Manga-news

Fiche technique:
-Dessin: Soumei Hoshino
-Histoire d'origine: Quinrose
-Type: shojo
-Éditeur: Ki-oon
-Éditeur vo: Mag Garden
-Nombre de tomes: 1 en cours (4 en cours au Japon)
-Prix: 7,5 euros


Synopsis Ki-oon:

Alice Liddell somnole dans son jardin quand un lapin blanc l'entraîne bien malgré elle dans un étrange tunnel. De l'autre côté du miroir, la voilà au centre d'un jeu intrigant et secret: tout les garçons du royaume de Cœur cherchent par tout les moyens à la séduire... quand ils n'essaient pas de la tuer!

Vous pensiez connaître Alice au pays des merveilles?
Ici le lapin blanc est un kidnappeur, le chapelier toqué l'énigmatique chef de la mafia locale, le lièvre de mars un garde du corps à la gâchette facile!

Precisions:
Tout d'abord, il faut préciser que la manga est basé sur le jeu éponyme de Quinrose: Heart no Kuni Alice. Il s'agit d'un jeu de harem pour filles.
Site du jeu de Quinrose:http://quinrose.com/game/alice_h/top.html
Concernant Soumei Hoshino, Alice au royaume de Cœur est son tout premier manga sorti en volumes reliés.


Mon Avis:
N'étant pas vraiment un lecteur de shojo, j'ai été attiré par ce manga d'une part parce que l'univers d'origine de Alice au pays des merveilles m'intéresse et d'autre part parce qu'il est édité par Ki-oon qui nous a sorti quelques perles ces dernières années.
J'avais quelques appréhensions au niveau du dessin mais au final il s'avère plutôt joli et assez accessible à un non initié, dont je fais parti, au shojo. Les personnages sont tous très attachants d'un point de vue graphique. Le décor est lui aussi très bien réalisé et donne l'envie de ce promener dans ce royaume de Cœur.
L'histoire est bien ficelée, on se promène dans le subconscient de la jeune fille qui à du mal à ce remettre d'une rupture amoureuse et qui souhaite être aimé. Mis à part l'aspect graphique, la psychologie des personnages est intéressante. Pour ma part mes personnages favoris sont Ace, un épéiste doué mais très étourdis et assez mystérieux qui m'a fait penser un peu à Fye de Tsubasa Resevoir Chronicle; Julius Monrey, l'horloger asocial; et Blood Dupré, le mafieu beau-parleur. Même le personnage de Alice est intéressant. En effet, si la jeune fille est quelque peu niaise, en se remet en souvent question.
Au niveau de l'édition, c'est du Ki-oon donc par définition c'est de bonne qualité. Malgré tout les plus exigeants pourront de noter l'absence de page couleur.
En définitive, Ki-oon nous offre une fois de plus un très bon titre qui sera une excellente alternative au film (raté, paraît-il) de Tim Burton.

Pour ceux qui veulent se faire une idée du titre, une preview est disponible: http://www.manga-news.com/index.php/preview/340

Pour une fois, je n'ai pas fait le fanboy Ki-oonien aveugle et je ne l'ai pas acheté directement. J'ai tout de même eu l'occasion de le lire récemment (merci Loli ^^") et... je crois que j'ai bien fait de modérer mon achat !

Cette série flirte sur deux registre bien à la mode en ce moment, le thème d'Alice d'un côté, et le harem de beaux mecs de l'autre. Ce qui donne un "Alice au pays des bishos"... assez creux au final, surtout quand on est pas le coeur de cible. D'ailleurs merci jojo concernant la précision sur le fait que ça vienne d'un jeu vidéo, je comprends mieux... Mais bon, les séries usant du procédé à l'inverse (Love Hina, pour ne citer que lui) me blasaient déjà, il n'y avait donc que peu d'espoir. Comme d'habitude, le synopsis de ce genre de série tient sur un timbre poste : la gourdasse en chef (remplaçant le benêt habituel) doit rencontrer tous les beaux gosses du pays, qui évidemment tombent tous sous son """charme""" (se réduisant au fait que c'est une étrangère).

Bref, caractère vide de l'héroïne pour que la lectrice puisse s'y identifier sans trop de mal, et rêver d'avoir un cortège de bellâtres magrelets à ses pieds... voire à imaginer faire des couples entre certains pour les plus dérangées !

