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La rose de Versailles (lady oscar)

Posté : 20 juin 2007, 09:20
par né un11septembre
LA ROSE DE VERSAILLES (LADY OSCAR)
serie en 9 volumes au japon, regroupés en 2 tomes de 900 pages environ chacun en français.
Suivi d'un 3ème tome regroupant 4 histoires ayant un lien ténu avec la serie.


L'auteur
Riyoko Ikeda est née le 18 décembre 1947. Elle n'a jamais appris à dessiner mais est entrée dans la carrière à vingt ans, alors qu'elle n'avait pas achevé ses études, elle a encore à l'époque un style proche de celui de Tezuka dans Ribon no kishi (Princesse Saphir).
Elle apporte deja un soin tout particulier aux decors, costumes, broderies, petites fleurs.
c'est la Rose de Versailles (Lady Oscar) publié dans l'hebdomadaire Margaret à partir de 1972 et jusqu'en 1973, qui lui apporte la reconnaissance.

Lady oscar: un classique
La série initiale de la Rose de Versailles totalisera dans les 1700 pages, soit un jeu de neuf mangas de format courant 11,5 x 17,5 (aux éditions Shùeisha dans la collection Margaret comics), avec des jaquettes aux allures de bonbonnière précieuse, ou encore de deux élégants bottins mesurant approximativement 14,5 x 27 cm chez Chuôkoronsha. (la version qu'a choisi kana pour la publication en français).
Les petits volumes au format courant ont été retirés cinquante ou soixante fois depuis 73. C'est assez dire la popularité de la série. La Rose de Versailles inspira, outre la série de dessins animés, une sorte de comédie musicale et un film de Jacques Demy sur lequels je vais revenir.

BERUSAYU NO BARA (l'histoire, petite et grande)
Par un beau jour de l'année 1755, le général de Jarjayes, attend avec impatience la naissance de son héritier. Pas de chance: le petit ange est une fille. Qu'à cela ne tienne. Le général la prénomme Oscar François et décide de l'élever comme un garçon. Oscar souffrira donc d'un complexe du Prince Saphir, hésitant entre sa féminité réprimée et les mâles vertus d'une éducation virile.
Pendant ce temps, au palais de Schönbrunn, grandit la petite Marie-Antoinette, princesse de Hongrie et de Bohème et archiduchesse d'Autriche, espiègle et garçon manque, sous la direction attendrie de son impératrice d'Autriche de mère.
Oscar tiendra ses promesses, puisqu'en 1770 (dans les dernières années du règne de Louis XV, donc), elle est capitaine de la garde. Son grand ami est André Grandier, le fils de sa nourrice, qui l'aime en secret.
Mais voici Marie-Antoinette, future reine de France, en visite diplomatique à Versailles. "Une femme!" s'étonne la jeune autrichienne en voyant Oscar à la tête des gardes royaux. Elles deviendront les meilleurs amies du monde, et de fait, Marie-Antoinette a besoin d'amis, car elle est terriblement maladroite, commet faute sur faute contre l'étiquette, et les affreuses rombières de la cour ne la ratent pas!
A la cour, Marie-Antoinette rencontre le Comte suédois Hans Axel von Fersen, dont elle s'éprend. C'est une très mauvaise idée puisqu en 1774, Marie-Antoinette épousera Louis XVI. Bien entendu, Oscar François brûle lui aussi, en secret, pour Fersen, mais son amour n'est pas payé de retour.
Une intrigue parallèle met aux prises la tendre Rosalie, enfant du peuple, et son intrigante demi-soeur Jeanne (qui fera son chemin comme comtesse de la Motte, et persécutera la pauvre Rosalie).

Le dessin
Le recours à l'hypercase est ici systematique.
A l'évidence, la lecture du dessin ne se fait pas de case en case, mais de façon globale. Si l'on répète, de vignette en vignette, les têtes des personnages, le plan d'ensemble, n'apparaît souvent qu'une fois par page, de préférence sur le "fond" de la planche, et la lectrice est censée s'y reporter sans cesse, tout en suivant d'un oeil blasé le balisage des paquets de texte.
Ailleurs, une case finale de type classique rassemble l'ensemble des éléments éparpillés dans la page, ou encore une case à effet réunit dans une embuscade ou une embrassade deux personnages que leur timidité naturelle ou leurs différents semblaient écarter irrémédiablement.

