Husk of Eden

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Koiwai
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Husk of Eden

Message non lu par Koiwai » 07 oct. 2014, 07:27

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Tome 1 :

Dans l'antique cité d'Eldorado, ville désormais en ruines, se dresse la Ziggurat, tour sacrée devenue un véritable symbole du gouvernement mondial et réputée imprenable avec la douve qui l'entoure et ses trois rangées de remparts... ce qui n'empêche pas la rébellion hostile au gouvernement de sans cesse mener des assauts pour s'en emparer. Pour protéger la tour, le gouvernement envoie des troupes formées, parfois rapidement, à la préservation de l'édifice. De nombreux soldats, partagés en différentes divisions, sont ainsi chargées de combattre au péril de leur vie, ne devant jamais hésiter à sacrifier leur existence. Dans ce contexte, des liens ont beau se nouer entre les combattants, leurs rêves d'amitié peut brisé en une seconde par la mort...

Nouvelle série des éditions Doki Doki, Husk of Eden possède un pitch de base qui, avec cette histoire de guerre brisant les relations, rappelle un peu le tant regretté et excellent Broken Blade. La comparaison s'arrête toutefois à peu près là, cette nouvelle série s'immisçant dans une ambiance où l'espoir semble encore moins permis pour des personnages dont la vie est d'ores et déjà brisée.

Avec son chapitre d'introduction, la série donne d'emblée le ton. Dans l'une des divisions de protection de la tour, on suit Melka, jeune garçon assez vif et bavard, et Elipha, jeune femme plutôt taciturne, assez renfermée. Les deux jeunes gens sont des opposés, qui se retrouvent réunis dans leur division et apprennent à se connaître. Tout en exerçant leurs fonctions qui les mène parfois à devoir commettre des actes atroces comme tuer un enfant rebelle, ils trouvent un peu de réconfort dans leur amitié tout juste naissante... jusqu'à ce qu'arrive ce qui doit arriver. En quelques pages, on comprend bien toute la cruauté et la dureté d'un univers où les relations sont difficilement possibles, car n'importe qui peut y disparaître en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

La suite du tome ne changera pas cette ambiance très bien instaurée. Une nouvelle division arrive, et ses quelques membres doivent apprendre à se connaître, à jauger leurs qualités, à sympathiser tout en étant toujours prêts à aller au combat. Au départ, on a un peu de mal à retenir les différents visages, mais on s'y fait assez vite, chacun gagnant peu à peu en intérêt. Il y a Ezer le garçon brillant mais taciturne qui rappelle Elipha, Judi le brave gars qui semble pouvoir sympathiser facilement, Lily la jeune fille aussi mignonne qu'insouciante d'apparence, Lam la demoiselle au look de garçon manqué un brin rabat-joie... Tandis que cette petite équipe intéressante se met en place, le récit se focalise avant tout, pendant trois chapitres, sur le dénommé Ezer, sur son enfance et son adolescence tragiques où la pauvreté l'obligeait déjà à commettre les pires actes, et qui a du mal à trouver un sens à son existence. Pourtant, il commence à sympathiser avec son binôme Judi, s'intéresse un peu à une fille qui l'intrigue beaucoup... Peut-être que cette nouvelle vie, bien que dangereuse et visiblement vouée à être brève, donnera enfin un sens à son existence ?
On pense alors pouvoir déjà prévoir la tournure des choses, on est bien loin du compte, car voila enfin un récit où l'auteur semble réellement capable de tous les sacrifices possibles, avec cette façon de tout bouleverser en à peine quelques secondes.

C'est surprenant et impactant, foncièrement immersif dans la façon dont l'auteur dépeint ces personnages voués à sacrifier leur vie dans la guerre, souvent sans connaître toutes les raisons de celle-ci. Certains n'ont pas choisi d'être dans les troupes du gouvernement, d'autres sont là de leur plein gré, que ce soit simplement pour combattre ou pour nourrir d'autres objectifs pas toujours en adéquation avec le gouvernement. Dans tous les cas, ils sont tous dans le même bateau, et Yoshinori Kisaragi s'applique plus à retranscrire leur personnalité, leurs états d'âme et leurs relations naissantes qu'à faire dans l'action. Néanmoins, rassurez-vous, celle-ci est quand même présente lors des quelques affrontements contre les rebelles, et ces petits combats dans la cité, où les murs deviennent des sources de stratégie et de déploiement, s'avèrent bien orchestrés tout en laissant entrevoir les capacités parfois poussées des combattants.

L'auteur s'intéressant plus à ses personnages qu'au contexte général, celui-ci a encore un peu de mal à prendre ses marques. Pour l'heure, on sait que les rebelles sont emmenés par le redoutable et imperturbable Gad, qu'une gamine bizarre dont on ne sait rien le suit partout, et qu'en face le gouvernement mondial ne lésine sur aucun sacrifice humain pour protéger la Ziggurat. C'est à peu près tout, mais on devine que la fameuse tour sera au coeur de nombreux secrets.

Au Japon, la série paraît dans le magazine Comic Zero Sum des éditions Ichijinsha, un magazine hybride. Officiellement classé shôjo, ce magazine a en réalité pour vocation de ratisser un public assez large, avec des séries comme Dolls, 07-Ghost ou Karneval, pour en citer quelques-unes sorties en France. De ce fait, on a dans Husk of Eden une ambiance et un coup de crayon aptes à séduire un public étendu. En tout cas, visuellement c'est limpide, assez fin et plutôt réaliste, et cela retranscrit bien l'ambiance assez dure, où l'espoir semble peu permis et où la tristesse et la mélancolie peuvent apparaître sans en faire trop.

