Tome 7 :
Mizuho et Yanai ont découvert que Haruka avait fait appel à un homme à tout faire pour retrouver quelqu'un et lui remettre quelque chose. Ecumant les compagnies de la ville, ils finissent par retrouver Kishibe, l'homme à qui Haruka avait confié la mission. D'abord un peu réticent, celui-ci finit par leur en apprendre plus. Et de la façon dont ils se sont rencontrés jusqu'à l'identité des différentes personnes que Haruka recherchait, des éléments se précisent, commencent à se rejoindre, tandis que de nouveaux mystères arrivent, à commencer par l'implication d'un personnage du passé que l'on ne s'attendait pas forcément à voir ressurgir dans le présent.
Mais surtout, au bout du compte, les nouvelles informations sèment le trouble chez Mizuho. Kishibe le dit, toutes les vérités ne font pas plaisir, et celle qui s'immisce dans l'esprit de Mizuho lui fait enfin prendre conscience d'une cruelle vérité vis à vis de sa relation avec Narumi, pour lequel elle n'a sans doute jamais réellement compté. Il reste à voir si, désormais, elle saura avancer en ayant pris conscience de cela. Car n'oublions pas que résoudre cette enquête, c'est aussi un moyen pour elle d'avancer.
Les choses se poursuivent alors à Kyôto. Accompagnés par Remi, nos deux héros partent à la recherche de celui que Haruka recherchait... pour tomber sur de nouvelles informations intrigantes. La piste se poursuit alors à Kobe, dans une deuxième moitié de volume qui se partage entre différents protagonistes, puisque tous les pions (ou presque) semblent désormais réunis dans la même ville. Et tandis que l'on suit les investitures de nos héros d'un côté et les agissements de Hikaru et son nouveau compagnon de route de l'autre, c'est surtout un long flashback longtemps attendu qui vient éclairer certains points et lancer de nouveaux doutes. En effet, on retrouve enfin Hiro, un peu perdu et solitaire dans sa nouvelle vie malgré les attentions que certaines personnes lui prêtent, et l'heure est venue de découvrir plus en profondeur son passé. Son enfance commune avec Hikaru, la façon extrêmement froide dont leur mère les a élevés (ce qui fait un peu doublon par moments avec des choses que l'on avait déjà vues), et sa rencontre quasiment salvatrice avec une certaine personne qui semble avoir réussi à ouvrir son coeur autrefois. En réalité, le tout est encore très nébuleux, tellement nébuleux que les personnes les moins prises dans l'histoire pourraient se lasser de ces détours mystérieux, on n'a que des bribes de nouvelles données qui ne demandent qu'à se rejoindre. Et au vu de la tournure des choses dans le présent avec une rencontre fortuite (et trop facile, surtout) dans les dernières pages, gageons que Hinako Ashihara va désormais vite s'appliquer à réunir bel et bien les pièces du puzzle.
Piece
Re: Piece
Tome 8 :
En voyage à Kobe pour essayer de retrouver Hikaru et Maruo, Mizuho voit le destin placer sur son chemin Hiro, le frère de Hikaru, et le détenteur de secrets bien gardés. D'abord réticent à l'idée de parler avec Mizuho, Hiro finit par avoir une longue conversation avec elle, et dévoile des vérités inattendues qui vont ébranler la jeune femme...
L'enfance de Hikaru et Hiro, leurs liens houleux pas forcément aussi soudés qu'on pourrait le croire, leur relation avec leur mère via son expérience dont la finalité pourrait être encore plus cruelle que ce qu'on imaginait, ce qui s'est réellement passé à l'époque de l'accident de Maruo, la relation de Hiro avec Haruka... Après de nombreuses découvertes et hypothèses au fil des tomes, l'heure est venue de voir des informations se confirmer, et des suppositions se briser au fil de nouvelles révélations qui surprennent, tout en dressant un portrait riche de Hiro. Dans sa relation complexe avec son frère et sa mère, on devine le jeune homme profondément meurtri psychologiquement, le manque de soutien et les brimades l'ayant rendu très fragile... jusqu'à ce qu'une personne précise parvienne à toucher son coeur, au point qu'il ne vit quasiment plus que pour être digne d'elle. La vérité qui lui explose à la figure paraît alors on ne peut plus terrible et cruelle, certains passages prennent une saveur douce-amère de toute beauté (celui du testament en tête), et la mangaka témoigne d'un talent fou pour toucher sans avoir besoin d'en faire trop.
Ce qui nous régale, c'est de voir la manière dont Hinako Ashihara parvient à tout renouer, à emboîter les pièces de son grand puzzle tout en dressant un portrait psychologique très fort de ses personnages. Difficile de ne pas être emporté par les faiblesses de Hiro, par les souvenirs que Haruka a laissés derrière elle, par Mizuho qui continue ses avancées personnelles, ou par la déconnexion d'un Hikaru qui ne s'est toujours pas pleinement dévoilé.