Chez Ikeda, la composition est trés riche de decors et symboles. Elle est, dans tous les sens du mot, une dessinatrice pléthorique.
Cependant, ce ne sont ni les personnages ni les décors qui donnent cette impression de plénitude, mais des éléments non figuratifs, trames, hachures, zones noires, brumes, pétales, décorations diverses, tapissant des surfaces plus ou moins vastes et capricieusement découpées.
Ces éléments remplacent souvent l'intercase. Des contours de case égaux ont le désavantage de représenter un point de vue "objectif. Les seuls variations lyriques qu'on leur connaisse sont le trait en diagonale et la case à bords perdus. Ikeda leur préfère les fleurs, les flammes, les fumées, les guirlandes, qui encadrent une scène en lui donnant le ton. Il n'y a pas d'ombre dans la Rose de Versailles. La plupart du temps, il n'y a pas non plus de plancher (Marie-Antoinette en particulier a rarement les pieds sur terre). Les procédés servant à ombrer (noir, trames, hachures) ombrent la page et non le dessin, accroissant le partage entre les plans successifs, sans jamais diriger la lumière à l'intérieur d'un dessin.

L'intrigue (ou plutot les intrigues)
Elles sont tout ce dont on peux s'attendre dans la cour des grands de France avant la revolution. On patauge dans les querelles de palais (avec l'affreuse Du Barry), les méandres de l'Affaire du Collier (dont Jeanne de la Motte et cet imbécile de Rohan, jobard ridicule, qui se consume d'amour pour la Reine, sont les protagonistes). Les passions amoureuses ne sont pas en reste avec toute les confusions provoquées par l'ambiguité sexuelle d'Oscar. Oscar aime Marie-Antoinette et Rosalie d'amour tendre. Marie-Antoinette ne paraît pas insensible aux charmes de la comtesse de Polignac.
Image
La Révolution française servant de catharsis à toutes ces passions et tout ces complots bryant qq destins au passage. Je n'en dis pas plus pour ceux qui ne l'ont pas encore lu.

Origines, inspirations et invraisemblances
Lady Oscar est une synthèse du Prince Saphir de Tezuka et des romans historiques à la Dumas, le Dumas du Collier de la reine et de La comtesse de Charmy.
Coté documentation historique, on est assez loin de la strict exactitude, tant dans les costumes (dont celui trés napoleonien d'Oscar) que pour les decors ou l'architecture de Paris a cette époque. Pourtant, nous ne sommes pas davantage dans les fantaisies du cinéma hollywoodien de cape et d'épée façon Scaramouche. La France de Madame Ikeda est celle qu'affectionnent les touristes japonais.
En réalité, ces négligences ne nuisent pas à la série. L'univers d'Ikeda est celui "des toilettes somptueuses, des uniformes chamarrés. Il importe peu, au fond, que cela se passe à Versailles et au dix-huitième siècle. Lieu et époque n'ont pas d'autre valeur que celle de citation.
Curieusement, la remarque vaut aussi pour la psychologie des personnages. Il importe peu que ceux-ci soient des marionnettes ou des stéréotypes. Le but de l'auteur est de montrer leurs réactions au milieu de l'inextricable écheveau d'amour et de haine où ils sont placés, pas d'analyser leur caractère.
De fait, la Marie-Antoinette d'Ikeda emprunte peu à sa référence historique. Par contre, elle a tous les traits de l'héroïne classique de shôjo mangas, espiègle, romantique, courageuse, mais aussi coquette et capricieuse. Elle est sa lectrice, en plus ample.
Elle n'est pas la seule. Quand Jeanne, condamnée suite à l'Affaire du Collier, monte à l'échafaud pour être marqué au fer, elle se comporte comme une tigresse, ou plutôt une petite fille enragée, hurlant et se débattant, pour finalement planter ses crocs dans le bras du bourreau. Façon pour l'auteur de désamorcer une scène horrible par un humour encore très Tezukien.

