Animal Kingdom

Destinés à un public adolescent masculin mais faisant néanmoins fureur chez certain(e)s adultes et/ou jeunes filles, les shonen ont droit à leur propre rubrique!
Avatar du membre
Koiwai
Rider on the Storm
Messages : 10736
Enregistré le : 18 avr. 2008, 11:52
Localisation : Lille

Animal Kingdom

Message non lu par Koiwai » 30 janv. 2014, 13:51

Image Image

La fiche sur le site


Tome 1:

L'année 2014 commence de façon mouvementée chez les éditions Ki-oon, qui ont revu leur logo et ont mis en place dans leur catalogue un système de collection. Pour inaugurer la collection Kids, qui comme son nom l'indique nous proposera des séries visant prioritairement le jeune public, l'éditeur nous amène une série emblématique du genre sur ces dernières années : Animal Kingdom, Doubutsu no Kuni de son nom original, lauréat du prestigieux prix jeunesse de Kôdansha l'année dernière, dont le dernier tome (le 14ème) sortira au Japon en mars, et qui marque le retour en France de Makoto Raiku, l'auteur de Zatchbell.

Avec sa couverture ultra colorée, le premier volume attire forcément l'oeil. On y voit un bébé tenu à bout de bras par une mignonne bestiole bizarre, avec en fond tout un tas d'animaux et un décor qui s'apparente à une jungle... Et pour cause : c'est bel et bien dans une jungle que prend place la série, pour une histoire qui n'est pas sans évoquer Le Livre de la Jungle ou Tarzan (jusqu'au nom du bébé).

C'est dans cette jungle que vit Monoko, une jeune raton-laveur qui a été adoptée par les parents de son ami Dengo, depuis que ses propres concepteurs ont été sauvagement dévorés par des chats sauvages trois mois plus tôt. Tentant courageusement d'oublier ce drame, elle a un jour la surprise de découvrir un bébé humain, abandonné dans un panier dérivant sur la rivière. Elle ne sait pas du tout qu'il s'agit d'un humain, car dans la jungle, il n'y a aucun humain. Mais, touchée par cette petite frimousse, elle décide de l'adopter et de devenir sa nouvelle maman... avec tout ce que ça implique : il lui faudra convaincre les vaches de lui laisser prendre du lait pour nourrir le bambin, prendre soin de lui... et, surtout, le protéger des innombrables dangers de la jungle, comme les chats sauvages, les chacals... et l'imposant Croc-Noir, un chat sauvage encore plus sombre et gigantesque que les autres.

Animal Kingdom démarre assez vite, et à vrai dire ses premières pages pourront paraître bizarres. On y découvre notre héroïne raton-laveur, Monoko, dotée d'une bouille assez spéciale (Tony Chopper semble être passé par là)... tout comme ses autres compagnons ratons-laveurs, et notamment Poivron et ses bouclettes blondes qui sortent d'on ne sait où... En réalité, on a un peu l'impression d'avoir affaire à des humains déguisés en ratons, ce qui donne une impression un peu étrange au départ... avant qu'on ne s'y habitue très vite, car dans cette jungle, Makoto Raiku a une façon bien à lui de croquer les animaux ! Si les méchants de base, comme les chats sauvages et les chacals, témoignent d'une volonté de l'auteur d'être assez proche de la réalité (Raiku avoue s'inspirer de photos pour les dessiner), ils restent dessinés à la sauce Raiku, donc de façon assez personnelle, avec des traits bien marqués et une grosse dose de nekketsu. Par contre, l'auteur se laisse aller un peu plus dès lors qu'il croque ses principaux héros. Bien sûr, il y a les ratons-laveurs comme déjà dit, mais il y a aussi et surtout Croc-Noir, un chat sauvage pas comme les autres, à la réputation très sombre, et à la dégaine impressionnante : gigantesque, au pelage sombre et empli de cicatrices, avec néanmoins un regard très félin, et capable de se redresser sur deux pattes, il en impose sévère et regorge de charisme... Il est aussi l'occasion pour Makoto Raiku de dévoiler toute la verve de son univers visuel, encore plus quand on voit le gros matou combattre et mettre d'énormes coups de patte à ses ennemis... Ajoutez à cela des décors assez présents et assez variés (forêt dense, rivière, endroits éclaircis par la nuit étoilée...), et on obtient un rendu visuel très immersif, attachant, et déjà capable de grosses envolées nekketsu.

C'est donc dans ce cadre que vont évoluer nos personnages. Une jungle assez personnelle, puiqu'avec des créatures aux dégaines plus stylisées que réalistes, et ponctuée d'animaux qui ne vivent normalement pas ou peu dans la jungle... Mais surtout une jungle très dure, où la loi du plus fort règne, à l'image des faibles parents de Monoko qui se sont faits dévorer par les chats sauvages, des dangers tombant sur le bébé ou sur Monoko quand elle part seule chercher du lait, ou tout simplement de ce bambin qui a été purement abandonné... Qu'on ne s'y trompe pas : en filigranes, Makoto Raiku nous offre un univers très dur, où le danger peut surgir de partout... Après tout, on est dans une jungle, et c'est un grand plaisir de voir que l'auteur ne prend pas ses jeunes lecteurs pour des idiots, on n'occultant pas les dangers et les moments plus durs (mais il sait aussi se modérer, rassurez-vous).

