Trinity Blood

[Wang Tianjun]

Trinity Blood 7

Alors qu'il vient d'arriver à Tzara Methuselite, Ion, escorté par Abel et Esther, découvre sa grand-mère, Mirka Fortuna, assassinée. A peine aura-t-il le temps de réaliser que la garde impériale est déjà à ses trousses ! Le trio se retrouve en effet accusé du meurtre de la duchesse de Moldavie. Voulant laver les soupçons, Abel, avec l'aide de Ast, se rend à l'assemblée du Diouan. Mais un témoignage viendra enfoncer leur culpabilité, porté par un personnage au retour inattendu...

Les nouvelles péripéties dans l'empire des Methuselah mettent directement nos héros en péril, alors que les avis de recherche à leurs égards se multiplient. Dans ce tumulte, il sera assez difficile de se constituer des alliés solides, et ce sont parfois les plus bourrus et impétueux qui sont les plus loyaux, à l'instar d'Astaroshé, ancienne camarade d'Abel. Kiyo Kyujô joue une nouvelle fois à fond la carte des complots et des faux semblants, et il faudra toujours se méfier des sourires hypocrites.

L'histoire fait la part belle à l'investigation, menée sur différents fronts, ainsi que sur l'action avec des confrontations courtes, mais impressionnantes. Mais on ressent également qu'il y a une autre piste d'intrigue, plus importante, autour de l'identité de l'impératrice et des plans visant sa tête... Il ne fait aucun doute que le problème actuel risque de dériver jusqu'à de telles proportions. Le lecteur doit alors être attentif à tous les détails et les non-dits, et se trouve lui aussi implicitement sollicité pour participer à l'intrigue. On regrettera cependant la prévisibilité de certains retournements de veste, tant les ficelles de l'auteur nous apparaissent de manière évidente.

Après un volume de transition assez dispensable, Trinity Blood redémarre de plus belle lorsque nos héros se jettent dans la gueule du loup. L'intrigue se révèle assez prenante et offre différents niveaux, pour peu que l'on ne se mélange pas entre tous les nouveaux protagonistes récemment intégrés. La fin du tome nous laisse quant à elle l'eau à la bouche... à défaut du sang !

[Wang Tianjun]

Trinity Blood 8

A Tzara Methuselite, le piège s'est refermé sur nos héros ! Tandis qu'ils sont toujours recherchés pour le meurtre de la duchesse de Moldavie, voilà qu'un complot se trame portant sur la vie de l'impératrice, mené dans l'ombre par le duc Suleyman, et dont le bras armé n'est autre que Radu Barvon, revenu d'entre les morts ! Tandis qu'Abel et Ast parviennent à s'échapper, Esther et Ion se font quant à eux capturer. C'est alors qu'une terrible nouvelle se répand dans l'empire...

Intrigues multiples, manipulations... ce huitième tome de Trinity Blood continue de jouer sur un certain machiavélisme, et il faudra encore une fois être attentif à tous les évènements, mais également à une mise en scène parfois révélatrice. Cependant, comme souvent, le récit accuse des problèmes de rythme dans son flot narratif : certains passages sont rapidement écourtés et résolvent les énigmes de manière maladroite, comme lorsque le duc de Tigris expose longuement son plan à ses ennemis pour les laisser s'échapper ensuite, donnant alors le bâton pour se faire battre ! D'ailleurs, Ast rentre alors se planquer chez elle... et bien sur, personne ne pense à la chercher ici ! Mais le récit n'est plus à une incohérence près...

La partie centrale du volume est marqué par un jeu psychologique entre Ion et Esther. Le jeune vampire, blessé par son ancien camarade, se retrouve soudain doté d'une soif de sang qui le pousse à agresser sa nouvelle amie terranne. Il s'ensuit alors un échange un peu longuet à base de "Tue-moi avant que je ne te tue", et dont on se doute de l'issue. Fort heureusement, le rythme s'emballe par la suite dans un grand final au sein de l'assemblée de Methuselah, mettant en scène tous les protagonistes pour faire tomber les masques. Cette scène offrira son lot de révélations et de surprises, même si l'on a pu voir arriver certaines à des kilomètres.