Oscar dans le media audiovisuel
la Takarazuka Kageki donna dès 1974 une adaptation de Berubara. Chose qui tombe sous le sens quand on sait que le Takarazuka est un théâtre de femme. Les rôles masculins y sont tenus par des actrices. En conséquence, le spectacle offrait des hommes la même image proprette, romantique et asexuée que les mangas pour filles.
Ce fut un triomphe (trois millions de spectateurs, au fil des ans) et le spectacle contribua à attirer l'attention des médias sur le shôjo manga, dont il reprenait les conventions, par des moyens différents, tout en augmentant la gloire de Riyoko Ikeda, culminant dans ce qu'on nomma le Berubara boom.
Un tel succés augurait d'une catastrophe. ce fut le film.
Dirigé par Jacques Demy et datant de 1978, ce film est un extraordinaire nanar, hilarant pour les uns pitoyable pour la plupart des autres.
La firme de cosmétiques Shiseido apporta le financement, ce qui explique que le frais minois de Catriona MacColl, mannequin et ballerine, joue le role d'Oscar.
ImageImage
Barry Stokes faisait André. Le reste de la distribution est britannique aussi. Le film parle anglais.
Lady Oscar a, pour un spectateur occidental, un côté "objet singulier" qui explique probablement qu'on se soit abstenu de le distribuer en France.
Pour plus de renseignements, visitez Nanarland http://www.nanarland.com/Chroniques/Mai ... =ladyoscar

Heureusement, le dessin animé sauve la mise.
Il a été créé en 1979 au Japon.
La Tokyo Movie Shinsha produisit une série de 40 épisodes (du 10/10/1979 au 3/9/1980, au Japon). Ken Kawai, le réalisateur, fait des prodiges d'effets spéciaux.
Il n'hésite pas, pour restituer la "complexité psychologique" du drame, à diviser l'écran, à introduire de lourds symboles graphiques rampant à travers le champ de la caméra, à passer du noir à la couleur, et d'un éclairage normal aux ombres chinoises, à user de l'arrêt sur l'image, qui change parfois le plan en un élégant dessin au trait. Lady Oscar fut pour son public français, une introduction à la syntaxe inventive du dessin animé japonais.
Au Japon, il fallut attendre une rediffusion pour que la série obtienne le succès, mais ce devint alors le culte que l'on sait. En Italie et en France, ce fut du délire.
Signalons pour finir, que Berusayu no bara (la BD) donna lieu, ces dernières années, à des apocryphes, reprenant des à-côtés de la série principale, à thèmes plus fantastiques, et destinés visiblement à entretenir le culte.

(cet article s'inspire grandement du dossier sur Ryioko Ikeda écrit par Harry Morgan pour mangazone)

Posté : 20 juin 2007, 11:50
par gohu
Merci pour l'article j'ai appris pas mal de choses: bon j'avais tellement entendu parler de La Rose de Versailles comme étant un "classique" ayant influencé beaucoup le shojo et en même temps j'avais jamais vraiment cherché à en savoir plus (me disant c'est vieux, c'est probablement moche...etc.). Bon en l'occurence les couvs sont définitivement moches, avec comme un ptit air de carte postale :lol: . Mais le reste donne plutôt envie, bon après c'est pas le genre de série où je pourrais enchaîner les tomes ou les épisodes. En plus j'ai du mal avec le cross-dressing :? :? .

Posté : 20 juin 2007, 13:02
par akasuna
Dis moi ce n'est pas "la rose de versailles" qui a bcp influencé les jeunes par kestion de vetement ou style : lolita gothik comme Malice Mizer ????
MAna par exemple c'est un pur visu rock gothik versailles....

Posté : 20 juin 2007, 15:39
par Liyah57
Merci pour cet article, il est super bien fait.
Pour l'instant je n'ai lu que le tome 1 de La Rose de Versailles et j'ai vraiment ADORE !!!! Pourtant quand j'étais plus jeune, je detestais le DA LAdy Oscar, alors j'ai mis beaucoup de temps avant de me laisser tenter par cette série, mais vraiment je ne regrette pas du tout. C'est vraiment un manga à avoir.
C'est vrai que les dessins font un peu vieux mais bon, faut aller au delà, car la série en vaut vraiment la peine.
Par contre, je crois pas que j'achéterai le tome 3, vu que ce sont des histoires annexes, ça ne m'interresse pas trop. A moins que quelqu'un me convaint du contraire.