Suivre Monoko dans cet univers a quelque chose de très touchant et prenant. Elle qui a perdu ses parents et se reproche d'être faible, la voici elle-même "maman", avec tout ce que ça implique de responsabilités, d'efforts à faire et de risques à prendre pour veiller sur le bébé. Elle est évidemment loin d'être parfaite, le bébé en a lui même conscience, mais elle fait de son mieux, ne lâche rien, et va passer par toutes les émotions possibles et imaginables. A sa manière, elle est nekketsu à fond, le prouvera par exemple en fin de tome face aux chacals... Et de façon plus universelle, elle est un joli hommage aux efforts que peut faire une mère pour son enfant.

Et c'est dans ce cadre excellemment campé que le bébé nous apporte déjà les surprises qui feront sûrement tout le sel de la série par la suite. Car ce petit bout d'humain a une particularité, et pas des moindres : dans une jungle où les différentes espèces sont incapables de se comprendre, le bambin a le pouvoir de comprendre et parler les différents langages de tous les animaux. Il faut se dire que la métaphore de notre monde n'est jamais très loin : après le petit hommage à l'effort maternel et la description d'une jungle dont les dures lois ne sont pas si éloignées que ça de notre réalité, voici le problème du langage et de la compréhension de l'autre, qui peut nuire profondément en amenant la haine et la peur entre différentes espèces qui ne se comprennent pas... Ici, on devine déjà que le bébé, qui sera amené à grandir et peut sans problème comprendre l'autre, va modifier en profondeur la loi de la jungle. Et il nous le prouve déjà dans ce tome 1 : tous les ratons-laveurs ont peur de l'immense Croc-Noir, mais est-il réellement mauvais ? La réponse arrive très vite, pour un focus court mais largement suffisant sur cet animal si imposant.

Dès son premier volume, Animal Kingdom impose un univers ultra prenant. Ses personnages sont capables d'être mignons et amusants pour toucher le jeune public, tout comme ils peuvent en imposer sévère (aaah, Croc-Noir) et se lancer dans des défis déterminés ultra émotifs (Monoko en est la plus belle preuve) nourris au nekketsu, pour une histoire très bien huilée, rythmée, qui ne prend jamais ses jeunes (et moins jeunes) lecteurs pour des idiots, et qui laisse déjà entrevoir toute une réflexion universelle et humaniste sur notre monde. Rien que ça !
C'est donc avec beaucoup d'intérêt que l'on va découvrir la suite des aventures du bébé, de Monoko, de Croc-Noir et des autres, en espérant que se confirment les grandes qualités d'une oeuvre qui a déjà tout en main pour figurer parmi les incontournables de cette année.

L'édition de Ki-oon est excellente, que ce soit côté traduction ou côté impression. En ce qui concerne la couverture, cette fois-ci le nouveau logo de l'éditeur s'intègre très bien, et il faut aussi noter la modification de couverture par rapport à l'édition japonaise. On devine que Ki-oon adaptera la plupart des jaquettes pour notre public, les couvertures japonaises n'étant pas toujours des plus attractives...
Image

Coco Felken
Messages : 92
Enregistré le : 31 août 2010, 13:07

Re: Animal Kingdom

Message non lu par Coco Felken » 30 janv. 2014, 14:05

Chacals ou loups ?

Sinon, je reste très sceptique sur le fait que ce titre soit dans la collection Kids. Certains passages me paraissent un peu dur pour les plus petits, vers qui cette collection semble être adressée... Beaucoup de "personnages" meurent et c'est loin d'être tout rose tout le temps. Bref, je ne donnerais pas Animal Kingdom a un gamin de 10 ans ou moins...

Content d'apprendre que la série ne fera que 14 tomes. Avec le saut de 7 ans qui arrivera entre les tomes 2 et 3, je voyais mal le titre durer trop longtemps. C'est en tout cas une très bonne surprise et je ne m'attendais pas à apprécier autant ma lecture.

PS : je n'avais pas fait le lien entre le prénom du bébé et Tarzan... La honte. :oops: :mrgreen:

Avatar du membre
Koiwai
Rider on the Storm
Messages : 10736
Enregistré le : 18 avr. 2008, 11:52
Localisation : Lille

Re: Animal Kingdom

Message non lu par Koiwai » 30 janv. 2014, 14:49

Des chacals, à la fin du tome 1, quand Monoko part chercher seule du lait :) Les loups c'est dans le tome 2 (chronique à venir) :)

