Gokusen

Shojo, josei, yuri, yaoï... En d'autres termes voici la rubrique regroupant les genres de manga destinés à un public féminin!
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Koiwai
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Gokusen

Message non lu par Koiwai » 16 sept. 2014, 20:53

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La fiche sur le site


Tome 1 :

Entre deux titres promis au succès, il arrive encore, de temps à autre, que les éditions Kazé Manga nous amènent une bonne surprise que l'on n'attendait plus. Gokusen fait clairement partie de celles-ci. Prépubliée au Japon entre 2000 et 2007 dans les pages du magazine josei You des éditions Shûeisha, cette série en 15 tomes de Kozueko Morimoto a connu dans son pays d'origine un succès retentissant qui lui a valu une sympathique adaptation animée en 2004 (sortie en France chez IDP il y a quelques années), une version drama très populaire sur trois saisons entre 2002 et 2008, et un film live en 2009.

Gokusen, contraction de "Gokudô no sensei" ("professeur gangster"), nous narre les aventures de Kumiko Yamaguchi, jeune femme qui vient tout juste de finir ses études pour devenir professeur, et se retrouve d'emblée mutée dans un lycée à la réputation trèèèèès difficile : le lycée Shirokin de la ville de K, rongé par des racailles qui n'ont absolument aucun respect pour les enseignants. Autant dire que la jeune femme va avoir fort à faire pour s'imposer auprès de la classe dont elle est la prof principale, la 1ère 4. Rapidement prise à parti par les lycéens qui la traitent de tous les noms, font des montages-photo sur elle et lui balancent ce qui leur passe sous la main en plein cours, la demoiselle aurait normalement de quoi s'enfuir d'emblée... mais elle n'en fait rien, reste tantôt passive tantôt décalée, ce qui lui vaut aussi d'être traitée de gourde par ses chers élèves. Mais son comportement cache surtout sa véritable identité, celle d'une héritière de clan yakuza ! Petite-fille du boss du clan Takeda, elle a grandi depuis ses 7 ans dans cet univers yak', et y a appris autant à se battre comme une tarée qu'à vivre aux côté des pire tronches de tueurs imaginables. Alors, vous pensez bien qu'une simple classe de racailles ne lui fera pas grand chose niveau effroi... même si elle devra sans doute redoubler d'efforts pour les amadouer !

La série est souvent considérée comme un "GTO au féminin", or la comparaison ne va pas très loin et s'arrête à peu près au fait qu'un(e) prof sachant se battre va amadouer ses élèves. Pour le reste, Kozueko Morimoto offre surtout un mélange aussi surprenant que détonnant entre univers scolaire et milieu yakuza, deux mondes plutôt opposés la plupart du temps. Et c'est sur un ton résolument humoristique que la mangaka nous offre ce cocktail.

Il faut dire que, dès le premier volume, le récit est porté par une palette de personnages prometteurs et qui provoquent déjà pas mal de rires.
Côté scolaire, il y a évidemment les élèves et leurs tronches assez clichés de racailles peu fréquentables, mais il y a aussi et surtout un personnel enseignant lui aussi un pue étrange, dont le vieux proviseur Shirakawa un brin vicieux, ou l'excellente Shizuka Fujikawa, nouvelle prof au lycée, qui a quitté le collège où elle enseignait avant parce que les garçons n'étaient pas encore assez adultes physiquement. Vous l'aurez compris, la miss fantasme à la moindre occasion sur les beaux adolescents (plutôt rares au milieu des racailles), au point de vouloir monter un club de chorale avec les plus mignons minets du bahut et d'avoir parfois des propos déplacés ou légèrement trash.
Côté mafia, ce n'est pas mal non plus, entre le bel avocat Shinohara dont Kumiko est raide dingue depuis le lycée, le premier lieutenant adjoint Wakamatsu un peu lourdaud, les sbires très boulets, le terrible gangster Tenkai aux yeux de biche, ou les autres gangs aux noms ridicules.
Mais entre les deux, c'est évidemment Kumiko qui met tout le monde d'accord. Sous son allure de jeune minette à couettes et à lunettes, celle qui est vite surnommée Yankumi cache un temporairement du tonnerre, qu'elle laisse volontiers éclater chez elle (à coups de mandales sur ses sbires, par exemple), mais qu'elle tente tant bien que mal de cacher au lycée... Malheureusement, son statut de petite-fille de parrain de la mafia sachant se bastonner manque constamment de ressortir, ce qui crée nombre de situations délectables. On lui balance des billes de pachinko en plein cours ? Hop, elle les chope en plein vol avant de faire mine qu'elle ne comprend rien à ce qui se passe. Un de ses élèves est sur le point de se faire tabasser par d'autres adolescents ? Elle part défoncer la méchante bande en toute discrétion (ou presque).

