Cherish

Shojo, josei, yuri, yaoï... En d'autres termes voici la rubrique regroupant les genres de manga destinés à un public féminin!
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Koiwai
Rider on the Storm
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Cherish

Message non lu par Koiwai » 27 juil. 2010, 21:20

Cherish
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Dans la première histoire, qui donne son nom au one-shot, Chihiro, une étudiante qui a été élevée par un couple gay, se retrouve chamboulée lorsqu'elle retrouve sur sa route Masanori, son ancien petit ami, qui l'avait laissée tomber après avoir eu vent de sa situation familiale... Ainsi arrive l'heure des explications.
Dans le deuxième récit, intitulé Happiness, Akatsu, employé d'une maison d'édition, tombe amoureux de Kayano, une jeune mère divorcée.

Ainsi, Cherish est en réalité un recueil de deux nouvelles qui se présentent comme les deux premiers travaux de Wataru Yoshizumi, jusque là habituée au magazine pour jeunes filles Ribon, pour le magazine Chorus, flirtant entre shôjo et josei. De ce fait, le contenu de ce one-shot s'annonce un peu plus mature que la plupart des autres titres de la mangaka, voire plus mature que la majorité des shôjo que l'on nous sert habituellement en France.
Ici, adieu les romances lycéennes: la première histoire met en scène une héroïne universitaire, et la deuxième a pour héros un salarié. Qui plus est, deux particularités viennent s'ajouter: Tandis que Cherish met en scène un couple gay, Happiness voit son héros tomber amoureux d'une mère divorcée. Deux thèmes matures, qui ont le mérite de coïncider avec la réalité de notre société contemporaine.

On attendait donc une certaine maturité dans le propos, un abord pertinent de ces deux thèmes. Il n'en sera finalement rien. Dans Cherish, les réflexions sur l'homoparentalité et l'homophobie restent très superficielles, voire inexistantes. Quant à Happiness, il aborde le sujet des mères divorcées avec légèrement plus de pertinence, grâce à un héros à contre-courant des autres hommes se retrouvant dans une telle situation. Si rien n'est très poussé, Akutsu, très ouvert, a au moins le mérite de ne pas repousser la femme dont il s'est épris sous prétexte qu'elle a un enfant, ne lui enlevons pas ce mérite.

En réalité, ce qui déçoit surtout dans le one-shot, c'est l'impression qu'on peut tout y deviner à l'avance, ce qui est surtout dû à la grande facilité des dénouements ou des rebondissements. C'est surtout le cas dans Cherish, où tout partait en réalité d'un bête et facile malentendu. Dans Happiness, quelques énormes hasards et rebondissements largement éculés sont de la partie, pour nous amener jusqu'à un final convenu, mais un peu plus agréable de par le fait qu'il reste assez ouvert.

Scénaristiquement, on doit avouer qu'on s'attendait à mieux, et au final, on a surtout l'impression que Wataru Yoshizumi s'est contentée de reprendre le même type d'histoire qu'elle fait d'habitude pour les transposer dans un contexte vaguement plus réaliste et mature.

Et pourtant, malgré tout, le plaisir de lecture est bel et bien là. Si tout est convenu, l'expérience de Wataru Yoshizumi en matière d'histoires d'amour se ressent à chaque page. Le tout est raconté de manière logique, posée et fluide, et les personnages se révèlent assez travaillés et consistants pour des histoires si courtes. Visuellement, on est heureux de retrouver enfin en France ce trait clair et limpide, typé shôjo sans être exagéré, expressif sans en faire trop. Toutefois, à l'image du fond, la forme reste très sage, convenue, n'ose pas grand chose, et manque un peu de véritables émotions.

Au final, Cherish est un recueil rendu très agréable à lire par toute l'expérience de son auteure, et par son ancrage dans une société un peu plus mature et réaliste qui nous change des amourettes fluettes lycéennes. Malgré tout, si la mangaka rend une copie (trop) proprette qui se suit avec un plaisir certain, on attendait un peu plus de ces deux premiers récits de Yoshizumi dans un magazine plus mature.
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shun
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Re: Cherish

Message non lu par shun » 27 juil. 2010, 23:55

mon avis se résume parfaitement a ton dernier paragraphe. c'est bon, très agréable a lire ( comme souvent avec cette auteur ), mais les récits sont simpliste et surtout j'attendais beaucoup plus de cette auteur dans un mag plus mature. d'après les premiers avis, spicy pink s'annonce meilleur sur ce point.
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Audrey49000
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Re: Cherish

