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Orange Chocolat

Posté : 21 févr. 2013, 16:27
par Koiwai
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La fiche sur le site



Tome 1 (chronique de Titali) :

Après la fin de sa série « Les princes du thé » il y a quelques années, Nanpei Yamada nous revient avec une toute nouvelle œuvre : Orange Chocolat. On espère qu’à l’encontre de son aîné, Orange Chocolat réussira à trouver son public.

Ritsu, fils de bonne famille, beau et intelligent ; Chihiro, enfant normal, moyenne et quelque peu naïve sur les bords. L’opposé de l’un et de l’autre pourtant, l’un et l’autre veulent être à la place de l’autre. Aujourd’hui, Ritsu excelle dans la danse traditionnelle et promeut même des clips dans le rôle du « Prince Courtisan » (rôle de femme dans le cadre de la danse), cependant sa situation familiale avec son père n’est pas des plus commodes puisque celui-ci attend de son fils qu’il soit un bon héritier, alors que le jeune homme ne pense qu’à vouloir faire ce dont il a envie. En fin de compte, le souhait de Ritsu et de Chihiro est toujours bel et bien là et encore plus intense qu’avant, jusqu’à ce que cela devienne réalité…

Avant de mettre en place de suite l’intrigue à proprement parler (c'est-à-dire le transfert corporel entre nos deux héros), Nanpei Yamada ne se précipite pas et met à plat des bases solides afin de créer le monde d’Orange Chocolat. Elle prend le temps de présenter ses personnages principaux, ainsi que les secondaires ; l’auteure insuffle des caractères déjà riches et établis, ce qui rend les protagonistes encore plus vivants. Mais l’auteure fait encore mieux, elle développe tout autant ses personnages secondaires que principaux, alors que l’on sait bien que très souvent les personnages de seconde zone font office de figurants, surtout au cours du premier volume. La mangaka ne s’arrête pas en si bon chemin, et instaure des contextes familiaux et les différentes relations entre les personnages. Tout cela mis ensemble, cela donne un univers d’entrée de jeu complet, riche et naturel, réjouissant la lecture du lecteur qui se sent happé irrémédiablement par l’œuvre.

Entre interactions délurées, différends avec la famille et des personnages d’emblée attachants, on pourrait se dire qu’on atteint déjà le summum. Cela est mal connaitre l’auteure, lorsque Ritsu et Chihiro s’en retourneront au temple mélancoliques quant à leur souhait, tout basculera non pas en drame (heureusement d’ailleurs) mais en situations cocasses, interactions encore plus barrées et amusantes (certains moments réussissent même à vous faire décrocher la mâchoire). Bien évidemment, le changement de corps entre nos deux héros ne dure pas de manière définitive, ce qui pourrait décevoir certains lecteurs. Néanmoins, je pense justement cela judicieux de la part de la mangaka d’avoir choisi de faire en sorte que le transfert corporel se fasse plus disparate, rendant alors le récit encore plus imprévisible et amusant qu’avant. Et si en plus on sait que nos protagonistes sortent de l’ordinaire, on est sûr de ne pas être désappointé dans les divers cas cocasses. Notre intérêt sera aussi porté par la mise en avant et la rencontre de la danse traditionnelle avec le monde de la télévision, un apport paradoxal mais qui s’harmonise étrangement bien dans la série, et sans doute magnifié par le rôle du Prince Courtisan joué par Ritsu. Avec l’arrivée en trombe du changement corporel entre nos héros, s’ensuit le développement de deux interprétations différentes du rôle en question, amenant ainsi une piste très intéressante pour la suite des événements à venir.

Du côté des dessins, on ne pourra que constater les progrès indéniables de Nanpei Yamada. On se souvient encore au début de la série Les princes du thé d’un design au niveau des visages assez particulier, d’une mise en page trop remplie de cases et de phylactères, rendant la lecture quelque peu lourde et compliquée. Aujourd’hui, avec sa nouvelle œuvre qu’est Orange Chocolat, l’auteure nous montre un trait bien maîtrisé, un design des personnages qui lui est propre, tout en étant plaisant à l’œil. Sa patte de dessinatrice fait même des merveilles avec le Prince Courtisan. Et enfin, la mise en page est beaucoup plus équilibrée, à la fois complète tout en étant aérée.