Ce tome concrétise les nombreuses pièces du puzzle en les reliant enfin bel et bien ensemble, et pourtant Hinako Ashihara parvient encore à nous surprendre en dévoilant quelques informations inattendues, sans pour autant trahir la cohérence de ses personnages, bien au contraire. La série est de nouveau passionnante, d'autant que la mangaka balance en dernière page une bombe, inattendue et pourtant logique quand on y pense, et qui promet une suite tout aussi intense et surprenante.
En voyage à Kobe pour essayer de retrouver Hikaru et Maruo, Mizuho voit le destin placer sur son chemin Hiro, le frère de Hikaru, et le détenteur de secrets bien gardés. D'abord réticent à l'idée de parler avec Mizuho, Hiro finit par avoir une longue conversation avec elle, et dévoile des vérités inattendues qui vont ébranler la jeune femme...
L'enfance de Hikaru et Hiro, leurs liens houleux pas forcément aussi soudés qu'on pourrait le croire, leur relation avec leur mère via son expérience dont la finalité pourrait être encore plus cruelle que ce qu'on imaginait, ce qui s'est réellement passé à l'époque de l'accident de Maruo, la relation de Hiro avec Haruka... Après de nombreuses découvertes et hypothèses au fil des tomes, l'heure est venue de voir des informations se confirmer, et des suppositions se briser au fil de nouvelles révélations qui surprennent, tout en dressant un portrait riche de Hiro. Dans sa relation complexe avec son frère et sa mère, on devine le jeune homme profondément meurtri psychologiquement, le manque de soutien et les brimades l'ayant rendu très fragile... jusqu'à ce qu'une personne précise parvienne à toucher son coeur, au point qu'il ne vit quasiment plus que pour être digne d'elle. La vérité qui lui explose à la figure paraît alors on ne peut plus terrible et cruelle, certains passages prennent une saveur douce-amère de toute beauté (celui du testament en tête), et la mangaka témoigne d'un talent fou pour toucher sans avoir besoin d'en faire trop.
Ce qui nous régale, c'est de voir la manière dont Hinako Ashihara parvient à tout renouer, à emboîter les pièces de son grand puzzle tout en dressant un portrait psychologique très fort de ses personnages. Difficile de ne pas être emporté par les faiblesses de Hiro, par les souvenirs que Haruka a laissés derrière elle, par Mizuho qui continue ses avancées personnelles, ou par la déconnexion d'un Hikaru qui ne s'est toujours pas pleinement dévoilé.
Ce tome concrétise les nombreuses pièces du puzzle en les reliant enfin bel et bien ensemble, et pourtant Hinako Ashihara parvient encore à nous surprendre en dévoilant quelques informations inattendues, sans pour autant trahir la cohérence de ses personnages, bien au contraire. La série est de nouveau passionnante, d'autant que la mangaka balance en dernière page une bombe, inattendue et pourtant logique quand on y pense, et qui promet une suite tout aussi intense et surprenante.
Re: Piece
Tome 9 :
Après avoir longtemps gardé pour elle la vérité, Remi finit par tout dévoiler : celle qui attendait un enfant n'était pas Haruka Origuchi, mais elle, tombée enceinte d'un Kôji Sakata qui a bien profité d'elle. L'heure est donc venue pour de découvrir non seulement la façon dont Haruka est venue en aide à Remi sans rien attendre en retour, mais également la manière dont Sakata s'est joué d'elle. Après avoir surpris son monde avec cette révélation dans les dernières pages du tome 9, Hinako Ashihara s'applique à bien combiner les choses, en montrant que son histoire était bien pensée depuis le départ, comme l'attestent les réaction à double sens que Remi a montrées dans les précédents tomes afin de cacher son secret.
Il est appréciable de voir que l'auteure n'essaie pas d'enjoliver exagérément ses personnages : si Haruka apparaît un peu malgré tout comme une sainte, Remi et Sakata restent tous deux fautifs de leurs actes du passé. La première s'est montrée trop faible, trop orgueilleuse et s'est un peu trop reposée sur Haruka qui fut en quelque sorte son seul soutien fiable à l'époque, tandis que le deuxième s'est joué d'elle de façon assez détestable sans chercher plus loin, avec beaucoup d'inconscience. Et lors des retrouvailles, aucun d'eux ne se cherche d'excuse. Sakata a agi très bêtement à l'époque, il en a conscience, recherche une certaine forme de rédemption sans pour autant faire à Remi de fausses promesses : il l'a utilisée à l'époque, point. pas de faux sentimentalisme, qui serait un peu mal placé dans cette série où chacun a commis des erreurs par le passé. Des erreurs passées dont Mizuho prend de plus en plus conscience, elle qui n'a jamais été là quand Remi avait besoin d'elle.
