Bon. En l'honneur du tournoi, et parce que X 1999 se fait rattraper par Host Club, une petite remontée de topic pour tenter de convaincre ceux qui s'abstiennent d'aller voter
Il me semble avoir lu quelque part que si la fin était si lente, c’était du au fait que les CLAMP s’amusent à réunir leurs histoires (on a déjà pu le remarquer), et que Tsubasa et XXX Holic sont un peu en retard vis-à-vis de X. Il ne reste plus qu’à attendre, la rencontre de tous ces univers promet d’être bluffante pour les connaisseurs, même si j’avoue ne pas suivre toutes les séries. D’ailleurs cet avis est assez vieux, puisqu’il date de l’époque où j’ai commencé les mangas et où mon avis n’était pas très clair … Alors je ne promets pas une vision très objective, je me base exclusivement sur de vagues souvenirs.
Donc, début de ma lecture … Je dois avouer que je n’y comprenais pas grand-chose, ne prenant pas le temps de me concentrer sur l’histoire. Il faut avouer que les mangakas ne nous facilitent pas la tâche, s’amusant à nous plonger dans un univers totalement décalé à travers un rythme soutenu. La narration ne nous aide pas vraiment à comprendre les bases de l’histoire, aucun personnage ne se pose pour nous « résumer » simplement le problème, bref le lecteur est un peu livré à lui-même. Pourtant, au fur et à mesure, on se rend compte qu’un préambule aurait été bien superflu : si l’on regarde le nombre impressionnant de personnages qui arrivent de plus en plus vite, prennent leurs marques, s’articulent les uns vis-à-vis des autres, il devient évident que tous les gérer est remarquablement habile, et que tous nous les présenter avec des explications en prime aurait été … lourd. Et malgré le sérieux et le drame que l’on sent dans l’histoire, rien n’est ici pesant. La grande ronde du suspense se met naturellement en place, emmenant avec elle les protagonistes qui suivent tant bien que mal le mouvement, avec complexité mais brio.
Alors certes, les débuts de la lecture peuvent paraître laborieux et compliqués. Mais rien n’est laissé au hasard, et avec un peu de concentration et de volonté, le lecteur prend part à la lecture, endosse un rôle actif dans l’histoire, se bat pour suivre la narration et entrer dans le monde que les CLAMP ont ainsi créé. De plus, bien loin des shojos classiques, il est facile de s’identifier à un personnage. Il est rare de ressentir une réelle proximité avec les héros, mais la gigantesque palette de visages qu’offre ce manga permet de découvrir autant de personnalités, que ce soit chez les « gentils » ou les « méchants ». Les destins particuliers se croisent et se décroisent alors, et il est bien plus facile de trouver une figure à suivre, un personnage envers qui éprouver de la compassion, de la haine … Et voilà comment les sentiments naissent chez les lecteurs, et voilà comment les mangakas nous entraînent facilement dans un manga détonnant.
Je ne parlerai pas des nombreux thèmes abordés, j’avoue ne me souvenir que des principaux et évidents : religion, cultures diverses et variées, destinée, avenir et liens humains. Et même si certains aspects de la lecture sont parfois redondants, ils ne sont jamais abordés exactement de la même manière, il y a toujours quelque chose de plus à chercher. De ce point de vue, X 1999 est un véritable parcours du combattant. Et même s’il tire beaucoup de son succès dans des titres plus oubliés (RG Veda possède un schéma narratif globalement similaire, avec les deux camps de 7 guerriers qui se combattent avec chacun des buts compréhensifs et louables, il a suffit d'améliorer le dessin - Tokyo Babylon est à lire, c'est de là que certains personnages tirent leur charisme), sa complexité en fait une œuvre majeure du travail clampesque, car plus recherchée et aboutie que d’autres titres conçus pour le plaisir.
Ne restent que les graphismes qui, s’ils sont plus caractériels et donc moins conventionnels que dans Chobits par exemple, restent néanmoins accessibles à tous ceux prêts à faire un effort. On loue souvent la qualité du dessin de X, sans réellement prendre son aspect brouillon comme un défaut. Et en effet, ce style, poussé à l’extrême dans X, est en totale adéquation avec sa narration anarchique mais logique. Ici, les détails sont travaillés, le découpage est disproportionné, et l’ensemble dégage une impression de légèreté brutale, de poésie sombre et froide. Et, aussi étonnant que cela puisse paraître au vu de certaines doubles pages travaillées à outrance, le manga reste assez sobre, sans trop se complaire dans la nuance et l’esthétisme des shojos. Alors certes, l’association d’un graphisme talentueux et d’une histoire singulière ne plaira pas à tout le monde, vise essentiellement un public un peu plus mature qu’Host Club (même pas comparable, en fait …), mais les maladresses que le manga recèle ne sont pas aussi flagrantes et ne nuisent pas au récit. J’ai envie de dire, ouvrez les deux mangas, le choix est vite fait. X 1999 est un sombre récit réfléchi et posé, Host Club est une lecture anarchique et amusante pour un temps. Là où X perdurera, son rival ne tiendra pas.
Allez zou, allez voter !
(Et je tiens à faire remarquer aux médisants que je n'ai même pas mis en avant l'aspect plus qu'ambigüe des relations entre certains personnages masculins
)
Maintenant c'est fait, remarque ...