Quant au reste de la trame scénaristique, elle est noyée sous une telle multiplication de beaux visages qu'elle s'oublie rapidement.

Bref, pour ma part, c'est un Ki-oon que je boude volontiers, et j'irais plutôt me tourner vers le roman original de Lewis Caroll (qui, ces derniers temps, doit faire pas mal de tonneaux sous sa stèle)

Vive l'art du copié-collé.
Pour la peine, un petit quote de moi-même.

jojo81 sur le forum de la base secrète a écrit :

Je suis pas d'accord avec toi.
Certes, c'est du harem, mais comparé à Love Hina (puisque t'en parle), il ne faut pas oublier qu'on se situe dans le rêve (enfin, je crois) d'Alice qui désire se faire aimer.
Et puis je me suis fais spoiler (fichu lecteur de scan) et il va y avoir à l'avenir quelques révélations intéressantes.
Donc pour ma part je ne regrette pas mon achat et je continuerais bien sûr la série.

Et puis, bien entendu si tu as l'occasion de lire l'oeuvre de ce touche à tout de Caroll, vas y.

Wang Tianjun a écrit : la gourdasse en chef

Je réagis juste vite fait là-dessus, parce que, justement, je trouve que c'est tout le contraire. On n'a pas ici une cruche de service qui va se laisser manipuler par tout les beaux gosses qui l'entourent, comme on en voit si souvent dans les shôjo qui paraissent en France (dernier exemple en date, le lamentable Honey x Honey)... 'fin, j'explique plus en détails ce qui fait, selon moi, l'attrait de cette héroïne, dans ma chronique du tome 1, que voici, d'ailleurs:



Décidément, Alice est à la mode en ce moment, et ce ne sont pas les éditions Ki-oon qui nous diront le contraire, puisque leur tout nouveau titre, issu du magazine Comic Blade Avarus qui flirte entre shôjo et seinen, s'inspire de l'oeuvre culte de Lewis Caroll, et plus précisément de Heart no Kuni no Alice, un jeu vidéo conçu par QuinRose. Nous devons cette adaptation en manga à Soumei Hoshino, dont c'est la première oeuvre paraissant en volumes reliés, et qui évoque parmi ses mentors un nom loin d'être inconnu en France, puisqu'il s'agit de Hitoshi Ichimura, auteure de Tales of Symphonia et de Breath of Fire IV, deux autres adaptations de jeux vidéo figurant elles aussi dans le catalogue de Ki-oon.

Alice Liddell est une jeune fille de bonne famille, ce qui ne l'empêche pas d'être à l'opposé, à tout hasard, de sa soeur élégante et gracieuse. Mais un jour, alors qu'elle somnole dans son jardin, un étrange lapin blanc débarque et l'entraîne de force dans un tunnel qui la conduit tout droit à Wonderland. Perdue, elle se retrouve rapidement au coeur d'un jeu intrigant: tout les principaux personnages de ce petit monde cherchent à la séduire... quand ils n'essaient pas de la tuer !

Rien qu'en lisant le synopsis, on comprend qu'Alice au Royaume de coeur est une adaptation très libre de l'oeuvre originale, ce premier volume se rapprochant bien plus d'un shôjo-harem que des récits initiaux, ce qui n'empêche pas QuinRose et Hoshino de multiplier les références à Alice au pays des merveilles en les détournant. Cela concerne surtout les personnages: ainsi, par exemple, le Chapelier Toqué devient ici le chef de la mafia locale, ayant à son service un Lièvre de Mars reconverti en garde du corps à la gâchette facile, et des jumeaux Tweedeldee et Tweedeldum devenant pour l'occasion deux gamins hauts en couleurs mais incompétents, et le Lapin Blanc se retrouve au service d'une Reine de Coeur encore très peu présente.

