Comte Caïn - God Child

Shojo, josei, yuri, yaoï... En d'autres termes voici la rubrique regroupant les genres de manga destinés à un public féminin!
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NiDNiM
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Comte Caïn - God Child

Message non lu par NiDNiM » 02 déc. 2008, 21:57

De Kaori Yuki, paru chez Tonkam : Deux séries qui n'en font qu'une (5 Comte Caïn et 8 God Child)
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Pour ceux qui veulent le détail de tous les volumes :
La Juliette oubliée (vol. 1)
Titre original : 忘れられたジュリエット (wasurerareta Juliet - La Juliette oubliée)
publié le : 17/07/1992 (au Japon), 29/10/2003 (en France)
Chapitres :
La Juliette oubliée
La marque de Bibi
Les jeunes garçons qui ont arrêté le temps (histoire courte sans rapport avec Comte Cain)
Double (histoire courte sans rapport avec Comte Cain)
La mort de Cleo Dreyfus

L'Éclosion (vol. 2)
Titre original : 少年の孵化する音 (shônen no fukasuru oto - Le bruit d'un garçon naissant)
publié le : 19/10/1993 (au Japon), 12/12/2003 (en France)
Chapitres :
Le pendu
L'éclosion
Qui a tué le rouge-gorge ?
L’histoire tragique de la Miss Pudding gourmande
Un conte de fée tordu

Kafka (vol. 3)
Titre original : カフカ (Kafuka - Kafka)
publié le : 18/02/1994 (au Japon), 27/02/2004 (en France)
Chapitres :
Kafka (provient du mot Kafuka en japonais, imprévisible)
La tenue d'été d'Elie (histoire courte sans rapport avec Comte Cain)

La marque du bélier rouge 1 (vol. 4)
Titre original : 赤い羊の刻印 (akai hitsuji no kokuin - La marque du bélier rouge)
publié le : 17/06/1994 (au Japon), 30/04/2004 (en France)
Chapitre :
La marque du bélier rouge (1)

La marque du bélier rouge 2 (vol. 5)
Titre original : 赤い羊の刻印 (akai hitsuji no kokuin - La marque du bélier rouge)
publié le : 19/10/1994 (au Japon), 25/06/2004 (en France)
Chapitres :
La marque du bélier rouge (2)
Elizabeth de l'autre côté du miroir
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God Child 1 (vol. 6)
A partir de ce volume commence la seconde partie de la série Comte Cain, que Kaori Yuki a repris 6 ans après le 5e volume. En effet, pendant ce temps-là elle s'est consacrée à son manga en 20 volumes Angel Sanctuary.
Titre original : ゴッドチャイルド (goddo chairudo - God Child)
publié le : 19/11/2001 (au Japon), 25/03/2005 (en France)
Chapitres :
Mad Tea Party
The Little Crooked House (la petite maison tordue)
Black Sheep (le mouton noir)
Scold's Bridle (le masque de la commère)

God Child 2 (vol. 7)
Titre original : ゴッドチャイルド (goddo chairudo - God Child)
publié le : 19/03/2002 (au Japon), 24/06/2005 (en France)
Chapitres :
L'os de papillon
Bloodberry Jam
Lion Emblem

God Child 3 (vol. 8 )
Titre original : ゴッドチャイルド (goddo chairudo - God Child)
publié le : 19/06/2002 (au Japon), 30/09/2005 (en France)
Chapitres :
Zigeunerweisen
Mortician's daughter (la fille de l'entrepreneur des pompes funèbres)
The stake (le supplice du feu)

God Child 4 (vol. 9)
Titre original : ゴッドチャイルド (goddo chairudo - God Child)
publié le : 18/10/2002 (au Japon), 14/12/2005 (en France)
Chapitres :
Little Miss Muffet (la petite demoiselle Muffet)
Bloody Maria (Maria ensanglantée)

God Child 5 (vol. 10)
Titre original : ゴッドチャイルド (goddo chairudo - God Child)
publié le : 19/02/2003 (au Japon), 09/04/2006 (en France)
Chapitres :
Castrato
Le dimanche de Solomon Grundy

