désormais évoluer Seishû. Au fil des pages et des apparitions des habitants, le jeune homme découvre petit à petit un mode de vie très différent du sien, où tout le monde se connaît, où chacun se rend tout naturellement des services, où des traditions sympathiques et conviviales comme la fête du mochi perdurent... L'ambiance villageoise est bien là, bien rendue par un auteur que l'on sent amoureux de sa propre région natale, et loin de l'anonymat de la ville, Seishû risque fort d'évoluer et d'apprendre à briser son mode de vie monotone pour mieux profiter des petits riens pouvant rendre la vie plus belle, au contact d'habitants qui n'ont pas fini de l'irriter ou de le toucher.
"C'est parce qu'il n'y a rien qu'on peut s'amuser de tout !", un joli slogan reflétant à merveille l'ambiance de la série !

Visuellement, le trait de Satsuki Yoshino, bien estampillé Square Enix sur certains points (surtout les belles gueules de Seishû) et beaucoup plus personnel sur d'autres, n'est pas exempt de petits défauts, à commencer pas des problèmes de proportion assez réguliers, mais l'essentiel n'est pas là : la simplicité du trait permet de mettre en avant de nombreuses bonnes bouilles très communicatives chez les personnages, des mimiques amusantes, ainsi que quelques petits passages en SD très funs et que l'auteur n'utilise heureusement pas à tout va. L'ensemble est très communicatif, régulièrement volontairement caricatural, un peu à la manière de ce que font des auteurs comme Kiyohiko Azuma ou Shinobu Ohtaka. Côté décors, le cadre villageois et les vues sur la mer restent assez simples, mais non dénués de charme. L'ensemble participe bien à l'ambiance.

Véritable bouffée d'air frais, ce premier tome de Barakamon, immersif et attachant, accomplit bien son objectif, et c'est avec plaisir que l'on replongera sur cette petite île dans les volumes suivants, histoire de suivre les évolutions de Seishû, de ne pas oublier ces petits riens qui peuvent rendre la vie plus joyeuse... et de s'amuser, tout simplement.

L'édition de Ki-oon est impeccable : l'impression est bonne et la traduction, vivante et naturelle, s'applique bien à faire ressortir le parler de chaque personnage, qu'il soit sobre, tranquille, "djeunz" ou plus axé patois.
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Cactus-Vira
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Re: Barakamon

Message non lu par Cactus-Vira » 25 oct. 2012, 20:48

J'avais lu le preview, et donc vu l'histoire du taxi et de la petite Naru, qui se fait jeter dehors mais qui trouve toujours une nouvelle entrée :lol: !
J'ai de suite adhéré, et en lisant ton résumé, tu me confirmes mon envie de me payer cette série qui s'annonce riche en aventures ^^
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Koiwai
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Re: Barakamon

Message non lu par Koiwai » 14 déc. 2012, 09:09

Tome 2 :

Seishû Handa, l'orgueilleux et solitaire calligraphe, s'est finalement très vite habitué à sa vie sur une île de l'archipel de Gotô, peut-être même un peu trop vite quand on voit à quel point il apparaissait prétentieux. Mais il faut dire que les habitants du village insulaire, un brin envahissants, ne lui ont pas laissé le choix, à commencer par Naru, gamine aussi foldingue que rafraichissante. Dans ce deuxième volet, le jeune homme continue de s'adapter à sa nouvelle vie, au fil de chapitres indépendants très courts (8 pages) ou un peu plus longs (30 pages).

Chaque chapitre est l'occasion d'aborder un nouvel événement du quotidien désormais très chamboulé de Seishû, et cela va de la rencontre de nouveaux protagonistes bien campés (comme le vieux aux chats ou l'infirmière de l'hôpital), à de nouvelles aventures avec les habitants qu'il connaît déjà et qui le collent sans cesse (Naru, Tama et Miwa voulant apprendre la calligraphie, une journée à la plage tous ensemble..)