En ce qui concerne l’édition, Tonkam nous fournit un travail remarquable, que ce soit au niveau du papier et de la traduction (surtout quand on sait que la mangaka ne résiste pas à la tentation de semer un peu partout des dialogues sur ses planches, sans pour autant que cela en devienne illisible). Peut-être juste un petit reproche pour vraiment faire la difficile, en début de tome lorsque Ritsu et Chihiro chantent au jeu appelé Orange Chocolat, chaque bulle est accaparée soit par une lettre soit par une syllabe, ce qui ne facilite par à certains moments la compréhension des mots, et le lecteur doit dès lors s’amuser à déchiffrer les mots en question ou à passer outre la lecture des mots (ce qui est un peu dommage).

En conclusion, Nanpei Yamada nous revient en grande forme avec une œuvre encore plus détonante et envoûtante, entre des personnages hautes en couleurs, des situations amusantes et renversantes, un scénario qui se veut solide et original et un dessin plaisant, voire magnifique lors de certaines scènes. Que peut-on demander de plus sûr et de plus réjouissant ? En toute sincérité, n’hésitez pas et foncez sur ce premier opus d’Orange Chocolat au goût des plus tendres !



Tome 2 (chronique de Titali) :

N’aimant pas la manière dont le président traite son amie d’enfance, Ritsu se jette de colère sur lui. Rien ne paraîtrait vraiment étrange si Ritsu ne se trouvait pas justement dans le corps de Chiro… Ce qui ne manquera pas de rendre nos deux héros des plus suspects devant les autres, que ce soit au lycée ou au sein même de la famille. Mais cela n’empêchera pas notre héroïne de prendre la décision d’accompagner Ritsu sur scène pour la fête de bienvenue des nouveaux élèves.

Malgré que les situations cocasses et les quiproquos s’enchaînent, nos deux tourtereaux se trouveront encore plus proches et inséparables qu’avant, ce qui ne pourra qu’amener à encore plus de déboires mais c’est cela qui fait justement le charme de la série. Toutefois, malgré la préparation de la danse de Chiro et de Ritsu pour la fête de bienvenue, il faut avouer qu’il ne se passe pas grand-chose au niveau de l’histoire, même si on se complaît sans trop de difficultés dans la vie de tous les jours de nos protagonistes, ainsi que dans leurs interactions (surtout en ce qui concerne nos deux héros). La mise en avant de la relation entre Chiro et Ritsu prend toute son envergure dans ce volume-ci tel un couple fusionnel ; une chose plutôt rare dans le shojo puisqu’en général, les rapports entre l’héroïne et le garçon qui lui est destiné commencent toujours sur les chapeaux de roues. Un changement qui n’est pas vraiment des plus déplaisants, néanmoins, l’auteure sera-t-elle s’en sortir sur la longueur sur une relation amoureuse, de prime abord, réussie sans risquer de lasser le lecteur ou de stagner l’intrigue elle-même ? Restons cependant sur les bonnes bases qui nous sont proposées dans ce présent volet. De plus, vers la fin de l’opus, deux étranges entités font leur apparition, et ils ont bien l’intention d’alourdir l’enchantement du transfert corporel entre nos deux personnages principaux, ce qui relance d’ores et déjà le scénario. Par la même occasion, cela introduit de nouveaux protagonistes pour encore plus de délire, de cas cocasses et d’amusement, on ne dit assurément pas non ! Il n’y a plus qu’à espérer que Nanpei Yamada sera prompte à bien exploiter ce nouveau fil qui se présente à elle.

Du côté de la traduction, rien de bien grave à signaler mais attention aux oublis un peu hasardeux, comme l’oubli d’accents sur les « e » (p. 9 : « President » ou encore à la p. 37 : « dure réalite »), l’ajout de « r » inutile à la p. 19 : « Rentrer chez toi ! », un espace qui n’a pas sa place dans un mot à la p. 32 : « vr aiment » ou encore une phrase au sens au peu étrange (point de vue personnelle) à la p. 37 : « …, je remonterai votre demande à ma compagnie. », n’aurait-il pas mieux valu de dire « monterai à nouveau » ou « reconsidérerai ».

En conclusion, Nanpei Yamada tient ses promesses de divertissement et de la mise en place de personnages attachants, même s’il faut attendre la fin du tome pour que l’intrigue se remette en marche. Un second volet qui se veut donc surtout plaisant et amusant à suivre avant de se réattaquer à nouveau aux choses sérieuses.



Tome 3 (chronique de Titali) :

Il n’était déjà pas facile pour Ritsu et Chiro de subir de manière indéterminée le sort d’échange de leur corps respectif mais ils doivent en plus, à présent, supporter la présence de deux entités-renards à l’origine de leur ensorcellement. Ce qui ne facilitera en rien par la suite l’entente entre nos deux héros.