Tant et si bien que l'on s'amuse beaucoup à la lecture. Quand ce ne sont pas les personnages secondaires qui font ou disent n'importe quoi, notre héroïne prend le relai. On s'amuse avec les quiproquos qu'elle crée : tout le monde au lycée croit qu'elle a les pétoches alors que non, elle joue les gourdes pour ne pas éveiller la curiosité, elle dupe son monde, mais sa façon de partir au quart de tour est souvent délicate à contenir, si bien que l'un de ses élèves, le beau gosse de la classe Shin Sagawa, se montre déjà curieux vis-à-vis de cette femme qui semble cacher bien des choses. Et dans le gang Kuroda, elle impose sa loi de petite-fille du boss avec caractère, quitte à prendre quelques décisions riches en problèmes quand son grand-père est convalescent. Difficile de ne pas craquer devant cette héroïne de caractère, aussi amusante qu'impressionnante.

Bref, on passe un bon moment, on se marre plus d'une fois, mais l'auteure n'oublie pas de mettre en place un fond plus conséquent en croquant déjà un background pour certains personnages, comme Shin dont on découvre un peu le passé avant d'arriver au lycée Shirokin, ou l'avocat Shinohara dont on apprend l'origine du lien avec le grand-père de Kumiko. On a hâte de voir ces éléments de fond prendre plus d'ampleur.

Graphiquement, on a quelque chose de très typé josei, assez épuré, ayant fortement tendance à délaisser les décors au profit des personnages. Pour ceux-ci, le trait est un brin inégal, mais véhicule beaucoup de choses, les bouilles des différents protagonistes (qu'il s'agisse de notre héroïne, de Shizuka, de Tenkai est ses yeux improbables, du proviseur ou des différentes brutes) véhiculant bien l'humour. Le découpage, lui, reste classique, net, assez posé, ce qui n'empêche aucunement les cases d'être très animées. Et un constat s'impose : entre son univers très masculin, son personnage féminin de caractère et la petite touche de féminité dans le graphisme, la série a de quoi plaire autant aux garçons qu'aux filles.

Partagé entre cadre scolaire et univers mafieux, Gokusen trouve un savant équilibre où perce une héroïne de caractère déjà savoureuse. La série part sur de très bonnes bases !

L'édition française nous offre un joli rapport qualité/prix. Pour moins de 8€, on a droit à un grand format à l'impression honnête et à la traduction globalement convaincante et dépourvue de grosses fautes. Seule le papier paraît un peu en deçà, sans être mauvais pour autant. Et la tranche promet de nous offrir une très jolie frise, une fois tous les tomes mis les uns à côté des autres !
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Message non lu par Koiwai » 17 sept. 2014, 18:14

Tome 2 :