Je trouve ça bien que la série soit en collection Kids, justement parce qu'elle ne prend pas ses jeunes lecteurs pour des cons, en utilisant ses scènes plus violentes avec intelligence. Il y a quelques scènes à la violence très intense (celle du tome 2 avec les loups et l'ours par exemple), avec des morts qui ne sont pas occultées, et je suis plutôt pour ce genre de choses pour un jeune public, tant qu'on n'en fait pas des caisses dans la violence et qu'il y a un message derrière. Là c'est violent sans en faire trop, ainsi l'auteur arrive à marquer les esprits sans faire dans le gore. Ce n'est pas gratuit, je trouve que ces images marquantes renforcent les messages qu'il y a derrière.
Par exemple, dans le tome 2, les scènes avec les animaux morts de faim, avec leur corps presque squelettique, sont violentes à leur manière, sont marquantes, et pour moi ça renforce la métaphore critique de notre monde qui se cache derrière : la vie, malheureusement c'est bouffer ou être bouffé (j'ai hâte de voir comment le bébé va changer ça). Pareil pour [spoiler]la mort violente des loups, qui, je trouve, renforce beaucoup la rédemption du papa loup quand il confie son fils aux ratons laveurs en espérant pour lui un avenir autre que cette loi de la jungle.[/spoiler]
Pis bon, notons aussi que la série a remporté le prix jeunesse de Kôdansha l'année dernière.

Tiens d'ailleurs, je trouve également les dessins de Raiku super intéressants, car assez hybrides. D'un côté il est capable de dessiner des scènes assez violentes, des animaux enragés et imposants, de l'autre il y a ce trait arrondi et ces bonnes bouilles du bébé et de Monoko. Un coup de crayon typé jeunesse, mais capable d'être beaucoup pus sérieux et sombre. Ca colle bien à ce dont on vient de parler plus haut :)

10 ans, je pense que c'est le bon âge pour le faire lire aux enfants ^^

Reste que je suis curieux de voir ce que va donner la série après le bon de 7 ans dont tu parles. Le bébé et le louveteau seront plus grands, Monoko aura sûrement vieilli, donc les visages plus mignons et amusants vont peut-être disparaître... Du coup, est-ce que le dessins sera toujours si hybride ?

Sinon, moi non plus je ne m'attendais pas à autant accrocher, car je n'avais pas adhéré à la preview. Comme quoi, faut vraiment pas se fier à ces satanés livrets :mrgreen:
Image

Coco Felken
Messages : 92
Enregistré le : 31 août 2010, 13:07

Re: Animal Kingdom

Message non lu par Coco Felken » 30 janv. 2014, 16:44

Faudra que je regarde mon tome 1 en rentrant alors parce que cet épisode des chacals ne me dit rien (même si je me souviens de Monoko allant chercher le lait). :D

Je comprends ce que tu veux dire quant à la catégorisation en "Kids" du titre mais quand on voit les différents titres "pour enfants" sortis par les autres éditeurs, j'ai l'impression d'un certain écart. Au final, c'est peut-être les autres qui sont en tort en ne proposant que des trucs très enfantins dans leurs collections dédiées... J'attends quand même de voir la suite car avec un héros qui grandit, je sens que les passages plus "durs" seront encore plus nombreux. Après, si le titre a gagné le prix Kodansha jeunesse (je n'avais pas vu ça ^_^), c'est sans doute que cela ne va pas trop loin... ;)

Avatar du membre
Erkael
Entité Démoniaque
Messages : 6421
Enregistré le : 01 juin 2004, 12:45
Localisation : Bordeaux

Re: Animal Kingdom

Message non lu par Erkael » 30 janv. 2014, 20:21

Vol 1: Ki-oon ne cesse de nous surprendre en nous proposant des titres toujours plus variés et toujours plus inattendus ; cette fois il vont faire pleurer de joie nombre de fans d’un auteur exceptionnel qui n’est malheureusement pas reconnu à sa juste valeur : Makoto Raiku !
Ce dernier fut un assistant de Kazuhiro Fujita, autre auteur grandiose qui n’a jamais rencontré le succès mérité en France (Karakuri Circus et Moonlight Act), avec lequel il a collaboré sur « Ushio to Tora ».

Il est connu en France pour son remarquable travail sur Zatchbell, sa première grande série pour laquelle j’ai un profond amour !
Quelle joie donc de le voir revenir avec un autre titre en apparence aussi déjanté : Animal Kingdom.
A première vue ce titre semble s’orienter vers un jeune public, d’autant que Raiku possède un style parfois enfantin dans son trait. Et si Zatchbell pouvait également s’avérer un peu plus enfantin que d’autres shonens, l’auteur a réussi à y glisser savamment des éléments dramatiques et parfois même un peu durs. Et très rapidement on se rend compte qu’il en sera certainement de même dans Animal Kingdom !

Monoko est une jeune femelle raton laveur vivant dans un monde animal où règne la force, où justement les forts dévorent les faibles au sens propre comme au figuré, un monde où les différentes espèces ne se comprennent pas et sont bien loin de vivrent en harmonie. Un beau jour en rentrant d’une pèche bien peu fructueuse, elle trouve un bébé humain abandonné dans un panier dérivant au fil de l’eau. Ayant récemment perdu sa famille, dévoré par des fauves, Monoko décide d’adopter l’enfant et de le protéger de ce monde sans pitié envers les faibles. Et si ce bébé ne possède ni crocs ni griffes, il possède une « arme » tout autre qui lui sera d’un grand secours : il comprend et peut parler le langage de toutes les espèces animales ! Contre toute attente Monoko sera aidée par Croc Noir, un puissant et redoutable chat sauvage.