Le format indépendant et assez court des chapitres empêche pour l'instant tout véritable développement des personnages, comme le montrera le focus assez superficiel sur une Tama qui reste néanmoins excellente. De manière générale, les chapitres de ce deuxième volume ne vont jamais très loin, laissent même tomber la petite pointe de traditions pour privilégier avant tout le fun et la bonne humeur, et de ce côté-là, la mission est à nouveau accomplie : chaque personnage est bien exploité, enchaîne les frasques en s'amusant de tout est n'importe quoi, dans un cadre qui apparaît toujours plus convivial, où chacun se montre très lié aux autres. Dès lors, difficile pour Seishû de ne pas se dévoiler un peu plus (sa passion pour les chats reste un grand moment, la conclusion "dramatique" de cette passion encore plus), et de ne pas tout naturellement s'attacher à tout ce petit monde au point de s'inquiéter pour quelqu'un pour la première fois de sa vie.

On pourra toujours trouver rapides les changements chez Seishû, mais au moins, Satsuki ne s'embarrasse pas trop de ça et cela lui permet d'imposer d'emblée une ambiance résolument chaleureuse dans sa série. Les idées de l'auteur ne sont parfois pas poussées assez loin, mais en attendant un troisième tome qui risque de déjà apporter un gros coup de neuf, il se dégage de ce deuxième tome toujours autant de joie de vivre, de fun et d'humour, dans un cadre insulaire résolument chaleureux. L'amour du mangaka pour ce qu'il raconte se ressent bien, sans doute parce que le récit se déroule là où il vit lui-même, et qu'il a lui-même vécu la plupart des événements qu'il raconte... Et c'est qu'on l'envierait presque !
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Koiwai
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Re: Barakamon

Message non lu par Koiwai » 14 févr. 2013, 22:13

Tome 3 :

De mésaventure en découverte, Saishû Handa continue de s'habituer à sa vie campagnarde sur l'île, en compagnie des habitants du village, à commencer par la petite Naru, île électrique qui passe tout son temps à ses côtés. De fil en aiguille, le jeune homme commence alors à remettre en question son égo, commençant même à se préoccuper des autres.

Mais tandis qu'une nouvelle lubie s'empare de Naru qui se met à vendre des coquillages qu'elle a ramassés, deux hommes de la ville débarquent dans le village insulaire : venue rendre visite à notre héros, son ami d'enfance Kawafuji arrive accompagné d'un jeune homme inconnu : celui-là même qui a fini premier devant Seishû au dernier concours de calligraphie ! Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce nouveau venu est un peu particulier...

L'arrivée des deux citadins au village arrive au bon moment pour offrir un petit coup de boost à la série, en plus d'apporter une nouvelle figure forte et bourrée d'humour en la personne de Kôsuke Kanzaki, "rival" de Seishû qui voue un véritable culte à notre héros ! On découvre un caractère un brin excentrique, obsédé par la calligraphie, au point d'être involontairement horripilant pour les autres et un peu prétentieux sans vraiment s'en rendre compte. Surtout, on découvre là un jeune homme qui est un pur fruit de la ville : mal dégourdi à la pêche, doté d'une peur panique des insectes, bien dans son confort... et cela amène évidemment plusieurs confrontations humoristiques entre vie campagnarde et vie de citadin, tout en continuant de dresser un portrait plutôt léger de la vie à la cambrousse, par exemple ici à travers l'art de la pêche.
On s'amuse donc toujours autant sur cette lecture fraîche et bourrée de bonne humeur, d'autant que les personnages habituels sont en pleine forme : Hiroshi et Miwa forment un joli duo, la petite Hina est toujours aussi mignonne, le grand-père de Naru aime toujours autant les petites taquineries, et, bien sûr, la très énergique et débrouillarde Naru est omniprésente.

Mais les deux nouveaux venus ne sont pas qu'un bon prétexte pour l'humour et la confrontation ville/campagne, car Kôsuke pousse plus que jamais Seishû à remettre en cause sa manière d'appréhender la calligraphie. Que doit-il faire pour trouver l'équilibre entre l'enseignement strict de son père et une calligraphie plus personnelle ? Sa vie à la campagne pourrait bien lui ouvrir des voies, tandis que lui-même s'ouvre aux autres.

