
- Auteur: Akiko Monden
- Editur VF: Kana
- Editeur VO: Shueisha
- Prépublication: Chorus
- 1ère parution VO: 2004
- Date de publication: Juin 2009
- Nombre de tomes: 10
Tome 1:
Eiji Fuwa, ex-reporter, change de monde pour enseigner l’anglais dans un lycée japonais. Cet homme à la belle gueule dure mais au regard tendre ne laisse en aucun cas le lecteur indifférent. C’est crasseux et dégoûtant qu’il arrive pour son premier jour d’enseignement, car celui-ci, à son retour au Japon, s’est fait épingler au contrôle sanitaire, et vient seulement d’en sortir. « Ses cheveux et sa barbe qu’il laissait pousser… sa peau tannée par le soleil… ses vêtements maculés de boue et couverts de poussière… » tous ces petits détails repoussants font de lui un homme beau et séduisant. L’auteur réussit alors son entrée en matière, et sait très bien mettre en valeur Eiji, cet homme hors du commun, lui qui connaît la vie plus que probablement chacun des professeurs ou élèves qui composent ce lycée.
C’est à peine arrivé au lycée que Eiji est déjà confronté au idées tordues de ses élèves, mal dans leur peau. On constate alors qu’il est à la hauteur de nos espérances, impassible, dur, et confiant. C’est avec conviction et détermination qu’il se démène pour aider ses élèves. On fait alors la connaissance de Mika, une jeune fille qui exprime sa rage et sa colère envers les adultes au travers de pics qu’elle renvoie à Eiji, mais le pas à faire, pour mettre quelqu’un en danger, est parfois très petit. En même temps vient Masaki Kanô, un jeune homme froid et glacial, qui aimerait voir quelqu’un mourir.
C’est alors au travers de ces petites histoires que l’on découvre petit-à-petit le personnage de Eiji. Mais bien plus que de simples petites histoires, ces anecdotes filent tout au long du tome, et permettent à ce professeur hors du commun de déjà tisser des liens plus ou moins forts avec quelques élèves.
« Professeur Eiji » est intéressant, car Akiko Monden sait nous captiver grâce à ce personnage, mais également, à l’aide des autres, de ces élèves et professeurs qui gravitent autour de lui. C’est alors un petit monde qui se construit coûte que coûte, dans lequel le rôle des professeurs ne se limite plus à la classe uniquement, mais va bien au-delà. On observe alors un Eiji investi dans ce qu’il fait, mais on constate qu’il n’est pas seul, et que chacun, à sa manière, essaie de rendre les élèves et alors le monde futur, meilleur.
L’auteur sait aisément nous faire passer des messages. L’action commence sans attendre, et son dessin met très bien chaque personnage en valeur, et chaque fait également.
La personnalité du professeur Eiji est vraiment intéressante. Mais on peut ajouter que celle de chaque autre personnage est aussi bien travaillée, et l’auteur s’y attarde volontiers, toujours par petites doses. Personne n’est alors mis de coté, ou juste survolé. C’est alors un réel plaisir de continuer la lecture jusque la fin du tome, de parcourir ces 199 pages sans en perdre une seule miette.
Voilà un premier tome captivant et intéressant dans l’univers scolaire. De plus, on se laisse facilement tenter par le prix de lancement des deux premiers tomes.