God Child 6 (vol. 11)
Titre original : ゴッドチャイルド (goddo chairudo - God Child)
publié le : 19/06/2003 (au Japon), 03/07/2006 (en France)
Chapitre :
Le baiser de Judas

God Child 7 (vol. 12)
Titre original : ゴッドチャイルド (goddo chairudo - God Child)
publié le : 17/10/2003 (au Japon), 20/09/2006 (en France)
Chapitres :
La lame d'Œdipe
Misericorde

God Child 8 (vol. 13)
Titre original : ゴッドチャイルド (goddo chairudo - God Child)
publié le : 19/01/2004 (au Japon), 22/11/2006 (en France)
Chapitre :
Godless (sans dieu)

Résumé : Dans l'Angleterre victorienne. Cain est le jeune héritier de l'illustre famille Hargreaves. Il est surnommé le Comte des Poisons, car il les collectionne, surtout s'ils sont mortels et douloureux. Il doit son titre à la disparition mystérieuse de son père, personnage inquiétant qui a élevé son fils unique d'une façon étrange et cruelle, le cachant au monde, ordonnant aux domestiques de faire comme s'il n'existait pas et le frappant à la moindre occasion. Le seul protecteur de l'enfant a été Riff, le jeune majordome qui a défié les ordres de son maître. Aujourd'hui Cain a fait des affaires criminelles étranges son domaine. Avec Riff, il enquête sur la légende d'un vampire, les meurtres de Jack l'Eventreur, ou la mort d'un ancien ami... Charmeur et perspicace, torturé par son passé et les secrets de sa naissance, Cain découvre l'existence d'une organisation criminelle soi-disant scientifique, responsable d'expériences ignobles sur des cobayes humains : Delilah. Mais ce qu'il lui faut encore découvrir, c'est pourquoi certains de ses membres semblent lui en vouloir personnellement...

Avant de devenir une série à part entière, Comte Cain est d'abord un recueil de nouvelles fantastiques, voire gothiques. Le premier tome, La Juliette oubliée, mêle en effet trois aventures de Cain à d'autres petites histoires n'ayant aucun lien avec lui. Ce livre peut donc être lu comme un One Shot, c'est-à-dire indépendamment. L'Éclosion est également un recueil, mais Cain fait cette fois partie de toutes les histoires. Kafka ne raconte qu'une histoire de Cain, avec à la fin du livre la première histoire de l'auteur ; les deux tomes suivants sont la suite l'un de l'autre, et God Child est construit sur une seule trame et a été écrit d'une traite.
Comme base pour de nombreux épisodes, Kaori Yuki a utilisé des comptines anglaises, qu'on retrouve parfois citées au début des histoires, ou encore elle s'inspire de faits divers, ce qui ne manque pas d’ajouter du charme à cette série hors catégorie.

Avis : Avant de parler du contenu, parlant du contenant … Je vous conseille, si vous commencez Comte Cain, de débuter avec les séries de God Child avant de reprendre les 5 premiers. En effet, le dessin est tellement plus prenant … Et puis cette première série n’est pas nécessaire pour comprendre la suite, les rappels étant fréquents. Après, vous serez peut être déçus de revenir aux premières trames maladroites et brouillonnes … Mais au moins, pas découragées par celles-ci dès la première lecture ! Le dessin est très détaillé, par la suite, ce qui donne aux visages des expressions très réalistes (et sensuelles, pour les filles accros, Caïn est un véritable objet d’adoration :p), et des décors splendides, ainsi que des robes d’époque travaillées avec style, sans jamais que l’on s’en lasse. Pourtant, surtout dans les deux premiers tomes de Comte Cain, on peine à reconnaître le héros … Qui devient mille fois plus séduisant et proche de son véritable rôle, dans God Child … Ainsi, on peut enfin voir la dimension particulière du personnage, à la fois charmeur, manipulateur et doucereux. Et l’on comprend mieux l’étrange pouvoir qu’il exerce sur les jeunes (et moins jeunes) filles ! Même si cette double série possède quelques aspects du shojo, il ne faut pas le voir comme tel. Cela reste un manga inclassable, dans la lignée « gothique » de Kaori Yuki … C’est d’ailleurs cette série qui fera prendre tout son sens au style de cette mangaka de talent, et c’est là qu’on perçoit la finesse de son imagination et de son trait de crayon. Les personnages sont travaillés, et les premières intrigues des 5 premiers volumes sont largement exploitées par la suite à travers diverses histoires passionnantes et émouvantes à la fois … Peu à peu, l’intrigue se met en place pour laisser place à une réelle réflexion sur les motivations des protagonistes ! Et puis on s’y attache, et pour les filles, un petit plus : la relation ambiguë (mais frustrante, attention à une ou deux réflexions qui cassent nos espoirs) entre Riff et Caïn, leur compréhension, leur relation au-delà de tout … Une belle amitié qui dépasse absolument tout, sans un gramme de yaoi, que l’on se contente d’imaginer de toutes ses forces !

