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Masako Yoshi, auteure emblématique du catalogue des éditions Black Box pour ce qui est du shôjo des années 80, revient chez l'éditeur avec un nouvel ouvrage : Très cher Mozart, récit nous plongeant aux côté de Taku Inoue, jeune étudiant qui partage son temps entre une relation très fragile avec sa petite amie et le quotidien à la fac, quand il n'est pas en soirée de beuverie avec ses camarades de promotion et son professeur de séminaire. C'est d'ailleurs après l'une de ces beuveries qu'il s'écroule ivre mort. Quand il se réveille, un ange a le regard sur lui. Elle s'appelle Tamoto et fait partie du café qui l'a recueilli pour la nuit. Un café dont les membres sont passionnés de musique et aimeraient monter leur groupe. Mais il leur manque un musicien... or, Inoue leur avoue avoir des bases de violoncelle ! Ni une ni deux, les membres lui proposent de les rejoindre pour former un quintet. il accepte pour les beaux yeux de Tamoto, mais a omis de leur signaler un petit problème : il a beau avoir des bases de violoncelle, il n'a jamais appris le solfège et est incapable de lire des partitions. Dans ces conditions, pourra-t-il être assez bon pour le groupe, et parviendra-t-il à attirer l'attention de Tamoto alors qu'elle est amoureuse d'un autre homme faisant partie de l'orchestre de la ville ?
Avec son ambiance un peu insouciante et estudiantine déjà vue dans les précédentes oeuvres de l'auteure, Très cher Mozart nous happe sans mal dans une histoire habilement partagée entre la musique classique et la toile amoureuse autour des deux personnages principaux, les Dissonances de Mozart trouvant un bel écho dans leur relation. On ajoute à cela quelques notes d'humour grâce aux erreurs de mots de la jeune fille, et des personnages secondaires intéressants, et on obtient un récit qui démarre très bien... pour s'achever soudainement, de façon inattendue. En effet, il s'avère que le livre est en réalité un recueil de trois nouvelles, ce que rien n'affirmait au niveau de l'édition. On se retrouve alors un peu pris au dépourvu en voyant arriver, après 65 pages, une conclusion beaucoup trop abrupte, alors que l'on aurait aimé suivre plus longtemps les personnages de ce récit.
La deuxième histoire nous présente Yui Segawa, une jeune fille qui, de par sa beauté, attire toutes les convoitises des garçons. Mais elle les repousse constamment, avec une certaine froideur... jusqu'au jour où un voyage replace sur sa route Yano, une ancienne connaissance qui la déstabilise...
Ce récit s'avère assez intéressant grâce au caractère de Yui, loin d'être satisfaite de sa situation de très belle fille. Elle a beau attirer tous les regards des garçons, elle n'y voit qu'un intérêt factice, se demande bien ce qu'ils lui veulent, les repousse avec un sentiment proche de la compassion, et en arrive à douter des amitiés de ses amies, qui lui paraissent jalouses. C'est alors qu'on prend plaisir à la découvrir petit à petit à travers sa relation avec le dénommé Yano, pour un résultat qui reste finalement assez classique et se dénoue très facilement, mais sait rester agréable à lire.
Quant au dernier récit, on y suit Nanae Saitô, jolie styliste qui se morfond dans son célibat alors que toutes ses amies sont casées. Chargée d'une mission pour un magazine de mode pour enfants, elle rencontre l'assistant de sa patronne, Hiroyuki Harada, qui se montre odieux avec elle sans raison apparente. Pourtant, des raisons, il semble peu à peu qu'il y en ait... Entre la vie professionnelle et la vie amoureuse de la jeune femme, il n'y a qu'un pas.
Le talent de Maskao Yoshi réside ici dans la construction de son histoire, qui nous laisse peu à peu deviner la vérité autour des deux personnages principaux. L'histoire est savamment emballée autour de ça, tire le meilleur partie du caractère de son héroïne, pour un résultat convaincant. Seule petite ombre au tableau : la relative idiotie du quiproquo qui a amené tout ça.
Là où on attendait une histoire longue mêlant romance et musique, on se retrouve finalement avec un recueil de trois histoires, ce qui est un peu frustrant pour le premier récit, tant on ne s'y attendait pas et on aurait aimé suivre un peu plus longtemps Inoue et Tamoto. Reste que chacune des histoires, bien qu'un peu trop brève ou facile, s'avère bien équilibrée en dosant comme il faut ses idées.