Récemment devenue enseignante dans un lycée à mauvaise réputation, Kumiko Yamaguchi, alias Yankumi, a fort à faire, puisqu'en plus de s'occuper de sa classe de loubards, elle doit gérer le gang familial ! Ainsi sa vie est-elle partagée entre sa vie de prof et son quotidien de gangster... mais les deux univers ont bien souvent des effets bénéfiques pour chacun de ses deux rôles ! Ainsi découvre-t-on, à travers le passé de Tetsu et Minoru quand ils sont arrivés dans le gang, les raisons qui ont poussé la demoiselle à vouloir devenir enseignante. De même, on voit avec beaucoup d'amusement la manière don son éducation dans le gang influe sur son comportement au lycée, car Yankumi est décidément très imprévisible, capable de partir au quart de tour et de bastonner ceux qui menacent ses élèves. Lors de la fête de l'école, elle n'hésite pas à soutenir le projet un peu farfelu de sa classe car ils se montrent enfin motivés pour quelque chose, ou quand une affaire de vols à la tire accuse directement les ados sans raison, elle part dans la nuit en pyjama pour les aider, quitte à mentir aux flics et à organiser elle-même la traque du véritable coupable.

Difficile de ne pas s'amuser devant les frasques de cette héroïne qui ne manque vraiment pas de piment, et dont l'impact est de plus en plus bénéfique pour les élèves. Car tandis qu'on découvre sa détermination à éduquer et protéger ces adolescents rejetés, on entrevoit également toujours plus le bon fond des garçons, qui se laissent peu à peu conquérir par cette prof qui se bat pour eux sans préjugés. Après Shin Sagawa, on découvre avec plaisir le brave et un peu idiot Kumai et sa mère, puis on voit se bonifier un peu Utchy, Noda ou Minami, souvent caractériels mais loin d'être mauvais.

Le cocktail reste donc savoureux. Kozueko Morimoto exploite bien ses personnages, offre une héroïne au tempérament sanguin assez irrésistible, développe tranquillement son univers entre le lycée et le gang, et offre de bonnes situations comiques loufoques, idiotes ou décalées. On a hâte de lire la suite des aventures de cette prof qui en a, et on se demande avec amusement combien de temps son secret va encore résister !
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Re: Gokusen

Message non lu par Koiwai » 15 oct. 2014, 21:31

Tome 3 :

Mi-prof mi-yakuza, Yankumi poursuit sa double-vie en cumulant les bouleversements, les épreuves et les surprises ! Après avoir marqué le retour du 1er lieutenant du clan Kuroda Kyôtarô Ôshima après 3 ans de prison, notre héroïne de caractère devra faire du pipeau devant Shin et Kuma qui l'ont surprise avec les gars du clan, avouer au proviseur une vérité qu'elle ne pourra pas continuer à lui cacher, venir en aide à sa collègue Shizuka qui lui dévoile son passé, et résoudre une affaire de drogue qui l'obligera à pénétrer sur les terres du clan Tenkai.

Un programme chargé et varié, qui commence fort avec l'entrée en scène d'Ôshima, bonhomme qui, sous ses airs de gros dur balafré hyper fort à la baston, cache un coeur tout tendre pour une Yankumi qu'il a lui-même élevée et à qui il a appris l'art du combat ! Les contrastes de ce personnage en apparence si dur mais pouvant fondre en larmes pour sa protégée sont excellents, apportent un humour qui égaye la découverte d'une facette de l'enfance de Yankumi, dont le caractère était déjà bien affirmé à l'époque !

La suite est tout aussi bonne, car elle exploite toujours aussi bien les personnages : la naïveté de ce nigaud mais gentil Kuma face aux bobards de Yankumi rendent le personnage toujours plus attachant et rigolo, les petites frasques du proviseur qui se montre en slip ou prend des poses sans raison alors qu'il dit des choses sérieuses sont désopilantes, mais ce n'est rien à côté de la suite ! Tout en dévoilant plus certains personnages comme Shizuka qui y gagne beaucoup (elle est réellement plus qu'une simple bimbo à gros seins chassant les minets), Kozueko Morimoto aborde des sujets assez délicats, comme les brimades, le suicide d'élève et la drogue, mais l'auteur le fait à sa manière, c'est à dire en ponctuant toujours son récit de nombreux gags. Certains thèmes ont beau être sérieux, de nombreuses notes d'humour viennent s'y immiscer sans cesse, tout naturellement, et font forcément effet tant elles sont bien casées (mention spéciale au petit running gag sur le saut du toit).

