Mairunovich

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Takato
Tueur à gages
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Mairunovich

Message non lu par Takato » 04 janv. 2015, 23:25

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[urlhttp://www.manga-news.com/index.php/serie/Mairu-no-Vichi]Fiche Manga News[/url]


Tome 1 :

Coupe de champignon, grosse paire de lunettes, coupée de ses semblables… Mairu est une adolescente bien peu mignonne, subissant en permanence les remarques et coups bas des autres élèves de son lycée. Son quotidien va radicalement changer après avoir fait connaissance de Tenyu Kumada, l’un des plus beaux élèves de l’école, qui ne la juge pas sur son physique et la pousse à surmonter ces brimades. Aussitôt, la demoiselle va changer de physique, devenant plus féminine, grâce à l’aide de son amie d’enfance transsexuelle. Pour Mairu, c’est l’heure de la revanche, mais surtout une vie nouvelle qui commence…

Mairunovich est la dernière comédie romantique en dates des éditions Tonkam. Avant parution de ce premier opus, nous étions en droit d’attendre une sérié traitant des brimades scolaires et de la vengeance d’une fille trop rejetée, conformément au synopsis. Seulement, nous étions loin de la vérité…

Les prémices de l’histoire nous présentent ainsi Mairu, véritable tête-de-turc de ses camarades étant donné son physique disgracieux. Dès ce premier chapitre, l’accent est mis sur les brimades subies en permanence par la demoiselle. Persécutée à outrance, nous avons affaire à une victime résignée, acceptant son sort, rejetant toute faute sur son physique. Il ne faudra pas attendre pour que le séduisant Tenyu Kumada entre en scène, faisant réfléchir notre héroïne qui va physiquement changer du jour au lendemain, promettant de se « venger »… Rapidement, la première vendetta a lieu, avant de nous offrir une toute autre thématique. Car si ce premier tome de Mairunovich nous apprend une chose, c’est que la revanche de Mairu ne se fera pas tant sur ses camarades, mais plutôt sur la vie elle-même : Pour la jeune fille, il s’agit que découvrir les joies et tourments d’une lycéenne « normale », autrement dit (pour l’auteure) l’amour. Dès lors, les péripéties de l’héroïne tourneront autour de ses premiers émois amoureux, une rencontre par textos, un regroupement d’adolescents célibataires au karaoke, la rivalité sentimentale entre deux personnes… Vous l’aurez compris, nous sommes loin de l’idée qu’on pouvait se faire de Mairunovich qui vire dans la comédie sentimentale on ne peut plus classique avec comme principale thématique la découverte de l’amour, ici présentée par le protagoniste autrefois repoussant devenant une belle jeune femme. Nous tombons rapidement dans une forme extrêmement classique, le titre ne s’écartant finalement pas des sentiers battus… est-ce pour autant que le tout est mauvais ? Pas vraiment.

Tout le long du volume, Zakuri Sato a recours à une ambiance très légère, y compris lors des passages plus sérieux. Chaque chapitre est ponctué par des touches humoristiques récurrentes, un humour globalement réussi car jouant avec les réactions improbables des personnages et certains physiques souvent grotesques. Cela évite ainsi au titre d’entrer dans la totale mièvrerie Les péripéties de Mairu, s’encrant dans le parcours classique de la découverte amoureuse, permettent de proposer une première évolution du personnage qui est honnêtement menée. On regrettera peut-être un brusque changement de la jeune fille du jour au lendemain, on aurait préféré que l’auteure insiste sur la maladresse du protagoniste. Sa relation avec Tenyu est aussi largement mise en avant, une première étape du récit qui laisse d’ores et déjà entrevoir une romance future, on espère que la mangaka arrivera à nous surprendre de ce côté-là, sans quoi le titre aura été prévisible dès son premier chapitre.
Malgré quelques bons petits points, on pourra reprocher à ce premier opus une galerie de personnages très caricaturaux. L’héroïne, ancienne moche devenant populaire, le beau-gosse du lycée qui va se rapprocher d’elle, la camarade à deux visages n’hésitant pas à faire des coups bas à Mairu… Fort heureusement, l’ami d’enfance de l’héroïne, et accessoirement transsexuelle, vient apporter un peu de fraîcheur et d’humour, mais on aurait aimé qu’un plus grand rôle lui soit associé dès le départ, ce dernier servant au final uniquement de maquilleur pour le personnage principal.