Sans appréhension et sans grandes difficultés, on démarre la lecture d’Orange Chocolat. On s’amusera de prime abord des diverses interactions cocasses mises en place entre les renards et nos deux tourtereaux. Ce sont ces mêmes interactions qui feront presqu’à elles seules toute la force de cet opus-ci. En effet, à part cet élément des plus frais et drôle, il ne se passe concrètement rien dans ce présent volume. Ce qu’on regrettera d’autant plus puisque le titre est composé de véritables ingrédients quant à la confection de bonnes idées d’intrigues. Bien évidemment, dire qu’il ne se passe quasiment rien serait excessif et déplacé, le volet est quand même principalement centré sur le malentendu qui s’installe entre Ritsu et Chiro, tout en continuant à exploiter la problématique de l’échange des corps (même si cela commence à s’essouffler). Cependant, c’est justement là que ça fait mal. Alors que la série fait l’objet de réelles capacités (comme on l’a déjà fait remarquer un peu plus haut), l’œuvre a quelques accrocs à s’envoler afin de pouvoir constituer une réelle trame. Mais attention, le tome reste toutefois agréable et fluide à lire, ce qui prouve bien que le titre a de quoi susciter un intérêt certain auprès de son lectorat.

En clair, le volume est sympathique et amusant à lire mais Nanpei Yamada peine malgré tout à mettre en place un récit plus intrigant et explosif, ce n’est pourtant pas les composantes qui manquent…

Re: Orange Chocolat

Posté : 21 févr. 2013, 16:27
par Koiwai
Tome 5 :

Sur la demande du patron de Yuri, Chiro va jouer aux côtés de Ritsu dans un clip ! La jeune fille s'en réjouit, mais d'un autre côté, elle se morfond dans les révisions qu'elle est obligée de se farcir en vue de son examen prévu à la rentrée. Autant dire qu'elle ne verra pas passer ses vacances ! Mais alors qu'elle étudie à la bibliothèque, la jeune fille fait la connaissance de Hal... qui n'est autre qu'un jeune chanteur populaire qui a un rôle clé pour le clip !

Après deux volumes qui s'essoufflaient, il était temps de voir arriver un nouveau personnage à même de servir d'élément perturbateur, et c'est ce rôle que l'on attend de Hal... que l'on attend longtemps, longtemps... jusqu'à la dernière page du tome, qui propose un petit coup de théâtre promettant enfin, du moins espérons-le, un peu de renouveau.

Mais en attendant de voir ça, il faut déjà passer ce cinquième volume, qui connaît les mêmes lacunes que le quatrième : une tendance à étirer les choses autour de... pas grand chose. Ainsi, l'apparition de Hal a pour l'instant du mal à se faire prenante, le jeune homme n'amenant dans l'immédiat rien de neuf : pas encore de gros rebondissements, pas vraiment de complexification amoureuse (au moins, pour l'instant on échappe au banal triangle amoureux, c'est déjà ça)... On se contente de le découvrir dans sa personnalité un peu excentrique qui a plus tendance à irriter qu'autre chose, dans ses talents artistiques, dans sa perspicacité... le tout étant mis en scène assez platement.

Tout simplement, Hal étant assez cliché et pas encore très intéressant, on suit le tome sans être spécialement emballé, en attendant encore et toujours le déclic, le renouveau qui n'arrive toujours pas. Et dans tout ceci, le sujet des changements de corps passe quasiment à la trappe et ne fait guère son retour qu'à la fin.

Dire que l'on s'ennuie serait faux, car il y a notamment ces notes d'humour et de bonne humeur dégagées par les bouilles irrésistibles de Chiro et son côté assez franc, ainsi que la présence des de Sakon et Ukon qui amènent quelques bons moments, mais on attend toujours de voir se concrétiser les promesses faites par un début de série excellent. Cette fois-ci, au vu de la dernière page de ce tome, on a bon espoir de voir enfin les choses bouger un peu plus.

Re: Orange Chocolat

Posté : 08 mai 2013, 15:43
par Koiwai
Tome 6 :

L'apparition de Ritsu et Chiro dans le dernier clip de Hal commence à faire parler de lui, tandis que nos héros s'inquiètent un peu en pensant que la star a peut-être découvert leur secret. Le cinquième volume s'achevait sur cette question : Hal se doute-t-il de quelque chose ? En somme, la fin du tome 5 laissait enfin entrevoir quelques évolutions dans le récit. Malheureusement il n'en est finalement rien.