Pour le moment, la série séduit surtout dans cette capacité à mêler avec talent les contrastes de ses personnages. Que ce soit Shizuka, le proviseur ou bien sûr Yankumi, ils ont une certaine profondeur et permettent l'abord de certains thèmes assez forts, ce qui ne les empêche pas d'enchaîner les frasques décalées. En résulte un récit rythmé, capable de faire rire n'importe quand et d'intriguer dans son fond (même si l'humour reste clairement le principal leitmotiv de la série).

Après trois volumes, Gokusen, c'est vraiment très bon. Il faut simplement passer l'étape des dessins minimalistes et pas toujours aboutis (par exemple, page 15, la trame en haut à gauche donne l'impression que la barrière flotte en l'air...) pour découvrir une oeuvre au fort capital-sympathie, très drôle et portée par des personnages vraiment campés.
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Re: Gokusen

Message non lu par Koiwai » 20 nov. 2014, 22:47

Tome 4 :

Une crise menace de briser définitivement l'entente déjà quasiment inexistante entre première et terminale, et cette crise a un nom : Tsuruta, véritable colosse faisant des arts martiaux depuis l'enfance, et revenant tout juste d'une exclusion temporaire. Mais dès son retour, il se retrouve à bastonner Utchy, point de départ d'une querelle qui prend de plus en plus d'ampleur. Pourtant, Kumiko devine que la fameux Tsuruta est loin d'être aussi mauvais qu'on le dit...
Un bon tiers du tome nous invite à suivre la bataille entre première et terminale emmenée par, Tsuruta, nouveau personnage que l'on prend plaisir à découvrir. Il reste finalement très basique, et la façon dont Yankumi le recadre est tout aussi classique (maintenant qu'on la connaît...), mais le bonhomme campe très bien son rôle de gorille pas très malin et pas réellement méchant. Surtout, en parallèle, il y a de quoi se délecter d'un humour porter par un conflit de force qui tourne surtout au conflit d'idiotie, chacun des deux camps rivalisant de coups bas de plafond et crétins, y compris du côté des profs qui se voient atteint per cette rivalité débile.

C'est ensuite une épreuve côté gang qui attend notre chère héroïne : un demande rencontre arrangée du deuxième du clan Kuma-no-O, ce qui, évidemment, n'est pas du tout du goût de Kumiko, qui n'a d'yeux que pour son cher Shinohara. La chute est à nouveau basée sur la même recette qu'avant, avec un problème qui se règle dans la baston, ce qui commence à être répétitif, mais on reste conquis par cette héroïne de caractère, qui règle décidément tout à sa manière. L'humour est plus discret, mais en contrepartie nous découvrons de façon assez basique les origines du clan Kuroda, et quelques vagues questions sont soulevées autour de la succession du clan.

Quant à la dernière partie du tome, elle marque le retour de Shin, qui se voit forcé par Ôshima de l'accompagner dans l'une de ses soirées dans le quartier chaud, avec au programme jeux illégaux en tripot, soapland et beuverie... tout ça n'étant évidemment pas conseillé à un mineur, et n'est pas franchement du goût de notre adolescent ! A vrai dire, pas grand chose à retenir de ce passage qui se déroule de façon très banale et offre un humour moins inspiré. C'est toutefois l'occasion d'entrevoir une autre facette d'Ôshima via ses passe-temps.