L’auteur le confesse lui même, il souhaite s’adresser à un plus vaste public, y compris aux enfants, ce qui explique le ton employé dans ce titre sortant des sentiers battus. Pour autant nous n’avons pas entre les mains un « Kodomo », un titre réservé aux enfants car Animal Kingdom, et c’est la force de son auteur, propose plusieurs niveaux de lectures.
Outre le fait que tous les animaux s’expriment et possèdent un langage, l’auteur leur a donné des caractéristiques humaines afin de faciliter l’identification aux personnages, et c’est notamment le cas des ratons laveurs qui de leur coté possèdent tous un visage et des expressions humaines. Et là la filiation entre Zatchbell et Animal Kingdom saute aux yeux : l’auteur nous propose un univers déjanté, pas forcément réaliste mais malgré tout incroyablement cohérent.
Une fois le choc et la surprise de se retrouver avec ces animaux aux faciès humains et possédant des préoccupations assez proches de celles des humains, on sait que l’auteur ne se refusera aucun délire, les lecteurs connaissant Zatchbell savent alors qu’on peut s’attendre à tout, et à ce stade on est plus que rassuré, bien qu’il ne s’agisse que d’un premier tome, Raiku n’a rien perdu de son incroyable talent !

Au fil des aventures que va vivre ce nouveau né, difficile de ne pas faire de rapprochement avec « Le livre de la jungle » tant les points communs sont nombreux. Le bébé d’Animal Kingdom (qui n’aura de nom qu’à la fin du tome) est clairement apparenté à Mowgli, Monoko et les ratons laveurs renvoient directement à la meute de loups qui élève Mowgli, et difficile de ne pas comparer Croc Noir à Bagheera. Enfin, on note que la principale menace pour les ratons laveurs et pour le bébé sont les chats sauvages, faisant alors penser à Shere Khan le tigre !
L’inspiration est flagrante, mais l’auteur s’approprie ces références pour se créer son univers propre, échappant à toute logique mais qui demeure cohérent malgré tout : il est rare en effet de voir des panthères vivrent dans le même habitat que des ratons laveurs et des vaches ! Tout comme il est rare de voir une panthère portant des vêtements.
A partir du moment où l’auteur s’émancipe de toute règle concernant les milieux de vie de la faune, on devine alors un potentiel incroyable où l’auteur pourra tout se permettre.

Raiku nous livre ici sa version des évènements de la tour de Babel, avec différents peuples qui ne se comprennent pas car utilisant des langages différents (les animaux et leurs cris), où ce seront justement ces différences et cette incompréhension qui provoqueront des conflits. On devine alors que le bébé qui va grandir dans les prochains tomes, sera appelé à endosser un rôle de rassembleur en permettant de rétablir la communication entre les espèces. Raiku va ainsi injecter des valeurs chères dans son titre qui risque d’être bien plus profond qu’on aurait pu le croire à première vue.

Si en apparence le titre se veut léger, sur le fond, on est bien loin d’un gentil conte simpliste. L’auteur n’hésitant pas à mettre en scène des évènements tragiques, tel que la mort des parents de Monoko dévorés par des fauves. De même on assistera à un affrontement entre Croc Noir et des félins, où notre intrépide panthère se fera lacérer par les crocs de ses adversaires avant de se retrouver baignant dans son sang. Des passages qui sont loin d’être insoutenables, mais qui peuvent pourtant s’avérer durs pour un jeune public. Ainsi il ne faut pas se tromper sur les intentions du titre, si Raiku vise un public large, il ne réalise pas pour autant un titre pour enfants.

Tout ceci pourrait pourtant tomber à l’eau face à l’humour déroutant de l’auteur, qui lui s’avère plus qu’enfantin, voir même scato. On aime ou pas, mais quelque part cela colle au coté déjanté de l’ensemble du titre, et qu’on le veuille ou non cela reste bon enfant.

On reconnaît immédiatement la patte de l’auteur dans son trait très énergique, incroyablement dynamique et lui aussi également déjanté. On retrouve chez les personnages des expressions qu’on a vu sur les visages des personnages de Zatchbell…outre le fait de nous procurer une grande joie, cela a un effet rassurant pour le lecteur qui se retrouve en terrain connu. Quant à ceux qui ignore Zatchbell, il n’est pas encore trop tard pour rattraper cet erreur après avoir lu ce premier tome de Animal Kingdom, un e lecture qui s’impose en ce début d’année.
Animal Kingdom est la première claque manga de 2014 !
On ne peut pas gagner à tous les coups mais on ne peut pas perdre à chaque fois non plus!