Alors que les interrogations se poursuivent, l'heure de la fête sportive du lycée arrive, et Hal trouve le moyen de s'y incruster, tandis que Chiro et Ritsu mettent au point quelques idées visant à changer de corps pour mieux profiter de la fête, Ritsu étant tout sauf sportif. Mais il leur faudra faire attention à Hal... On se dit que cette fête du sport va être un bon moyen d'accentuer la tension autour des doutes de Hal, mais tout retombe comme un soufflé, car il ne se passe rien, Nanpei Yamada se contentant de nous offrir des épreuves classiques plus ou moins réussies, la course à pied restant amusante grâce aux réactions de Ritsu, tandis que la course à cheval est d'un ennui profond tant elle s'étire pour rien du tout autour des explications et des mises au point de stratégies qui ne servent à rien. Et pendant ce temps, Hal est là, mais est totalement inutile, le focus sur ses doutes passant totalement au second plan et ne faisant absolument rien changer. Quant à l'échange des corps, il s'enlise pendant cette fête du sport bien peu passionnante.
Enfin, le dernier chapitre est à l'image du volume : en se centrant sur l'intérêt d'Ukon pour une loterie, Nanpei Yamada offre un énième chapitre creux, inutile, où le sujet des échanges de corps est à peine exploité, et où le thème du théâtre traditionnel est désormais complètement invisible (sauf sur une ou deux pages).

On avait bon espoir de voir Hal redynamiser un peu Orange Chocolat, et il n'en est rien. Plus que jamais, Nanpei Yamada tourne en rond, ne fait rien évoluer, s'enfonce dans les poncifs en oubliant les principaux thèmes si prometteurs de son début de série, le théâtre traditionnel en tête. Il y a toujours quelques passages amusants, mais l'ennui commence sérieusement à guetter dans cette série de plus en plus fadasse.

Re: Orange Chocolat

Posté : 12 sept. 2013, 19:10
par Koiwai
Tome 7 :

Brouillée avec Ritsu, Chiro se retrouve à faire la première visite de l'année au temple avec Hal. S'en suit alors... euh... rien. Le vide. Ce chapitre d'ouverture est à l'image des défauts que la série montre depuis quelque temps : une absence d'événements et de vrais rebondissements, un sujet qui s'étiole tandis que les passages dépourvus d'intérêt s'enchaînent. Ici, la visite au temple n'apporte rien de neuf, hormis régler vite fait le semblant d'embrouille entre Chiro et Ritsu, un événement qui n'en fut finalement pas un. Insipide, ce chapitre ne fait qu'entamer une descente qui se poursuit dans la suite du volume.

La suite, elle voit Ritsu propulsé en tant que premier rôle d'un nouveau feuilleton télévisé. Remarqué pour ses talents dans l'interprétation de rôles féminins, le jeune garçon doit désormais camper un double-rôle, celui d'un lycéen viril et d'une lycéenne hautaine, donc autant dire qu'il devra fournir certains efforts pour être à la hauteur... Et le problème, c'est que Nanpei Yamada occulte en grande partie ces efforts, à peine visibles, de même que les interprétations de notre héros, la mangaka préférant se focaliser sur l'arrivée d'un nouveau personnage : Hayashi, principal rôle féminin du feuilleton aux côtés de Ritsu, et idol ultra populaire, qui commence à coller de très près notre héros et dont on voit arriver des kilomètres à l'avance tous les agissements. On se dirige tout droit vers un semblant de rivale amoureuse, qui ne sert strictement à rien vu comment Ritsu la balance, et qui nous achève en écartant définitivement la série de ses sujets de base. On nous promettait une série sur le théâtre traditionnel japonais onnagata, on se retrouve désormais avec un feuilleton télé joué par une idol... Quant à l'échange de corps, il est totalement absent du tome, bien qu'il soit apparemment destiné à revenir dans le prochain volume.

De plus en plus, Nanpei Yamada semble naviguer à l'aveugle et ne pas savoir quoi faire de sa série. Il reste les bouilles inimitables de Chiro pour faire sourire de temps à autre, mais hormis ça, tout est vide, superficiel, se perd dans des historiettes inintéressantes et qui n'ont plus de rapport avec ce que l'on attendait de la série lors de ses si prometteurs débuts. Au-delà d'une couverture qui met pourtant le théâtre à l'honneur, le contenu est bien trompeur.