Pure Love

Shojo, josei, yuri, yaoï... En d'autres termes voici la rubrique regroupant les genres de manga destinés à un public féminin!
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NiDNiM
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Pure Love

Message non lu par NiDNiM » 07 déc. 2008, 12:57

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Pure Love, de Row Takakura, paru en Mai 2008 en France, chez Asuka
Paru en 2007 au Japon.

Résumé de l'éditeur : Kyôji Mogami, lycéen, est l’héritier d’une très ancienne famille de prêtres exorcistes. Doté de puissants pouvoirs psychiques, il a été désigné pour succéder à son oncle. Ainsi, en parallèle de ses études, il se charge de régler diverses affaires surnaturelles : êtres possédés, revenants… Malheureusement, Kyôji a un léger problème… car malgré ses grands pouvoirs, il a une peur bleue de tout ce qui touche au surnaturel et au paranormal ! Pour pallier à ce handicap majeur, Kyôji s’est octroyé un adjoint, le très beau Yû Himuro, son ami d’enfance…
Une histoire d’amour sur fond de mysticisme, de fantômes et de possession.

Avis : 2008 reste indéniablement l’année du yaoi en France. Asuka nous gâte. L’édition a du comprendre que ce genre restait un filon à exploiter chez les jeunes filles admiratives de deux beaux éphèbes qui s’embrassent … Presque tous sortis cette année, les fameux Boy’s Love ont déjà connu beaucoup de succès, indéniablement introduit par celui du Jeu du chat et de la Souris, le meilleur à ce jour, tant au niveau graphisme que du point de vue du scénario. Pure Love ne fait pas exception, et le grand public féminin séduit par le yaoi se le procurera sans attendre. De plus, Asuka nous gâte avec ceux pages couleurs et une couverture relativement attrayante !

Il est vrai que ce manga a quelques grands points forts, notamment l’inversion subtile des caractères : le petit brun, même s’il est « passif » dans les moments les plus intimes (Uke), possède une grande force et c’est toujours lui qui a envie de son partenaire, beaucoup plus réservé dans la proximité qu’en public. Cet « actif » (Seme) reste plus mesuré lors de l’introduction aux rapports intimes, avant de reprendre son rôle de « dominant ». De plus, Row Takakura infiltre dans son œuvre beaucoup d’humour et d’innovations. Ainsi, le passage de « l’auto viol » de Yû ainsi que son éternuement sont des scènes mythiques dans le domaine du yaoi. Dans le même genre, le supplément en fin de volume récompense nos efforts d’avoir terminé le tome : Il est tout simplement magnifique !

Pourtant, malgré les crises de fous rires que l’on peut prendre en lisant ce volume, il reste des points faibles notoires … Ainsi, le manga est long (et donc cher …). Un excellent yaoi de tant de pages, pourquoi pas ? Mais Pure Love atteint ses limites au fur et à mesure des pages … Ainsi, l’histoire est assez divertissante car variée jusqu’à environ la moitié du tome (en fait, jusqu’au chapitre 1 de « Jusqu’au bout », et de ceux qui suivent). L’idée dans cette fin de volume est de faire suivre une histoire plus ou moins aboutie et construite, et c’est précisément là que l’évolution devient ardue à suivre. Même s’il reste quelques bons moments (Kyôji qui laisse Yû en plan, frustré et totalement nu …), l’intrigue est un peu pesante. Si le reste du manga n’était qu’un prétexte aux scènes privées des deux jeunes hommes, le changement de vision de la mangaka qui essaye de se recentrer sur la base d’un scénario n’est pas forcément une bonne idée … La transition est trop brutale, le lecteur commence à se perdre puis à peiner à finir le manga, qui se lit souvent en plusieurs fois, et ce même une fois la première lecture passée.

Niveau graphisme, là encore il y a un hic … Pourquoi Kyôji est il TOUJOURS aussi ridicule ? Entre le petit t-shirt bien trop moulant sur le plateau télé, le pantalon ouvert non stop ou ses poses derrière les pages de chapitre (notamment celle de « Reste avec moi 1 ») … Les corps sont carrés, géométriques, sans aucune douceur et sensualité. La tentative de rendre Yû plus désirable par sa cambrure exagérée et ses lèvres pulpeuses n’aboutit pas à l’effet souhaité. Si cela lui donne un air féminin, il est bien trop exploité, tout comme la carrure de Kyôji est trop mise en avant … Bref, Takakura nous inflige l’exagération poussée à l’extrême de ses personnages, c’est dommage, les graphismes auraient pu tout changer, voire même masquer les longueurs du scénario. Le yaoi à proprement parler, c'est-à-dire les scènes grisantes, sont toutefois satisfaisantes pour les amateurs (amatrices, plutôt ^^’) du genre. Mais, là encore, l’aspect cagneux et rudes des membres des héros diminue fortement l’intérêt de ces moments …

En résumé, ce manga est plus un catalogue de scènes divertissantes qu’un réel yaoi, bien construit sur les sentiments et la vie, simple mais dure à vivre, de deux personnes qui s’aiment au-delà des tabous (qui sont abordés malgré tout …). Les émotions sont là (il faut avouer qu’ils sont parfois mignons !), certes, mais parfois mal exploitées ou alors trop stéréotypées. La mangaka a sûrement eu la volonté de changer des yaois classiques en distillant le thème de l’aventure et de l’exorcisme, mais son effort n’a pas eu l’effet escompté. Dommage !
[Définir, c'est limiter.]
[Le critique est celui qui peut transposer d'une autre manière ou traduire en éléments nouveaux, son impression de la beauté.]

Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray

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