Double Je

Shojo, josei, yuri, yaoï... En d'autres termes voici la rubrique regroupant les genres de manga destinés à un public féminin!
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Koiwai
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Double Je

Message non lu par Koiwai » 27 mars 2015, 08:32

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La fiche sur le site


Tome 1 :

Bien qu'inséparables jumelles, Nobara et Kotori sont deux adolescentes totalement opposées : là où la première est espiègle et n'en fait souvent qu'à sa tête, la deuxième est un modèle de calme et de sagesse écoutant toujours les conseils de ses parents. Mais lors d'une randonnée en famille, l'aventureuse Nobara va provoquer bien malgré elle un drame qui va changer à jamais sa vie et celle de ses proches, et qui n'est que le début d'événements plus terribles encore...

Si la couverture du tome 1 de Double Je voit une jeune fille verser des larmes, ce n'est pas pour rien : quelques mois après Daisy - Lycéennes à Fukushima qui nous avait totalement bouleversés, Reiko Momochi revient en France avec un nouveau drame, bouclé en 5 tomes au Japon et en réalité antérieur à Daisy, qui annonce d'emblée le couleur puisque le premier événement dur arrive dès la vingtaine de pages en laissant quelque peu estomaqué, tant on ne s'attendait pas à une introduction aussi directe. Même si ce bouleversement arrive très vite, nous allons tâcher de ne pas le spoiler... même si cela implique une chronique difficile à écrire tant toute la suite découle de cet événement.

Signalons donc, tout simplement, la dureté d'une histoire qui s'écarte énormément de l'amas de shôjo romantiques et souvent naïfs dont on nous abreuve en France alors que le genre est autrement plus riche. Plus que le drame lui-même, Reiko Momochi s'applique à dépeindre les conséquences de celui-ci : une famille brisée par le deuil, par une rancune cruelle et par un profond sentiment du culpabilité destiné à ne jamais totalement s'effacer, alors que l'espoir subsiste à travers le lien de deux soeurs faisant tout, comme elles peuvent, pour atténuer le malheur. Petit à petit, les filles tentent de se reconstruire, Nobara a même un petit copain sérieux en la personne de Fuwa, et le bonheur semble envisageable même si le passé ne pourra jamais être effacé. Mais c'est quand ce bonheur commence à être palpable que le deuxième drame, plus terrible encore, vient frapper, aussi soudainement que le premier.
On ne peut pas dire que le récit de Reiko Momochi soit réellement surprenant sur ce deuxième drame, tant les indices laissés étaient gros et tant il arrive pile quand le bonheur familial semblait de nouveau possible pour Nobara et ses proches (et puis on peut se dire que cette famille n'a vraiment, vraiment pas de chance...). Mais ce n'est clairement pas la surprise qui intéresse la mangaka, et c'est une nouvelle fois sa narration qui fait tout : l'auteure ne prend pas de détours, offre un nouveau drame très direct et au contenu terrible qui ne peut que bouleverser, encore plus au vu de tout ce que ça implique par la suite, avec de nouvelles remises en question, le retour d'un sentiment de culpabilité qui commençait à peine à s'affaiblir, et l'importance de chercher à soutenir les proches qu'on aime... même si cela implique de "disparaître".

Avec un premier tome choc qui pose des bases solides, Reiko Momochi confirme qu'elle n'est pas une auteure de shôjo comme les autres et livre un drame certes doté de quelques très grosses ficelles, mais où le ton dur et réaliste et la narration sans détour nous prennent aux tripes pour mieux brasser des thèmes aussi forts et vrais que la mort, le deuil, la culpabilité, l'injustice, l'identité, la reconstruction intérieure... et, surtout, les liens familiaux, le pardon et la douloureuse recherche du bonheur.
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Koiwai
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Re: Double Je

Message non lu par Koiwai » 27 mai 2015, 16:47

Tome 2 :