En résulte un volume équilibré, qui laisse entrevoir des évolutions chez Seishû tandis que le ton léger et l'ambiance campagnarde, eux, sont toujours aussi agréables.
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Re: Barakamon

Message non lu par Koiwai » 28 avr. 2013, 12:48

Tome 4 :

Grâce à l'aide des habitants, Seishu a pu éviter le pire lors du typhon qui est passé, mais le pauvre a tout de même perdu tous ses appareil électroniques. En attendant d'en récupérer de nouveaux, il finit par y voir une opportunité pour préparer un nouveau concours de calligraphie, histoire de lever un peu le pied du côté de ses commandes...

Pour l'heure, on n'en saura pas beaucoup plus sur ce concours, juste évoqué, puisque l'ensemble du volume revient à la bonne vieille recette des chapitres indépendants plongeant notre héros dans différentes aventures champêtres où il est comme toujours accompagné des même trublions : les lycéennes Miwa et Tama, la petite Hina, le grand-père de Naru... et, bien, sûr, Naru elle-même, présente absolument partout !

Les petites aventures quotidiennes à Nanatsutake se poursuivent donc pour Seishu, et sont autant d'instant qui lui permettent d'évoluer dans diverses directions. Certains chapitres sont l'occasion de découvrir de nouvelles tête, comme Aki, le petit frère de Tama dont il est le sosie et qui adore les jeux vidéo, ou le père de Miwa, au caractère bien trempé, autoritaire voire un peu effrayant pour notre héros. D'autres chapitres laissent entrevoir quelques coutumes, comme la façon dont on célèbre la fête des morts à Nanatsutake, tandis que d'autres passages confrontent Seishu à ses peurs (les insectes) ou à certaines choses crues auxquelles il n'est pas prêt (le poisson) dans des chapitres pourvues d'un humour un peu sadique assez délectable (tout de même, pauvre poisson, et pauvres libellules !). Notons également que Satsuki Yoshino se permet quelques petites digressions en s'adonnant un peu aux strips en 4 cases dans un passage où Seishu tente assez difficilement d'initier Naru et les deux lycéennes à la calligraphie.

Au bout du compte, on sent surtout que Seishu est désormais bien intégré à la petite communauté, et s'est ouvert aux autres. Chaque expérience au sein du paisible village insulaire de Nanatsutake le sociabilise un peu plus, si bien qu'on le voit désormais partir de lui-même à la rencontre des habitants pour leur offrir des algues (l'occasion aussi de revoir l'entraide entre les habitants et leur simplicité, puisque ceux-ci offriront tous quelque chose en échange à Seishu sans que celui-ci n'ait rien demandé), voire qu'on le voit s'interroger un peu sur la petite Naru, la façon dont celle-ci le colle traduisant peut-être une certaine solitude due à l'absence des parents.

Au final, on se retrouve une nouvelle fois avec un volume fort agréable, frais et très amusant, qui continue de nous dévoiler par bribes les richesses de Nanatsutake tout en poursuivant l'évolution de Seishu dans ce cadre qui ne cesse de la ressourcer et de lui ouvrir de nouveaux horizons.
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Re: Barakamon

Message non lu par Koiwai » 28 juin 2013, 08:02

Tome 5 :

"Regardez-le ! Même s'il ne dit rien, il suffit de voir l'expression de son visage pour savoir... qu'il a passé un super été !"