Malgré un rythme souvent inégal, des dialogues parfois pompeux et des révélations trop attendues, Trinity Blood se lit plutôt bien, et offre une belle montée en puissance vers une fin de volume des plus enthousiasmantes. Mais le chapitre au sein de la capitale des Methuselah ne semble pas encore terminé... Qu'allons-nous encore découvrir ?

[Wang Tianjun]

Trinity Blood 9

Les masques tombent enfin dans l'affaire de l'attentat visant Augusta Vradica, l'impératrice des Methuselah, révélant alors son vrai visage devant l'assemblée de ses fidèles, pour la première fois en neuf cents années de règne ! Acculé, Dietrich, le "marionetten spieler", sacrifie Radu, son pion, dans une dernier assaut désespéré, mais qui nécessitera l'intervention de l'impératrice en personne, montrant alors l'étendue de ses pouvoirs.

Ce neuvième tome conclut magistralement l'arc de Tzara Methuselithe, avec un dernier combat des plus explosifs et mettant en scène la plupart des derniers protagonistes rencontrés. Mais surtout, au vu des nouvelles révélations, nous avons l'impression de n'être qu'au début d'une histoire dont les fondements semblent remonter très loin en arrière ! Les non-dits entre Abel et Seth et les quelques visions du passés nous laissent entrevoir des bases très profondes, rappelant dans le même genre l'excellent Trigun. Nous découvrons également le visage de celui qui devrait être, en toute logique, le grand méchant de l'aventure, lié comme il se doit à notre héros, dont l'importance ne cesse de croitre au fil des épisodes.

Vient ensuite l'heure des grandes séparations, et du retour au pays pour Abel et Esther. Mais avant de se lancer dans de nouvelles péripéties, et pour offrir une pause au lecteur, afin de tout assimiler, l'auteur nous offre un épisode hors-série intitulé "Gunmetal Hound". Nous y suivons Tres Iqus, le père-androïde qui s'était fait discret depuis quelques volumes. Au cours d'une mission, le faisant revenir sur ses origines, le voilà confronté à l'un de ses semblables, technologiquement un peu plus avancé. Qui sortira vainqueur de ce combat fratricide quelque peu particulier ?

Ainsi, au bout de neuf volumes, Trinity Blood ne semble que commencer, après avoir posé des bases solides et laissant apercevoir des intrigues plutôt intéressantes. Il reste à savoir comment Kiyo Kujô va pouvoir rebondir, alors qu'il semble pour l'instant retarder l'échéance. Reprenons notre souffle !

[Wang Tianjun]

Trinity Blood 10

Après l'arc mouvementé de Tzara Methuselite, Trinity Blood amorce ici un véritable retour aux sources ! Un an après le début de l'aventure, Esther Blanchett retourne à Istvân, là où son périple commença. Quelle n'est pas sa surprise lorsqu'elle se retrouve accueillie à la sortie de la gare comme une véritable célébrité ! Celle que l'on considère à présent comme une sainte suscite l'admiration générale pour avoir terrassé Gyula Kadar, une histoire déjà adaptée en opéra ! La première de ce spectacle se déroulant le soir même, la jeune nonne doit alors préparer son discours, devant un parterre de dignitaires de l'Eglise...

Les nouvelles péripéties permettent d'affirmer le caractère d'Esther, jusque là surtout reléguée au rang de spectatrice. Alors que tout le monde l'adule pour s'être débarrassé de la menace planant sur la ville, notre héroïne ne voit pas les choses sous le même angle et regrette les violences et les meurtres qui ont été commises dans les deux camps, aspirant alors au repenti et à la paix. Cependant, d'autres personnages cherchent également à manipuler la sainte en devenir et d'utiliser son image pour promouvoir leurs propres idées... La rançon de cette gloire soudaine pourrait avoir de terribles conséquences dans un futur proche.