Globalement, on a là un tome moins inspiré, mais si l'on a aimé les précédents volumes il n'y a pas de quoi bouder son plaisir, la palette de personnages restant délicieuse.
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Re: Gokusen

Message non lu par Koiwai » 04 déc. 2014, 19:00

Tome 5 :

Une terrible menace fait son apparition : le proviseur adjoint, frangin et quasiment sosie du proviseur, débarque et affirme vouloir fermer le lycée Shirakin ! Face à son frère, le proviseur semble un peu inerte, et c'est évidemment Kumiko qui s'énerve le plus et emballe le proviseur adjoint dans un pari : il annulera la fermeture si les élèves parviennent à prouver qu'ils ne sont pas des bons à rien ! Pour cela, il faudra finir premier dans n'importe quelle catégorie avant la fin du mois suivant...
Ce passage, qui occupe la moitié du tome, serait-il l'occasion de présenter les qualités se cachant chez les élèves ? A vrai dire, pas vraiment. Ceux-ci se montrent globalement peu motivés, et c'est surtout l'humour qui prime avec le regain de motivation des enseignants pour former des clubs parfois improbables, l'entrée en scène d'un coach de boxe farfelu et un peu à la ramasse, et la façon pas du tout honnête dont tout ceci se règle. C'est sûr qu'avec tous les gags, on se marre, mais on aurait aimé un peu plus de fond, car c'était là une excellente occasion de mettre en valeur les élèves et leurs professeurs. Seul élément allant dans cette voie : la motivation des profs, qui montrent un certain attachement pour leurs élèves... à moins que tout ceci ne soit pour eux qu'un moyen de revivre certains de leurs désirs passés ?

La suite du tome voit Tetsu, l'un des bras armés de la famille Kuroda, accusé d'un crime qu'il ne semble pas avoir commis ! Pour le sauver, Yankumi et Maître Shinohara vont devoir le soutenir et démêler le vrai du faux, pour une issue en réalité très simple, sans gros rebondissements, et permettant d'amener de nouvelles informations sur Shinohara, sur son passé, et sur ce qui fait qu'il travaille pour le clan. Le focus sur cet homme qui semble avoir mis de côté ses rêves reste assez maigre, mais soulève comme il se doit des interrogations sur l'avenir de l'avocat au sein du clan...

Si l'on s'amuse bien grâce à un humour aussi simple qu'efficace, il règne la sensation que les divers focus sont assez lisses. Il faut attendre la dernière partie du tome pour être plus intrigué de ce côté-là, avec un retour sur la situation familiale de Shin qui promet un prochain tome intéressant...
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Re: Gokusen

Message non lu par Koiwai » 08 janv. 2015, 23:44

Tome 6 :

La première partie du tome se place sous le signe des relations familiales !
Entamé dans le tome précédent, l'arc sur le départ de Shin se poursuit et s'achève de bonne manière. Face à son père très autoritaire qui le somme de revenir un garçon normal pour reprendre l'affaire laissé en plan par son frère, Shin risque de quitter le lycée Shirokin contre son gré, retenu enfermé par son paternel. Yankumi et les autres y sont évidemment opposés, mais le risque est grand, car le père de Shin est un haut placé de la police... Tout en révélant certains aspects de la situation familiale de Shin, ce passage met toujours ausis bien en avant les personnages, que ce soit une Yankumi prête à mettre en danger son clan pour préserver son élève, ou Kuma et les autres qui sont bien décidés, eux aussi, à aider leur ami... au risque de faire pire que mieux ! L'humour est toujours là, évidemment (surtout via les élèves et Kyô), et l'ensemble permet avant tout de soulever le lien père-fils de Shin et de son père, mais aussi la relation de Ryûchirô Kuroda avec sa chère petite-fille, en qui il accorde une superbe preuve de confiance.
La partie suivante voit arriver un nouvel élève, Inuzuka, en apparence mignon garçon au physique de minet (ce qui n'est pas pour déplaire à cette chère Shizuka), qui cache en réalité une tout autre personnalité et met en danger les autres élèves... Assez simple, cette intrigue met bien en avant le mauvais comportement d'Inuzuka dans sa manière de systématiquement utiliser les relations de son père, et le paternel devra donc réagir sous l'impulsion d'une Yankumi fidèle à elle-même. Mais c'est surtout, comme souvent, l'humour qui prime, principalement grâce au caractère en deux temps assez improbable et hilarant d'Inuzuka, et aux réactions des autres élèves et surtout de la déçue Shizuka face à ça !