Husk of Eden s'offre donc un belle entrée en matière, immersive et qui donne très bien le ton. La lecture se suit d'un bout à l'autre avec plaisir grâce à une ambiance et des personnages bien campés, et il n'y a plus qu'à espérer que le background prennent rapidement un peu plus d'ampleur.
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Koiwai
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Re: Husk of Eden

Message non lu par Koiwai » 02 déc. 2014, 13:34

Tome 2 :

Pour protéger la cité antique d'Eldorado des factions antigouvernementales, des équipes de jeunes soldats arrivant tout juste dans la vie adulte sont formée, chargée de sacrifier leur vie dans leur mission. C'est dans ce contexte qu'Elipha Mila a vu son partenaire Melka se sacrifier pour la sauver, ou que Lam Linik a assisté, impuissante, à l'agonie d'Ezer. Sans forcément le laisser paraître, les deux jeunes femmes ont été marquées plus ou moins profondément par ces drames, mais elles pourraient bien retrouver un peu d'espoir à travers leur troisième compagne de chambre : Lily Ansiri, jeune fille féminine, mignonne et toujours de bonne humeur. Son comportement intrigue un peu Elipha, agace la caractérielle et sérieuse Lam, et séduit forcément les hommes. Mais sous son air joyeux, qui est réellement Lily ?

C'est principalement ce que nous propose de découvrir ce tome, qui explore chez la jeune femme à couettes un passé fortement éloigné de son caractère joyeux. Sans en faire trop, Yoshinori Kisaragi aborde la chose sur un ton juste suffisant pour nous marquer, en développant le contexte autour de la prostitution et du comportement souvent exécrables des soldats. Au-delà de l'aspect triste et peu enviable de son passé, on constate que Lily y a également puisé un certain besoin d'affection et de chaleur qu'elle peine à retrouver à Eldorado, et qui la pousse alors dans les bras de ses compagnes. En résulte surtout une opposition de caractères intéressante entre elle et Lam, pour un résultat permettant de dévoiler le bon fond de chacune d'elles.

Hormis pour un détour arrivant un peu soudainement sur Naphtali et Rachel, deux agents de Central, le contexte général reste encore assez nébuleux, l'auteur choisissant principalement de le dévoiler par petites doses à travers les focus sur ses personnages et les scènes d'action. Le résultat reste plutôt convaincant, dans la mesure où il permet de s'intéresser avant tout aux humains pris dans le conflit, non sans une touche douce-amère du plus bel effet. On espère toutefois que ce contexte général se précisera mieux par la suite. En attendant, les promesses posées par le tome 1 sont globalement tenues, avec un récit toujours aussi prenant et saisissant, certes un peu confus dans les scènes d'action, mais qui parvient une nouvelle fois à apporter des drames soudains, à l'image de ces dernières pages qui n'ont pas finit de torturer intérieurement certains protagonistes et donnent envie de très vite lire la suite.
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Re: Husk of Eden

Message non lu par Koiwai » 15 avr. 2015, 14:54

Tome 3 :

Pendant qu'à Central Naphtali rend son rapport face au prince Nabu Marduk, dans les terres d'Eldorado Elipha, Lam et Faz accusent la perte de Lily. On retiendra l'humanité que dégage Lam en dévoilant enfin ce qu'elle ressent, mais on est encore plus marqué par les visions du passé familial sulfureux et chaotique d'Elipha et par ses incessants regrets envers Melka.

Pourtant, c'est tout autre chose qui occupe l'essentiel du tome : cette fois-ci, Yoshinori Kisaragi nous invite dans l'autre camp, celui des rebelles, où une dénommée Rebecca Ruben, avec son frère, vient demander une alliance à Gad Siméon pour attaquer Eldorado et détruire la Ziggurat. La réaction de Gad ne sera pas celle escomptée, et l'heure est alors venue de découvrir un peu plus les motivations du célèbre et meurtrier rebelle, mais aussi les tourments de son entourage dont Levi...

Via une construction très basée sur les flashbacks et sur les changements de personnages, l'auteur offre aux événements qu'il raconte une chronologie discontinue et assez saccadée qui peut décontenancer, mais où les différentes pièces du puzzle s'imbriquent peu à peu, dévoilant de fil en aiguille les secrets et tourments des protagonistes. Et comme on pouvait s'y attendre, Kisaragi vient nuancer grandement le camp des rebelles mais aussi celui du gouvernement, présentant deux factions ni toutes roses ni toutes noires. Cette fois-ci, ce sont les rebelles qui sont vus sous un angle plus doux, plus humains, là où les soldats du gouvernement ne montrent aucune pitié, hormis certains enfants qui furent enrôlés de force et qui jettent sur la série une ambiance plus dérangeante que jamais...

Il faut toutefois s'accrocher par moments, cette narration éclatée étant certes intéressante mais manquant régulièrement de clarté. Mais le jeu en vaut la chandelle, et le mangaka distille intelligemment, par petites touches, certains indices laissant deviner toute l'horrible vérité de cette guerre, dévoilée dans des dernières pages qui annoncent un quatrième et dernier tome très intéressant.
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