L'action revient au cœur du récit dans la seconde partie du volume, dès lors qu'Esther se fait enlever par une sensuelle Methuselah répondant au nom de Shéhérazade... Mais nous commençons à connaitre la recette de Trinity Blood : il faut se méfier des faux semblants ! Qui est sincère, et qui joue un rôle, dans ce bal masqué où tout le monde peut être un faux allié ? Une fois encore, l'auteur insiste sur le fait qu'il n'y a pas les humains d'un côté et les vampires de l'autre, mais bien des pourritures dans chaque camp.

On retiendra surtout de ce dixième opus la confirmation de l'importance d'Esther, volant même la vedette à Abel. La série reprendrait-elle de vraies allures de shojo manga ? Pour le reste, il faudra attendre encore un peu pour dénouer tous les fils de l'intrigue, bien que très prévisible.

[Wang Tianjun]

Trinity Blood 11

A Istvan, le retour d'Esther ne s'est pas déroulé aussi calmement que prévu, se faisant kidnapper par Shéhérazade ! Mais cette methuselah n'agit ainsi que sous la menace, ses proches ayant été capturés par l'archevêque d'Annunzio. Ce dernier a pour plan de tuer Esther, l'érigeant ainsi en martyr et pouvant déclencher un assaut sur le peuple ennemi... Alors qu'Esther et Shéhérazade s'allient pour déjouer ces manipulations, mais les journaux annoncent déjà la mort de la "sainte"...

Si certains agents retrouvent la trace d'Esther, ils ne comprennent pas forcément de la voir accompagné de celle qui a attenté à sa vie, et pense alors à une trahison de la jeune sœur. Le cardinal Caterina Sforza ira même jusqu'à envoyer deux de ses meilleurs agents pour étouffer l'affaire. Il n'y a qu'Abel et le jeune pape lui-même pour croire encore en l'innocence d'Esther. La confusion est donc générale au sein même des hommes de l'Eglise, qui finiront même par se retrouver face à face du fait d'ordre discordants ! Mais tout cela donne d'avantage l'impression de vouloir offrir des affrontements gratuits sur le principe du fan-service...

En effet, au calme Abel et à l'impulsif Pétros sont opposé le machinal Très Iqus, mais aussi une nouvelle venue : la sanguinaire Monica Argento, dite "Black Widow", faisant office de véritable Némésis invincible dans ce volume. On regrettera néanmoins que la description de ses attributs prennent autant de temps au sein du tome, gaspillant ainsi des moments précieux sur le reste de l'intrigue.

Le point de vue des deux fugitives, Esther et Shéhérazade, est bien plus intéressant, tant leur complicité grandit au fil des pages. La ravissante "Shéhéra" se révèle également très touchante, devenant un des personnages des plus attachants croisés au cours du récit. Une vraie amitié finit par éclore entre les deux jeunes femmes se débattant dans l'adversité, et offrant même quelques passages attendrissants.

Mais malgré tout, l'intrigue n'avance que très peu dans ce onzième volume, ce qui d'autant plus rageant que la parution française ait rattrapé l'originale. Espérons que le prochain tome soit plus conséquent et ne se cantonne pas à la présentation de nouveaux personnages charismatiques mais offre un dénouement à cet épisode.

[Wang Tianjun]

Trinity Blood 12

C'est une Esther totalement transfigurée qui apparait sur la couverture de ce douzième opus de Trinity Blood, faisant écho avec celle du troisième tome. Pourquoi un tel honneur, et un tel changement dans son attitude ? Le contenu du volume apportera une réponse des plus bouleversantes.

La jeune nonne est toujours considérée comme une renégate pour s'être associée à la belle vampire qu'est Shéhérazade. Alors que les deux demoiselles sont en cavale, le plan machiavélique de D'Annunzio semble se refermer sur le pape et sa sœur, le cardinal Caterina Sforza. Mais au moment où ils se sont sur le point de se faire assassiner, les deux jeunes femmes arrivent à point nommé, pour jouer, selon le plan de l'archevêque, le rôle des assasins da la sainte fratrie.