Au fil des journées passées avec les différents villageois, Seishû apprend à s'ouvrir aux autres et à profiter des petits plaisirs de la vie qu'il n'avait pas connus, tout en apprenant à se débrouiller un peu plus par lui-même. Cette fois-ci, ce sont encore de nombreuses épreuves qui l'attendent : jouer avec les jolis cheveux de la petite Hina, faire un petit concours de poterie avec Naru, tenter de choper des lucanes pour l'anniversaire de la fillette, tenter de s'imposer face à des grands enfants qui s'en prennent aux plus petits, apprendre à chauffer un bain de façon artisanale avec l'aide du chef... Certains chapitres permettent au jeune homme de se dégourdir un peu plus (même s'il y a encore du travail !), d'autres lui font profiter de plaisirs simples qu'il ne connaissait pas, comme les jeux et le feu d'artifices d'un festival d'été... et le partage, tout simplement.
Car ce qui marque surtout, c'est que Seishû s'est désormais bien habitué à cette vie campagnarde aux côtés de ces villageois pleins de vie, et s'est pleinement ouvert aux autres. Il s'inquiète pour les enfants dans leurs jeux dangereux, s'amuse bien en tripotant les cheveux de l'adorable Hina, surpasse sa peur des insectes pour faire plaisir à la pile électrique Naru... Et l'on suit tout cela avec plaisir, grâce à un humour omniprésent et bien porté par tous ces personnages qui ne s'arrêtent jamais, de Naru au chef en passant par les deux pestes Miwa et Tama ou le petit Kenta qui tente désespérément de se rapprocher de Naru.

En toile de fond, la calligraphie, fil rouge du récit, est abordée de façon discrète mais est toujours là, et passe une importante étape. Bien décidé à participer au concours Naruka, Seishû doit désormais réussir à se débarrasser de son style trop académique pour offrir des calligraphies plus stylées et personnelles. Encore faut-il que l'inspiration vienne... Ses expériences au village, où il apprend à s'intéresser aux autres et découvre comment profiter de la vie là où pendant tant d'années il est resté obnubilé par la calligraphie, pourraient bien l'aider à se libérer de son conformisme pour enfin oser se démarquer ! Et au bout du chemin, il y a la fin du volume, qui marque pour la première fois dans la série un important rebondissement qui donne envie de connaître la suite.

Toujours aussi rafraichissant, drôle, porté par de nombreux personnages hauts en couleur et un cadre campagnard agréable et bourré de petites joies, faisant bien évoluer notre héros calligraphe qui a appris à s'intéresser à ce qui l'entoure et à s'amuser, ce cinquième volume est une franche réussite !
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Re: Barakamon

Message non lu par Koiwai » 25 août 2013, 12:03

Tome 6 :

Après trois mois passés sur l'île et de multiples aventures avec les villageois dans ce cadre naturel, Seishû pense avoir trouvé une piste intéressante pour se sortir de son style de calligraphie trop académique, au moment même où il apprend que le directeur de l'exposition Naruka lui a pardonné son geste. Ni une ni deux, il part préparer le prochain concours en rentrant à Tôkyô... sans prévenir les villageois ! Naru est totalement déprimée, sans oublier les autres... Et c'est alors que Miwa et Tama, lors d'un "conseil de guerre", décident d'organiser une montée à la capitale, qu'ils n'ont jamais vue !

Les campagnards farfelus à Tokyo : voila ce qui se profile au début de ce sixième volume, et qui a de quoi séduire tant on se demande ce que Naru, Hina et les autres donneraient en ville. Une sorte d'inversion des rôles, en somme. Mais finalement, il n'en sera rien, et si l'on serait presque déçu de ne pas assister à quelque chose de tel (peut-être dans un prochain volume ?), on reste surtout amusé de voir à quel point les enfants et adolescents de l'île se sont vite emballés pour rien... Une belle preuve que Seishû leur manque, comme le prouve surtout notre chère Naru, devenue totalement amorphe !

Mais du côté de Seishû, qu'en est-il ? L'île lui manque-t-elle ? Et a-t-elle bel et bien eu une influence positive sur lui ? Les réponses sont évidentes à de nombreuses reprises. Quand il retrouve le directeur de l'exposition, il se rend tout de suite compte de sa grave erreur le jour où il a frappé ce vieil homme. Quand sa mère, un peu hystérique et trop collante, lui demande de ne pas retourner sur l'île, on le retrouve en train de se rebeller. Et surtout, quand l'heure est venue pour lui de présenter un nouveau travail au concours puis d'en connaître les résultats, on se rend bel et bien compte que celui qui était autrefois égoïste, orgueilleux et fougueux est devenu beaucoup plus humble et attentionné envers les autres.

