Ma gamine, la fac et moi

Shojo, josei, yuri, yaoï... En d'autres termes voici la rubrique regroupant les genres de manga destinés à un public féminin!
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Koiwai
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Ma gamine, la fac et moi

Message non lu par Koiwai » 31 août 2015, 17:50

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Tome 1 :

Jun Nagai, 20 ans, est un étudiant qui a toujours été frivole, passant de fille en fille pour des aventures sans lendemain depuis ses 12 ans. Beau et séducteur, il n'a jamais envisagé une relation sérieuse. Alors vous pensez bien que pour lui, avoir un enfant est inenvisageable, d'autant qu'il a toujours trouvé les bébés répugnants.
Mais sa vie est vouée à changer brusquement lorsqu'il trouve devant sa porte Sumire, une petite fille d'un an, qui, d'après le mot laissé par sa mère, serait sa fille, issue de l'une de ses nombreuses conquêtes. La maman ne pouvant plus s'en occuper, Jun est contraint de prendre en charge cette gamine, et il ne s'attendait certainement pas à ce que s'occuper d'un enfant soit si difficile... et qu'il s'attacherait tant à elle.

Ma gamine, la fac et moi démarre de façon assez rapide, en nous présentant seulement en quelques pages le jeune homme plutôt irresponsable qu'est Jun. Puis sitôt que Sumire a débarqué chez lui, on le voit petit à petit changer au contact de cette petite frimousse toute ronde, avec laquelle il va désormais devoir cohabiter. Et la chose s'annonce d'abord loin d'être aisée, tant Jun ne sait pas du tout comment s'y prendre avec un enfant ! Il lui faudra apprendre à changer les couches, faire attention à ne pas fumer de cigarette à proximité d'elle, dénicher une crèche pouvant l'accueillir pendant qu'il est à l'université, gérer les bêtises de ce petit bout de chou... Mais ce ne sont là que les premières phases, car au fil de ses autres rencontres avec ses camarades de fac, avec Kaoru la mère de la fillette, avec Gorô, avec les femmes de la crèche ou avec l'employée de celle-ci Yûko Yamauchi, tout un tas d'autres problèmes seront abordés. Des problèmes matériels comme les soucis financiers rencontrés pour subvenir aux besoins de l'enfant, ou l'importance de la carte d'assurance en cas de maladie. Des problèmes non matériels comme les nuits courtes, le manque de temps, la difficulté de trouver l'équilibre entre le temps de travail et le temps passé à s'occuper du bébé... voire des problèmes beaucoup plus graves, à commencer par la mort infantile, la possible négligence de parents ne parvenant pas à s'attacher à leur enfant, et l'abandon parental.

Bref, là où l'on attendait une comédie attendrissante comme le laissait supposer la quatrième de couverture du tome, on a globalement un récit qui s'en éloigne beaucoup, ce qui n'empêche aucunement des moments purement mignons bien sûr. Mais globalement, dans la déferlante de titres où des jeunes adultes/adolescents doivent s'occuper d'enfants, Ma gamine, la fac et moi se démarque dès son premier opus de par son abord se voulant globalement beaucoup plus réaliste que la moyenne.
Et c'est d'autant plus efficace que l'on ressent bien l'évolution de Jun au contact de Sumire et de toutes les personnes qu'il va rencontrer. Si l'on pourra s'étonner qu'il s'adapte si vite à la situation en début de tome, on reste largement plus séduit par sa volonté de bien faire malgré ses maladresses. Celui qui était si frivole, couchait avec toutes les filles qui lui passaient sous la main, doit aujourd'hui prendre ses responsabilités, et il le fait de manière de plus en plus louable au fil du volume, notamment au contact de Yûko Yamauchi, qui deviendra vite pour lui plus qu'une employée de la crèche. On le sent réellement changer, s'attacher à Sumire autant que Sumire s'attache à lui, ce qui a également pour effet de lui faire prendre conscience de la difficulté d'élever un enfant quand on est seul (ou même à deux), et de tout ce qu'ont dû faire pour lui, quand il était jeune, ses propres parents qu'il mésestimait un peu jusqu'à présent. Mais la récompense de toutes ces difficultés peut être très belle.
Malgré tout, rien ne sera facile pour Jun, car dès la deuxième partie du tome de nombreux événements et interrogations viennent enrichir le fil conducteur. Jun est-il réellement le vrai père de Sumire ? Kaoru ne le manipulerait-elle pas ? Quels sont les desseins de cette dernière ? Notre héros pourra-t-il continuer de s'occuper de la fillette ?