En dehors de cela, le Wonderland du manga se démarque assez du Pays des Merveilles des romans. Ici, la contrée est divisée en 4 parties, dont 3 se font plus ou moins la guerre: la Mafia sous les ordres de Blood/Le Chapelier Toqué, le château de la Reine de Coeur, et le parc d'attractions dirigé par Mary Goround (jeu de mots avec "merry-go-round", qui signifie "parc d'attractions" en anglais). Le quatrième et dernier territoire, neutre, est dirigé par Julius, le maître de l'horloge, assez énigmatique.
Au fil de ses rencontres avec les différents personnages, Alice va petit à petit cerner les règles du jeu intrigant qui se joue ici, et dont elle semble être l'actrice principale. Cela dit, de nombreux mystères restent évidemment à éclaircir, notamment en ce qui concerne tous les personnages, restant pour l'instant assez peu travaillés mais éveillant sans problème notre curiosité de par leurs personnalités respectives, d'autant que certains pourraient révéler une personnalité bien plus sombre ou profonde qu'il n'y paraît, notamment en ce qui concerne Blood, Julius ou encore Nightmare. On se demande également si Wonderland existe vraiment, ou si tout est issu de l'imagination d'Alice, et sur ce point, une hypothèse se fait plus présente pour l'instant, selon laquelle ce monde serait la représentation des voeux les plus chers de notre héroïne, qui souhaiterait donc, et elle s'en étonne elle-même, être aimée de tous.

Mais qu'on se le dise, ce volume est avant tout une introduction qui se révèle efficace, grâce à des personnages attachants, à une narration claire et à un coup de crayon assez expressif et limpide, assez classique mais qui évite les écueils habituels des shôjo pour pouvoir toucher un plus large public. L'ensemble dégage avant tout une certaine fraîcheur saupoudrée de quelques notes d'humour, comme le prouve le manque total de sens de l'orientation du chevalier Ace. Par ailleurs, comme dit plus haut, Soumei Hoshino présente Hitoshi Ichimura comme son maître, et cela se ressent un peu à travers la forme-même des visages de certains personnages. Malgré tout, certains pourront être rebutés par l'aspect un peu shôjo-harem de l'ensemble, bien que cet aspect ne soit jamais vraiment exagéré, sauf, peut-être, en ce qui concerne le personnage de Blood, qui pourrait agacer ne serait-ce qu'à cause de son côté trop poseur. Pour finir, on appréciera également beaucoup le personnage d'Alice, qui évite les clichés de l'héroïne creuse et cruche: si elle conserve une personnalité assez marquée par son plutôt jeune âge, la demoiselle, aux grands yeux amplis de curiosité mais loin d'être niais, se révèle assez pétillante, ne reste pas passive face à ce qu'elle ne connaît pas, s'interroge beaucoup sur le monde de Wonderland, et ne se laisse pas manipuler facilement par tout les beaux garçons qui l'entourent, ce qui en fait un personnage somme toute assez fidèle à l'héroïne des contes originaux.

Au final, ce premier volume d'Alice au Royaume de Coeur constitue une introduction de qualité pour un manga qui devrait continuer à s'améliorer par la suite. A présent, on attend donc de la série qu'elle étoffe son histoire et ses personnages.

Du côté de l'édition, Ki-oon rend une excellente copie.

Tome 2:

La découverte de l'étrange univers de Wonderland continue pour Alice, et tandis qu'elle tente de se lier d'amitié avec les personnages clés de ce monde, elle découvre petit à petit les principes et fondements de cette communauté. Ainsi, on retiendra principalement les révélations qui arrivent par l'intermédiaire du véritable rôle de Julius, le maître de l'horloge. A partir de là, les différentes réactions des habitants de Wonderland, qui, pour la plupart, semblent bien peu soucieux de la mort de leurs proches ou même de leur propre mort, paraissent un peu plus logiques... sauf pour notre héroïne, qui, pourvue d'un coeur véritablement humain comme seuls les étrangers semblent pouvoir en avoir dans ce monde, refuse cet état de fait, ce peu peu d'estime que les habitants semblent constamment porter à la notion même de vie... On devine facilement qu'Alice aura un rôle à jouer pour changer tout ceci.
Pour le reste, certains personnages paraissent de plus en plus énigmatiques de par leurs agissements, à l'instar de Ace (ce qui est d'autant plus le cas après la dernière phrase qu'il prononce dans ce tome), de Blood ou de la reine de Coeur. Quant au lièvre de Mars et au Lapin Blanc, on attend encore qu'ils sortent des clichés dans lesquels ils se sont enfoncés. Enfin, on attend de voir un développement plus conséquent des habitants du parc d'attractions, qui restent encore trop discrets.