Et pendant ce temps, sur l'île, tous les jeunes ont hâte de retrouver le calligraphe, et tandis que l'on trouve d'autres preuves du changement de Seishû (la conservation des cours donnés à Miwa et Tama), on se rend compte que le jeune homme a lui-même changé les villageois (la passion naissante des deux collégiennes pour le concours auquel elles ont participé).

Alors, certes, du fait de l'éloignement de Seishu dans ce tome, l'humour est moins persistant (notamment parce que Naru est moins présente) et plus facile, puisque du côté de l'île il se base sur quelques traits de caractère déjà très exploités habituellement (l'aspect bordélique de Miwa, par exemple) et qu'à Tokyo l'auteure remplace les frasques de Naru par celles de Kosuke et de la mère de Seishû de façon assez artificielle (quand même, la mère est un peu too much). Mais à côté de ça, on a un volume qui brise un peu la routine au bon moment, et qui est en quelque sorte la confirmation de tous les changements que l'on avait entraperçus chez Seishû et chez les villageois, désormais quasiment indissociables. Après tout, n'est-ce pas quand on est séparé que l'on se rend compte de ce qui nous manque ?
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Re: Barakamon

Message non lu par Koiwai » 24 oct. 2013, 16:50

Tome 7 :

Après son séjour à Tokyo où il a eu fort à faire pour convaincre sa mère de le laisser repartir, et un voyage retour chamboulé par quelques problèmes aériens, Seishû est enfin de retour au petit village insulaire de Nanatsutake, où il est accueilli à bras ouvert par Naru, Hina, Miwa et les autres enfants ! Après ces retrouvailles aussi chaleureuses qu'éreintantes, le quotidien du jeune calligraphe sur l'île va pouvoir reprendre, et il sera toujours aussi animé par les truculents habitants de l'île.

Résoudre un problème de fenêtre, apprendre à couper par soi-même du bois, faire sa propre cuisine... En revenant sur l'île, Seishû est déterminé pour une chose : se prendre un peu plus en main et ne plus se reposer sur ses sympathiques voisins. Mais le chemin sera long, et pour s'en convaincre, il suffit de voir sa façon catastrophique de couper du bois ou ses méthodes de cuisine très basiques et peu variées ! L'amélioration n'est donc pas pour maintenant, mais l'aspect volontaire du jeune homme est appréciable, d'autant que les habitants de l'île sont toujours là pour l'aider... ou pour lui poser quelques soucis, n'est-ce pas Naru ?
Hormis ceci, le retour sur l'île permet surtout de nouveaux chapitres indépendants s'ancrant dans le quotidien de l'île : les répétitions de la pièce de théâtre de fin d'année par les enfants qui vont vite déchanter dès que la femme du chef, tyrannique et un eu trop passionné de théâtre, va s'emmêler, puis une fête de l'île s'apparentant un peu à Halloween où Seishû va accompagner les enfants, ou encore les délires du calligraphe qui va puiser une inspiration artistique dans une simple balle... Les petites habitudes reprennent là où l'on attendait peut-être un peu lus d'évolutions, la calligraphie est à nouveau plus ou moins mise de côté, mais l'ensemble reste très rafraichissant, d'autant que certains passages permettent de faire entrer en scène quelques nouveaux personnages, comme les jumeaux de CE1, ou encore la doyenne du village, femme très âgée seule et alitée, plutôt touchante, et qui va voir sa vieille vie un peu animée par la chaleur humaine des enfants.