Mais très vite, sa stratégie se retourne contre lui : les nombreux personnages surviennent à tour de rôle, pour marquer leur entrée dans cette scène finale. Aura-t-on un dénouement sans pertes ni fracas ? Rien n'est moins sur, lorsque Shéhérazade découvre le funeste sort réservé à sa famille terranne d'adoption. Très vite, on ressent la dimension théâtrale du récit, et que les évènements risquent de marquer les protagonistes à jamais.. Esther en premier lieu. A tête reposée, on pensera qu'il y avait surement d'autres issues possibles, mais la narration sait nous emporter et nous émouvoir du destin de la nouvelle sainte, au prix de terribles sacrifices.

Après une transition digne des plus grands teasers, le récit change une nouvelle fois de lieu : nous voici à Albion, représentant le Royaume-Uni. Alors qu'Esther doit se rendre au chevet de la reine, de nouvelles menaces grondent, et elle ne tardera pas à se faire kidnapper une nouvelle fois ! Néanmoins, l'affiche s'avère alléchante lorsque l'on comprend que les grands ennemis de l'histoire sortent enfin de l'ombre... Mais il faudra prendre son mal en patience, l'édition française ayant presque rattrapé l'originale.

[titali]

Trinity Blood vol.13 :

Après un an d’absence, Trinity Blood fait enfin son grand retour. Cette attente sera-t-elle récompensée par un bon tome ?
Après avoir été enlevée par un « terroriste », « Sainte » Esther se réveille en plein Londinium, capitale du Royaume d’Albion. Sur le chemin, elle rencontre un journaliste, qu’elle avait déjà rencontré auparavant. Celui-ci lui fera part de grandes révélations sur son père. Des révélations lourdes de sens, qui risquent de chambouler à jamais notre pauvre héroïne. Pendant ce temps, la question de la succession au trône d’Albion commence à titiller pas mal de gens…

Dans le volume 12, nous étions rentrés dans un nouvel arc, celui d’Albion, ce tome 13 continue donc sur sa lancée. L’arc d’Albion se veut plus sombre et plus étouffant que les autres arcs précédents. Et chose rare, alors qu’on aurait pu craindre des explications un peu alambiquées, l’auteur se veut plus cohérent dans ses explications, ce qui fait fort plaisir. Le présent tome se porte moins sur l’action, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne s’y passe rien. Au contraire, il émerge pas mal d’acteurs qui complotent chacun de leur côté afin de faire valoir leurs intérêts. Des intérêts qui s’opposent pas mal, et je n’oserais même pas imaginer s’ils devaient s’affronter, cela serait un vrai chaos.

Pour être plus précis, dans ce volume, bien des choses se superposent et nous font déjà froid dans le dos pour la suite des évènements : il y a d’abord la question de la succession au trône d’Albion (puisque l’actuelle souveraine se meurt). Et pour cette succession, ils se présentent deux prétendants au trône, voire même trois… On se demande alors à qui le Vatican va-t-il donner son appui ? Et à quel prix ? Ensuite, un personnage bien dangereux, connu d’Abel, fait son apparition à Londinium. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que mijote-t-il ? Et enfin, certains methuselah commencent à craindre pour leur situation à venir depuis que la reine se meurt. L’inquiétude est telle que certains methuselah commencent à opérer dans l’ombre…

Comme dit avant, bien qu’il se passe énormément de choses, l’auteur réussit à ne pas s’embrouiller une seule fois dans le tome (ce qui est une première pour la série). Preuve qu’il sait où il va. Il aura donc fallu attendre plus de 12 tomes pour que la série dévoile enfin tout son potentiel. Mais ne crions pas trop vite victoire, tout ne fait que commencer.

Du côté de l’édition, il faudra déplorer quelques petites coquilles : tout d’abord, il aurait été plus judicieux de ne pas vaciller entre deux langues pour les titres de noblesses, en passant du français à l’anglais, car c’est assez perturbant. Ensuite, certaines tournures de phrases sont parfois incompréhensibles, et il faut alors s’amuser à déchiffrer les dites phrases, donc attention.

En conclusion, pour la première fois, l’auteur de Trinity Blood nous offre un tome remarquable, d’une part, un scénario mieux ficelé et d’autre part, une intrigue absolument haletante. Il faudra hélas refreiner sa patience avant d’avoir la suite… Tout ce que nous espérons, c’est que les auteurs puissent poursuivre dans cette voie !