A mon humble avis, ce manga (surtout God Child), se résume par trois mots :
Du grand art …

Je suis tout de suite tombée amoureuse de Caïn, par son apparence, puis peu à peu par sa personnalité, son destin et le petit aspect tragique que lui confère son passé sans tomber dans le pathétique … Je ne me lasse pas de lire et relire cette série, bien reproduite par Tonkam (Merci !) … Pour tout vous dire, c’est la seule série qui reproduit chez moi les mêmes émotions à un degrés différent chaque fois !
Cultissime, Kaori Yuki nous offre un petit bijou qui mérite d’être dans votre bibliothèque, amateurs et amatrices d’un univers confiné et d’intrigues alambiquées, d’une bonne histoire de base et de dessins parfois bluffants. God Child vous ravira sûrement et, pour les fans, pensez aux prémices : les Comte Caïn ! (Ne vous attardez surtout pas sur la qualité graphique de ces derniers XD)

J’ai terminé mon roman. Un petit résumé, tout de même :

Les plus :

- L’ambiance gothique sans être pesante. (et l’époque, inhabituelle et délicieusement accueillie)
- Le dessin très agréable et fluide dans la deuxième partie. (Surtout les vêtements, qui sortent de l’uniforme japonais, habituel pour des shojos …) Plus travaillés que dans AS, que j'adore pourtant ^^' !
- Une réelle diversité dans les histoires, et une bonne intrigue de fond.
- Des émotions bien réelles, et différentes que celles dont on peut avoir l’habitude.

Les points faibles :

- Série essentiellement féminine … (ça reste un shojo). Pour certains, c’est un point faible, pour d’autres non ^^’
- Les Comte Caïn peuvent choquer par la différence de qualité graphique (écrite bien avant !)
- Le fait que cette série reste sur papier … Et se finisse bien trop vite ! (Si seulement Caïn perdurait XD j’adore voir les persos torturés …)
[Définir, c'est limiter.]
[Le critique est celui qui peut transposer d'une autre manière ou traduire en éléments nouveaux, son impression de la beauté.]

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Re: Comte Caïn - God Child

Message non lu par né un11septembre » 03 déc. 2008, 10:58

trés bon premier article.

Je suis en train de lire cette série, justement et bien que la première série de 5 tomes ait des qualités et pas mal d'originalité j'ai vraiment peiné à les finir.
Comme tu le dis, beaucoup de difficulté à distinguer les personnages et le dessin est trés brouillon sur le début.
Les histoires sont relativement longues et compliquées surtout pour un lecteur peu attentif et le dessin qui se surcharge ne fait rien pour arranger l'affaire.
J'ai pris une respiration hors de l'univers de cain pour lire les fairy cube (et me rassurer sur l'évolution de l'auteur)
je suis sur le point de commencer god child sans trop d'impatience mais maintenant presque certain que ma lecture en sera plus satisfaisante grace à ton article.
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NiDNiM
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Re: Comte Caïn - God Child