Le trait de l’auteure est fin et détaillé. Très classique dans son genre, on ne peut que constater que celui-ci est maîtrisé. Aussi, la mangaka nous propose certains chara-design de personnages secondaires improbables, loufoques et vraiment drôles ! On regrettera par contre que les autres personnages clefs de ce premier volet ne soient que physique et mentalement des clichés sur pates…
Concernant l’édition de Tonkam, celle-ci est de très bonne facture. Papier correcte, impression honorable, bonus du livre entièrement retranscrits… Un très bon point pour l’éditeur qui semble aux petits soins avec son nouveau bébé !

Au final, ce premier volume de Mairunovich pour constituer pour beaucoup une certaine déception… Pour l’instant, l’histoire s’affranchit des thèmes exposés par le synopsis et ne devient ainsi qu’une banale comédie romantique comme on en trouve des dizaines sur le marché français. Néanmoins, malgré certaines lacunes, ce premier opus possède ses quelques points positifs et conviendra tout à faire aux amateurs de ce type de récit. Gageons que la série comptant huit volumes au Japon, à l’heure où ces lignes sont écrites, l’auteure a le temps de nous surprendre, et on espère qu’elle le fera !


Tome 2 :

Mairu et Naru s’échappent de la Gokon pour terminer leur journée à un Fast Food où tous deux s’apprêtent à déclarer à l’autre la flamme qui les habite. Seulement, un simple petit mensonge de Mairu va chambouler la soirée… L’ancienne moche aurait-elle laissé passer son premier véritable amour ?

Les impressions ressenties dans le premier tome se confirment : Mairunovich ne nous racontera pas la revanche d’une moche sur ceux qui l’ont brimé, mais bien sur la vie en elle-même. Ainsi, la série s’ancre définitivement dans le shojo classique où une adolescente naïve va découvrir les joies de l’amour, mais aussi les peines de cet aspect de la vie. Ainsi, le début de tome passe à la vitesse supérieure en s’intéressant à la relation entre Mairu et Naru. Tout va assez vite et les quiproquos se trouvent assez rapidement résolus pour laisser place à la naissance d’un premier couple, et ce rythme est accéléré par la vitesse de lecture tant ce second opus n’occupera pas plus de vingt minutes de votre temps, et encore.
Pour en revenir à Naru, nous avons affaire à un stéréotype du genre : Beau garçon, grand de taille, noble et juste… Le personnage pas n’étonne pas pour sa personnalité ni son manque de charisme. Après tout, pour la naïve Mairu qui découvre les joies de l’amour, peut-être n’est-ce pas plus mal ?

La suite du tome va alors s’intéresser aux débuts du couple, passée une transition qui tente de développer des personnages secondaires qu’on a déjà oublié. Le passage présente plus profondément Naru et son contexte familial justifiant la droiture du jeune homme. La bonne humeur règne, nous sommes loin de l’ambiance parfois sadique du premier volume, et il faut avouer que les situations ne sont guère originales et le volume se termine sur un cliffhanger classique à ce genre de scénario. Ce tome 2 se sera ainsi focalisé sur l’amour naissant entre Mairu et Naru et tombe ainsi dans le shojo facile. Tenya se retrouve mis en retrait et ses interventions se résument à celles d’un mentor. Mais le jeune homme, distant sans trop en fait et même parfois désinvolte, se révèle au final le personnage le plus intéressant du titre, et il est bon de voir que ses rapports avec Mairu se limitent à ceux d’un maître et son disciple sans tomber dans la romance grotesque. On espère que Zakuri Sato poursuivra ce chemin-là concernant les deux protagonistes !