Image

Avatar du membre
Erkael
Entité Démoniaque
Messages : 6421
Enregistré le : 01 juin 2004, 12:45
Localisation : Bordeaux

Re: Animal Kingdom

Message non lu par Erkael » 30 janv. 2014, 20:22

Vol 2: Sorti en simultané avec le premier tome, Ki-oon nous offre la possibilité de prolonger l’aventure et de se faire une idée plus précise de ce que sera la série, à savoir un futur succès, à n’en pas douter.

Taroza a désormais un nom (à noter que la consonance et la prononciation Japonaise renvoient directement à Tarzan, autre influence totalement assumée par l’auteur) et découvre peu à peu les péripéties que les animaux, en particulier les ratons laveurs, doivent subir dans ce monde violent. L’hiver s’est abattu sur la jungle et les provisions se font rares, la moindre nourriture est désormais précieuse mais encore faut-il en avoir… Monoko dépérie à vue d’œil, mais un danger plus grand encore fait son apparition : une meute de loups affamés.

L’auteur reprend les mêmes éléments que dans le premier tome pour développer son univers qui s’annonce incroyablement vaste et varié. Les loups en question sont totalement disproportionnés, ils apparaissent immenses en comparaison aux ratons, de même que leurs bébé apparaît bien minuscule. Ce dernier d’ailleurs possède comme les ratons un visage n’ayant pas grand chose à voir avec ceux d’un loup, on reconnaît ici le trait complètement farfelu de l’auteur avec un louveteau qui n’est pas sans rappeler Ponygon de Zatchbell.
L’épisode des loups permet de revenir sur le soutien de tous les ratons, sur le courage et la force de Croc-Noir, qu’on espère voir développé un peu plus par la suite, mais il permet surtout de s’attarder sur la dureté de ce monde où des parents sont prêts à tout pour sauver leurs enfants.
Si les loups apparaissent comme les ennemis des ratons, il ne sont qu’un rouage dans la chaîne alimentaire et ne sont pas à blâmer pour autant, eux aussi se battent pour survivre à leur manière, et s’il dévorent des ratons ce n’est pas par méchanceté mais par nécessité. Une vision pas du tout manichéenne qui, si elle n’est pas forcément originale, est parfaitement exploitée par l’auteur qui véhicule un message qui semble sincère.
Et c’est justement Taro qui sera le vecteur de cette compréhension mutuelle comme on pouvait s’y attendre, qui pour le moment s’il se montre bien incapable de changer les choses, démontre d’une volonté inébranlable qui s’étend déjà chez ses compagnons.
A l’issue de cet épisode, un nouvel animal viendra rejoindre la petite troupe hétéroclite des compagnons de Taro, comme on pouvait s’y attendre là encore.

Le reste du tome s’attarde sur la différence de Taro dont le développement est bien plus lent que les ratons, ce dernier se trouvant incapable de tenir sur ses pattes et de marcher. Il va alors se poser des questions sur sa place dans ce monde (à supposer qu’un bébé puisse se poser des questions existentielles), questions qu’il posera à un immense éléphant (là encore l’auteur se moque de toute notion de proportions) qui partagera sa sagesse. L’auteur évoque ainsi lui même les limites de sa volonté annoncée de faire un titre où toutes les espèces seront réunies (sa version de la tour de Babel), désamorçant ainsi les critiques, démontrant qu’il en a lui même conscience. Comment intégrer les carnivores dans cette union et briser la chaîne alimentaire ? Pourquoi ne pas tenir compte de la vie des poissons au même titre que celles des autres animaux ? Des questions qui peuvent paraître futiles mais que l’auteur prend au sérieux dans ce titre qui pourtant ne manque pas d’humour.
Qu’on le veuille ou non, même s’il apparaît un peu léger, ce titre possède une véritable profondeur.

Avec des loups, un ours et un éléphant, il ne manque plus que des singes et un serpent pour que l’auteur ait fait le tour du bestiaire du livre de la jungle !
Un second tome qui confirme l’excellente surprise de Animal Kingdom et qui renforce tout le respect qu’on peut avoir pour Makoto Raiku, cet auteur génial !
On ne peut pas gagner à tous les coups mais on ne peut pas perdre à chaque fois non plus!

Image

Avatar du membre
Koiwai
Rider on the Storm
Messages : 10736
Enregistré le : 18 avr. 2008, 11:52
Localisation : Lille

Re: Animal Kingdom

Message non lu par Koiwai » 31 janv. 2014, 17:34

Tome 2 :

Grâce aux risques pris par Monoko, le bébé connaît désormais son nom : Taro Za ! Depuis que cet petit bout est arrivé parmi les ratons-laveurs, leur vie a changé, car grâce à la faculté qu'a le bambin à pouvoir comprendre et parler le langage de tous les animaux, ils ont découvert que le terrible Croc-Noir est un allié ! De nouvelles perspectives s'ouvrent, mais en plus du danger que représentent les animaux carnivores, quand l'hiver arrive c'est à un autre problème auquel doivent se confronter nos héros : la faim... Celle-ci peut être terrible, y compris pour les animaux les plus féroces. Et quand Taro Za, Monoko et Croc-Noir se retrouvent nez à nez avec une meute de loups affamés, le bébé est capturé pour attirer les ratons dans un piège...

