Rien n'est impossible !

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Koiwai
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Rien n'est impossible !

Message non lu par Koiwai » 26 mars 2010, 03:34

Rien n'est impossible !
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La fiche sur Manga-news


Tome 1:

Après la parution de Silent Love chez Asuka, la mangaka Hinako Takanaga nous revient en France avec sa toute première oeuvre: Rien n'est impossible.

Un soir, alors qu'il sort d'une soirée arrosée avec son collègue de travail Isogai, Mitsugu Kurokawa, un jeune homme comme les autres, croise la route de Tomoé, un jeune étudiant aussi naïf que nonchalant. Ce dernier s'étant perdu dans Tokyo alors qu'il est venu de Nagoya pour passer le concours d'entrée de l'université Waseda, Kurokawa lui propose de passer la nuit chez lui. Mais rapidement, l'employé va se rendre compte qu'il est tombé sous le charme de l'étudiant... Hélas, cet amour n'est pas réciproque ! En effet, touché par la naïveté de Tomoé face aux pulsions qui l'assaillent, Kurokawa ne parvient pas à avouer franchement son amour. Et la situation se compliquera encore lorsque Tomoé, admis à Waseda, viendra habiter en colocation avec Kurokawa...

Voici donc le point de départ de ce nouveau yaoi des éditions Taifu... Yaoi, vraiment ? Pour le moment, les relations entre les personnages restant platoniques, on parlera plutôt de shônen-ai. Reste à voir si ce sera toujours le cas par la suite.
En attendant, ce premier volume de Rien n'est impossible ne propose pas, à première vue, un scénario particulièrement novateur. Néanmoins, la lecture n'en est pas moins agréable, bien au contraire !

La première raison de la réussite de ce premier volume tient dans ses personnages. Ainsi, les lectrices et lecteurs devraient s'attacher facilement à Tomoé, qui, bien qu'extrêmement naïf et efféminé, n'en est pas pour autant tête à claques, notamment grâce à la nonchalance qu'il affiche souvent, y compris lorsqu'il se retrouve dans des situations un peu plus tendues. Kurokawa n'est pas en reste, touchant et amusant de par sa maladresse et la volonté qu'il affiche de ne pas vouloir brusquer Tomoé. Quant à Isogai, sa position plus en retrait et sans véritable parti pris par rapport à l'amour homosexuel et à sens unique de Kurokawa le rendent lui aussi plutôt sympathique. A ce trio viendront par la suite s'ajouter Sô-Itchi, le grand frère de Tomoé, extrêmement protecteur envers son petit frère, un brin colérique, ne supportant pas les homosexuels et ne voyant pas du tout d'un bon oeil la colocation de son frangin avec Kurokawa, ainsi que Rick, un étudiant américain ouvertement gay à 100%, assumant pleinement son homosexualité, recherchant avant tout les plaisirs libertaires... et ayant bien entendu des vues sur Tomoé.
Entre un jeune héros naïf et efféminé qui est le fruit de bien des convoitises mais qui reste encore difficile à cerner quant à ses orientations, un héros maladroit avec ses sentiments et ayant encore du mal à assumer totalement l'homosexualité qu'il vient de se découvrir, un autre homosexuel plus libertin et qui s'assume pleinement, un grand frère protecteur considérant les gays comme des sous-hommes, et un hétéro "basique" perdu au beau milieu de tout ceci, on peut dire que Hinako Takanaga dresse des portraits masculins tous bien différents les uns des autres. De ce fait, chaque personnage se voit doté d'un caractère unique qui lui permet sans difficulté d'afficher une personnalité qui lui est propre. Au final, chacun des cinq principaux protagonistes de ce premier volume se révèle sympathique et intéressant.

