L'empreinte du mal

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NiDNiM
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L'empreinte du mal

Message non lu par NiDNiM » 13 juil. 2009, 15:27

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De Aya Kanno
* Editeur VO : Hakusensha
* 1er date parution vo : 2005
* Prépublication : Hana to yume
* Editeur VF : Delcourt
* Date de publication française : 01 Juillet 2009

* Nbr de volume(s) : 2 (Terminé)
* Nbr de volume(s) vo : 2 (Terminé)

Dans ce monde imaginé par Aya Kanno, la république militaire de Galley règne en maîtresse incontestée sur la surface du globe : liberté réduite, tyrannie intellectuelle, persécution, plus aucune poche de résistance n'a le courage ni les moyens de résister. C'est dans cet univers qu'évolue Zen, un tueur à gages froid et solitaire. Assassin, braqueur de banques, il ne recule devant rien ni personne. Pas plus qu'il n'aime ou n'apprécie le genre humain. Il est mauvais et l'a toujours été. Et malgré ses souvenirs perdus, il sait que le mal fait partie de lui. Pourtant, son passé (qu'il a lui-même oublié) ne risque-t-il pas de le rattraper ?

Ce premier opus d’une série de deux volumes est la seconde nouveauté de Delcourt, aux côtés du Monde de Misaki. Le récit commence par une première histoire, un peu déconnectée du reste du volume, afin de nous présenter le personnage complexe de Zen. Enfin, nous le présenter … On ne le voit qu’à travers la courte apparition de Russo, qui tente de comprendre ne serait ce qu’un peu cette idole marquée au fer rouge par le mal. Dans une société où tout est réglementé, où l’ordre règne de manière quasi tyrannique, Zen est le plus grand criminel, le marginal le plus dangereux et gênant. On peut constater sa formidable froideur, son manque de pitié et son charisme à toute épreuve. Les trois autres chapitres se suivent plus ou moins, puisque un personnage quelque peu secondaire du deuxième amène les deux autres. Au fil des pages, la philosophie du personnage nous apparaît de plus en plus évidente, même si le dernier chapitre renforce son mystère et l’incompréhension totale que l’on peut éprouver à son égard. Il est dur de se rapprocher de Zen, de le comprendre, mais sa vision des choses n’est pas aussi mauvaise qu’il n’y paraît. Face à un système pourri, celui qui s’en détache a-t-il foncièrement tord ? L’anti héros mis en scène dans cette histoire renforce l’atmosphère sombre, cruelle et violente. La lecture n’est pas toujours évidente (le point de vue de Zen n’est pas des plus trivial), pourtant elle est très agréable.

L’amnésie du héros a beau être un élément classique, le sentiment de violence qui l’a marqué depuis lors, son détachement vis-à-vis des autres nous rappelle un certain personnage de Stigma (par l’auteur de Saiyuki) : ce premier tome, s’il n’est pas aussi réussi, s’appui sur les mêmes bases, les mêmes clés de réussite : de belles paroles, une histoire de fond et l’évolution d’un amnésique aux idées fixes. Russo, Lîn, Hakka et le colonel sont autant d’éléments essentiels à l’intérêt de l’histoire. En effet, on peut en quelque sorte dire que si Zen est dominée, ce n’est pas uniquement par cette unique pensée qui habite son esprit, mais aussi par ceux qui croisent sa route et décident inconsciemment du chemin qu’il emprunte.

