Rex Fabula

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Koiwai
Rider on the Storm
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Rex Fabula

Message non lu par Koiwai » 24 févr. 2013, 20:13

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Tome 1 :

Homaré Akatsuki est un lycéen pas comme les autres, et lui-même le sait : issu d'une famille riche et influente, il se fait un plaisir d'exercer son autorité sur ses camarades de classe, histoire de ne jamais montrer la moindre faiblesse, même s'il reste aimable et prévenant sans jamais en faire trop. Pour lui, il n'existe que deux sortes de personnes : ceux qui dominent et ceux qui se laissent dominer, et lui se place clairement dans la première catégorie.
Mais son univers bascule le jour où débarque dans son lycée Suguru Ikushima, son ami d'enfance qui se montre d'emblée très sympathique avec lui. Ne souhaitant pas montrer la moindre faiblesse (même quand l'amitié est en jeu) aux autres, Homaré préfère éviter un Suguru qui en reste étonné et se fait insistant. C'est le point de départ de tout : alors qu'il cherche à éviter Suguru, Homaré chute dans les escaliers et les deux garçons se retrouvent mystérieusement expédiés dans un autre monde, celui de Mundus Fabula, où notre héros est obligé de sacrifier sa propre vie pour sauver celle de son ami d'enfance ! Pourtant, Homaré se réveille plus tard, mais il n'est plus tout à fait le même : il est maintenu en vie par celui qui se fait appeler Dieu à Mundus Fabula, et est désormais obligé de se rendre régulièrement dans cet autre monde s'il veut rester en vie. Là-bas, il comprend vite qu'il doit se plier aux règles s'il ne veut pas mourir, mais Homaré n'est pas du genre à se laisser marcher dessus, et est bien décidé à quitter définitivement Mundus Fabula tout en restant en vie !

La mangaka Kairi Fujiyama, que l'on découvre en France avec cette série prévue en trois tomes, nous offre un premier volume plein de promesses, où lutte pour le contrôle et manipulation sont destinées à faire bon ménage, comme nous le fait vite comprendre Homaré Akatsuki, un héros comme on en voit finalement assez peu : loin de se laisser marcher sur les pieds, désireux de tout contrôler au point de paraître antipathique, et qui reste fidèle à ses principes tout au long d'un premier tome où il a tout le temps de s'imposer comme un personnage principal badass qui ravira les amateurs.

C'est donc avec intérêt que l'on découvre en même temps que lui le monde étrange de Mundus Fabula et les règles qui le régissent. Dans un monde où les peurs prennent vie, les personnes projetées à Mundus Fabula doivent se battre avec leurs meilleures armes. Cela donne des créatures aux looks intéressants mais manquant toutefois de charisme et en imposant peu, et le tout aboutit surtout sur des façons de se battre qui s'annoncent originales : chaque personne ayant pour arme l'une de ses principales spécificités dans le monde réel, on vous laisse imaginer ce que cela peut donner pour un personnage comme Homaré, expert dans... le baccara !

Les bases posées, le récit se suit en se partageant entre la vie normale de Homaré dans le monde réel et sa lutte à Mundus Fabula, et il est vraiment appréciable de voir que la mangaka n'oublie aucun de ces deux axes. D'un côté, on découvre petit à petit ce qui fait le quotidien de Homaré dans la vie réelle : la vie scolaire où il s'impose en figure forte, mais aussi sa situation au sein du richissime clan Akatsuki, sa petite soeur June...
De l'autre côté, on découvre en même temps que notre héros un habitant de Mundus Fabula très étrange en la personne de Vid, qui se déclare partenaire de Homaré sans trop lui laisser le choix, passe son temps à l'observer ou à lui donner des conseils assez orientés sans jamais vraiment dévoiler ses intentions... Une énigme bien entretenue. Puis débarquent un camarade de classe lui aussi plongé dans l'enfer de Mundus Fabula et qui devra compter sur l'autorité naturelle de Homaré pour continuer de survivre, quelques créatures dangereuses, les règles de ce monde à part... et c'est à peu près tout, mais c'est déjà pas mal. Seulement, la série ne faisant que trois tomes, on se dit que l'univers de Mundus Fabula a intérêt à vite s'enrichir encore s'il veut rester intéressant jusqu'au bout, car pour l'heure, on n'a que les règles, quelques créatures et un seul habitant (Vid) à se mettre sous la dent. En tout cas, tout est en place pour que les choses aillent dans le bon sens par la suite.

Visuellement, Kairi Fujiyama s'appuie surtout sur l'expressivité de ses personnages en offrant principalement des premiers plans et des moyens plans qui se focalisent avant tout sur les visages. Il y a notamment un gros travail sur les yeux, principal élément faisant passer les émotions : sourcils froncés, pupilles plus ou moins grandes et fournies, cernes... Tout est fait pour offrir un rendu vivant, écrasé, autoritaire ou inquiétant selon les personnages, Homaré et Vid restant les meilleurs exemples. Pour le reste, on peut noter quelques petit problèmes de proportion pas bien méchants, comme des cous parfois trop larges ou trop petits.
On a donc quelque choses d'assez fin et de très expressif en ce qui concerne les personnages, mais cela se fait au détriment de l'univers même de Mundus Fabula, qui manque pour l'instant cruellement d'immersion, d'inventivité ou de folie alors que tout s'y prête. Si l'on a déjà évoqué le design intéressant mais rendu de façon assez basique des créatures, il faut également souligner l'absence de vrais plans larges qui pourraient permettre à la mangaka d'exprimer pleinement toute l'inventivité visuelle que pourrait avoir Mundus Fabula, qui se contente finalement d'être un monde basé sur le lycée de Homaré. De même, le concept prometteur des batailles de baccara reste exploité de façon assez basique. Pour l'heure, les trouvailles visuelles restent peu nombreuses, et cet univers manque encore d'impact.

Kairi Fujiyama nous offre donc un premier tome qui ne manque clairement pas d'intérêt, avec un personnage principal qui perce les pages et des idées intéressantes... qui ne demandent qu'à être plus exploitées. Affaire à suivre pour ce titre très intrigant.
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