"Dans la jungle, c'est bouffer ou être bouffé".

Dans une jungle sans foi ni loi, les plus forts règnent, encore plus quand la faim les pousse dans leurs derniers retranchements. Les loups sont prêts à tout pour survivre, c'est le lot de toutes les espèces. Loin d'en faire des ennemis basiques, Makoto Raiku les développe petit à petit, car peut-être que Taro Za, armé de son langage, pourra les comprendre et les faire changer ? Le chemin risque pourtant d'être long pour Rao, le chef de la meute de loups, prédateur depuis toujours, et qui, comme n'importe quel être vivant, à une famille à nourrir, dont son petit dernier, l'innocent louveteau Sieg. Et si dans un premier temps les élans de solidarité de Taro Za, Monoko et Croix-Noir ne semblent pas le toucher, tout pourrait bien changer quand une menace plus importante encore fait son apparition...
Alors qu'il nous offre un face à face tendu contre les loups, Makoto Raiku prouve la parfaite maitrise de son récit en amenant au meilleur moment possible un rebondissements dramatique qui va tout changer. Il faut signaler la violence visuelle de certaines scène où la loi de la jungle prend ses quartiers, entre la menace qui tombe sur les loups ou la faim qui meurtrissent les corps, mais cette violence est loin d'être gratuite, évite le gore, et est surtout là pour appuyer avec force les messages qui se cachent derrière, autour de cette grande métaphore de notre monde qui nous est dépeinte. Après tout, nous aussi, tout hommes que nous sommes, subissons une "loi de la jungle", où les plus puissants dominent les plus faibles, où les incompréhensions entre "espèces" peuvent conduire au pire, et où chacun se bat à sa manière pour survivre, pour se nourrir ou pour protéger ses proches.
Dans tout ça, le don de Taro Za a alors quelque chose qui pourrait être salvateur, et gageons que l'auteur nous dépeindra dès lors une fresque toujours plus brillante par la suite...

"C'est merveilleux de pouvoir se comprendre entre espèces différentes..."

Cette phrase prononcée par Monoko résonne en nous comme le leitmotiv de la série, qui après le passage avec les loups s'enrichit d'un nouveau compagnon pour Taro Za. Makoto Raiku, que ce soit à travers ce nouveau venu mignon tout plein (mais qui grandira sûrement d'impressionnante manière) ou son mini-héros humain qui ne sait pas encore marcher, en profite pour dépeindre à nouveau quelque chose de typiquement humain : les moqueries des enfants face à ce qui n'est pas comme eux.

C'est toutefois encore autre chose qui retient notre attention : l'apparition de deux nouveaux animaux, un sanglier surprenant qui est un nouveau témoin des bienfaits du don de Taro Za, et un gigantesque éléphant qui va offrir au bébé les limites de sa visions idéale des choses, pour une confrontation de valeurs très bien tournée... Qu'on se le dise, Taro Za aura fort à faire pour changer les choses, et on devine que le récit n'a pas fini de nous surprendre avec la brève apparition des dernières pages...

A ce titre, signalons que Makoto Raiku continue d'enrichir de belle manière le bestiaire de son histoire, en offrant une jungle très personnelle, où toutes sortes d'animaux se rencontrent et sont souvent dotés de physiques très marquants. Après les ratons-laveurs mignons tout plein et un Croc-Noir très stylisé, on se retrouve avec des loups très imposants, un louveteau doté d'une bonne bouille unique, un sanglier énorme et une éléphant tout simplement gigantesque... L'auteur a un vrai don pour imposer ces créatures et pour les croquer à sa façon.

Le premier volume était très prometteur, le deuxième tome l'est encore plus. Animal Kingdom démarre sur les chapeaux de roue, impose ses thèmes universels et humanistes avec force, sans prendre de pincettes, sans prendre ses jeunes lecteurs pour des idiots, mais en sachant également tourner le tout façon très intelligente. Cette entrée en matière est une bombe, ni plus ni moins.

"Sais-tu comment t'y prendre... pour que tous les animaux puissent cohabiter en paix ?"

Tu auras tout le loisir de trouver la solution à cette question, mon petit Taro Za, et c'est avec passion et impatience que l'on suivra la suite de tes aventures !
Image

Avatar du membre
Erkael
Entité Démoniaque
Messages : 6421
Enregistré le : 01 juin 2004, 12:45
Localisation : Bordeaux

Re: Animal Kingdom

Message non lu par Erkael » 22 mars 2014, 09:52

Vol 3: Après deux premiers tomes saisissants sortis en simultanée, nous arrive le troisième opus, qui permettra de confirmer tout le bien que l’on peut penser du titre ou au contraire viendra réduire nos espoirs à néant !
Bien entendu tout fan de Makoto Raiku ne sera pas forcément objectif devant la patte de l’auteur et tous ses cotés excentriques ! Mais qu’importe il a du talent et il arrive à insuffler à son titre une force peu commune !