Au beau milieu de tout cela, surgit également une question liée à Hiroshi et à son avenir : déterminé à devenir cuisinier même s'il n'a apparemment pas de talent exceptionnel pour ça, il se prépare à arrêter les études pour passer un concours. La question de son avenir se pose doucement, tandis qu'il prend conscience qu'il devra sans doute quitter l'île, qui ne propose guère de travail pour les jeunes comme lui... En attendant de voir sur quoi cela va aboutir, la fin du volume propose une cérémonie de fin d'année à l'école, où chaque enfant s'illustrera en montrant ce qu'il a appris pendant l'année écoulée. Que cela soit relativement insipide ou plus important, il se dégage de cette petite fête une ambiance conviviale et bon enfant qui réchauffe le coeur et est à l'image de la série : un bon bol de bonne humeur !

Sans vraiment changer ses habitudes, Barakamon reste donc cette agréable lecture qui met de bonne humeur, même si l'on attend d'en savoir plus sur l'avenir de Hiroshi, ou même sur les transparents parents de Naru, qui restent une énigme et sont à nouveau brièvement évoqués en fin de tome. Mais pour voir la suite de tout ça, il faudra sûrement s'armer de patience, le rythme de parution japonais étant désormais rattrapé : le tome 8 est sorti au Japon il y a à peine quelques semaines, et le rythme de parution dans le pays d'origine n'est guère rapide...
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Re: Barakamon

Message non lu par Koiwai » 06 mai 2014, 16:42

Tome 8 :

Grâce à son père, Seishû a enfin pu retourner sur l'île de Nanatsutake, où Naru, Miwa et les autres l'attendaient pour une petite fête surprise ! Notre calligraphe va pouvoir reprendre sa vie normale sur l'île... mais une vie à Nanatsutake n'est jamais vraiment normale pour un citadin d'origine, tant les habitant du village insulaire sont hauts en couleur et imprévisible !

Seishû reprend donc son quotidien, entouré d'habitants parfois très envahissants. Mais après un premier chapitre où Miwa, Tama, Naru et lui tentent de faire un gâteau pour un résultat forcément imprévisible, c'est un autre road trip qui a lieu pendant une bonne partie du volume : celui de Miwa, Tama et leurs camarades de classes, partis pour un voyage scolaire de plusieurs jours. Et quand on lâche en ville des lycéennes de la campagne aussi vives que pestes, quelques problèmes sont forcément à prévoir... pour notre plus grand plaisir !
Sans non plus trop faire traîner les choses autour de ce voyage, Satsuki Yoshino nous invite à suivre en parallèle le quotidien de Seishû qui se poursuit à Nanatsutake et le dit voyage. D'un côté, on s'amuse bien en suivant Seishû qui découvre d'autres petites facettes conviviales du village (comme les annonces au haut-parleur pour donner des nouvelles du voyage), et de l'autre côté on est carrément hilare devant les frasques de nos lycéennes bravant l'autorité de leur très colérique enseignante, entre une Tama obsédée par ses trames et une Miwa qui morfle bien en accumulant bien des poisses (un juste retour des choses pour notre peste préférée ? Dans tous les cas, ça nous fait rire de façon presque sadique !).

Après un court chapitre en 4-koma et une remise de cadeaux bourrée d'un humour loufoque, un peu sadique et ravageur, c'est un événement autrement moins réjouissant qu'un voyage et des cadeaux qui attend Seishû et les autres habitants. Comme partout, la vie suit son cours à Nanatsutake... et parfois, elle s'arrête. Sous le choc de l'événement dramatique qui se produit, Seishû s'attend à des réactions on ne peut plus tristes chez les habitants, mais il risque fort d'être surpris... pour découvrir une mentalité collective bien plus belle que la simple tristesse.
Satsuki Yoshino profite de l'événement pour nous offrir une vision assez précise des funérailles traditionnelles à Nanatsutake, allant de la veillée funèbre au très beau défilé d'adieu, en passant par la cérémonie. On s'attend à quelque chose à l'ambiance assez triste, et l'on est sans cesse détrompé, car n'oublions pas que l'on est dans Barakamon, un manga qui a la convivialité et l'optimisme comme mots d'ordre ! Ainsi le mangaka évite-t-il tout pathos en préférant nous offrir de nombreuses notes d'humour bien senties (notamment avec Iku quand elle est ivre), tout en dressant un portrait de tout le bonheur que celle qui est partie a laissé dans la mémoire de chacun, et à laquelle les habitants choisissent de répondre en offrant des funérailles éloignées de l'habituelle tristesse. Cela n'empêche néanmoins pas quelques petits élans de tristesse qui arrivent avec le plus grand naturel, à l'image des quelques pages où Iku finit par craquer, superbe moment d'émotion.