Après la mort du père des jumelles, c'est Kotori qui a, à son tour, disparu, laissant Nobara seule avec sa mère. La situation ne fait que réveiller le sentiment de culpabilité de la jeune fille, qui a toutes les peines du monde à continuer de se faire passer pour sa soeur. Dans cette situation, elle préfère s'éloigner d'un Yûwa qui échoue à la réconforter, et tente tant bien que mal de continuer à vivre, pour elle, pour sa soeur disparue, mais aussi pour préserver sa mère.
Mais au bout de quelques mois, voila que le procès du meurtrier présumé de Kotori, le dénommé Manabu Gotôda, est entamé. Mais la tournure de ce procès risque fort de plonger une nouvelle fois la famille de Nobara (enfin, ce qu'il en reste...) dans les pires tourmentes...

Après nous avoir replongé quelque peu dans les tourmentes et les choix difficile d'une Nobara prête à tout pour préserver ce qui lui reste de famille et de bonheur possible, ce deuxième tome se consacre en grande partie au procès de Manabu Gotôda, étape inévitable et essentielle dans la reconstruction psychologique de notre héroïne et de sa mère au bord du gouffre. Et Reiko Momochi s'applique non seulement à déstabiliser son lecteur via la haine profonde d'une adolescente ne souhaitant rien d'autre que la peine capitale pour celui qui a brisé sa famille, mais aussi à dépeindre les affres d'une justice incertaine, avec la longueur du procès, la loi qui ne prend pas en compte les victimes et ne s'occupe presque que des coupables, le manque de fiabilité de l'expertise psychiatrique... Tout au long de ces nombreux mois de procès, d'attente, de tension insupportable pour Nobara et sa mère, on a tout le loisir de voir se consolider et s'extérioriser la soif de "vengeance" de Nobara ainsi que la chute de sa mère, jusqu'au profond sentiment d'injustice animant l'issue du procès. Une issue que l'on devine largement, au vu de la tournure des choses...

C'est alors la replongée dans l'angoisse, l'impossibilité de faire totalement un deuil déjà difficile. L'impossibilité, simplement, de se reconstruire. Et une nouvelle chute, terrible, pour ce qui reste de la famille de Nobara... Mais le temps passe encore, et la dernière partie du tome relance de plus belle la machine...

Les thématiques du deuil difficile, de la reconstruction à faire derrière et de l'envie de vengeance sont au coeur d'un tome qui les expose très bien, Reiko Momochi n'hésitant pas à bousculer voire choquer un peu son lecteur via l'engrenage brisant à nouveau la famille et les sentiments profondément haineux de Nobara.... Saura-t-elle, plus tard, enfin se reconstruire et s'apaiser pour retrouver une vie normale et heureuse ? Quand on voit les nouveaux coups durs de ce tome, le chemin risque d'être encore très long...

La lecture se suit efficacement, la narration très directe de l'auteure fait mouche pour véhiculer les thématiques et les émotions des personnages... Mais tout aussi efficace soit ce volume, il souffre de défauts évidents, à commencer par les insistances trop fortes sur le procès et sur certaines de ses avancées qui laissent beaucoup trop deviner la tournure des événements. Reiko Momochi a tendance à y rabâcher un peu les mêmes idées, et, pendant ce temps, a toutes les peines du monde à conserver une clarté temporelle, puisqu'on saute de mois en mois en perdant un peu le fil. Déjà légèrement handicapante dans le premier volume, cette gestion un peu aléatoire du temps est ici plus visible encore. Mais ce n'est rien à côté de cette déferlante de petits détails énervants (le petite sourire en coin bien cliché de Gotôda à la fin du procès...) et d'événements beaucoup trop gros, qui se ressent surtout dans la dernière partie du tome. Attention, mini-spoils ! : comme par hasard, Nobara bouscule Gotôda dans la foule. Comme par hasard, il est en couple avec Himé... mais peut-être que tout ceci n'est pas un hasard ? Seule la suite nous le dira... Mais en attendant, la tentative de suspense sur la question de savoir s'il s'agit de Gotôda ou non est plutôt ratée tant on s'y attend au vu des indices disséminés.

