Adekan

Shojo, josei, yuri, yaoï... En d'autres termes voici la rubrique regroupant les genres de manga destinés à un public féminin!
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Wang Tianjun
Roi céleste
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Adekan

Message non lu par Wang Tianjun » 23 mars 2012, 22:19

"Cet homme risque sa vie pour ses convictions... Je ne pensais pas qu'il existait des hommes comme lui. Mais ça me plait..."
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ADEKAN

Fiche technique :
  • Auteure : Tsukiji Nao
  • VO :Edité par Shinshokan, en cours, 4 tomes
  • VF :Edité par Ototo, en cours, 1 tome
  • Fiche de la série

Tome 1
Féru de justice et loyal envers son métier, Kojiro Yamada est un lieutenant de police très dynamique qui enquête sur d'étranges crime secouant la ville. Alors qu'il travaille sur une sombre histoire de meurtres de femme en série, son chemin croise celui de Shirô Yoshiwara. Ce jeune homme, insouciant et constamment débraillé, travaille comme vendeur de parapluie. Mais, alors qu'il se retrouvera impliqué dans l'affaire du "pont de la mariée", Shirô dévoilera sous les yeux de Kojiro d'autres talents époustouflants. Ancien maître d'armes de l'ombre, Shirô manie les lames comme personne ! Kojiro vient de trouver un allié de poids pour ses investigations, même s'il lui faudra supporter les extravagances de son nouvel acolyte...

Paru chez le jeune éditeur Ototo, petit frère de Taifu, Adekan est le premier titre de son label seinen, bien qu'il s'agisse... d'un shojo ! Si le choix peut paraitre étrange au premier abord, on comprendra rapidement ce positionnement : plutôt de le cataloguer à tort parmi les romances à foison, l'éditeur cherche à mettre en avant le côté mature du titre, porté par sa thématique d'enquêtes policières. Première œuvre de la prometteuse Tsukiji Nao, Adekan ne s'affranchit d'aucune contrainte familière, se voulant assez inclassable... mais qu'en est-il réellement ?

Pour y voir plus clair, on pourrait rapprocher la construction de cette série à celle de Comte Cain/God Child de Kaori Yuki, l'Angleterre Victorienne étant remplacée par un Japon de l'époque moderne plus ou moins fantasmé. Chaque histoire débute par une mise en bouche laissant planer un soupçon de fantastique, avant que le mystère ne s'éclaircisse peu à peu par les investigations de nos protagonistes, rencontrant de nombreux acteurs parfois très dérangés. On regrettera néanmoins quelques faiblesses dans la narration, pouvant gêner la compréhension de certains tenants et aboutissants. Si le schéma scénaristique peut paraitre répétitif, il sert, dans un premier temps, à la bonne installation des personnages et de quelques intrigues flottant au-dessus de leurs têtes... En effet, la fin du volume présente déjà une trame plus consistante, offrant quelques pistes sur le passé de Shirô, retenant principalement l'attention du lecteur. L'apparition d'un redoutable ennemi, possédant apparemment des liens filiaux avec notre héros, offre une dualité très intéressante que l'on espère explorer d'avantage dans les prochains épisodes...

La relative gravité des enquêtes est contrebalancé par un certain humour, se basant essentiellement sur le contraste entre le sérieux de Kojiro et l'insouciance de Shiro, mais aussi par de nombreuses séquences exhibant leurs corps dans le plus simple appareil, ou presque. Bien qu'elle serve avant tout de support comique et qu'il n'aille jamais dans le (trop) graveleux, cette abondance de fan-service risque hélas de segmenter le lectorat d'Adekan, s'attirant les faveurs de la caste yaoïste et repoussant les anti-BL convaincus. Le titre peut pourtant se lire en occultant ce fait (à moins que la vue d'éphèbes dénudés vous fasse vraiment tourner de l'oeil), d'autant que pour l'heure, aucun sentiment amoureux ne soit vraiment mis en cause. Tsukiji Nao reste encore dans le domaine des allusions légères et du simple plaisir esthétique.

Niveau esthétisme, il faut d'ailleurs souligner le graphisme remarquable de la mangaka. Les visages sont fins et réalistes, les corps élancés et certaines tenues fourmillent de détails. Le trait se veut souvent discontinu, offrant une étrange sensation de fragilité, tandis que le tramage est discret mais pertinent, pour un résultat assez aérien. On sera en revanche moins convaincu sur des décors peu présents, et sur un découpage de cases assez confus. Du côté de l'édition, Ototo nous gratifie d'un papier et d'un encrage correct, avec en prime une illustration couleur dépliable en début de volume. Bref, du tout bon.

Série très énigmatique à l'univers envoutant, Adekan a de quoi attirer les regards curieux vers lui, tandis qu'il propose une série d'enquêtes convenues mais intéressantes. Malgré quelques problèmes de narration, Tsukiji Nao tisse une toile scénaristique intéressante, laissant le temps au lecteur de s'attacher à ses protagonistes. Cependant, son côté fan-service pour filles pourrait lui causer autant de bien que de mal, s'orientant vers un public aux contours flous. Mais après tout, c'est aussi cette ambigüité qui pourrait faire son charme...
"Ah.. je suis en train.... de tomber en morceaux..."
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Koiwai
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Re: Adekan

Message non lu par Koiwai » 24 mars 2012, 03:02

J'ai pas tenu les 3/4 du tome 1, la faute étant principalement due à la simplicité des histoires, aux ambiguïtés trop poussées autour des personnages masculins (j'aime bien les petites ambiguïtés de temps en temps, j'aime bien le yaoi, mais là, on a trop l'impression que l'auteure se frustre elle-même et frustre tout le monde, je n'aime pas du tout), à la narration faisant tout pour aller dans ce sens (quitte à passer du coq à l'âne et à incorporer des scènes "fan-service pour fujoshi" comme un cheveu sur la soupe), et surtout, surtout, aux aberrations graphiques. Que l'auteure offre des personnages très efféminés, pourquoi pas, mais là... d'une, y a que ça, de deux, ce n'est pas du tout maîtrisé, il y a des erreurs monumentales à chaque page, rendant les corps souvent totalement improbables, et ça, ça me fait mal aux yeux. C'est vraiment dommage, car le trait en lui-même n'est pas désagréable, possède par instants quelques élans se rapprochant du trait de Suehiro Maruo, mais ça retombe tout aussi vite.
Je n'ai vraiment pas pu aller au bout de ce tome 1, que j'ai juste trouvé tout pourri.
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