Par ailleurs, on se demande si cette multiplicité des orientations et des caractères des différents personnages sera développée sérieusement par la suite par la mangaka. On se pose notamment cette question en ce qui concerne Sô-Itchi, apparemment ouvertement anti-gays. Pour le moment en tout cas, il n'en est rien, l'auteur préférant développer constamment un humour particulièrement efficace. Car en effet, l'humour est sans doute ce qui domine dans ce premier tome. Un humour fortement basé sur les caractères des personnages, justement. Ainsi, la naïveté de Tomoé, les crises de colère et de surprotection de Sô-Itchi, et l'apparition d'un rival jouant franc-jeu en la personne de Rick, sont autant d'éléments qui n'auront de cesse de venir maltraiter de manière amusante les sentiments du pauvre Kurokawa, qui se torture pourtant déjà bien assez lui-même.

Au beau milieu de tout ceci, Takanaga n'oublie pas de faire évoluer son histoire, aussi bien sur le plan sentimental que sur les autres plans. Ainsi, la fin du volume se présente comme une étape importante dans l'évolution des relations entre les personnages et dans l'acceptation totale par Kurokawa de ses propres sentiments. Et avant d'en arriver là, plusieurs étapes viennent faire évoluer la situation estudiantine de Tomoé, par exemple. A ce sujet, on retiendra notamment le passage où Tomoé se voit anéanti quand il apprend ce qui est arrivé au professeur pour lequel il avait tant d'estime, et qui était la principale raison de sa volonté d'être admis à Waseda.
Par ailleurs, on appréciera que ces rebondissements viennent directement influencer les relations entre les personnages, principalement en ce qui concerne Kurokawa.

Rien n'est impossible étant la toute première oeuvre de Hinako Takanaga en tant que mangaka, cela se ressent fortement au niveau de ses dessins, plus vieillots, moins précis, moins détaillés que sur Silent Love. Néanmoins, l'ensemble n'est pas rebutant pour autant. Le très est expressif et sait offrir des visages amusants aux personnages sans jamais trahir leur personnalité. Ainsi, le côté naïf et nonchalant de Tomoé ressort souvent, tout comme l'aspect colérique de Sô-Itchi, par exemple. Enfin, la spontanéité de la narration de la mangaka sert à merveille des passages comiques parfois inattendus, et le découpage, s'il ne cherche pas à faire dans l'originalité, s'avère suffisamment dynamique et clair.

Personnages tous intéressants et accrocheurs, humour qui fait mouche, récit bien mené... Malgré le manque apparent d'originalité et un style visuel qui peut rebuter un peu au début, ce premier volume de Rien n'est impossible, doté d'un charme certain, se révèle vraiment plaisant à suivre.

Du côté de l'édition, Taifu rend une copie globalement correcte. Malgré un papier un tout petit peu trop transparent et une adaptation graphique bancale par moments, le reste est dans une bonne moyenne.


Tome 2:

Ce deuxième volume voit apparaître trois nouveaux personnages qui viennent enrichir considérablement la série à leur manière.

La première d'entre eux arrive dans le deuxième chapitre de ce tome, et il s'agit de Reiko, la mère de Kurokawa, dont on avait déjà eu un bref aperçu dans le premier opus. La dame, autoritaire et capricieuse, est temporairement de retour chez elle après avoir laissé son fils en plan et dans les soucis financiers. Et quelle n'est pas sa surprise, en revenant, de découvrir Tomoé en train de dormir dans son lit ! Entre quiproquos et malentendus, Hinako Takanaga exploite parfaitement le caractère si particulier de cette femme pour nous offrir de nouveaux passages humoristiques réussis. Mais surtout, mine de rien, elle aborde ici avec une certaine légèreté un sujet-clé de l'univers homosexuel: l'acceptation de cet état de fait par les parents. D'abord sous le choc, Reiko acceptera finalement plutôt facilement le fait que son fils soit homosexuel. Acceptation assez rapide pour ne pas alourdir le récit qui se veut avant tout amusant. Néanmoins, la mangaka met tout de même en avant ici quelque chose que pas mal de boy's love ont tendance à occulter.