D’entrée de jeu, on constate un grand changement dans ce volume, Taroza n’est plus un bébé mais un jeune garçon, il a évolué et rassemblé autour de lui de nombreux animaux qui vivent désormais en paix ! Une ellipse de sept ans qui entraîne bien des changements. Un pari peut être risqué pour l’auteur mais probablement nécessaire, l’histoire n’aurait pas eu le même impact si nous avions suivi un bébé tout le long !
Nous retrouvons donc un jeune garçon sur de lui, plein d’assurance, venant en aide à toutes les espèces.
Cette fois il sera confronté à une meute de lions carnivores qui veulent dévorer ses amis et sa famille. Le tome s’ouvre justement sur le massacre d’une famille de singes, ne laissant que le plus jeune qui sera sauvé par Taroza…un parallèle avec sa propre histoire. Et c’est sous le regard de ce jeune singe, nouveau membre de la communauté hétéroclite que nous allons suivre les aventures de Taroza dans ce volume, et plus particulièrement sa lutte contre ce clan de lions !

Mais malgré son assurance face au danger, Taroza souffre d’une profonde blessure, il demeure le seul membre de son espèce…ce qui entraîne le second grand changement offert par ce troisième tome : une jeune fille du même âge va faire son apparition dans le titre ! Seul problème, et pas des moindres, elle appartient au clan des lions. Si au départ la lutte paraît inévitable, leurs similitudes va finalement les rapprocher.

L’auteur va comme à son habitude jouer avec les codes et nous proposer un réalisme bien à lui : les lions (tout comme les autres animaux d’ailleurs) tout en ayant apparence animale, possèdent des attitudes humaines avec une musculature plus proche de celle des humains que celle de leur race, sans parler des proportions énormes de certains animaux, ce qui pourrait nous éloigner de tout réalisme. Et le fait qu’ils portent des vêtements apparaît alors comme un détail.
Ce sont tous ces petits détails justement qui viennent apporter une personnalité à ce titre, comme le fait que les animaux se défendant contre les lions portent des armures, telle une troupe défendant un siège.

Centré sur la lutte contre le clan des lions et particulièrement sur la rencontre avec Capri, la jeune fille humaine, ce tome laisse présager de belles surprises et une évolution intéressante des personnages. Bien entendu certains points laissent à désirer comme le fait que sur les premiers chapitres Taroza aborde en permanence un filet de morve lui pendant du nez…je cherche encore l’intérêt, comique peut être mais alors peu efficace, mais ceci n’est que détail !
L’auteur nous prouve son talent on nous offrant des personnages au charisme incroyable (Remza le lion) qui cohabitent avec d’autres possédant une gueule simplement à mourir de rire !
Il arrive à créer un univers qui lui est propre mais qui s’avère incroyablement cohérent ! Réussite confirmée !
On ne peut pas gagner à tous les coups mais on ne peut pas perdre à chaque fois non plus!

Image

Avatar du membre
Erkael
Entité Démoniaque
Messages : 6421
Enregistré le : 01 juin 2004, 12:45
Localisation : Bordeaux

Re: Animal Kingdom

Message non lu par Erkael » 28 mai 2014, 00:37

Vol 4: Makoto Raiku revient avec un sans faute pour le moment : trois tomes et trois claques… cette série peut elle continuer ainsi sans faux pas ? Et bien il semblerait !

Taroza et ses compagnons ont été attaqués par une horde de lions accompagnés d'une humaine qui ne comprend pas pourquoi notre jeune héros prend le parti des herbivores, des faibles comme elle les appelle… La bataille fut rude mais les fauves ont été repoussés. Taroza doit renoncer à l'amitié de celle qui le fascinait tant, sa seule et unique congénère dans ce monde sauvage.
Mais le royaume animal est décidément bien cruel, puisque même les lions, au sommet de la chaîne alimentaire ne sont pas à l'abri des menaces. Capri va donc venir demander de l'aide à Taroza…

A peine l'épique bataille terminée que l'auteur repart sur autre chose sans même laisser le temps ni à ses personnages, ni aux lecteurs de souffler. Et c'est notamment avec ce rythme endiablé qui maintient l'attention constante qu'on reconnaît l'auteur. Ses délires, bien que présent là encore, ne sont pas sa seule marque de fabrique !
Une terrible menace vient peser sur nos héros qui une nouvelle fois vont donner vie à une alliance improbable.
Tous ceux qui continuaient à voir ce titre comme une série pour enfants sont obligés de reconnaître qu'on en est bien loin, et peut être que Ki-oon s'est quelque peu trompé sur le coup : une bande de trois lions attaquent le territoire du clan de Capri...des lions se font déchiqueter, les vainqueurs veulent tuer (et de façon atroce de préférence) les petits absolument terrorisés devant l'indifférence de leurs mères qui ne bougent pas et regardent l'impensable se commettre ! Qu'on le veuille ou non c'est d'une dureté impressionnante et cela doit être traumatisant pour un enfant de s'imaginer une telle chose.

Ici la violence n'est pas tant graphique, elle est surtout psychologique...un enfant est apeuré, il hurle et appelle sa mère et celle ci ne bronche pas...quoi de plus cruel ? La violence est en parti atténuée car nous avons ici affaire à des animaux et pas à des humains, mais, et c'est la force de l'auteur, il les rend tellement humain que s'en est atroce !