Après ça, c'est Minoru qui est enfin mis à l'honneur. Le jeune membre de la famille Kuroda, habituellement inséparable de Tetsu, s'est trouvé une petite amie, ancienne camarade de classe qui a toujours été admirative envers son statut de gokudo. Mais il y a plusieurs hics dans cette relation : le père de la jeune fille voit d'un très mauvais oeil cette relation, et Yankumi est d'autant plus troublée quand elle apprend l'identité de la demoiselle en question... Pour le bien de Minoru, il va falloir prendre une décision difficile, qui est à nouveau l'occasion de voir le sens de l'honneur et la bonté de Yankumi envers les siens, et de mieux entrevoir ce que Minoru représente pour elle. Néanmoins, tout ceci s'achève sur une conclusion assez prévisible mais bien amenée et très amusante.

La fin du tome, elle, enclenche des rebondissements prometteurs pour le prochain volume, avec une excursion scolaire qui démarre fort et ne devrait pas s'arrêter en si bon chemin.

Ajoutons à cela le chapitre spécial sur le tout premier exploit de Yankumi quand elle était petite, ainsi que le bref chapitre revenant sur Shin et son frère, et on obtient un tome de très bonne facture, bien équilibré. Gokusen reste avant tout un gag manga très efficace, avec un humour qui ici se renouvelle bien et exploite ses personnages dans les grandes largeurs, tout en sachant distiller ce qu'il faut de petits approfondissements sur ceux-ci.
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Re: Gokusen

Message non lu par Koiwai » 03 mars 2015, 18:01

Tome 7 :

Le voyage scolaire se poursuit, et les garçons de Shirakiin sont bien décidés à profiter de la tombée de la nuit pour aller faire les 400 coups en ville ! Mais les enseignants veillent dans les couloirs, en tête une Yankumi qui ne laissera rien passer avant d'aller se coucher. C'est donc après que leur prof se soit endormie que Shin et les autres décident de passer à l'action, non sans profiter un peu d'Inuzuka en pigeon. Mais quelque temps après, Yankumi se réveille avec sur son lit un Shin inquiet : après une rixe en ville avec une bande de loubards, les garçons se sont enfuis et ont tous pu rentrer sains et saufs à l'hôtel. Tous, sauf Utchy...
Dans le premier tiers de ce septième volume, Kozueko Morimoto nous propose une course contre la montre où Yankumi et Shin doivent retrouver au plus vite un Utchy auquel il est peut-être arrivé malheur... Evidemment, comme toujours dans la série quand il y a ce genre d'événement, la vérité est bien plus humoristique que ça, et bien que tout ça soit assez prévisible, voir Yankumi courir dans tous les sens pour retrouver son élève et partir quart de tour à chaque fois amuse beaucoup. Toutefois, dommage que ce passage mettre déjà fin à un voyage scolaire où il y avait sans doute possibilité d'offrir un peu plus de choses.

Quoi qu'il en soit, la suite du tome fait peser une nouvelle menace sur la tête de notre chère prof, qui, suite à une affaire de succession dans un clan allié, se retrouve kidnappée par l'inévitable Kudô, désormais au service du clan Nekomata ! Malade, notre héroïne se laisse avoir, et pour qu'elle soit sauvée, il faudra tout le courage de certains de ses élèves et de ses compagnons du clan Kuroda... En réalité, ce nouveau passage reste là aussi basique, mais offre quelques intrigues intéressantes autour d'un Kudô toujours là, et reste porté par un humour décapant où la tête d'affiche est largement tenue par le ridicule chef du clan Nekomata, à des années-lumière de l'habituelle image du yakuza. Toutefois, on pourra trouver dommage qu'aucune note de traduction ne soit présente pour signaler le rapport entre le nom du clan Nekomata et le physique de son boss, même si la majorité des lecteur le comprendront tout de même. Il s'agit d'ailleurs d'une remarque que l'on peut appliquer à la plupart des clans rencontrés depuis le début de la série.