Dans le chapitre suivant, Rick se voit poursuivi jusqu'au Japon par l'un de ses anciens petits amis: artiste dans l'âme, un peu étrange sur les bords, Phil, le nouveau venu, n'a de cesse de courir après celui qu'il aime toujours et n'hésite pas à l'observer en cachette quand l'élu de son coeur organise un faux vrai rendez-vous avec Tomoé pour tenter de l'éloigner de lui. Tout au long de ce chapitre, les lectrices et lecteurs auront le bonheur de découvrir un nouveau personnage aussi amusant que les autres, ayant la fâcheuse tendance à être complètement inexpressif et stoïque en toute circonstance.

Le dernier chapitre de ce volume revient sur Sô-Ichi, et plus précisément sur son assistant dans ses recherches à l'université de Nagoya: Morinaga, jeune homme tout ce qu'il y a de plus normal en apparence, a pourtant le malheur d'être tombé amoureux de son supérieur qui, comme on le sait déjà tous, a une sainte horreur des homosexuels ! Tandis que l'on découvre un nouveau personnage sympathique ayant tendance à partir facilement dans ses rêves secrets de conquête de Sô-Ichi, les lecteurs voient se dévoiler une facette du passé du grand frère de Tomoé qui éclaircit le mystère de son aversion pour les gays. En plus de nuancer un peu plus le personnage de Sô-Ichi, ce flashback a le mérite de nuancer également l'univers des homosexuels, autre point que pas mal de boy's love ont tendance à omettre: de ce côté-là non plus, tout n'est pas tout rose, et il peut y avoir de véritables pourritures. On pourra faire ici la même constatation que pour le passage avec Reiko: Hinako Takanaga aborde un thème profond, mais de manière succincte, son oeuvre se voulant avant tout drôle, mais ce point a tout de même le mérite d'exister.

Le regard de l'autre sur l'homosexualité reste également un point important et est régulièrement évoqué dans l'oeuvre, notamment à la fin du troisième chapitre par l'intermédiaire d'Isogai, notre hétéro perdu au milieu de tous ces homos. Un Isogai qui, plus que jamais, peut faire office de miroir pour les lecteurs.

Ce deuxième volume, en plus de voir apparaître de nouveaux personnages sympathiques et d'aborder un peu quelques sujets graves liés à l'homosexualité tout en restant dans la légèreté, voit également, bien sûr, la relation entre Kurokawa et Tomoé évoluer. Ainsi, peu à peu, Tomoé, troublé, sent ses sentiments évoluer...

Autre petite originalité: le fait que les rôles classiques dans les boy's love de uke et seme soient un peu plus difficiles à déterminer lorsque de nouveaux couples éventuels se présentent. S'il n'y a aucun doute sur le rôle de Tomoé dans tous les cas de figure, on peut se poser des questions sur Rick, qui serait clairement seme s'il était avec le jeune étudiant... Mais rien n'est moins sûr s'il se retrouvait avec Phil ! Et en ce qui concerne le si caractériel et dominateur Sô-Ichi, seme par excellence, les lectrices pourraient bien être surprises par la façon dont il est représenté dans le dernier chapitre.

Au final, ce deuxième volume de Rien n'est impossible est aussi plaisant que le premier. Tout en faisant évoluer lentement son couple vedette, Hinako Takanaga aborde succinctement quelques sujets profonds liés à l'homosexualité et brise quelque peu certains lieux communs des boy's love, le tout toujours avec humour. Gageons que la suite sera tout aussi sympathique.
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Re: Rien n'est impossible !

Message non lu par Natth » 26 mars 2010, 10:14

Je n'ai pas encore trouvé le temps d'acheter cette série, mais je devrais me jeter dessus dès ce soir :mrgreen:
Koiwai a écrit :Par ailleurs, on se demande si cette multiplicité des orientations et des caractères des différents personnages sera développée sérieusement par la suite par la mangaka. On se pose notamment cette question en ce qui concerne Sô-Itchi, apparemment ouvertement anti-gays.
Outre le développement que connaît Sô-Itchi dès le volume 2, on peut noter que la série Koisuru Boukun lui est consacrée, à lui et à Morinaga évidemment. C'est d'ailleurs par ce titre que j'ai découvert l'oeuvre de l'auteur. Bien connue des fans de yaoi sous le titre "The tyrant who fall in love", cette série toujours en cours compte 6 volumes au Japon et devrait sortir en France dès le 22 juillet 2010. Pour l'instant, elle porte le titre de T.Love, mais j'espère qu'il n'est pas définitif.
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Re: Rien n'est impossible !