Bien évidemment c'est l'intervention de Taroza qui va réconcilier les espèces une nouvelle fois. Le message que Raiku tente de faire passer depuis le début est d'autant plus parlant ici : il ne s'agit pas deux espèces différentes qui s’entre-tuent mais d'une seule et même espèce, pour la conquête d'un territoire, avec des innocents qui en subissent les conséquences… Il n'est pas bien difficile de faire le parallèle avec l'état actuel de notre monde.
Le message est peut être un peu simpliste mais il a le mérite d'exister !

La suite est beaucoup plus...délirante ! L'auteur se lâche totalement sur un chapitre entier de fête n'ayant ni queue ni tête ! On pourrait même frôler le ridicule, mais pour un auteur tel que lui, tout lui est permis ! Et puis encore une fois on trouve un message derrière...tous les peuples font la fête ensemble même s'ils ne se comprennent pas…

Le dernier chapitre nous replonge dans la violence et le drame avec l'intervention d'un nouvel être humain refusant la coopération entre les races...un ennemi dangereux et inquiétant qui nous promet des moments forts pour la suite !

Le sans faute se poursuit, et c'est toujours avec un réel plaisir qu'on dévore ce nouveau tome !
On ne peut pas gagner à tous les coups mais on ne peut pas perdre à chaque fois non plus!

Image

Avatar du membre
Erkael
Entité Démoniaque
Messages : 6421
Enregistré le : 01 juin 2004, 12:45
Localisation : Bordeaux

Re: Animal Kingdom

Message non lu par Erkael » 25 juil. 2014, 02:32

Vol 5: On avait laissé Taroza et ses amis face à une menace inédite et inattendue ; ils se trouvaient aux prises avec un humain, un membre de la même espèce que notre jeune héros, ce qui n'était pas la première fois, mais la particularité de ce dernier est qu'il maîtrise le feu !
Tous sont donc pétrifiés de terreur devant cette chose qu'ils ne connaissent pas.
Les questions se multiplient alors : est ce que cette chose rouge qui bouge sans cesse est vivante ? Est elle dangereuse ? Personne, pas même Taroza ne connaît le feu, pour autant d'instinct, ils savent que c'est terrible et mortel.

On ne sait pas grand-chose de Ju, l'humain en question et on en apprendra pas davantage dans ce tome, il faudra se contenter de sa cruauté et de ses actes gratuits. Cela peut paraître dur, mais quelque part cela correspond à la cruauté du règne animal, les forts s'imposant sur les faibles. Rien n'est gratuit dans ce titre et l'auteur sait exactement ce qu'il fait, chaque scène ayant un but, celui de nous faire rire (souvent), de nous émouvoir (là aussi, il maîtrise largement son sujet) ou encore de nous faire réfléchir.
Le personnage de Ju disparaît aussi vite qu'il est apparu, ne laissant derrière lui que ruine et désolation.
Après ce triste événement l'auteur nous offre alors un beau moment d'unité et de communion où toutes les races décident alors d'aller de l'avant dans un même mouvement et ce malgré la barrière de la langue...mais ceci va également peut être évoluer, comme la surprise de fin de tome nous le laisse supposer. Pour le moment un nouvel enjeu apparaît pour Taroza : maîtriser le feu à son tour.

Là où l'auteur fait preuve de talent c'est qu'il évite de tomber dans des pièges trop évidents. Après les loups, les lions et le feu, on aurait pu s'attendre à une escalade dans les dangers que peut rencontrer Taroza et sa bande, mais Raiku semble décidé à explorer le monde animal dans son ensemble sans tomber dans les travers de tant d'auteurs de shonen. Ainsi les péripéties s’enchaînent sans tomber dans la surenchère.

Après l'incendie et l'union de tous, un voyageur inattendu fait son apparition : un jeune girafon ayant perdu son troupeau. Taroza accompagné de quelques amis décide de le ramener chez lui, et au passage de découvrir la mer...ils tombent alors sur une tribu de hyènes.
Là encore l'auteur mélange personnages possédant une apparence entièrement animale et d'autres ayant des traits plus humains tout en conservant quelques caractéristiques de l'espèce. Et comme les fois précédentes cela fonctionne.
On entre alors dans une guerre entre hyènes et chevaux orchestrée par un humain (encore un) mais celui ci à l'inverse de Ju semble avoir un objectif...mais il faudra attendre le prochain tome pour le découvrir. Sans surprise Raiku se montre bluffant en réussissant à alterner scènes drôles et totalement barrées avec des scènes beaucoup plus tragiques et touchantes. Du grand art.

Toujours aussi prenant, toujours aussi décalé, toujours aussi drôle, toujours aussi dramatique, Animal Kingdom ne cesse de nous séduire et de nous entraîner toujours plus loin dans son univers...on en redemande !
On ne peut pas gagner à tous les coups mais on ne peut pas perdre à chaque fois non plus!

Image

Répondre