Posté : 20 juin 2007, 16:29
par né un11septembre
akasuna a écrit :Dis moi ce n'est pas "la rose de versailles" qui a bcp influencé les jeunes par kestion de vetement ou style : lolita gothik comme Malice Mizer ????
MAna par exemple c'est un pur visu rock gothik versailles....
Je ne pense pas que le style gothik lolita puisses avoir le moindre rapport avec la rose de versailles.
pour ce que j'en sais, le gothik lolita est basé sur une version kawai des vetements de l'époque victorienne (c'est a dire fin 19ème, et non fin 18éme) matiné d'objets religieux.
Le mouvement en lui-même à a peine une 10aine d'années et de plus n'a même pas de rapport avec le gothic comme nous l'entendons en Europe (pas de mouvement litteraire ou philosophique, juste un "look")

De là à savoir si Mana a recuperé le style d'un manga pour ses vetements de scene ou sa ligne de vetements, aucune idée.
Liyah57 a écrit :Par contre, je crois pas que j'achéterai le tome 3, vu que ce sont des histoires annexes, ça ne m'interresse pas trop. A moins que quelqu'un me convaint du contraire.
Je ne l'ai pas acheté non plus. Les histoires publiées concernent la niece d'Oscar et me semblaient trop peu interessantes pour le prix du volume.
les avis que j'ai pu receuillir à l'epoque de la sortie étaient peu engagants.

Les 2 premiers tomes se suffisent amplement

Posté : 20 juin 2007, 19:01
par Liyah57
né un11septembre a écrit :
akasuna a écrit :Les 2 premiers tomes se suffisent amplement
C'est bien ce que je pensais, je vais donc arréter là pour cette série. Par contre mon volume 2 a un défaut d'impression, je suis deg ! :evil:
Il faut que je lise pour voire si rien ne manque à l'histoire !

Posté : 27 févr. 2008, 00:45
par kanette83
La Rose de Versailles... Encore une série dans laquelle je suis tombée quand j'étais petite... et que je me suis empressée d'acheter quand j'ai appris sa sortie en manga.

Au niveau design,c'est vrai que les dessins de Riyoko IKEDA peuvent déplaire, surtout quand on a en tête l'animé, qui fut chara-designé en partie par Shingo ARAKI (Saint Seiya). Cela dit, quand on s'y habitue, on peut finir par apprécier le trait de l'auteure.

Au niveau scénario, on ne peut qu'applaudir la mangaka, qui ne s'était pas contentée de recracher ses cours d'Histoire de France, mais qui y a mêlé un peu de fantaisie, de personnages fictifs et d'autres inspirés de personnages ayant réellement existé.

Un très bon manga, que je conseille fortement (par contre, déçue par la très mauvaise impression du volume 3, qui n'a jamais été réédité imprimé correctement).

Re: La rose de Versailles (lady oscar)

Posté : 22 mars 2011, 23:09
par NiDNiM
ENFIN ! Enfin terminée la lecture du premier tome de la réédition de cette petite merveille. J'en profite pour remonter un peu le sujet *souffle dessus pour enlever la poussière*

La rose de Versailles édition 2011, Vol 1 :

« Versailles no bara » est une trilogie connue et reconnue de tous, ne serait-ce que par son simple thème : la vie tourmentée de la France à l’époque de Marie-Antoinette. Tout commence au printemps 1770 quand la petite Marie, fille de l’impératrice d’Autriche Marie-Thérèse de Hasbourg, se voit destinée à épouser le petit-fils du roi de France actuel : le petit Louis XVI. Au fur et à mesure, la jeune femme va découvrir la vie à la cour, les merveilles de Versailles et l’attention fabuleuse qu’on lui porte, de par sa beauté et son innocence rafraichissantes. Pour l’accompagner, elle a comme protecteur et fidèle conseiller Oscar François de Jarjayes, qui se révèle être la fille cadette d’une illustre famille de militaires. N’ayant pas eu d’héritier mâle, le père d’Oscar décide d’éduquer sa fille aux arts du sabre, de la stratégie et de la finesse politique, en faisant d’elle un parfait capitaine de la garde royale, intègre et particulièrement doué pour déceler les menaces pesant sur sa reine. La partie qui fait grandir Marie-Antoinette est un peu longuette, mais on tombe bien vite dans le vif du sujet de ce shojo historique : l’amour ! Ainsi, alors que la dauphine passe ses nuits à s’amuser à Paris tandis que son sérieux mari se délecte de bien plus simples occupations, elle rencontre un aristocrate suédois, le comte Hans Axel de Fersen. Immédiatement, les deux jeunes gens tombent amoureux, d’un seul regard, et c’est alors le début des souffrances de notre jeune reine qui ne va plus en finir de se lamenter de sa condition de reine qui empiète sur son véritable amour. Fersen, Marie-Antoinette et Oscar scellent leur destin dès leurs 18 ans, et pour bien des années encore. Le dessin animé qui découle de cette histoire est arrivé chez nous sous le nom « Lady Oscar », titre français qui au passage change l’héroïne de l’histoire en quelque sorte puisque met l’accent sur un personnage différent, mais mérite encore d’être découvert.

