SAIYUKI
- Auteur : Kazuya Minekura
- Editeur VF : Panini Comics
- Saiyuki :
- Editeur VO : Dans un premier temps ENIX, puis réédité ensuite par Issaisha
(Les couvertures françaises correspondent à la réédition) - Nombre de volumes VO/VF: 9
- Série terminée.
- Editeur VO : Dans un premier temps ENIX, puis réédité ensuite par Issaisha
- Saiyuki Reload :
- Editeur VO : Issaisha
- Nombre de volumes VO : 10 (Terminé)
- Nombre de volumes VF : 7 (En... cours ?)
L'histoire commence au Togenkyo, paradis terrestre où coexistent deux races, les Humains et les Yokais (monstres), ayant appris à vivre en harmonie. Jusqu'au jour où les Yokais se mettent brusquement à attaquer les Humains. Ce changement de comportement est lié à des ondes négatives venues de l'Ouest, produites par un mélange tabou de science et de sorcellerie, afin de faire revivre Gyumao, le sanguinaire démon taureau.
Le bonze Genjyo Sanzo est alors envoyé en mission par la trinité bouddhique pour empêcher cette résurrection et ramener les Yokais à la raison. Pour cela, il se voit attribué trois compagnons, qui ont pour particularité d'être des Yokaïs eux-mêmes, bien qu'ils n'aient pas succombé à la folie. Qui sont-ils ? Quel lourd passé cachent-ils derrière eux ? C'est ce que nous apprendrons au fil de la lecture en suivant ce long voyage vers l'Occident.
Entre légende ancienne et réalité contemporaine
Saiyuki est une des nombreuses adaptations du célèbre roman antique chinois, Le Voyage vers l'Occident (titre original Xi you ji) , attribué à l'auteur Wu Cheng'en (1500- 1582). Ce roman raconte l'épopée d'un moine bouddhiste accompagné de quelques créatures (un singe, un kappa et un porc), voyageant vers l'Ouest à la recherche de sutras (textes sacrés). Il est précédé par l'histoire de Sun Wukong (Son Goku), l'un des yokais accompagnant le bonze.
Cette longue fresque a été ainsi adaptée par de nombreux mangaka, dont Osamu Tezuka. Akira Toriyama s'en est également inspiré pour créer Dragon Ball (vous aurez bien sur reconnu le nom de Sangoku), remplaçant la quête des sutras par la quête des Dragon Ball. Il s'en est cependant bien vite éloigné !
Kazuya Minekura suit assez bien la trame scénaristique de départ, mais a heureusement modernisé le propos. Les yokai ne sont pas des animaux mais ont une apparence humaine. De plus, l'époque n'est pas très bien définie, l'auteur mélange ainsi des villages très anciens et traditionnels avec des objets modernes (jeeps, revolver, les dieux ont même des gold mastercard )
Les personnages principaux
Vous l'aurez compris, la bande à Sanzo compte quatre membres, dont la trogne est visible sur les quatre couvertures plus haut (oui, j'ai la flemme de chercher d'autres images... ) Chaque personnage à son caractère propre, et ainsi ils se complémentent. Ils ont en revanche en commun de trainer un très lourd passé...
- Genjyo Sanzo
Sanzo est un moine bouddhiste (d'ailleurs, Sanzo, c'est un titre), mais on ne peut pas dire pour autant qu'il soit un modèle de piété ! En effet, il boit, il fume, et tire sur tout ce qui bouge ! Il a un caractère assez renfermé et arrogant, et il me semble qu'on ne le voit sourire qu'une seule fois ! (et, en fait, c'est plutôt inquiétant ) En fait, il n'a que faire de ses droits et devoirs bouddhiques, et outre la mission qui lui a été confiée, il est également à la recherche des assassins de son maitre, Komyo Sanzo (qui lui a offert sa succession juste avant sa mort). Son arme de prédilection est son magnum, mais si besoin est, il peut également utiliser le sutra qu'il porte sur ses épaules, le MatenKyomon (le Sutra du Ciel Maléfique).
- Son Goku
D'apparence, Son Goku semble être le plus jeune membre de la bande. En réalité, c'est un yokai de plus de 500 ans, née de la roche ou s'est concentré l'aura de la Terre. Il fut enfermé sur le mont Gogyo très longtemps, au point d'oublier tout de sa vie antérieure, puis fut libéré par Sanzo, à qui il voue une grande fidélité ! Goku est un garçon jovial et enthousiaste, mais qui a tout le temps faim et n'hésite pas pour l'exprimer... Goku se bat avec un bâton magique, le "Nyoïbo" , qu'il peut faire apparaitre et allonger à volonté. En revanche, lorsque la tiare qu'il porte à son front vient à se briser, sa véritable apparence de Yokaï surgit et il ne vaut mieux pas être à proximité... c'est également valable pour ses alliés...
- Sha Gojyo
Gojyo est le fruit d'une union interdite entre une humaine et un yokaï. Comme tous les métis, il a la particularité d'avoir les cheveux et les yeux rouge sang et cette caractéristique assez voyante est source de discrimination, puisqu'il est un "enfant tabou". En revanche, puisqu'il est à moitié humain, il n'a pas été affecté par les ondes négatives, et n'a pas besoin de contrôleur de force comme ses deux autres camarades pour éviter de devenir fou. Hakkaï est le dragueur grande gueule de la bande, et se dispute très souvent avec Goku. Il se bat avec une lance se terminant par un croissant, pouvant s'étendre grâce à une chaîne.