Notons que le dernier chapitre est une histoire courte narrant les déboires de Nazuna, adolescente éprise de son beau-père qui s’occupe de la jeune fille seul depuis la mort de son épouse. Le concept peut paraître tordu mais le tout est traité avec une grande légèreté, sans avoir la prétention d’aborder de manière profonde des questionnements complexes sur l’amour entre une adolescente et un adulte. L’histoire, sans être révolutionnaire, s’avère plaisante, même si on attendait ce genre de divertissement plus tard dans la série, en espérant profiter des premiers tomes de manière complète pour approfondir l’histoire.

En définitive, ce tome 2 de Mairunovich confirme que la série est un shojo des plus classiques. La découverte de l’amour, la naissance d’une idylle entre une jeune fille naïve et un beau gosse discret mais droit, entrainant quiproquos et premiers pas dans la relation amoureuse… Voici ce qui compose ce second opus. Le tout est très classique, sans être mauvais pour autant. Les amateurs de ce genre d’histoires légères et sans prétention passeront certainement un agréable moment, mais on en attendait plus de ce titre à l’intrigue de base prometteuse. Néanmoins, le récit peut encore évoluer, et le personnage de Tenya s’avère des plus intéressants !


Tome 3 :

Mairu vit un premier amour parfait aux côtés de Naru. Leur idylle semble sincère, et rien ne semble pouvoir se mettre sur leur chemin. Cependant, Tenyû reste un ami cher aux yeux de Mairu, ce qui n’est pas du goût de son petit ami. La jeune fille va rapidement découvrir les tracas qui se cachent derrière une relation amoureuse… Comment réagira-t-elle face à ces choix ?

Après un second tome pas déplaisant mais très classique qui dépeignait un début de relation entre Mairu et Naru des plus roses bonbons, cette suite nous propose des développements plus appréciables. Dans sa découverte de l’amour, Mairu va se rendre compte que rien n’est tout blanc, et va connaître les premières limites de l’idylle amoureuse. Naru est quelqu’un de jaloux, un défaut qu’on comprend assez bien quand on voit Mairu se soucier uniquement de Tenyû. La jeune fille, naïve, va se rendre compte de l’importance du ressenti de son compagnon, à tel point qu’elle fera d’elle-même un choix crucial. L’amour ne comporte pas que du bonheur, et il est difficile de poursuivre son chemin social habituel une fois l’âme-sœur trouvée. Il faut savoir faire des choix, trouver le juste milieu, ce que la jeune fille va devoir faire. Si traitée de manière classique, le tout se révèle intéressant et nuance de l’ambiance trop parfaite de l’opus précédent.

Si Mairu et Naru sont sur les devants de scène, on s’intéresse aussi au ressenti de Tenyu et Ayano. Le mentor de Mairu s’avère toujours aussi attachant et loufoque, d’autant plus que ses réactions font certainement de lui le personnage le plus crédible du titre, en plus d’être le plus barré. Du côté d’Ayano, la rivale de Mairu s’affirme et commence à murir. Dans ses interactions avec autrui, la pimbêche montre de nouvelles facettes d’elle-même et sans que le changement soit radical, on commence à apprécier l’évolution du personnage. Reste à voir de quelle manière le personnage sera traité sur le long terme, mais il devient plus appréciable au fil de sa relation avec Tenyû.

Mairunovich poursuit son chemin, celui de l’apprentissage amoureux d’une ancienne moche naïve à souhait. On abandonne, hélas, le côté revanchard du titre, mais on constate tout de même une amélioration dans le traitement de l’amour : celui-ci est plus nuancé et si les réactions des personnages s’avèrent tirées par les cheveux (exception faite de Tenyû), le récit se montre de plus en plus convaincant. Nous n’avons toujours pas affaire au shojo qui révolutionnera le genre, mais ce troisième tome se révèle bien meilleur que les précédents.


Tome 4 :

Mairu a coupé les ponts avec Kumada afin de préserver son couple avec Naru. Mais lorsque l’héroïne fait connaissance avec Rikara, meilleure amie de son cher et tendre, elle est prise de jalousie. Après tout, pourquoi serait-elle la seule à faire des sacrifices ?