En revanche, ce qui pourrait laisser un peu plus perplexe, c'est le rebondissement assez grossier qui réside dans la manipulation dont sont victimes Hikaru et Sakata. Hinako Ashihara est moins fine sur ce point-là, mais cela prépare néanmoins un ultime focus sur Hikaru : ce dernier encaissant à la place de Hiro, est-il si insensible qu'il le laisse paraître ? La réponse arrive déjà par bribes, dans une fin de tome où la coquille du jeune garçon se perce enfin, en laissant exploser tout ce qui y était enfermé. Cela promet évidemment un final intense, où Mizuho et lui devraient avoir la place centrale.
A force de réveiller le passé enfoui de la défunte Haruka, Mizuho et les autres ont surtout réveillé en eux les secrets, les erreurs et les émotions les mieux gardés. Une aventure où chacun aura appris à révéler son véritable soi, pour s'ouvrir aux autres, faire acte de rédemption quand nécessaire, et mieux repartir de l'avant. Malgré quelques grosses ficelles, Piece reste une lecture de qualité, juste et intelligente.
Après avoir longtemps gardé pour elle la vérité, Remi finit par tout dévoiler : celle qui attendait un enfant n'était pas Haruka Origuchi, mais elle, tombée enceinte d'un Kôji Sakata qui a bien profité d'elle. L'heure est donc venue pour de découvrir non seulement la façon dont Haruka est venue en aide à Remi sans rien attendre en retour, mais également la manière dont Sakata s'est joué d'elle. Après avoir surpris son monde avec cette révélation dans les dernières pages du tome 9, Hinako Ashihara s'applique à bien combiner les choses, en montrant que son histoire était bien pensée depuis le départ, comme l'attestent les réaction à double sens que Remi a montrées dans les précédents tomes afin de cacher son secret.
Il est appréciable de voir que l'auteure n'essaie pas d'enjoliver exagérément ses personnages : si Haruka apparaît un peu malgré tout comme une sainte, Remi et Sakata restent tous deux fautifs de leurs actes du passé. La première s'est montrée trop faible, trop orgueilleuse et s'est un peu trop reposée sur Haruka qui fut en quelque sorte son seul soutien fiable à l'époque, tandis que le deuxième s'est joué d'elle de façon assez détestable sans chercher plus loin, avec beaucoup d'inconscience. Et lors des retrouvailles, aucun d'eux ne se cherche d'excuse. Sakata a agi très bêtement à l'époque, il en a conscience, recherche une certaine forme de rédemption sans pour autant faire à Remi de fausses promesses : il l'a utilisée à l'époque, point. pas de faux sentimentalisme, qui serait un peu mal placé dans cette série où chacun a commis des erreurs par le passé. Des erreurs passées dont Mizuho prend de plus en plus conscience, elle qui n'a jamais été là quand Remi avait besoin d'elle.
En revanche, ce qui pourrait laisser un peu plus perplexe, c'est le rebondissement assez grossier qui réside dans la manipulation dont sont victimes Hikaru et Sakata. Hinako Ashihara est moins fine sur ce point-là, mais cela prépare néanmoins un ultime focus sur Hikaru : ce dernier encaissant à la place de Hiro, est-il si insensible qu'il le laisse paraître ? La réponse arrive déjà par bribes, dans une fin de tome où la coquille du jeune garçon se perce enfin, en laissant exploser tout ce qui y était enfermé. Cela promet évidemment un final intense, où Mizuho et lui devraient avoir la place centrale.
A force de réveiller le passé enfoui de la défunte Haruka, Mizuho et les autres ont surtout réveillé en eux les secrets, les erreurs et les émotions les mieux gardés. Une aventure où chacun aura appris à révéler son véritable soi, pour s'ouvrir aux autres, faire acte de rédemption quand nécessaire, et mieux repartir de l'avant. Malgré quelques grosses ficelles, Piece reste une lecture de qualité, juste et intelligente.
Re: Piece
Tome 10 :
Mizuho, Yanai, Remi et les autres sont enfin arrivés au bout de leurs recherches, et ont pu retracer les derniers grands moments de la vie d'Origuchi. Ils vont désormais pouvoir amener leur rapport à la mère de la défunte, mais avant cela une dernière épreuve attend Mizuho : celle liée à Narumi, pour lequel elle a entretenu un amour visiblement à sens unique. Le jeune homme va avoir 20 ans, et, comme le veut sa mère, il va devoir quitter la maison où il a toujours vécu. Alors que Mme Nanao est partie, c'est en compagnie de Mizuho qu'il s'apprête à vivre ses derniers instants dans cette demeure regorgeant de souvenirs rarement bons mais qui ont fait de lui ce qu'il. Et c'est dans cette étrange ambiance de départ que tous deux s'apprêtent à se révéler.