Entre tous ces personnages qui restent difficiles à cerner, on a encore un peu de mal à voir où la mangaka Soumei Hoshino veut en venir, d'autant que le fameux "jeu" auquel est censée participer Alice n'est jamais évoqué de manière claire, et que la narration ainsi que le style graphique, bien que très agréables, restent trop conventionnels, alors que l'intrigue se prêterait largement à quelque chose d'un peu plus original et déjanté.

On se retrouve donc avec un deuxième tome plaisant à suivre, dans lequel certains points se dévoilent quant à l'univers de Wonderland, mais qui peine à apporter une réelle profondeur à des personnages qui, tout aussi beaux, classes et mystérieux puissent-ils être, restent bien creux. Sympathique, mais encore trop conventionnel. On attend plus de la suite.

Tome 3:

Alice continue de s'acclimater à Wonderland, bien que le souvenir de sa soeur lui donne régulièrement envie de rentrer. Mais Nighmare veille dans l'ombre à ce que notre héroïne reste... On se demande donc toujours quel est l'objectif exact de ce sombre individu.
Pendant ce temps-là, Alice décide donc d'essayer de changer les mentalités des habitants de Wonderland, qui ont tendance à ne faire aucun cas de leur vie ni de celle des autres, Julius étant là pour réparer autant qu'il le faut les montres qui leur servent de coeurs.

Mais il ne faudra compter sur aucune avancée conséquente dans ce tome, qui voit avant tout Alice aller ici et là à la rencontre des différents personnages. Les choses bougent peu, et les protagonistes restent cantonnés à leurs rôles: Blood dans celui du bad boy, les deux jumeaux dans celui des gamins joyeux, etc... Probablement à cause des règles du fameux jeu, sur lesquelles on en apprend vaguement plus.

Malgré tout, quelques questions sont là pour tenter d'entretenir un certain mystère. En dehors des interrogations sur Nightmare, on notera principalement le mystère au sujet du lien entre la Reine de Coeur et Blood. Un mystère qui reste somme toute très maigre, le lecteur étant un minimum observateur pouvant déjà deviner la nature de ce lien. Cela dit, nous ne sommes pas à l'abri d'une surprise.

La surprise, c'est ce qui manque à ce volume. Les choses se suivent gentiment, Alice continue de découvrir petit à petit les différents personnages, et comme on pouvait s'y attendre, l'accent est de plus en plus mis sur le fait que tous les habitants soient attirés par l'étrangère Alice. De ce fait, on a peur que la suite s'enfonce de plus en plus dans le shôjo-harem sans originalité.

Une lecture sans grosse originalité tant les personnages que l'on continue à découvrir sont des stéréotypes, mais qui se suit avec un certain plaisir, notamment grâce à quelques notes d'humour légères comme les transformations de Peter en petit lapin qui fait craquer Alice. Hélas, le tout reste ici anecdotique. Espérons que la suite changera cela.

Tome 4:

Après une escapade à Goround en compagnie de Boris, Alice rentre chez Julius, dont la conversation avec Blood le pousse à déclarer à la jeune fille qu'elle peut aller habiter où elle veut. Suite à cela, une petite dispute éclate entre Julius et Alice, notre héroïne affirmant fermement qu'elle souhaite rester vivre chez l'horloger. Ainsi, la dispute survenue pour des raisons un peu stupides s'estompe sans avoir vraiment apporté quoi que ce soit de nouveau, si ce n'est une confirmation de l'attachement mutuel des deux personnages.

Mais pendant ce temps, un drame est sur le point de se jouer: après s'en être pris à Boris, Ace déclare vouloir tuer Alice. Fort heureusement, à cause du sens de l'orientation inéxistant d'Ace, Boris, blessé, parvient chez Julius le premier et retrouve Alice le premier...