- Cho Hakkaï
Face aux caractères explosifs de ses trois camarades, Hakkaï a plutôt un rôle de maman poule. Il reste toujours souriant et jovial en toute circonstance. Paradoxalement, c'est celui qui a le passé le plus lourd. Auparavant, c'était un humain du nom de Cho Gôno, mais il est devenu Yokaï en se "baignant du sang de mille Yokaï". Il n'a pas d'arme mais se bat avec des techniques de Chi Gong, et peut générer des boucliers ou soigner son équipe. A noter également qu'il est le maitre d'un dragonnet nommé Hakuryu, qui a la particularité de se transformer en jeep, bien utile pour transporter nos quatre compagnons dans ce pélerinage.
Nekketsu, shonen-aï.... Comment classer Saiyuki ?
(Oui j'aime me la péter avec des termes techniques )
A voir la présentation des personnages, et surtout leurs "belles gueules", on peut reprocher d'avoir un véritable "boy's band". On a un style très "bishonen" (beaux gosses légèrement androgynes), ce qui fait notamment que la série a un public plutôt féminin. D'ailleurs, l'auteur, Kazuya Minekura, est une femme ! Et en outre, elle a fait de nombreux doujinshi, et très souvent verse dans le yaoï.
Enfin, il n'y a pourtant pas d'ambiguité sur la sexualité des personnages. Gojyo est un dragueur invétéré, Hakkaï a eu une femme lorsqu'il était humain... Malgré tout, on sent que le naturel de l'auteur revient de temps en temps, avec quelques répliques douteuses :
D'un autre point de vue, on a un côté très nekketsu, les héros semblent assez invicibles et sur d'eux, et si ils peuvent parfois sembler en difficulté, ils s'en sortent généralement par une pirouette. Généralement, ils sont soit confronté à des bandes de Yokai par centaines(mais qui servent de chair à sutra ), ou par la bande menée par le fils de Gyumao, Kogaïji, qui ont un but aussi honorable que la bande à Sanzo, et qui reviennent leur taper dessus de façon récurrente.Gojyo à Hakkai, peu de temps après leur rencontre a écrit :Je te préviens, c'est la première et la dernière fois que je ramène un mec dans mon pieu.
A noter que le côté "les liens de l'amitié" est exploité de façon plus retenue, les héros sont de trop grandes gueules pour se l'avouer. Plutôt que de dépendre les uns des autres, vu leur puissance individuelle ils sont en fait complémentaires :
Une certaine philosophie de la vie s'en ressort alors : vivre libre, sans être entravé par des choses à protéger, ni être torturé par son passé... enfin, c'est ce qui se dit en façade, mais au final les héros finissent par être rattrapés par leurs passés respectifs ! On aura ainsi droit à de nombreux flashbacks sur leurs histoires respectives. Le tout permet de bien comprendre la psychologie de chacun. A noter d'ailleurs que le manga est bien moins lisse que sa version animé, il est beaucoup plus violent, dans la baston (les yokais ne partent pas en "fumée" quand il se font tuer..), mais également dans les évènements. Il y a des passages parlant de pédophilie, d'inceste,... ce manga n'est pas aussi bête qu'il peut le laisser entendre.Goku a écrit :Du jour de ma naissance jusqu'à celui de ma mort... Je serais l'allié de personne d'autre que de moi-même !
Côté scénario, on a de prime abord une certaine linéarité : les héros voyagent en jeep, en se disputant, puis arrivent dans un village. Gojyo drague la fille de l'aubergiste, Goku a faim, Sanzo râle, Hakkai s'en amuse. Puis il y a un problème dans le village, que nos amis vont être amenés à régler. Ils repartent en jeep, en se disputant, and so on... le cycle se répète, et surtout, la fin du voyage ne se dessine absolument pas ! Malgré tout, grâce aux nombreux flash-back, l'auteur arrive à développer plusieurs mystères, sans compter l'apparition d'un énigmatique personnage (mais je n'en dirais pas plus), ce qui épaissit grandement la sauce !
Le dessin
Le parti pris graphique de Kazuya Minekura ne plaira pas à tout le monde. En effet, on retrouve des personnages assez frêles et élancés, type shojo/yaoï . On peut d'ailleurs noter quelques problèmes de proportions. Au niveau des décors, il arrive que ce soit assez vide, ou alors tout se ressemble assez. Quant aux scènes d'actions, ce n'est pas non plus le point fort de l'auteur, c'est souvent peu clair. Mais les expressions des personnages sont réussies, et le trait est tout de même assez détaillé.
Du côté de l'adaptation
Je ne suis pas expert en la matière, mais tout ce que je peux dire, c'est que c'est malheureusement édité par Panini Manga...
Le grand format de leur mangas pose quelques problèmes, notamment sur le tome 4, il y a des dessins qui sont carrément pixellisés ! De plus, si les Saiyuki passent encore (même qualité qu'un 20th CB ou qu'un Enfer et Paradis), les Saiyuki Reload sont vraiment ratés ! Ils sont relativement mous, et la couverture est dans un plastique mou lui aussi, ce qui fait que la prise en main est vraiment pourrie et que la couverture se déforme rapidement. C'est vraiment scandaleux, surtout vu le prix ! Et je ne parle même pas de leurs retards d'édition pour les tomes à venir.... bref, une catastrophe....
- La classe des personnages
- Un shonen atypique avec des codes extérieurs (shojo,...)
- Une histoire sans prise de tête mais pour autant intriguante
Les -
- La classe des personnages... (eh oui ! on ne peut pas plaire à tout le monde !)
- Un dessin pas toujours maitrisé
- Le scénario peut être très redondant
- Edité chez Panini
PS : C'était ma première chronique pour le forum. J'en aurais bavé ! Mais merci à ceux qui auront eu la patience de tout lire ! (et donc, d'arriver à ce message...)
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