Que ce soit Mizuho ou Narumi, tous deux ont grandement évolué au fil de l'enquête sur Origuchi.
Mizuho, autrefois si passive et désintéressée de tout, a gagné en maturité en se liant aux autres, en s'intéressant à leur vie, et elle semble désormais capable de prendre par elle-même les décisions qui animeront sa vie.
Quant à Narumi, c'est bien Mizuho qui a doucement percé sa coquille. Elevé sans sentiments par une mère distante, le jeune garçon autrefois dépourvu d'intérêt pour les autres a lui aussi changé, ou, en tout cas, est sur la route du changement. Sa coquille est en partie brisée, et son départ de la grande maison sera sans aucun doute le signe d'un nouveau départ où il devra se prendre en main.
Fidèle au ton de sa série, Hinako Ashihara a toutefois le bon goût d'éviter le sentimentalisme et les gros rebondissements amoureux autour de ce couple qui n'en a jamais été un. La mangaka poursuit la fin de son histoire en faisant des choix scénaristiques intéressants, car ils sonnent juste, témoignent du chemin qu'il reste à parcourir à chacun des personnages entamant leur vie de jeune adulte. Qu'il s'agisse de Mizuho, de Narumi, ou des autres personnages plus ou moins secondaires, Ashihara n'oublie aucun protagoniste, et chacun a encore quelques blessures à refermer doucement, quelques pas importants à faire en avant, la différence étant que l'envie d'avancer et de s'intéresser au monde est désormais là. Une conclusion porteuse d'optimisme, à l'image de la couverture de ce dernier tome, la seule où un personnage sourit de bon coeur.
Globalement, Hinako Ashihara a su bien mener son histoire, bien pensée autour d'une construction logique et d'évolutions pertinentes. Assurément une très belle oeuvre, dont l'apparente froideur cache plus d'une richesse.
Mizuho, Yanai, Remi et les autres sont enfin arrivés au bout de leurs recherches, et ont pu retracer les derniers grands moments de la vie d'Origuchi. Ils vont désormais pouvoir amener leur rapport à la mère de la défunte, mais avant cela une dernière épreuve attend Mizuho : celle liée à Narumi, pour lequel elle a entretenu un amour visiblement à sens unique. Le jeune homme va avoir 20 ans, et, comme le veut sa mère, il va devoir quitter la maison où il a toujours vécu. Alors que Mme Nanao est partie, c'est en compagnie de Mizuho qu'il s'apprête à vivre ses derniers instants dans cette demeure regorgeant de souvenirs rarement bons mais qui ont fait de lui ce qu'il. Et c'est dans cette étrange ambiance de départ que tous deux s'apprêtent à se révéler.
Que ce soit Mizuho ou Narumi, tous deux ont grandement évolué au fil de l'enquête sur Origuchi.
Mizuho, autrefois si passive et désintéressée de tout, a gagné en maturité en se liant aux autres, en s'intéressant à leur vie, et elle semble désormais capable de prendre par elle-même les décisions qui animeront sa vie.
Quant à Narumi, c'est bien Mizuho qui a doucement percé sa coquille. Elevé sans sentiments par une mère distante, le jeune garçon autrefois dépourvu d'intérêt pour les autres a lui aussi changé, ou, en tout cas, est sur la route du changement. Sa coquille est en partie brisée, et son départ de la grande maison sera sans aucun doute le signe d'un nouveau départ où il devra se prendre en main.
Fidèle au ton de sa série, Hinako Ashihara a toutefois le bon goût d'éviter le sentimentalisme et les gros rebondissements amoureux autour de ce couple qui n'en a jamais été un. La mangaka poursuit la fin de son histoire en faisant des choix scénaristiques intéressants, car ils sonnent juste, témoignent du chemin qu'il reste à parcourir à chacun des personnages entamant leur vie de jeune adulte. Qu'il s'agisse de Mizuho, de Narumi, ou des autres personnages plus ou moins secondaires, Ashihara n'oublie aucun protagoniste, et chacun a encore quelques blessures à refermer doucement, quelques pas importants à faire en avant, la différence étant que l'envie d'avancer et de s'intéresser au monde est désormais là. Une conclusion porteuse d'optimisme, à l'image de la couverture de ce dernier tome, la seule où un personnage sourit de bon coeur.
Globalement, Hinako Ashihara a su bien mener son histoire, bien pensée autour d'une construction logique et d'évolutions pertinentes. Assurément une très belle oeuvre, dont l'apparente froideur cache plus d'une richesse.