Avec ce septième tome, l'auteure conserve donc son humour typique vraiment efficace, qui contrebalance avec le classicisme des intrigues. Restent alors les derniers chapitres, qui viennent soulever deux nouvelles pistes intéressantes, avec l'évocation de sentiments amoureux que l'on voyait venir et dont on se demande comment ils vont tourner, et l'arrivée d'un nouveau personnage particulièrement menaçant...
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Re: Gokusen

Message non lu par Koiwai » 20 mars 2015, 17:24

Tome 8 :

Voulant pousser Shin dans les bras de Yankumi, Utchy et les autres mettent au point un plan à leur échelle... c'est à dire pas très évolué. Mais il n'en faut pas plus pour que les deux principaux intéressés se retrouvent en fâcheuse posture ! Au-delà d'une situation où Shin reste calme et Yankumi s'énerve comme à son habitude, la menace Miura apparue dans le tome précédent se concrétise un peu plus, lorsque le prof-espion prend un photo compromettante...
En réalité, ce que l'on attendait comme un gros bouleversement est pour l'instant un peu un pétard mouillé : Miura manque pour l'instant de présence, l'intrigue du début de tome se résout étonnamment facilement (trois mots du proviseur, et basta), et sa dangerosité s'éclipse vite tandis qu'il dévoile un penchant sans doute trop cliché. Et après ça, il faudra attendre la toute fin du tome pour revoir le bonhomme... Ce qui n'empêche pas le reste du volume d'être intéressant !

En effet, plusieurs récits intrigants font surface.
D'abord, Yankumi part en quête de son père. Qui est son véritable paternel ? Y a-t-il une possibilité que ce soit Kôsuke du clan Wada ? Kozueko Morimoto en profite pour approfondir un peu plus le passé familial de notre héroïne (ce qui avait été entamé dans le tome 4), et même si ça ne va pas très loin, voir l'intrépide Yankumi craquer reste assez touchant.
Puis nos héros devront protéger Mlle Fujiyama d'un terrible pervers qui en veut à son bonnet B ! Là aussi assez simpliste, l'intrigue permet surtout de remettre en avant cette chère Shizuka, et de voir à quel point son entourage tient à elle, notamment les garçons de la chorale qui se sentent enfin acceptés dans ce lycée mal famé.
Enfin, la fin du tome met en scène une cérémonie pour le moins particulière, qui sera principalement l'occasion pour Shin et Shinohara de se confronter en... fundoshi ?!

Au fil de ces récits, il y a toujours cette petite impression d'histoires un peu lisses, pas totalement approfondies, mais c'est tout de même l'occasion de revoir Shizuka, de revenir un peu sur les origines de Yankumi, ou de consolider un peu plus les sentiments secrets de Shin et la rivalité avec Shinohara. Surtout, l'humour est omniprésent, entre le côté voyeuriste du proviseur ou du moine, le manque de jugeote des lycéens, l'absence de tact de Tetsu et Minoru, le bonnet B de Shizuka, l'aspect "minets faiblards" des garçons de la chorale, l'absurdité de la cérémonie en fundoshi, le si classe Kôsuke qui devient ridicule devant Yankumi... Toujours rythmé par de nombreux petits gags, le tome n'est jamais ennuyeux. Et puis voir Yankumi en lycéenne et tous ces mecs en fundoshi, avouez que ça a du bon, messieurs-dames !
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Re: Gokusen

Message non lu par Koiwai » 22 avr. 2015, 13:32

Tome 9 :

Aux soldes du président du conseil d'administration, le Pr Miura a percé à jour le secret de Yankumi à l'occasion des festivités de la fin du tome précédent ! Si la vérité s'ébruite, notre héroïne risque fort de devoir quitter le lycée... à mon que Miura ne préfère en profiter pour faire chanter Sawada ?