Ce genre de très grosses ficelles et de petites tentatives de suspense est d'autant plus dommageable que, pendant ce temps-là, on reste un peu sur notre faim concernant des éléments que l'on pensait voir beaucoup plus en avant : le mensonge de Nobara sur son identité, et surtout sa relation avec sa mère. On ne voit que très peu cette dernière, et quand on la voit c'est uniquement pour constater à quel point sa chute psychologique est terrible. On attend clairement plus de la suite sur cette reconstruction de la relation mère-fille, si tant est qu'elle a lieu.

Double Je se poursuit globalement de bonne manière, mais cette fois-ci les défauts entrevus dans le tome 1 (grosses ficelles, narration-choc mais sans subtilité, gestion du temps brouillonne...) se font plus visibles, et l'équilibre entre les nombreuses thématiques peine à être trouvé. Mais il va sans dire qu'on lira la suite avec beaucoup d'intérêt, en espérant que Reiko Momochi saura gommer les défauts pour mettre encore mieux en avant la force des sujets qu'elle aborde.
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Re: Double Je

Message non lu par Koiwai » 08 juil. 2015, 16:17

Tome 3 :

Enquêtant sur Manabu Murase, le petit ami de Himé, qu'elle soupçonne d'être Gotôda, Nobara accumule des indices de plus en plus flagrants, mais ne peut encore en avoir la certitude. Poursuivant ses recherches, elle finit par approcher de la vérité, mais rien ne va se passer comme prévu...

Après un deuxième tome surtout consacré au procès, ce troisième volume approfondit la piste Manabu Murase, où notre jeune héroïne semble d'abord faire du surplace, perdue dans ses doutes, dans son enquête, dans la recherche d'une vengeance qu'elle veut à tout prix accomplir... au risque de blesser ses proches. Qu'en penseront Himé ou sa grand-mère ? Ce qui se dessine en toile de fond est intéressant, car pendant que Nobara s'enfonce toujours plus dans sa haine, sa mamie semble faire une choix opposé, celui du pardon, car la vengeance ne pourra certainement pas leur permettre de vivre apaisés, et encore moins de retrouver Kotori, disparue à tout jamais... Et quand bien même Nobara accomplirait-elle sa vengeance, cela signifierait briser le bonheur de sa meilleure amie...
Ainsi, le portrait à fleur de peau qui est fait de Nobara reste fort et percutant dans sa manière de faire ressortir chez la jeune fille une haine qui ne pourra jamais la rendre heureuse... Sera-t-elle, un jour, capable de se reconstruire ?
On se pose également la même question concernant le personnage de Murase, dont nous finissons par découvrir un passé rongé par un profond sentiment de culpabilité. Lui aussi a besoin de rédemption, de pardon et d'apaisement pour repartir pleinement de l'avant... Himé sera-t-elle là pour lui ?

Les thématiques développées par Reiko Momochi autour de la vengeance et de la culpabilité restent toujours aussi puissantes et sont abordées sans chichi, et c'est bien ce qui fait la force de la série, bien qu'il reste toujours de nombreux raccourcis scénaristiques et des interrogations trop passées à la trappe. Par exemple, après une première moitié de tome un brin redondante, tout s'accélère beaucoup trop vite dans la seconde moitié, entre les révélation très soudaines de Murase et l'arrivée d'une tout autre vérité dans le dernier chapitre. On reste décontenancé par la façon dont cette révélation du dernier chapitre est faite, étant amorcée à la fin de l'avant-dernier chapitre par l'intermédiaire d'un personnage secondaire sorti de nulle part et qu'on voit le temps d'une page. Et on reste dans l'attente de réponses concernant certaines énigmes un peu occultées : si les révélations du dernier chapitre sont vraies, pourquoi donc Murase a-t-il été appelé sous le nom de Gotôda par la dame de l'institut de chirurgie ? Et qui donc a tenté de pousser Nobara sous le train ? Enfin, on attend toujours que la relation de notre héroïne avec sa mère souffrante prenne plus d'importance.