Avec ce quatrième volume, on sent qu'Alice au Royaume de Coeur commence enfin à véritablement démarrer, ce qui n'est pas trop tôt étant donné que la moitié de la série est désormais dépassée. Ici, il sera principalement question des tourments d'Ace, qui déclare vouloir tuer Alice dans le but de réussir à se démarquer vraiment du rôle que lui impose les règles du "jeu". Mais est-ce vraiment la bonne solution ? Face à une Alice attachante et forte de ses convictions que toute vie au sein du Royaume de Coeur se vaut, et restant de ce fait un minimum éloignée des héroïnes gourdes que l'on voit si souvent dans les shôjo, le chevalier parviendra-t-il à exécuter son méfait ?

Ainsi, tandis qu'un personnage comme Ace affiche de plus en plus clairement sa volonté d'échapper un tant soit peu aux règles du "jeu", le "jeu" en question, s'il est abordé avec de plus en plus d'insistance, reste encore mystérieux en tous points, et il ne reste plus que deux volumes à la série pour nous en apprendre davantage de ce côté-là... Quoi qu'il en soit, on sent bien ici que les choses commencent à bouger sérieusement, ce qui n'empêche pas le titre de rester fidèle à lui-même. Ainsi, les beaux garçons affluent toujours autour de notre héroïne, elle-même toujours pourvue de son petit caractère qui parvient à la démarquer un tant soit peu, et l'ambiance reste globalement légère. A présent, on attend surtout de voir les changements déclenchés se confirmer, notamment à travers des révélations concrètes que l'on attend toujours, mais que l'on devine à travers un personnage comme le toujours aussi mystérieux Nightmare.

Se dressant comme le meilleur tome de la série pour le moment car abordant avec un peu plus d'insistance le fond de l'intrigue, ce quatrième volume, bien que restant encore trop "propret", saura satisfaire les amatrices et, peut-être, les amateurs de shôjo faussement "harem". Reste que si cette lecture "proprette" se suit avec plaisir, on attend toujours que le fond de l'intrigue se réveille totalement.

Tome 5:

L'heure du grand bal du château de Coeur est arrivée ! Pour l'occasion, tout le mode met en stand-by ses querelles pour en profiter, et tous les personnages sont bien décidés à placer Alice en reine de la fête. Le problème, c'est que la jeune fille ne veut absolument pas ça. Pire encore, elle n'a aucunement l'intention de participer au bal, ne souhaitant pas retrouver sur sa route Blood ! Pourrait-elle se laisser emporter d'une manière ou d'une autre ?

Une grand partie de ce tome est donc consacrée au bal organisé par Vivaldi, la reine de Coeur, et malheureusement, on ne peut que constater qu'il n'y a pas grand chose à en retenir. Les hésitations d'Alice mises à mal puis annihilées, sa volonté d'éviter Blood, le fait qu'elle soit au centre de toutes les convoitises des personnages du royaume, des compliments sur sa robe, quelques pas de danse, et voilà. Si bien que, sans que l'on s'en rende compte, nous voici arrivés à plus de la moitié du volume sans que celui-ci ne nous propose quelque chose d'intéressant pour l'histoire, hormis du fan-service qui ne comblera que les amatrices en manque de beaux gosses basiques.

Fort heureusement, la suite du tome sauve un peu la mise, puisque le personnage de Blood revient sur le devant de la scène. Sa relation avec Alice est toujours aussi houleuse, mais la jeune fille n'est pas décidée à en rester là tant le comportement du chapelier l'insupporte. Ainsi, après une nouvelle querelle, un pacte est passé entre les deux personnages: que Blood cesse de voir en Alice une étrangère, qu'il la considère comme les autres, et que cette dernière arrête de comparer le chapelier à son ancien fiancé. On a un peu de mal à voir où ce changement, justifié par un blabla bancal sur le fait qu'Alice soit une étrangère, va nous mener, mais on reste curieux de le voir. De plus, on sent que la fin approche petit à petit, notamment à travers les propos de Peter, annonçant que la fin du jeu est proche, et l'on se demande comment tout ceci va pouvoir se finir dans le prochain volume, puisqu'aucune information concrète n'a encore été apportée au sujet de ce jeu. Notons également que la vérité sur la nature du lien entre Blood et Vivaldi est révélée et que celle-ci, prévisible et pour l'instant inutile, retombe comme un soufflé.