Message non lu par NiDNiM » 03 déc. 2008, 11:32

Je t'assure que les God Child sont un grand bol d'air frais dans la série Caïn ! Les premiers sont pour les fanatiques plus que pour les nouveaux ... J'espère ne pas me tromper en pensant que la suite te plaira, car même au delà de l'univers, que l'on n'aime pas forcément, la qualité du dessin et les histoires, d'abord légères puis l'intrigue un peu plus suivie, séduisent malgré tout ... Je pense que c'est vraiment quelque chose ^^'

Fairy Cube, j'ai beaucoup aimé l'histoire, le dessin, mais j'ai moins accroché aux personnages ... (Sauf Tokagé :p) Peut être parce qu'en trois tomes j'ai eu moins de temps ... Mais je n'ai trouvé cette série que divertissante, pas réellement prenante ... (Faut dire aussi que GC a été mon initiation à Kaori Yuki, ça en est pour quelque chose, si bien que je ne suis pas sûre d'être objective ...)

Merci :oops: J'espère être aussi passionnée dans les suivants XD
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Re: Comte Caïn - God Child

Message non lu par shun » 03 déc. 2008, 21:03

pour fairy cube l'auteur a raté son histoire je trouve. le premier tome était excellent mais les tomes 2-3 ont fait dérivé l'histoire et changé la donne, c'est partis dans un trip qui ne ma pas convaincu.
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Re: Comte Caïn - God Child

Message non lu par NiDNiM » 04 déc. 2008, 06:28

Je vais bientôt poster quelque chose sur Fairy Cube, mais la base de l'histoire est bien, c'est la réalisation qui a légèrement dérapé ... Et effectivement, les tomes 2-3 sont brouillons et peu convaincants ^^' Mais il faut reconnaître que, comme à son habitude, Kaori Yuki a excellé dans son domaine : le dessin. Pourtant cette fois, c'est dans les traits des fées qu'elle a placé tout son talent, les humains sont faits un peu "rapidement" ...
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Re: Comte Caïn - God Child

Message non lu par shun » 06 déc. 2008, 10:11

le problème c'est que le dessin n'est qu'un + je n'achète pas un artbook mais une histoire, donc pour moi ça passe au second plan même s'il ne faut pas non plus être moche ^^
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Re: Comte Caïn - God Child

Message non lu par NiDNiM » 21 févr. 2010, 16:40

Enfin, mes avis globaux arrivent (je vous ai épargnés tous les tomes :mrgreen: )

Comte cain, donc, en premier lieu :

Comte Cain est la première véritable série de la mangaka, autrement bien connue pour Angel Sanctuary, sa plus grande œuvre. Il est donc intéressant, car il pose les bases du style de Kaori Yuki, qui s’essaye à plusieurs choses avant de démarrer une histoire plus suivie. Car, si la série tourne globalement autour de Cain Hargreaves, la mise en place est surtout basée sur plusieurs nouvelles indépendantes dans lesquelles le comte n’a souvent qu’un rôle secondaire. C’est ainsi que se succèdent les histoires d’expérimentations de jeunes garçons, d’une amitié qui renait malgré la distance, d’une anecdote autour du pudding … toutes teintées d’un style gothique, ces nouvelles sont sanglantes, tout en restant dans le presque "poétisme". On trouve néanmoins aussi des extraits de l’enfance de Cain, notamment tout ce qu’il lui est arrivé vis-à-vis de son père et de sa disparition, ainsi que de sa mère. Les cinq tomes mêlent ainsi les récits coupés de tout suivi et ceux ancrés dans une logique qu’est l’avenir de Cain. On appréciera tout particulièrement cette alternance entre légèreté et sérieux, l’un cédant peu à peu sa place à l’autre au fur et à mesure des tomes, jusqu’à une apogée sur une histoire s'étalant sur deux volumes, « la marque du bélier rouge », qui frôle le futur génie de God Child.