En fait, ce passage, qui aurait été tout simplement dramatique et triste dans beaucoup d'autres oeuvres, transcende ici cette notion de tristesse pour sublimer mieux que jamais les valeurs de Barakamon : une forte solidarité entre les villageois, une bienveillance et un optimisme qui font chaud au coeur, et une joie de vivre qui prend plus que jamais tout son sens. Un volume très fort, brillant sur tous les points.
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Re: Barakamon

Message non lu par Koiwai » 02 déc. 2014, 13:35

Tome 9 :

L'heure est venue pour Hiroshi. Bientôt arrivé au bout de ses années de lycée, il part pour la ville afin d'y passer son premier entretien d'embauche... mais il y a comme un petit problème : quand on est un campagnard pure souche qui a toujours vécu sur son île, les étapes de la ville, comme le train, deviennent de véritables épreuves ! Comment s'en sortira le jeune garçon, seul au milieu de la jungle urbaine ? La réponse est évidemment bourrée d'humour, avec une garçon un peu perdu, qui ne sait pas prendre le train, se fait des films en voyant des lycéennes lui porter de l'intérêt (cesserait-il donc de passer inaperçu ?!), puis doit passer un entretien ardu, directement en rivalité avec d'autres candidats, pour un résultat qui s'annonce difficile, mais qui s'avère surtout surprenant de par le soutien involontaire que Seishû lui apporte. N'oublions pas les frasques de Seishû et de la famille de Hiro au téléphone, et on obtient quelque chose de toujours aussi agréable.

De son côté, l'avenir se dessine aussi pour Tama... ou pas ? Dans son concours de manga, la collégienne découvre qu'elle a échoué, et un sentiment mêlant rage et tristesse s'empare d'elle, pour un cocktail qui reste surtout drôle, d'autant qu'en filigranes il permet devoir un peu plus Aki et sa langue bien pendue, et de mieux découvrir les parents des deux binoclards, une mère on ne peut plus autoritaire et un père hilarant dans sa gentillesse et a faiblesse. Toujours aussi bien campée, Tama, notre apprentie mangaka fujoshi, reste un personnage assez imprévisible dans ses frasques, et aura elle aussi besoin du soutien de Seishû pour repartir du bon pied.

En filigranes, pendant ces épreuves, c'est un autre événement qui se prépare : la fête inter-villages ! Une fête qui est le fil rogue pendant tout le volume, l'ouvrant avec les préparatifs, le refermant avec les épreuves. Une fête d'une importance capitale pour Iwao-ban, le papounet de Miwa, bien décidé à enfin prendre sa revanche sur le village voisin, éternel rival, à travers le relais inter-générations ! Pour ça, Seishû est sollicité afin de participer au relais, mais acceptera-t-il, et a-t-il les capacités pour courir, lui qui est si souvent partisan du moindre effort ?
Après la mise en bouche du premier chapitre puis les préparatifs, la fête bat son plein, amuse dans la façon dont Naru, Miwa et les autres font toujours des leurs pendant que Seishû se repose, laisse hilare devant l'issue finale enclenchée par celui qui voulait plus que tout la victoire, et séduit surtout dans son ambiance chaleureuse et conviviale, qui confirme une fois de plus la bonne intégration de Seishû dans le village.

Le résultat, c'est une lecture toujours aussi fraîche et amusante, mais qui sait aussi intriguer sur des sujet plus délicats (quel avenir pour Hiro ?). Naru, notre chère "mascotte", y est moins présente, mais cela profite aux autres habitants, joliment mis à l'honneur et animant beaucoup les choses !
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