Si l'intrigue autour de Miura passait grandement à la trappe dans le précédent volume, ce n'est pas ce tome-ci qui va vraiment nous réconcilier là-dessus : les agissements du Pr espion ont beau être plus menaçants, l'humour autour de son homosexualité devient vite assez lourd, et les rebondissements qu'entraînent ses actes ne sont pas folichons non plus en ce qui concerne la possible fusion de Shirokin, cela amenant un humour déjà vu avec l'intérêt un peu trop insistant de nos chers lycéens pour les collégiennes venues visiter l'établissement. De même, le comique autour du visages d'Inuzuka est surexploité et tend à tourner en rond. C'est toutefois l'occasion de mettre un peu plus en avant Minami, jusque là le plus discret des potes de Sawada, et d'accélérer un peu le rythme autour de nouveaux problèmes en fin de tome. Mais dommage que les dits problèmes se basent une nouvelle fois sur un kidnapping de Fujiyama...

Pendant ce temps, on regrette un peu la quasi-absence du milieu yakuza, ainsi que les deux chapitres spéciaux "Kurochien" qui n'ont pas grand intérêt et ne s'avèrent pas spécialement drôles. Mais l'autre problème du volume vient peut-être aussi d'un soudain changement de traducteur qui se ressent un peu trop, les expression assez fleuries et vives des 8 premiers tomes laissant place à un travail qui veut clairement s'appliquer tout autant mais qui cède un peu trop à la vulgarité, là où les volumes précédents savaient l'éviter. Résultat : on s'amuse un peu moins... mais cela est peut-être dû aussi à l'absence des yakuzas et de leur parler si typique.

Difficile de dire si c'est à cause du manque d'inspiration de Kozueko Morimoto ou à cause du changement de traducteur (peut-être à cause d'un peu des deux), mais avec ce neuvième opus Gokusen, sans non plus être désagréable à suivre, connaît un petit coup de mou que l'on espère passager.
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Re: Gokusen

Message non lu par Koiwai » 20 mai 2015, 16:41

Tome 10 :

Pour libérer Shizuka, Yankumi part affronter directement la bande de Kurojûji après avoir soigneusement interdit à ses élèves de la suivre, et non sans le renfort de ses compagnons du clan Kuroda. Au programme, de la baston ponctuée de quelques notes d'humour et de quelques brèves mises en avant des principaux membres du clan, pour un résultat qui reste toutefois très basique et a un fort goût de déjà vu. Et ce n'est pas la suite de cette intrigue, avec l'obsession de Shizuka pour son prince charmant, qui va changer les choses : cette idée part pourtant très bien avec la vision idyllique que Miss Fujisaki se fait de ce cher Kyô et avec son passage chez le clan qui chamboule quelques têtes, mais le tout se finit en queue de poisson, et c'est surtout une sensation un peu mitigée qui domine : celle que l'auteure a de plus en plus de mal à renouveler son humour (ici, elle se base une énième fois sur la poitrine de Shizuka...) et que certains petits événements sont des pétards mouillés (encore un personnage qui découvre le secret de Yankumi sans que ça change quoi que ce soit).

La nouvelle grande partie qui s'entame ensuite n'est pas beaucoup plus palpitante : sur un point de départ où Morimoto exploite à nouveau l'incompréhension de l'étranger Richard pour balancer de l'humour sympathique mais déjà vu, l'auteure dévie ensuite sur une nouvelle intrigue qui, à nouveau, a un goût de déjà vu. Il ne reste plus qu'à attendre ce que cela donnera dans le prochain volume...

Hormis tout ça, on un chapitre mettant (enfin !) à l'honneur Wakamatsu et sa relation forte avec son épouse, mais ce passage est beaucoup trop court et se termine là aussi de façon expéditive. Enfin, on a à nouveau droit à 20 dernière pages spécial "Gokuchien" sans intérêt.

On ne peut pas dire qu'on s'ennuie à la lecture, car Yankumi est toujours aussi bien campée et certaines notes d'humour font toujours mouche, mais le fait est que depuis deux tomes Kozueko Morimoto fait dans le déjà-vu, se base toujours sur les mêmes recettes et peine à se renouveler. On a l'impression d'avoir fait le tour, et il faut espérer que l'auteure saura rebondir dès le prochain tome.
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