Originalité ? Certes. La vie dans Londres dans un cadre un peu gothique et mystérieux avec un beau dandy déchu pour héros n’est en soi pas très marquante, mais le style de Kaori Yuki s’impose immédiatement comme une réussite. L’auteur jongle avec les sujets abordés, tous présentant une partie de la déchéance humaine à cette époque particulièrement difficile, tous sont cruels et parfois sans solution, à travers un personnage principal apparemment sans morale ni raison, doté d’un passé plus sombre encore que prévu. L’enfance de ce petit prince fascine tant il rassemble les tabous les plus forts de la culture actuelle, à savoir l’inceste, le suicide et le parricide. Alors, si l’on admet que la série n’est pas un chef d’œuvre, elle reste d’une certaine trempe face aux shojos que l’on peut trouver sur le marché. De par son âge, elle a le mérite de surprendre et de plaire le temps de quelques pages. Et pour les amateurs, la suite des aventures de Cain est présentée dans les 8 tomes de God Child que la mangaka a repris après avoir publié les vingt tomes d’Angel Sanctuary. On se laisse facilement séduire par les mystères, le détail surnaturel qui intervient de temps en temps, et le charisme d’un anti héros absolument divin. Kaori Yuki est une grande mangaka, dont le principal atout est de réussir à combler ses défauts par son imagination, et l’ambiance toujours très particulière qui se dégage de titres comme Comte Cain qui, malgré un graphisme pas toujours très plaisant, parvient à surprendre et à plaire plus que prévu.

Le principal obstacle au succès de la série sera donc dans les graphismes et l’édition. C’est de l’ancien Yuki et, même si l’on y trouve beaucoup de bases de son futur esthétisme, Cain n’est pas encore ce qu’il est dans God Child et perd un peu de son charisme, surtout dans les premiers tomes de la série, où il apparait de plus assez rarement. Les personnages secondaires se ressemblent d’ailleurs tous d’une histoire à l’autre, tant ils ne sont pas assez travaillés de par leur statut provisoire. On regrettera alors la sensation brouillonne qui demeure après la lecture du titre. Les traits restent primaires, bien que l’on apprécie d’ores et déjà le style un peu noir, mais élégant, les yeux qui ne sont pas démesurés et l'ensemble assez cohérent. L’édition ne soutient pas plus le scénario, puisque le petit format oblige à se concentrer d’avantage sur les détails de l’histoire et des dessins, la traduction souffre de quelques faiblesses et la qualité du papier est très précaire. Bref, Comte Cain reste le prémice de God Child, bien méconnu et absolument indispensable pour comprendre les subtilités de la série qui reprend ce « héros » au passé si riche. Un très bon shojo, qui pose les bases d’un style bientôt idolâtré par de nombreux et nombreuses fans.
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Re: Comte Caïn - God Child

Message non lu par NiDNiM » 22 juin 2010, 20:17

God Child qui suit enfin. J'aime tellement cette série que je m'en veux d'avoir oublié tant de choses ... Mais ne refaisons pas un dossier dessus. Voici un petit avis global, limité mais que je pense suffisant pour promouvoir ma série fêtiche :D

God Child, avis global :


Kaori Yuki est plus ou moins un mythe dans l’histoire du shojo, notamment grâce à sa saga céleste, Angel Sanctuary. Mais, loin de la pureté d’un drapeau de plumes blanches, l’auteur se complait avant tout dans les ambiances sombres, les lieux confinés et les histoires un peu tordues et inattendues. God Child est, pour ces raisons, une des séries qui caractérise le mieux l’auteur à succès. Dans l’univers du Londres victorien où les tueurs en série viennent passer leur vacances et s’y plaisent tant qu’ils y restent, où les histoires incestueuses ou autres parjures peuvent prendre naissance et où les secrets peuvent surgir à tous les coins de rue, Kaori Yuki pose son décor. L’histoire ? Pour les fans de l’auteur, il sera facile de reconnaitre Cain, le comte des poisons. Pour les autres, pas de problèmes. Tout est réexpliqué : Cain est un jeune comte qui, suite à la mort prématurée de son père, dirige sa famille. Sa richesse fait jaser dans les couloirs, mais sa passion pour les poisons délite bien mieux les langues que n’importe quel héritage. Cain est alors un jeune homme étrange, qui se met en tête de courir après le crime, à croire que le malheur fleurit sous ses pas. De tueurs en série aux meurtres en familles, des pédophiles aux menteurs, Cain navigue et répand la justice, parfois sanglante, sur ses traces. Le fait est que son propre passé n’est pas si rose, et que sa disposition aux ténèbres a une certaine justification. Accompagné de son majordome particulier Riff, Cain va se voir confronter à ce passé et s’opposer à un fantôme qui est devenu son pire ennemi …