Message non lu par Audrey49000 » 28 juil. 2010, 00:40

Cela dit la mangaka ratisse large en évitant de tomber dans la "secte" yaoïste :roll: ce qui est un exploit en soi ! je ne sais pas exactement comment les japonais voient le sujet en dehors des initiés yaoï-yuri. [spoiler]C'est peut être la raison de la réaction neutre de Masonori, que l'on découvre ensuite !?[/spoiler] Elle ne s'étend pas sur le couple de "papas" pour revenir sur l'héroïne et son "problème" (le retour de son ex qui entraîne la question existentielle 'ravalera-ravalera pas son vomi' ?). En même temps, la façon dont elle les présente fait ressortir la normalité de ses parents pour Chihiro. La quête identitaire est assez intéressante. La démarche est assez originale pour ma part. La jeune femme qui se construit dans son chaos est un thème récurrent mais son chaos à elle est plutôt original [spoiler](une mère morte d'une grave maladie ; élevée par un couple d'hommes équilibré mais qui se cache un peu, par peur de la réaction d'autrui ; son premier amour déçu qui lui sert de jurisprudence ; la crainte de la séparation de ses parents et le choix de savoir ou non d'où elle vient, ses origines...)[/spoiler] par rapport aux autres shôjos (et j'en ai lu une paire pour savoir de quoi je parle ! :wink: ) dans lesquels l'héroïne se contente d'être une idiote égocentrique ou Cendrillon. Elle ne passe pas l'essentiel de son temps à se demander si c'est bien ou pas bien que le garçon le plus populaire s'intéresse à elle qui n'a rien, pas même un joli chemisier H&M. Les personnages sont "normaux" (qu'est ce que la normalité ? vous me direz), en dehors de leurs cadres familiaux : ils ne sont ni Einstein, ni la vedette de leur lycée puis université, je veux dire qu'ils sont plus plausibles et proches de nous. [spoiler]La meilleure amie amoureuse est un personnage usé, tête à claques à souhait mais une bonne ficelle du métier.[/spoiler] Enfin, tout s'imbrique à la fin, après un sac de nœuds sacrément emberlificoté, sans pour autant paraître un coup de baguette magique providentiel (malgré le personnage un peu inutile qui traînait dans un coin pour arranger tout ça et porter le chapeau du gros pompon).

Pour l'autre histoire, Happiness, je lui reconnaîtrai au moins qu'on ne nous présente pas un plan-plan où le couple s'est déchiré pendant trois longues années, a usé deux cabinets d'avocats, leurs enfants, tous les services en porcelaine de mémé, découpé même les photos sur lesquelles ils n'étaient pas, eu du mal à se décider de qui garde le chien et les plantes... c'est peut être ça aussi la maturité dans un shôjo ? le happy ending n'est pas écœurant de rose bonbon et ne frôle pas le conte de fées, que ce soit pour la première comme la seconde histoire. Le dessin est soigné. Que demande le peuple ?
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Natth
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Re: Cherish

Message non lu par Natth » 28 juil. 2010, 12:24

Audrey49000 a écrit :je ne sais pas exactement comment les japonais voient le sujet en dehors des initiés yaoï-yuri.
J'avais lu la réaction d'un auteur (j'ai oublié son nom), qui évoquait son parcours en tant que gay. D'après ce que j'avais compris, les comportements ou actes homophobes restent rares au Japon, mais ce type de relation n'y est pas reconnu. Dans le cas de cet auteur, personne ne lui parlait de son homosexualité, car elle était considérée comme quelque chose appartenant à la sphère strictement privée. Par contre, sa mère lui demandait régulièrement quand il allait se marier. D'après ce témoignage, fonder une famille semble rester une norme sociale, à côté de laquelle l'orientation sexuelle n'a pas grande importance. Maintenant, cela fait déjà quelques années que j'ai lu ce témoignage (3-4 ans) et j'ignore s'il est vraiment représentatif de la vie des femmes et des hommes homosexuels au Japon. De toute façon, le yaoi, le yuri et le manga en général tirent sur les ficelles qui font vendre. Et la ficelle "réalisme" n'est malheureusement pas la plus rentable.
Audrey49000 a écrit :c'est peut être ça aussi la maturité dans un shôjo ?
Peut-être... Mais Cherish est de toute façon un josei :roll:
Maintenant, il est vrai que beaucoup de romances shôjo restent très codifiées, sans doute parce que c'est ce qui se vend le mieux (comme pour le BL). Mais il n'y a pas que des romances dans le shôjo et, même dans les romances, on peut trouver des titres plus réalistes avec des personnages moins évaporés (comme pour le BL toujours).

Pour Cherish, je dois dire que ce titre ne m'attire pas beaucoup, même si j'aime bien le BL. Le pathos de l'héroïne m'a l'air un peu exagéré et je ne suis pas spécialement convaincue par l'histoire ou les personnages. Eventuellement, je jetterai un coup d'oeil si j'en ai l'occasion.

J'aurais cependant préféré "Otona no Mondai" d'Ima Ichiko, qui aborde une histoire du même genre toujours sous un angle réaliste.
"Nous pouvons nous comprendre les uns les autres, mais personne n'est expliqué que par soi-même."
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shun
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Re: Cherish

Message non lu par shun » 28 juil. 2010, 20:41

le même jour est sorti "PXP" et c'est clairement inférieur a ce dernier, autant l'histoire est toujours aussi sympa a suivre, on reconnait les qualités de la mangaka pour ça, que le fond est bien moins intéressant, je le classe au même niveau que ultra maniac.
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Margarine
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Re: Cherish

Message non lu par Margarine » 13 août 2010, 15:05

J'adore Wataru Yoshizumi et j'ai toutes ces oeuvres.
Par contre dommage que pxp et cherish ne comporte qu'un seule tome, les histoires sont sympa et j'aurai bien aimé qu'elle fasse ca en + de tomes! mais c'est pas grave! :)

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