Le manga, écrit entre 1972 et 1973, reste encore au Japon un succès énorme dans l’histoire du shojo tant Riyoko Ikeda porte les stéréotypes d’un genre plus haut qu’on ne peut le croire et tant elle maitrise à la perfection un récit complexe et jouant perpétuellement sur plusieurs plans. Elle parvient à créer une romance sur fond d’histoire de France, ou le contraire on ne sait plus bien. En grande amatrice de notre cher pays, la mangaka s’est documentée avec une extrême précision et la plupart des éléments concordent sans faille. Il n’y a qu’Oscar pour sortir de l’imagination de l’auteur, et ce pour notre plus grande plaisir ! On retrouve chronologiquement les amours de la reine, ses erreurs dans le monde politique impitoyable de l’époque et les scandales qui l’ont plusieurs fois emportée loin de son peuple et d’elle-même. Ses caprices, ses façades, mais également sa faiblesse et sa naïveté d’enfant qu’elle gardera longtemps, au risque de ne pouvoir assumer pleinement son statut de reine de France. La documentation utilisée pour le récit est excellente, et l’on se perd volontiers dans les retournements de situation, les conflits qui opposent les nobles existants dans l’environnement de la reine ... et tout le reste. Car la Rose de Versailles développe aussi d’autres protagonistes, tels Jeanne ou même de façon plus flagrante Oscar. Cette dernière captivera les esprits des jeunes demoiselles de la cour, mais également ceux des lectrices qui apprécieront ce côté exagéré qu’on retrouve sans conteste chez ce personnage : grands cheveux flottants au vent, visage acéré décoré d’un sourire espiègle et assuré ainsi qu’un charisme à toute épreuve ... On ne peut vraiment s’en lasser. Il y a des méchants, des gentils, c’est dramatique, c’est beau et tout le monde pleure (enfin surtout sur le papier), une grande épopée et des secrets dans tous les coins ... Tout pour réussir un excellent shojo historique !

On peut toutefois reprocher à ce premier tome une certaine inégalité dans le traitement de ses deux thèmes principaux : à certains moments, la romance est exacerbée alors qu’à d’autres, on se concentre presque uniquement sur les magouilles des différents intervenants. De plus, incontestablement, l’ensemble a quelque peu vieilli. Et même si la pertinence du récit n’en est que peu altérée, simplement dans des grandes tirades tragiques et majestueuses, les graphismes le sont bien plus. On est alors sans aucun doute possible dans le vieux shojo : grands yeux qui lancent des éclairs ou rayonnent de mille feux toutes les deux pages, traits fins même pour ces messieurs, cheveux défiant parfois la gravité et l’implantation capillaire classique, les fleurs omniprésentes et le vide certain des arrières plans. On notera aussi les nombreux essais de plans comiques, qui marchent ou pas selon les lecteurs. Pour ma part j’ai trouvé très divertissante cette initiative, qui casse le sérieux et l’aspect un peu lourd de la narration et des effets très dramatiques et permet de faire passer rapidement et simplement un sentiment direct. La mise en page est toutefois particulièrement dynamique, et cela nous permet de ne jamais nous lasser vraiment de ce premier tome qu’il vaut tout de même mieux lire en plusieurs fois pour ne pas faire une indigestion des frasques de Marie-Antoinette ! Un mot sur l’édition, qui est très appréciée pour nous faire redécouvrir une œuvre qui en vaut la peine ! Notons enfin que l’attente entre les tomes est plus que raisonnable, que les couvertures sont épurées à l’extrême et donnent diablement envie par leur superbe simplicité. Reste le format, toujours aussi peu pratique, mais respectant l’œuvre originale et donc sans reproche véritable à y porter. La traduction est quant à elle très fluide, la qualité de l’impression est correcte malgré une certaine transparence ... mais l’on félicite tout de même Kana d’avoir parié sur cette série en la rééditant ! Pour conclure, « La rose de Versailles » est à mon avis une lecture très intéressante qu’on soit amateur de shojo ou pas, car le cadre historique est tellement bien planté qu’on pourrait le qualifier de roman historique avant d’être un roman à l’eau de rose (de Versailles).