Message non lu par Loli-pamplo » 26 mars 2010, 13:25

Je plussoie Natth de mon côté, je les ai acheté hier mais pas encore eu le temps de les lire. Et j'ai également connu cet auteur avec son manga "The tyrant who fall in love", ça m'a fait tout bizarre de voir qu'il sortirait en France, même si j'ai hâte de le relire, et je suis également ravi de voir que cette série sur son frère soit éditée aussi. Et puis j'aime tellement Sô Itchi <3
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Re: Rien n'est impossible !

Message non lu par Milith » 31 mars 2010, 23:18

Myyaaaa ! ! Ma Mangaka d'amûûûr ! J'adore son travail. C'est simple Koi Suru Bokun est mon Yaoi number one !

Alors connaître l'histoire de Tomoe, le petit frère de notre cher et tendre Senpaï tyrannique est un réel bonheur. J'avais spéculé toute seule sur leur petite histoire, et surtout comment Tatsumi s'était retenu de venir démonter la tête au mec de Tomoe mouahahaha. >_> mais du coup ça va venir après dans l'histoire.

Et puis je ne me lasse pas de son dessin, il m'accroche vraiment, je ne compte plus les fois où j'ai relu Koi Suru Bokun, je vous épargnerai ma réaction quand j'ai appris qu'il allait être édité en France *_*

Je compte donc acheter ces tomes, dès que ma bourse me le permettra, et je les chérirai *_*
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Re: Rien n'est impossible !

Message non lu par NiDNiM » 15 avr. 2010, 07:17

Étonnamment, j'ai beaucoup aimé ces deux premiers tomes du manga. Je n'en attendais pas tellement, et la surprise a été d'autant plus présente ! Le récit est assez fluide, notre petit futur uke a une personnalité et une certaine résistance -chose rare-, les personnages secondaires ne sont pas totalement en reste, le contexte est travaillé ... J'ai aussi beaucoup aimé l'humour qui se dégage de la narration. Très léger, il n'y a rien de pesant ou de gags uniquement pour détourner une situation de sa finalité supposée.

Je n'ai pas trouvé la bêtise étalée et affirmée qu'on retrouve souvent dans les héros de yaois, ni la relation exclusive entre deux personnes et puis basta. En plus, le triangle amoureux n'en est plus un, et apparait plus comme une grande farce que comme une compétition ou une réelle hésitation de la part de Tomoé.

Bref, que du bonheur pour l'instant et je suis bien d'accord avec l'avis de Koiwai :D
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Re: Rien n'est impossible !

Message non lu par shun » 15 avr. 2010, 13:08

je vais donc peut être laisser une chance a ce dernier ... les couv me faisait peur, les inceste n'étant pas ma tasse de thé ( physiquement il a l'air bien jeune ).
s'il est dispo a mon libraire je tenterais.
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Re: Rien n'est impossible !

Message non lu par Einah » 29 janv. 2011, 11:36

Profitant de la promotion de l'éditeur, j'ai acquis les 2 1er tomes de cette série au vue des critiques.