Après nous être intéressé à l’évolution du couple entre Mairu et Naru, notamment sur la jalousie du petit-ami de l’héroïne, il est temps de faire naître quelques sentiments négatifs chez Mairu. Ainsi, c’est elle qui se retrouve jalouse de Rikara, meilleure amie de Naru aussi jolie que superficielle. Mais Mairu ne pourra pas encaisser éternellement ses peurs, créant les premières véritables disputes au sein du couple.

La tournure des évènements s’avère guère étonnante et dans son « guide de l’amour », Zakuri Sato se révèle toujours aussi peu originale. Après la naissance du couple, les premières difficultés, et elles passent forcément par la jalousie des uns et des autres. Ce qui est impressionnant dans ce genre de titre, c’est la capacité des personnages de faire trainer en longueur et pendant des jours une querelle sur un sujet simple, alors que tout pourrait être réglé en deux temps trois mouvements. Pour la défense de la mangaka, on reconnaîtra que cette technique permet de s’intéresser aux remords de Mairu. Celle-ci découvre l’amour pour la première fois, et la voilà dans un désespoir absurde mais touchant, ce qui ne manque pas d’émouvoir le lecteur qui espère bien que le couple se rabiboche pour que cessent les larmes de l’héroïne.

L’histoire change légèrement de cap dans la deuxième partie de volume, après cette première tempête sentimentale. Après avoir évincé Kumada du récit, l’auteure décide de faire machine arrière mais assume malgré tout son choix. Ce dernier est introuvable, mais les raisons paraissent obscures… Simple jalousie envers Naru ? On espère que les motifs de son absence ne se limitent pas à ça.
La tournure de la fin de tome, si elle essaie d’apporter quelque chose de nouveau dans la relation entre Mairu et Naru, a un air de déjà-vu, notamment vis-à-vis d’un certain shojo très punk narrant les péripéties de deux demoiselles au même prénom… Pour l’heure, difficile de s’annoncer sur l’issue de l’arc mais entre l’arrivée d’une rivale et la disparition de Kumada, le lecteur peut se faire sa petite idée… mais il peut aussi se tromper !

Toujours aussi classique dans ses idées, ce tome 4 de Mairunovich réserve toutefois quelques moments forts, notamment la détresse de Mairu et la mise en avant de personnages plus secondaires qui ne demandent qu’à être développés. Il est dommage que tant d’intrigues s’annonce tant prévisible, gâchant quelque peu le suspens, si bien que le lecteur entrevoit déjà le dénouement du nouvel arc. Il ne tient qu’à Zakuri Sato de nous surprendre !


Tome 5 :

Malgré quelques complications entre Mairu et Naru, les deux tourtereaux semblent amoureux et heureux ensemble. Le jeune homme a même entamé un petit boulot dans l’espoir de pouvoir offrir un cadeau d’anniversaire à sa bien-aimée. De son côté, Mairu renonce à voir son amoureux pour ne pas le déranger dans son travail. Mais… et si les intentions de l’héroïne étaient mal interprétées ?

La relation entre les amoureux prend une tout autre tournure dans ce cinquième tome qui, en vérité, est prévisible depuis le tome précédent. Rappelons les faits : Naru entame un travail d’étudiant, et sa jeune et jolie collègue s’éprend de lui. Manque de bol, les similitudes avec une certaine « Nana » sont trop flagrantes, et l’issue de la situation ne surprendra personne. Néanmoins, seule l’idée générale reste la même, car dans leur déroulement, les faits sont bien différents. Zakuri Sato reste en phase avec les opus précédents de sa série et se concentre à 100% sur l’union entre Mairu et Naru, à savoir l’amour réciproque qu’ils ressentent l’un envers l’autre, leur vision de la situation, leur repentir, leurs erreurs… Les projecteurs sont focalisés sur eux et uniquement sur eux, malgré l’implication de certains personnages dont l’un d’entre eux fait un retour remarqué et appréciable.