On se demande de plus en plus où va nous mener Alice au royaume de coeur, et l'on s'interroge de plus en plus sur le fait que la fin de la série soit prévue pour le prochain tome, alors que, pour le moment, rien de concret n'a changé au niveau de l'histoire. En attendant de voir ça, non sans inquiétude, cet avant-denrier tome s'avère beaucoup trop bancal pour vraiment convaincre.

Tome 6:

Alice a passé un marché avec Blood: elle arrêtera de le comparer à son ancien fiancé s'il accepte de la considérer comme une habitante de Wonderland à part entière. Suite à cela, notre héroïne pense voir sa relation avec Blood s'améliorer enfin. Or il n'en est rien, et le chapelier reste une énigme pour elle ! Mais la jeune fille n'a guère plus le temps de s'inquiéter de tout ça: sa fiole est remplie, et l'heure est venue pour elle de retourner dans son monde...

On la sentait venir. En ayant vu l'auteure incapable d'approfondir son univers au-delà de quelques jeux de "je t'aime moi non plus" et de quelques poses de beaux gosses, on sentait venir la fin bâclée, et l'on saute dedans à pieds joints.
Jusqu'à présent, si elle ne possédait absolument aucune profondeur, la série conservait un certain charme grâce à une héroïne qui possédait son petit caractère et à quelques-unes de ses interactions avec certains des autres personnages. Ici, Soumei Hoshino annihile tout. Concrètement, que se passe-t-il pendant la majorité de ce volume ? Absolument rien. Quelques prises de tête d'Alice avec Blood, pour ne pas changer, et basta. Puis l'heure du retour d'Alice dans son monde arrive, avant que la série ne se conclue sur un ultime rebondissement mal amené et une fin ouverte qui forme, en quelque sorte, une boucle. Retour à la case départ, en ayant l'impression que rien ne s'est concrètement passé pendant 6 volumes.

Mais le plus ennuyeux n'est pas là. Alors qu'elle a distillé plusieurs énigmes au fil des volumes, Hoshino n'en résout aucune. Pire encore, elle en apporte de nouvelles. Quel était finalement le rôle de Nightmare ? Et celui de Peter ? Où est passé Joker ? Qu'est vraiment devenue Lorina, la soeur d'Alice ? Tout ceci est zappé, ou alors présenté par sous-entendus qui entretiennent le mystère plus qu'ils ne répondent aux questions. Et à quoi ont servi les trois quarts des personnages ? Le lièvre de mars ? Les jumeaux ? Julius ? Goround ?... A rien. Quant à la seule piste réellement développée par l'auteure dans la série, à savoir la façon qu'a Alice de considérer tous les habitants de la même manière et d'accorder une réellement importance à chaque vie, elle se retrouve, elle aussi, vendangée au détour de quelques malheureuses pages.

Le pire reste pourtant encore à venir avec la conclusion de la relation entre Alice et Blood. Si l'on sentait déjà que la mangaka allait choisir la solution la plus évidente et la plus banale quant aux jeux amoureux que se faisaient les personnages autour d'Alice, on reste assez pantois face à la manière qu'a l'auteure de gérer l'évolution des sentiments de ses deux principaux héros, qui passent subitement du "je ne le supporte pas" aux mamours. Le tout réussissant même à enlever à Alice la petite trace de charisme et de caractère qu'elle avait réussi à conserver jusqu'à présent, puisqu'elle se laisse faire comme une cruche.

Tout ça pour ça ? Six volumes pour un tel creux dans le scénario et chez les personnages ? Au vu des précédents volumes qui ne dévoilaient rien du monde de Wonderland et des règles du jeu, on ne s'attendait pas à trouver ici une merveille capable d'apporter des révélations sur tous les points, mais l'on ne s'attendait pas non plus à tomber sur une conclusion aussi insipide et creuse.
Au final, que retenir d'Alice au royaume de coeur ? Un coup de crayon agréable, un lot de beaux gosses qui satisfera les jeunes filles en manque malgré la psychologie complètement creuse de tous ces bishônen, et c'est tout. Le reste n'est qu'une vaste supercherie.

L'édition de Ki-oon reste néanmoins impeccable jusqu'au bout, et le cadeau final est même largement bienvenue. On remercie donc grandement l'éditeur pour cette galerie d'illustrations en couleurs bouclant la série, même si cela ne suffit pas pour faire oublier le naufrage de cette conclusion.