J'aime les sushis

[ShadO]

J'aime les sushis

La fiche sur Manga-news

Vol. 1:

Avec J'aime les sushis, Delcourt nous invite à découvrir un shojo qui tente de mêler humour et gastronomie sur fond de romance lycéenne. Voila une recette qui s'annonce pimentée et pleine de saveurs, et que l'on attend avec impatience de découvrir !

Hanayu est une adolescente, fille d'un pâtissier renommé, membre de la section cuisine de son école. Seulement, si elle en fait partie, ce n'est absolument pas pour rejoindre son père et poursuivre son œuvre. Au contraire, son but est de devenir maitre sushi ! Pour ce faire, elle est bien décidée à séduire par tous les moyens possibles Hayato, fils d'un maitre sushi, justement. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle serait bien incapable d'annoncer à ses parents que reprendre l'entreprise familiale ne l'intéresse pas le moins du monde !

Nous voila donc en présence de plusieurs trouvailles pour le moins intéressantes. Premièrement, bien évidemment, les personnages. Hayanu se distingue des habituelles héroines shojoesques de part ses objectifs pour le moins singuliers. En Hayato, elle ne cherche, dans un premier temps, pas du tout l'amour. Elle le voit juste comme une bonne occasion de rendre son rêve réalité et ne s'intéresse pas le moins du monde à ce qu'il peut ressentir. Du coup, elle sera complètement à côté de la plaque question séduction. Hayato, inversement, apparait jusqu'à présent comme sous le charme de la demoiselle, mais laisse planer une part d'ombre et son comportement intrigue parfois, si bien que l'on n'a pas encore l'occasion de saisir pleinement le caractère du bonhomme. Heureusement, en fait. Voila de quoi ajouter une dose d'interrogations pour la suite.

Deuxième élément qui pouvait se montrer original et instructif: le thème des sushis et de la cuisine. Malheureusement, dites-vous bien que pour le moment le côté gastronomie reste fort en retrait par rapport au reste. Ayumi Komura profite bien des quelques pages bonus à sa disposition pour nous expliquer ses gouts en matière de nourriture, mais vu que ça se limite à des plats de base à réchauffer, ce n'est pas franchement intéressant. Espérons tout de même que le sujet soit un peu plus développé à l'avenir, car c'est indubitablement un aspect susceptible de différencier le titre de la concurrence s'il est bien exploité.

Pour le reste, ce premier tome constitue un bon départ. Si dans un premier temps l'auteur à tendance à en faire un peu trop avec ses personnages, voulant appuyer trop rapidement leur caractère et leurs singularités, cela se calme par la suite et le tout monte graduellement en puissance. Finalement, on a droit à de nombreux passages amusants, à défaut d'être vraiment inoubliables. C'est cependant assez logique, ces premiers chapitres servant avant tout à mettre les choses en place comme il faut.

Au niveau du dessin, on retrouve quelque chose d'assez classique. Le trait de Komura est agréable et moderne, mais manque un tout petit peu de personnalité que pour s'imposer comme une référence. Les pages sont relativement chargées mais toujours lisibles et le découpage se veut assez sobre.

Pour ce qui est de l'édition, Delcourt fournit globalement du bon travail. La plupart des mots techniques ont droit à une petite explication, mais ce n'est néanmoins pas le cas de tous. Par contre, on appréciera les clés de compréhension présentes en fin de volume.

J'aime les sushis commence donc plutôt bien. L'histoire se laisse suivre avec entrain et doit beaucoup à la pêche que dégagent ses protagonistes. Ce n'est pas encore parfait, c'est certain, mais le potentiel est bel et bien là et ne demande qu'à être exploité au mieux !

[Sorrow]

Série qui m'avait attiré au moment de son annonce, et qui n'a pas tenu toutes ses promesses à la lecture de ce premier tome, sans pour autant me décevoir complètement non plus.

Le principal reproche que je lui ferais, c'est que la gastronomie et l'humour sont assez vite éclipsés au détriment d'une histoire d'amour plus ou moins classique. Les ficelles n'ont rien de surprenant, pas plus que les situations, et on est capable de prévoir plus ou moins la suite des évènements. Ce n'est pas toujours un défaut, mais le contexte et le manque de développement de l'idée de départ ne permet pas de camoufler le manque flagrant d'originalité.

Bon, le personnage d'Hanayu est sympathique et plus ou moins attachant, bien qu'elle manque un peu de cohérence pour ma part. Hayato n'est pas encore assez développé pour qu'on s'y attache vraiment, et se révèle un peu transparent. Et du côté des personnages secondaires, bah je dois dire qu'aucun n'est vraiment marquant ou mémorable, à l'exception de la classique prof décalée et tortionnaire. Et on apprend quelques petites choses sur la cuisine, mais rien de transcendant non plus.