Les maladresses et les raccourcis continuent d'entacher quelque peu un récit qui ne perd pourtant pas sa force dans l'abord de ses thématiques. Malgré ses défauts, Double Je reste une lecture très intéressante.
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Re: Double Je

Message non lu par Koiwai » 16 sept. 2015, 16:49

Tome 4 :

Nobara ne sait plus où elle en est, suite à la nouvelle que Himé vient de lui annoncer : elle est enceinte de Gotôda/Murase. Peut-elle alors laisser encore parler son désir de vengeance, au risque de briser le bonheur de son amie ? Elle est d'autant plus rongée intérieurement qu'en elle réside toujours un sentiment de culpabilité et, par dessus tout, une peur profonde que le souvenir de sa soeur jumelle s'efface des mémoires...

Ce quatrième tome, dans ses toutes premières pages, commence d'excellente manière en soulevant avec force les tourments qui animent toujours notre héroïne. En tête, cette peur tout le monde oublie Kotori... y compris elle-même, si elle ne poursuit pas son désir de découvrir la vérité. Trois années sont passées depuis la mort de la jeune fille, l'endroit où son corps sans vie fut retrouvée a désormais laissé place à un parc où les gens flânent comme si de rien n'était... Reiko Momochi expose très bien et en seulement quelques cases cette crainte face à la fameuse "deuxième mort", celle où, après avoir perdu la vie, on disparaît des mémoires.

Bref, le tome démarre très bien... et là, c'est le drame. Un nouveau bouleversement dramatique vient frapper, concerne cette fois-ci Himéko, et on ne peut pas dire que la façon dont il arrive avec des gros sabots soit très convaincante, d'autant que la pauvre Himé n'a ensuite droit qu'à un traitement extrêmement superficiel. Car ce nouveau drame (décidément, personne n'a de chance dans cette série) est surtout un point de départ pour relancer la question de la culpabilité ou non de Gotôda, au sujet duquel Nobara découvre une chose horrible : un DVD, soigneusement caché chez lui, levant définitivement tout doute sur le meurtrier et lançant notre héroïne dans une course-poursuite pour finir sa vengeance tout en essayant de protéger les siens...
Reiko Momochi n'a pas son pareil pour raconter son histoire en instaurant chez son lecteur le choc. Sa narration très directe nous happe toujours, de même que sa manière de ne pas occulter totalement des images très dures, notamment quand on découvre en même temps que Nobara le contenu du fameux DVD. Et l'effet est immédiat : on ressent totalement toute la détresse de Nobara, son sentiment de culpabilité qui revient au galop, sa soif de vengeance qui devient plus forte que jamais, sa volonté de préserver sa mère... et la manière dont certains de ses espoirs se brisent quand elle se confronte de plein fouet à toute la stupidité de la procédure pénale et des lois japonaises.
Mais en contrepartie, avec un peu de recul il est quasiment impossible de trouver vraiment crédible le déroulement des événements. Le drame de Himé peut être vu comme celui de trop d'autant que son développement est inexistant, la façon dont Nobara trouve le DVD est beaucoup trop grosse et facile, et il y a de quoi rester consterné par le choix des coupables de conserver chez eux ce qui est une preuve accablante. Sur ce dernier point, il y a bien une tentative de justifier ça vers la fin du tome en présentant brièvement le coupable comme un bon gros sadique, mais c'est beaucoup trop vague. Reste que la mangaka s'applique malgré tout à refermer certains pistes évoquées précédemment (l'identité de la personne qui avait tenté de pousser Nobara sur les rails, les suspicions de la mamie...). Elle les referme d'une façon expéditive sans qu'il en ressorte grand chose (du moins pour l'instant, car la mamie de Nobara aura surement encore un rôle), mais elle les referme quand même.