La redite est, heureusement, évitée. La mangaka joue ainsi avec les émotions et parvient à retranscrire la détresse de chaque membre du couple. Elle s’amuse avec des élans d’optimisme, et d’autres de pessimisme, mais a le mérite d’écrire des personnages touchants si bien qu’on ne saurait vraiment accabler l’un d’entre eux. Zakuri Sato cherche, avec Mairunovich, à écrire un « manuel de l’amour » et après des débuts assez convenus, elle parvient véritablement à accomplir ses objectifs. La détresse amoureuse dans laquelle sont plongés Mairu et Naru se fait ressentir et l’issue est inévitable. On est pris de compassion l’un pour l’autre et cela ferait presque aussi mal au lecteur qu’à Mairu de l’admettre : une page se tourne dans la série, et les choses vont nettement changer dès le prochain opus.

Le vrai reproche que l’on pourrait faire à ce cinquième tome, c’est les réactions parfois étranges des personnages. Même si du côté de l’émotion le volume se rattrape sur ses dernières pages, la prise de conscience de Mairu peine à convaincre par moment. On croirait parfois presque que l’héroïne est seulement victime d’une dispute conjugale alors que la situation est plus grave que ça, si bien qu’on pourrait penser qu’au final, la situation l’importe quelque peu. Ce petit fiasco st, heureusement, rattrapé par le dernier chapitre qui, en termes de narration et de capacité à retranscrire la détresse des personnages, fait très bonne figure et nous permet de clore ce volume sur une note positive.

Le tome 5 de Mairunovich marque un tournant dans la série qui doit passer par un stade de détresse amoureuse pour l’héroïne qui, pourtant, cherche à prendre sa revanche face à la vie. Malgré des idées qui rappellent directement un chef d’œuvre du shojo ou quelques soucis dans le traitement des émotions en première phase de volume, celui-ci parvient à se rattraper et nous communiquer le pessimisme de l’héroïne. Ainsi, on est curieux de voir de quelle manière Mairu va se relever de ce fiasco sentimental, et la série peut rebondir de très bonne manière pour proposer des éléments inédits pour ainsi se renouveler.


Tome 6 :

Mairu et Naru ont rompu. Alors que la demoiselle souhaitait prendre sa revanche face à la vie, voilà que cette déception amoureuse la renvoie à celle qu’elle était autrefois. Mairu ne se soucie alors plus de l’amour. Au contraire, elle souhaite le célibat à vie et se réfugie dans des spectacles comiques. Mais rapidement, il va bien falloir que la demoiselle reprenne du poil de la bête…

La conclusion du tome précédent laissait présager de grands changements dans la série, ce qui a en effet lieu en début de tome. C’est le moins qu’on pouvait attendre et la rupture entre Mairu et Naru a de grandes répercussions sur la psychologie de cette dernière. L’amorce proposée par la mangaka est même intéressante, car Mairu, redevenue la fille négligée qu’elle était au premier chapitre, s’évade à travers un divertissement insoupçonné. La série se voulant un guide de l’amour, il était intéressant de traiter la manière de noyer son chagrin sentimental, mais le traitement de cette séquence est beaucoup trop superficiel pour qu’on y trouve un réel intérêt. En effet, seul un chapitre se consacre à la descente aux enfers de Mairu, et la situation se règle en un claquement de doigts, la séquence sonnant comme un pétard mouillé.

Mais soit, Mairu est revenue la belle-gosse de son lycée, et l’heure est venue pour elle de reconquérir le cœur d’un garçon. Afin de ne pas tomber dans la redondance, il fallait trouver une alternative originale pour mener l’héroïne vers un nouveau petit-ami et à ce titre, la mangaka traite une excellente idée : les sites de rencontre et la correspondance virtuelle. Avec légèreté dans un premier temps, l’histoire s’intéresse à ce que peut amener la rencontre par le biais d’un ordinateur, les craintes que cela procure ou encore le plaisir et la curiosité de converser avec un individu dont on ne connaît pas le visage. Evidemment, la situation évolue rapidement au contact réel et là aussi, l’auteure propose de bonnes idées pour donner plus de consistances aux amourettes et dynamiser quelque peu le récit. Le nouveau venu s’appelle donc Nanase Masaki et s’avère bien différent de Naru. L’intrigue n’oublie toutefois jamais Tenyu qui affirme peu à peu son caractère et les sentiments qu’il porte envers Mairu, une émotion originelle qui nous permet d’éviter (pour l’instant) un triangle amoureux qui sera la pire chose à faire dans le développement de la série. Néanmoins, de nouvelles tensions sont développées, et il est fort probable que cela impacte le nouvel amour de Mairu. Le sujet est d’ailleurs un chouïa sensible, Zakuri Sato devra donc faire les bons choix pour le traiter avec justesse. En effet, relater une relation entre un adulte autonome et une lycéenne peut être délicat, mais on sait que l’intrigue ne virera jamais dans le malsain.