Ainsi ce premier tome se présente-t-il comme une très belle lecture, principalement grâce à sa vision sérieuse et à vocation réaliste du rôle parental et des soucis et responsabilités qui en découlent. Face à la richesse des axes abordés, on pardonne facilement l'introduction très rapide et certains événements trop vite passés en revue comme celui sur Himawari.

En dehors d'un papier trop transparent malgré son épaisseur, l'édition française souffre d'un certain nombre de petits couacs qui, accumulés, font beaucoup. Quelques fautes d'orthographe, quelques oublis de mots, quelques textes mal agencés dans les bulles... C'est dommage, car la traduction en elle-même est très claire et agréable.
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Koiwai
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Re: Ma gamine, la fac et moi

Message non lu par Koiwai » 17 sept. 2015, 19:08

Tome 2 :

Sans savoir s'il s'agit de sa fille ou de celle de l'arrogant Gorô, l'étudiant Jun Nagai continue de s'occuper de la petite Sumire, au point de s'être réellement attaché à elle alors qu'auparavant il détestait les bébés. Bien sûr, cela le contraint à de nombreux problèmes : problèmes d'argent et d'expérience pour bien s'occuper de la petite, problèmes de temps pour poursuivre ses études, si bien qu'il doit faire certains choix. Quoi qu'il ne soit, malgré ses maladresses, il donne tout l'amour qu'il peut à ce petit bout de chou, et elle le lui rend bien ! Et puis, s'occuper de Sumire lui a ouvert de nouveaux horizons. Il se montre sous un jour plus sérieux auprès de beaucoup de monde, est devenu un peu plus digne de confiance en assumant ses responsabilités, a fait de nouvelles rencontres, et a même entamé une relation plus sérieuse que toutes ses précédentes conquêtes avec la douce Mlle Miyauchi, l'une des employées de la crèche où va Sumiré.

Mais puisque Kaori lui a confié la garde de Sumire plus longtemps que prévu, il est amené à se poser encore plus de questions (est-il le père de Sumire ? Quels sont les problèmes de Kaori ?), et est confronté à de nouvelles situations délicates, à commencer par la demande de Mlle Miyauchi de mettre temporairement en standby leur relation, vis-à-vis de Sumire. Mais certaines nouvelles rencontres sont l'occasion d'aborder des sujets beaucoup plus graves. En tête, le cas du petit Ryô, un camarade de crèche de Sumire, un peu plus âgé qu'elle, et qui la prend sous son aile. Mais le petit garçon est la première victime d'une situation familiale difficile, où sa mère, divorcée et pressée par le travail, en est arrivée à commettre le pire sur lui. Riku Kurita évoque de façon difficile et sérieuse le drame de la maltraitance infantile, que l'on ressent de façon déchirante à travers cet enfant qui pense qu'il mérite ce qui lui arrive (après tout, c'est sa maman) et fait tout pour cacher le traitement qu'elle lui inflige. Mais la mangaka a également le mérite de ne pas en faire des tonnes, et de s'intéresser aussi à cette mère stressée qui ne cesse de crier à l'aide intérieurement tant elle ne supporte pas de faire souffrir son propre enfant. Ce grave problème trouvera une solution réaliste, qui est aussi l'occasion d'évoquer le service de protection de l'enfance, et qui la volonté de justesse de l'auteure dans l'abord de ces sujets.
Un peu moins bien développé et s'offrant une conclusion qui sera plus sujet à discussions, l'autre grande partie de ce tome, autour de Takeshi et de sa grande soeur Mai, n'en reste pas moins intéressant dans sa volonté d'aborder d'autres sujets d'actualité : les familles recomposées, la grossesse non désirée, l'avortement, et la dureté du statut de mère célibataire.

En filigranes de ces problèmes, Jun continue de s'attacher à Sumire, cette petite frimousse craquante, et continue d'en apprendre plus sur la difficulté d'élever un enfant. Il continue de se confronter à de petits problèmes comme le syndrome du bébé secoué (le genre de petit détail toujours très utile à connaître), en apprend un peu plus sur la situation de Kaori, découvre un peu plus Gorô qui fait d'ailleurs des choix intéressants dans sa vie et dévoile sa relation houleuse avec sa mère... La série trouve un bon équilibre entre la peinture de ses personnages, un certain portrait du travail de parent, et l'abord réaliste des problèmes parfois très graves qui peuvent en découler.
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