Le récit se place tout d’abord facile d’accès aux néophytes, avec de petites histoires et peu de personnages récurrents. C’est d’ailleurs là toute la beauté de l’œuvre, qui n’introduit que petit à petit d’autres invariants, au fur et à mesure que les précédents s’intègrent dans le décor. Ainsi, aucun problème de compréhension, même s’il est vrai que la saga des Comte Cain permet de mieux approcher le passé de Cain, sa rencontre avec Mary et sa passion pour les poisons. Un bonus non négligeable quand on éprouve autant de plaisir à lire la série, il n'y a là rien d'indispensable. Il est toutefois légitime de dire que la mangaka se perd parfois dans un scénario que certains jugeront trop exagéré, tandis que d’autres applaudiront des deux mains, heureux de retrouver un contexte qui a su inspirer Jack l’Eventreur et ses collègues, dont les récits nous font encore frémir. Kaori Yuki parvient à toucher, avec grâce et une facilité somme toute assez relative d’accès, tous les tabous que la société a rencontré de par les époques. Entre petites nouvelles et histoires portant l’intrigue principale, l’auteur se fond dans le fruit de son imagination pour offrir un magnifique équilibre, perceptible et restant pourtant, quand on s’y attarde, d’une profondeur intéressante et d’un sens artistique -scénaristiquement parlant- captivant. Le manga saura très certainement tirer un peu de dégoût de la part des lecteurs, preuve étant de la qualité du récit, mais surtout des larmes aux lectrices les plus impliquées. La relation entre Riff et Cain est absolument sublimée, avec bien plus de douceur, de pertinence et de justesse que l’amour entre Setsuna et sa sœur, dans ce qui est pourtant la grande œuvre de l’auteur …

Esthétiquement parlant, le trait s’améliore de tomes en tomes mais gagne aussi en froideur, alors que les quelques erreurs de la mangaka rendent ses dessins encore plus présents. Plus aboutis et cadrés que le très brouillon Angel Sanctuary, on trouve ici plus de maitrise et de justesse, notamment dans les expressions des personnages mais aussi dans les décors. Tout laisse présager d’une certaine maturité dans le geste et dans la narration, puisque les traits gagnent en assurance. God Child est sans nul doute l’aboutissement d’une carrière dans le dessin. Les personnages sont charismatiques, élégants et vraisemblables. Leur personnalité se lit sur leurs traits, qui expriment parfaitement les émotions et les passions qui les animent. En plus du travail remarquable des personnages, Yuki a soigné les détails, retranscrivant de manière juste et efficace l’ambiance qu’elle a voulu mettre en place dans cette série. L’édition, un peu légère parfois, nous offre pourtant une qualité satisfaisante, une traduction compréhensible et des postfaces -très importantes auprès des fans- pour en savoir un peu plus sur Kaori Yuki. Bref, en tous points, God Child est un petit chef d’œuvre du shojo pour qui sait l’approcher, à la fois décalé et original, mais également passionnant et touchant.
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Re: Comte Caïn - God Child

Message non lu par lilithme » 23 juin 2010, 14:46

Ah! Elle est vraiment parfaite cette série, à la fois beau, tragique, violent, doux, des personnages vraiment originaux et intéressants, et ta description de son magnifique dessin est parfaite...Du grand Kaori Yuki!!

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