Re: La rose de Versailles (lady oscar)

Posté : 10 avr. 2011, 09:52
par Sanashiya
La Rose de Versailles ! *___*

Avant de lire le premier tome, je n'avais jamais vu l'anime, ni jamais ne serait-ce que feuilleté l'ancienne version du manga, retenue par mes préjugés des dessins trop vieux et qui risquaient de ne pas me plaire (même si l'épaisseur du bouquin me plaisait bien...).
Mais comme petit à petit, en évoluant, j'aime de plus en plus le style vieux dessin avec les grands yeux et les nez pointus, l'autre jour, en passant devant la version rééditée au furet, je me suis dit, oh tiens, j'vais tenter de lire La Rose de Versailles cinq minutes, puis si ça me plaît pas je reposerai le tome.
Trois heures après, j'étais toujours en train de le lire...

En ce qui concerne le premier tome, en le lisant, on comprend pourquoi c'est un shôjo qui a eu un tel succès. Les personnages sont attachants, Oscar a un charisme fou, il n'y a pas de temps mort, pas de soufflé qui retombe ou de longueur... On est captivé de bout en bout par l'évolution d'Oscar, de Marie-Antoinette, de Fersen et d'André (et des autres). Mais surtout celle d'Oscar, qui éclipse les autres personnages avec sa beauté, son charisme surnaturel, son caractère indomptable, bien loin des cruches héroïnes de shôjo (et c'est tant mieux). Et, tout à fait personnellement, aimant les œuvres historiques, le fait qu'on puisse retracer l'histoire de France avec ce manga me plaît particulièrement.

Les quelques points négatifs que je pourrais toutefois soulever sont les suivants : malheureusement, les visages des personnages se ressemblent presque tous, à part Oscar qui sort du lot, et parfois c'est difficile de déterminer si telle est Rosalie, si telle est Marie-Antoinette... On ne peut pour les différencier se fier qu'à leur coiffure.
L'autre point négatif, c'est que Kana a eu la bonne idée, estimant sans doute que tout le monde connaissait l'œuvre, de mettre une préface de l'auteur avec un magnifique spoiler à l'intérieur. C'était pas très malin de leur part...

Voilà pour le tome 1, parce que je n'ai pas encore fini le tome 2. *w*
La Rose de Versailles = epic win !

Re: La rose de Versailles (lady oscar)

Posté : 13 avr. 2011, 11:12
par Einah
Comme vous, je viens de lire le 1er tome de La Rose de Versaille.
Il est vrai qu'il est dommage que concernant l'édition, Kana a mis une préface qui spoile pour ceux n'ayant pas vu l'anime ou ne connaissant pas la série. Donc surtout à ne pas lire pour ceux qui connaisse pas.

Concernant ce 1er tome, c'est avec un sentiment particulier que je l'ai lu. Tout ce qui m'interessait c'est l'environnement sentimental d'Oscar. Le début de ce tome avec toute l'histoire sur Marie-Antoinette, j'ai trouvé ca un peu long. Je n'attendais qu'une chose c'était de voir André et ses sentiments, Oscar et ses amours et les amours que portent nombre de filles à Oscar. Cela arrive assez vite et je n'ai pu m'arreter de lire.
J'ai particulièrement été touchée par ces amours impossibles ou à sens unique. Peut êtrre que ca a fait remonté les sentiments que j'éprouvais quand je regardais l'anime en étant petite.
Oscar est un personnage ayant beaucoup de charisme et de douceur. Elle eclipse tout le monde. Un autre personnage que j'apprecie beaucoup mais cela vient aussi parce que je regardais l'anime, c'est André. D'ailleurs, il faut attendre vraiment un bon moment pour vraiment qu'il se montre un peu plus dans l'histoire. Ce fut assez frustant pour moi lol
Un 1er tome que j'ai vraiment adoré et toutes ces intrigues sentimentales et politques sont passionnantes.