Malgré un début de tome décevant tant son sujet est survolé, la suite instaure un nouvel arc qui permet à la série de se renouveler. C’est bien le prochain volet qui nous permettra de confirmer cette bonne impression, car si la série n’est en soi pas très originale, elle reste toujours très agréable à lire.


Tome 7 :

En un seul mot, Mairu et Tenyu sont de nouveau en froid. Mais cela n’empêche pas la demoiselle de passer de bons moments avec Nanase, son nouveau petit ami qui est aussi un adulte. Seulement, cette relation particulière va mener l’héroïne vers de mauvaises surprises…

Au tome précédent, nous nous doutions qu’avoir choisi un homme plus âgé comme nouveau petit-ami de Mairu, ici représenté par le personnage de Nanase, allait entrainer des développements inédits dans la série et soulever accessoirement quelques thématiques. Et ça ne manque pas puisque sur sa première moitié simplement, la série va conclure très hâtivement son nouvel arc scénaristique qui n’aura finalement servi que de brève transition après la douloureuse rupture de Mairu. En soi, ce n’est pas un problème, mais les idées soulevées par l’auteur ont, en revanche, de quoi faire grincer des dents. L’enjeu, en dépeignant une relation entre une lycéenne et un adulte, entre autre entre une demoiselle découvrant la vie et un homme mature, était de mettre en évidence le fossé de mentalités qui séparent les deux nouveaux amoureux. Mais tout est construit de manière très rapide pour nous mener vers une morale d’une simplicité déconcertante et très peu ragoutante pour les messieurs : les adultes masculins prennent leur concubine pour des objets. Voilà, aucune nuance possible, et la série peut retourner à des amourettes entre adolescent. Autant dire que pour le coup, Zakuri Sato s’est un peu foutue de nous.

Heureusement, la série parvient à bien rebondir en instaurant un nouvel bien plus agréable… ou presque. De manière surprenante, l’accent est mis sur Mirai, l’ami d’enfance de Mairu qui semblait ne pas l’apprécier. La mangaka joue alors la carte du vieil ami amoureux, chose que nous savons depuis un moment mais qui est ici pleinement exploité, ce qui s’annonçait comme une bonne nouvelle. Et globalement, ça l’est car Mairu entame une phase introspective intéressante en faisant notamment un parallèle entre ses critères de préférence d’un homme et celui qu’elle connait depuis belle lurette. On pouvait s’attendre à une telle tournure mais pour un récit qui se veut un guide de l’amour, avec une héroïne qui connait ses premiers émois amoureux, c’est très pertinent. Là où l’intrigue devient moins subtil, c’est concernant le personnage de Mirai dont le comportement va radicalement changer. L’auteure semble rater le développement de son personnage en allant trop vite en besogne, ce qui est bien dommage sachant qu’il est peut-être l’un des plus intéressants de l’œuvre.

De bons points et des plus mauvais ponctuent ce tome de Mairunovich. Alors que la série a clairement déclaré sa vocation à n’être qu’un shojo parmi tant d’autres (ce qui ne l’empêche pas très agréable et divertissant), il rate le développement d’une idée qui aurait donné de la consistance au manga en soumettant une idée simpliste au possible et réductrice. On se doute que la pensée de la mangaka est plus nuancée que ça, mais elle ne le laisse pas paraitre. Et quand le nouvel arc soulève de très bons points, quelques maladresses viennent ponctuer l’intrigue. On espère alors que Zakuri Sato saura se rattraper dès le tome suivant, car ce septième volet est sans doute le moins réussi à l’heure actuelle.
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