Le graphisme fin et artistique d’Otomen est ici exploité, pour le plus grand plaisir des lectrices. Zen est un beau garçon, au regard perçant mais sensuel, au physique de rêve et très certainement à la voix suave … Les autres personnages ne sont pas en reste puisque, dans tous les cas, un certain charme se dégage d’eux. Lîn, par exemple, rayonne de charisme, et Hakka respire la lâcheté et la facilité. Cependant, malgré le trait agréable de l’auteur et les splendides dessins de Zen (surtout ses yeux …), on peut déplorer un certain manque de dynamisme dans les postures, qui ne sont pas toujours bien dessinées : les corps un peu trop fins semblent parfois rigides et cassants. Le cadrage, quant à lui, est souvent anarchique. Même si cela convient bien à l’ambiance de lecture, il est ennuyeux que celle-ci devienne fastidieuse lorsque que l’on réfléchit à quelle case lire dans quel ordre … Enfin, les nuances sont presque oubliées : les ombres sont trop marquées, les dégradés se font rares, sauf dans certaines scènes où notre héros est mis en scène. Le petit format adopté par l’édition se prête bien à la lecture, et le prix s’avère satisfaisant pour la qualité du titre. Au final, une petite surprise que ce manga, qu’on aurait pu penser un peu facile et plat. En refermant le tome, quelque chose demeure, et ce contre toute attente.


Pour ma part, je trouve que ce titre est une excellente surprise. En deux petits tomes, on pouvait ne pas attendre grand chose, mais le premier volume remue tout de même ! Deux tomes, cela vaut le coup d'essayer, ne serait ce que pour connaître un aspect du shojo que l'on a trop l'habitude d'associer à Kaori Yuki, qui n'est pas la seule à construire une historie en dehors des romances lycéennes !
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Re: L'empreinte du mal

Message non lu par halianna » 17 juil. 2009, 09:40

j'ai bien aimé le premier et j'attend le second
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NiDNiM
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Re: L'empreinte du mal

Message non lu par NiDNiM » 20 sept. 2009, 17:47

L’empreinte du mal, Vol 2 :
« Nous nous retrouverons en vie »
Dans ce second et dernier volume, on assiste essentiellement à la quête des souvenirs de Zen. Ce qui a pour conséquence d’affaiblir un peu le héros, auparavant sans attaches. Il n’y a plus cette insouciance, ce regard vide et, même si c’était prévisible, c’est un fait regrettable. Zen devient alors nettement plus classique, beaucoup moins charismatique. On découvre par petits bouts, en même temps que lui, ce que lui réserve sa mémoire : trahison, crimes et exécutions, et le mélange est un peu trop poussé. On a cependant le plaisir de retrouver Lîn et son ex-fiancé Kirie, même si en définitive les deux personnages secondaires ne servent qu’en objets puis spectateurs. La véritable figure de ce deuxième tome est en effet le colonel, qui se révèle néanmoins fort décevant. On attendait beaucoup de cette ombre mystérieuse, de ce caractère qu’on pensait flamboyant … Au final, le colonel permet juste à Zen de recouvrer la mémoire. Il fait office de conteur, et dans sa bouche, la gentillesse est de trop pour séduire. Au lieu de quoi, le vrai « méchant » n’est pas du tout celui qu’on croyait … La révélation est facile, à partir du moment où l’on voit le colonel être gentil. Il en fallait bien un … C’est une tournure scénaristique qui ne prendra pas avec tout le monde, ce qui est bien dommage.

Cependant, et malgré tout, les idées d’Aya Kanno sont efficaces, directes et parviennent à susciter un intérêt certain. La société qu’elle a bâtit pour ce manga tient la route, les personnalités de chacun sont globalement logiques, et le vent de trahison qui souffle sur la lecture suffit pour amener un retournement de situation plaisant … Mais les explications sont un peu lourdes, car toutes concentrées sur la fin, et le tout devient assez fastidieux à intégrer. Les flashs back allègent cependant l’ensemble, et les graphismes restent toujours aussi esthétiques … A peine manquent ils d’un peu de mordant. De plus, l’ambiance sombre et décalée de la narration est trop largement appuyée par le manque de contraste, récurrent dans cette série. Un peu afin de suggérer, oui mais autant, non ! Bref, une lecture qui oscille entre satisfaction et lourdeur, bien que la psychologie de Zen et les pensées de Lîn tirent plus celle-ci vers le contentement. Un deuxième tome qui se laisse lire mais qui ne transcende nullement son prédécesseur. Quelque chose s’est perdu en route.
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