Vol 1 : Au niveau de l'histoire, rien de bien extraordinaire, de mon point de vue. Le manga se distingue surtout par le côté humoristique des situations et des comportements des personnages. Tomoé est vraiment très très naif ce qui donne vraiment un côté très enfantin. Mais l'auteur joue la dessus pour entrainer des scènes comiques.
Il y a également le frère qui rentre dans des colères noires. Je trouve cela un peu surjoué mais bon ca donne également de l'humour.
Je m'attendais à quelque chose de plus sérieux. Il n'y a que 2 ou 3 passages, qui étaient interessant dans ce sens dans l'histoire. Sinon le reste c'est beaucoup d'humour.
En ce qui concerne les graphismes, il est vrai qu'ils font très vieux. Mais c'est la 1ere oeuvre de cette auteur et elle s'explique à la fin.
Comme dit plus haut, ce 1er tome n'est pas en catégorie yaoi car tout est platonique. Mais bon, je ne connais pas encore la suite.
Donc en résumé, une lecture sympathique mais sans plus pour moi.
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Re: Rien n'est impossible !

Message non lu par NiDNiM » 29 janv. 2011, 12:55

J'en profite pour poster mes chroniques des tomes 3 et 4 :D

Vol 3 :

La relation entre Tomoé et Mitsugu est pour le moins peu ordinaire. Dans les deux premiers volumes, on a surtout pris le plaisir de suivre les efforts de Mitsugu, les hésitations de son compagnon, leurs essais et maladroites déclarations. Mais ici, et contre toute attente, les deux hommes se définissent comme « couple », même si le vouvoiement constant de Tomoé envers ce qui est à présent son amoureux a quelque chose d’étrange et d’un peu décalé. On aborde des sujets épineux comme la première fois plutôt douloureuse, mais tout en restant très basé sur le rire. La mangaka passe son temps à tourner en dérision situations et protagonistes, pour faire de l’ensemble un yaoi qui, même quand il décrit des sentiments tels que l’amour entre deux hommes, ne verse jamais dans le pathos ou les larmes. Le frère de Tomoé est bien évidemment un élément déterminant de la narration, mais la mère de Mitsugu ou même Isogai, qui se révèle, ne sont pas en reste ! C’est une valse de rires et de situations cocasses qui définit ce troisième opus, nous laissant présager encore de bons moments par la suite, sans que l’humour ne vienne piétiner certains problèmes réalistes et pertinents.

Ce qui est intéressant dans ce tome, c’est qu’un baiser se trouve être diablement sensuel. En effet, on sait que les deux jeunes gens sont passés à l’acte mais l’auteur préserve leur intimité et l’on ne peut qu’imaginer leurs relations … Tout en faisant du sexe un passage classique dans la vie du couple, elle ne le dévoile pas aux yeux de tous, frustrant certains, en ravissant d’autres. Le manga peut alors exploiter son aspect comique pour plaire à un plus large public, et le baiser entre So-ichi et Morinaga a quelque chose de véritablement prenant ! D’ailleurs, les deux chapitres qui leur sont plus spécifiquement consacrés permettent d’exploiter les deux personnages un peu en retrait tout en abordant la difficulté, pour So-ichi, d’accepter la terrible vérité. En plus, à force d’homosexualité, cela fait du bien de se souvenir que même les gens « normaux » ont quelque chose de totalement névrosé … Au final, qui est le plus normal et sain d’esprit entre Morinaga et So-ichi ? Question qui reste en suspens … En tous les cas, ce troisièmes tome de Rien n’est impossible se trouve être une excellente surprise ! Le manga prend des allures plus que sympathiques, grâce aux sentiments, à l’humour omniprésent et à l’exploitation plutôt pertinente des différents caractères principaux comme secondaires, ces derniers prenant de plus en plus d’importance … Vivement le prochain tome, même si l'on regrette que ce soit le dernier ...