Bref, une lecture pas désagréable, mais qui aurait beaucoup gagné en personnalité si elle avait exploité ses idées de départ, à savoir la gastronomie. À voir ce que la suite nous réserve, mais je reste sur ma faim (un comble pour un manga culinaire), et j'attendrai un moment avant de me procurer les tomes suivants, si jamais je le faisais.

[ShadO]

Vol. 2:

Hanayu avoue enfin à Hayato qu'elle l'a trompé depuis le début et que la seule chose qui l'intéressait chez lui était la perspective de devenir maître sushi. Oui mais voila, quelle n'est pas sa surprise lorsque celui-ci lui révèle que, s'il a voulu sortir avec elle, c'est exactement pour les mêmes motifs qu'elle. De plus, le comportement du jeune homme change radicalement et il est bien plus froid qu'à l'accoutumée. Mais tout cela ne cache-t-il pas quelque chose ?

Comme on peut s'en apercevoir, les choses ne trainent pas. On aurait pu croire dans un premier temps que les véritables intentions de nos deux héros resteraient un mystère pour le partenaire jusqu'à la fin de la série, mais il n'en est, en fait, rien du tout. C'est une bonne idée de la part de l'auteur de procéder de la sorte car si ça n'avait pas été le cas, on serait probablement tombé dans un titre répétitif dans un futur plus ou moins proche. Quoi qu'il en soit, le tome s'ouvre donc sur la séparation de nos deux tourtereaux et la série prend du coup, et déjà, un nouveau départ. Etonnant, mais en fait très plaisant !

Et c'est d'autant plus le cas que cela permet de découvrir nos personnages sous un jour différent, à commencer par Hayato. Lui, dont on pouvait difficilement décrypter les sentiments jusqu'ici, commence à se dévoiler et à mettre en avant certains traits de caractère. Finalement, il n'est pas particulièrement attachant ou étonnant, mais rempli malgré tout très bien son rôle aux côtés de Hanayu. Cette dernière commence, elle, à prendre conscience des véritables sentiments qu'elle éprouve pour son désormais ex petit copain, mais aussi des raisons qui font qu'elle ne croit plus vraiment en ses rêves de devenir maître sushi. Par la même occasion, on aura l'opportunité de découvrir un autre membre de sa famille, son petit frère. Komura évite de nous servir un bambin insupportable et horripilant, et ça, ça fait vraiment plaisir. Mieux, on en vient rapidement à l'apprécier.

Autre chose bienvenue, la cuisine. Cette fois-ci, on apprend et découvre pas mal en ce qui concerne la restauration japonaise. Bien évidemment ce sont, en grande partie, les sushis qui sont mis à l'honneur , mais aussi d'autres mets plus classiques. Ne vous attendez pas pour autant à être apte à faire mijoter tout et n'importe quoi une fois la lecture terminée, mais cela reste néanmoins instructif et surtout bon pour l'avenir de la série, puisque c'est quand même là l'une de ses particularités annoncées.

Cela s'inscrit finalement dans le fait que l'auteur choisit de varier les styles et les émotions tout au long du volume. Certains passages sont résolument orientés humour, tandis que d'autres sont nettement plus chargés en émotion. L'ensemble se veut nettement plus homogène et mieux réparti que précédemment, et permet par la même occasion de profiter d'autant plus de ce qui nous est conté.

Voila donc un deuxième tome fort plaisant. En mettant davantage en avant le côté culinaire sans pour autant oublier le reste et en faisant progresser à la fois son intrigue et ses personnages, Ayumi Komura confirme que son titre a de quoi séduire. Reste à confirmer dans les prochains volumes.

[ShadO]

Vol. 3:

Hayanu a donc finalement retrouvé l'homme qui lui a fait aimer les sushis: le père de Hayato ! Mais un bonheur ne vient jamais seul et voila que celui-ci lui propose de devenir son apprentie. Le rêve de la jeune fille semble alors en bonne voie pour se réaliser mais, avant tout, elle doit faire part de sa décision à ses parents. Comment vont-ils bien pouvoir réagir en se rendant compte qu'aucun de leurs enfants ne souhaite reprendre l'entreprise familiale ?

Ayumi Komura nous l'annonce assez rapidement: elle a épuisé ses connaissances culinaires dans les deux premiers volumes de la série. Voila qui n'est pas spécialement réjouissant pour celles et ceux qui cherchaient dans le titre un moyen original de découvrir les sushis, mais on parvient cependant à passer outre assez rapidement tant la qualité de ce tome vient éclipser cette mauvaise nouvelle.