Double Je reste une lecture difficile à appréhender. D'un côté, tout le travail sur le deuil, la culpabilité, l'envie de vengeance et les failles du système juridique japonais est très convaincant et est présenté avec beaucoup d'impact. De l'autre côté, tout l'aspect thriller est beaucoup trop basique, facile et caricatural pour vraiment convaincre malgré la narration très sincère de la mangaka. Dans tous les cas, il reste une chose sûre : l'héroïne, désormais poussée dans ses derniers retranchements, nous laisse sur des dernières pages très tendues qui nous laissent forcément curieux et tendus quant à la suite et fin dans le prochain volume.
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Re: Double Je

Message non lu par Koiwai » 19 nov. 2015, 14:24

Tome 5 :

Nobara a enfin la preuve de la culpabilité de Gotôda, mais l'aberration du système judiciaire la pousse dans ses derniers retranchements : alors que sa grand-mère a enfin compris qui elle est, elle décide de mener elle-même sa vengeance, et c'est armée qu'elle se rend chez Gotôda, prête à commettre l'irréparable... à moins que Yûwa ne s'en mêle...

L'heure du final de Double Je est arrive avec un cinquième volume qui se lit aussi vite que les précédents et démarre dans la tension, tant on se demande si Nobara ou Yûwa seront capables de passer à l'acte... Armée, face au meurtrier impuni de sa soeur, Nobara sera-t-elle vraiment capable de laisser éclater sa haine ? Est-ce vraiment la bonne solution ? Sen sentira-t-elle mieux si elle tue Gotôda ? Aura-t-elle l'impression d'avoir vengé Kotori ? Kotori approuverait-elle ce qu'elle est sur le point de faire ? Toutes ces questions se bousculent dans la tête du lecteur, mais un peu moins sur le papier puisque Reiko Momochi préfère clairement jouer la carte du suspense, et non sans user de bonnes grosses ficelles jusqu'au bout, que ce soit dans le rôle de Yûwa, dans le plan réel de Nobara, ou dans le nouveau procès.

C'est jonché de facilités, et pourtant il y a toujours l'aspect franc et assez brut de la narration de Momochi, qui a le mérite de ne pas prendre de détour et d'être marquante même si elle s'enfonce dans certaines voies avec de gros sabots, tout cela pour aboutir sur un final plutôt classique, sans grosse surprise mais plutôt prenant et se voulant porteur d'un certain espoir, notamment dans la décision du tribunal de laisser parler son émotion et son humanité.

Toutefois, en privilégiant l'aspect polar et la tension, Momochi néglige un peu trop le reste, et on reste sur notre faim quant à certaines pistes que l'on s'attendait à voir plus développées : le changement d'identité a tout compte fait un impact assez moindre dans la série alors que les débuts l'annonçaient comme l'élément-clé, les sentiments de culpabilité de Nobara ne sont traités qu'en surface pendant tout ce final alors qu'on pensait trouver quelque chose de plus fort et travaillé (notamment via la relation de l'héroïne avec sa mère Natsuko, cette dernière perdant trop en importance dans les derniers tomes), les personnages secondaires comme Himé ne bénéficient finalement d'aucun réel travail d'approfondissement... Il y a tout de même ces dernières pages, certes trop maigres, mais véhiculant un message assez pertinent et réalistes sur les sentiments qui ne quitteront jamais totalement les personnages après toutes ses épreuves. On ne peut pas effacer les drames et les erreurs, on ne peut que continuer à vivre avec.

Reiko Momochi avoue par ailleurs dans sa postface avoir conçu sa série un peu au feeling, n'ayant parfois aucune idée de développement avant que d'autres idées ne viennent s'ajouter. Et cela se ressent trop dans sa façon d'aborder ses différentes thématiques.

Au final, que retenir de Double Je ? Une série clairement loin d'être parfaite dans son développement, et où le style de Momochi est autant une force qu'une faiblesse, l'auteure ayant pour elle son style très franc et sans détours, mais ayant aussi tendance à manquer de subtilité et à user d'énormes ficelles. Impossible, cela dit, et malgré toutes les maladresses, de ne pas reconnaître à l'oeuvre un réel intérêt, ne serait-ce que parce qu'elle s'écarte amplement de la grande majorité des shôjô dont on nous abreuve en France (romances parfois très belles, parfois insipides ou putassières) alors que le genre est autrement plus diversifié au Japon.
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