Vol 4 :

En préambule, et avant d’attaquer le gros morceau de ce dernier volume de la série Rien n’est impossible, on s’attarde un peu sur So-ichi et ses déboires de cœur. Tomoé rend ainsi visite à sa sœur en compagnie de Mitsugu, sœur qui s’inquiète de la possible homosexualité de son frère So-ichi … C’est le monde à l’envers dans la famille de Tomoé, et son grand frère ne vas pas vraiment apprécier la présence de Mitsugu chez lui. Pour finir, c’est toute la famille qui étale ses petits secrets et une Kanako de treize ans qui découvre que ses deux frères sont gays, et qu’il lui incombe d’assurer la descendance de la famille ! Petit interlude sympathique et comique, qui rappelle que So-ichi est encore présent dans la série malgré la nouvelle sortie de Taïfu qui lui consacre un manga. Mais c’est surtout par la suite que l’histoire se corse et que l’intérêt augmente : Tomoé décide de partir aux Etats-Unis, sur une proposition d’un de ses professeurs, et sa joie de partir ne prend pas un seul instant en compte sa relation avec Mitsugu et le désespoir dans lequel il plonge son compagnon. On comprend que les deux jeunes gens soient encore assez éloignés au vu de vouvoiement de Mitsugu par Tomoé, mais dans ce cas leur relation n’a rien d'une histoire d'amour …

On apprécie énormément, dans cet ultime volume, le caractère de Mitsugu. Celui-ci va en effet se retrouver confronté à une femme déterminée à le ramener dans le droit chemin, malgré tous ses efforts pour l’en décourager. Entre sa tristesse de voir Tomoé partir, la fourberie de cette nouvelle intriguante et sa personnalité d’origine, Mitsugu est complètement transporté, et ce n’est que vers la fin du tome qu’il prend enfin sa vie en main, avoue ses véritables sentiments, éclaircit la situation, bref qu’il agit en homme. On s’amuse beaucoup, mais certains passages peuvent être assez lourds notamment à cause de la jeune femme qui s’accroche un peu trop à son collègue de bureau, ainsi qu’à cause de la naïveté de Tomoé, exagérée par moments. Dans l’ensemble, on assiste pourtant à une jolie conclusion, avec de très bons passages sur les émotions des deux amoureux. On se rassure de savoir que So-ichi ne sera pas oublié avec « The tyrant who fall in love », tout en ayant une pensée amère pour certains personnages, assez effacés dans ce dernier opus. En tous les cas, la série reste très satisfaisante et quatre tomes, c’est exactement ce qu’il fallait à la romance entre Tomoé et Mitsugu pour s’épanouir.
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Re: Rien n'est impossible !

Message non lu par Einah » 30 janv. 2011, 12:35

Après le 1er volume qui ne m'avait pas trop emballé, j'ai lu le 2ème tome.

Vol 2 : Ce 2ème tome n'a vraiment rien à voir avec le premier. Tout est beaucoup mieux dosé que ce soit l'humour ou les sentiments. Enfin on s'attarde sur les sentiments de Kurokawa et Tomoé. Tomoé se pose des questions sur ses véritables sentiments : amitié ou amour ? J'aurai peut être aimé que l'auteur s'attarde beaucoup plus sur les interrogations de Tomoé. Les sentiments sont mieux traités que dans le 1er tome, cela est traité plus sérieusement.
On découvre également la mère de Kurokawa.
Et ce que j'ai apprécié c'est comment l'auteur s'y est pris pour montrer tous les préjugés que peuvent avoir certaines personnes sur l'homoséxualité. L'auteur l'aborde sur des traits d'humour et le message passe bien.

Un 2ème tome que j'ai beaucoup mieux apprécié que le 1er :mrgreen:
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Re: Rien n'est impossible !

Message non lu par Einah » 17 mars 2011, 21:33

Bon ben rebelote pour le volume 3.

Pour ma part, je n'ai pas du tout accroché à l'humour de l'auteur. J'ai trouvé les blagues assez infantile. Je n'ai pas l'impression que ce sont des adultes mais vraiment des enfants. Surtout la relation entre Mitsugu et Tomoé, ca ne fait pas mature. Ca me gène vraiment que Tomoé continue à le vouvoyer. Tout le passage avec la mère et son histoire de coup monté, j'avais l'impression de me retrouver avec des collégiens...
Le seul moment que j'ai aimé c'est le passage entre So Ichi et Morinaga. J'ai trouvé ce passage sincère et sans faute de mauvais goût.
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