Outre un humour toujours très présent et efficace, mit en avant par la présence et la découverte de la famille de Hayato, le titre continue de nous surprendre dans le bon sens du terme. En effet, si l'on prend un réel plaisir à voir évoluer Hayanu dans le restaurant de sushis de la famille et que cela occupe une place de prédilection dans cet opus, ce n'est en aucun cas au détriment du scenario qui continue d'évoluer très rapidement et dans lequel les retournements de situations imprévisibles sont légion. Difficile, vraiment, de cerner les prochaines réactions qu'auront les personnages qui se retrouvent face à de grands bouleversements dans leur vie. De temps à autre, on se dit que ça va peut-être un peu vite. Mais cela reste néanmoins parfaitement compréhensible et la série nous a, de toute manière, habitué à beaucoup de dynamisme dès le départ.

Qui plus est, l'auteur fait toujours aussi bon usage des différents protagonistes qu'elle a mis en place. Si un nombre relativement restreint de personnes gravitent autour de nos deux héros, chacune est présente lorsque c'est nécessaire et n'est pas simplement là pour faire de la figuration. Sauf Matsuyama peut-être. Mais bon, d'un autre côté, ne pas se faire remarquer, c'est aussi sa principale caractéristique. Difficile donc de lui en vouloir. Par ailleurs, pour rester dans les personnages et pour en revenir à Hayanu et Hayato, il est assez amusant, quoique quelque part terriblement tragique, de constater que, maintenant qu'ils sont enfin honnêtes l'un envers l'autre, ils sont devenus incapables de se dire tout ce qu'ils pensent et de partager les sentiments qu'ils éprouvent. Le final de ce volume, notamment, est particulièrement révélateur de ce phénomène.

Toujours porté par un coup de crayon assurément très plaisant, délaissant la cuisine pour se focaliser sur les sentiments et les décisions des deux adolescents, J'aime les sushis continue de monter en puissance tome après tome. Par contre, dans la mesure où tout va très vite, que beaucoup de choses semblent d'ores et déjà réglées et que l'on en est même pas à la moitié de la série, difficile de dire ce que Komura nous réserve pour la suite. Gageons toutefois qu'elle saura nous surprendre comme elle se plait déjà tant à le faire !

[ShadO]

Vol. 4:

Hanayu est toujours sous le choc de la réaction d'Hayato lorsqu'elle lui a demandé pourquoi il voulait devenir pâtissier. A-t-il donc si peu confiance en elle ? Toujours est-il que l'heure est à la visite des professeurs au domicile des étudiants, notamment pour parler de leur avenir. Que va donc dire Hayato au sujet de son choix pour le futur ? Mais, plus important, pourquoi donc Saki devient-il blanc comme un linge en apercevant Matsuzaka, la responsable de nos deux cuisiniers en herbe ?

La fin du troisième volume nous laissait sur des évènements fort intéressants et inattendus. Cependant, il faudra patienter un petit peu avant d'avoir une réponse à nos questions puisque Ayumi Komura choisit ici de s'intéresser un petit plus en détail à deux personnages qui se contentaient jusque là de seconds rôles efficaces mais tout de même fort en retrait. Si l'idée est louable à la base, et permet par la même occasion d'étirer quelque peu les choses en longueur sans trop l'afficher au grand jour, la réalisation ne suit pas forcément. Outre la réunion plus qu'improbable des deux personnes concernées, l'évolution de leur relation reste fortement prévisible et sans grandes surprises, contrairement à ce à quoi nous avait habitué l'auteur jusque là. Et c'est peut-être ça qui nous étonnera le plus, d'ailleurs. Ajoutons à cela un comportement parfois un peu "too much" de certains personnages et l'on obtient une intrigue assez décevante dans sa construction, un peu moins dans sa conclusion.

On regrettera aussi le traitement qu'il sera fait d'Hayato dans ce tome. Ce dernier n'est franchement pas au top de sa forme, notamment lorsqu'il s'agit de mettre en jeu les raisons qui le poussent à suivre la voie de la pâtisserie. Pourquoi donc avoir été mettre en place cette idée de pari stupide ? C'est d'autant plus ennuyant que, au final, les révélations qui s'en suivent sont, elles, surprenantes et permettent de dévoiler une nouvelle facette du personnage dont le comportement reste toujours très intriguant et qui confirme par la même occasion être quelqu'un de bien plus travaillé qu'on aurait pu le croire au départ.

J'aime les sushis délaisse donc quelque peu ses têtes d'affiche le temps de quelques chapitres pour épaissir l'univers de la série et ajouter de nouveaux liens entre les intervenants. Cela ne veut pas dire qu'Hanayu et Hayato sont complètement oubliés pour autant puisque, malgré tout, quelques passages décisifs les concernant prennent place dans ce quatrième opus. Un quatrième opus qui, globalement, se montre légèrement moins convaincant que les précédents, sans pour autant décevoir véritablement.