La Fleur Millénaire

[Koiwai]

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Tome 1 :

Après le succès de l'Arcane de l'Aube, les éditions Kazé Manga nous amènent un nouveau shôjo d'aventure dans un monde d'inspiration antique : Le Fleur Millénaire, dernière série en date d'une mangaka désormais bien installée dans le catalogue de l'éditeur : Kaneyoshi Izumi, auteure de Seiho Men's School et de 100% Doubt.

Tout commence dans un monde inspiré de la Chine antique, où 4 pays se partagent le territoire chinois alors divisé : les pays de Â, Kô, Do, et So. Autrefois pays prospère, Kô put conclure une alliance avec Â, la princesse du premier pays ayant épousé le roi du deuxième. Quelques années passèrent, le pays de Kô en arriva à péricliter au profit du pays de Do, poussant le roi de  à revoir ses priorités : Kô n'étant plus qu'un petit pays, une nouvelle alliance s'installa avec Do, alliance conclue par l'arrivée de la reine de Do en tant que deuxième Reine de Â.
Fille de la première reine officielle du pays de Â, Aki subit de plein fouet l'affaiblissement du pays de Kô, mais aussi celui de sa mère, gravement malade et désormais totalement délaissée par son époux le roi. Depuis l'arrivée de la deuxième reine et la naissance d'un prince héritier, la fillette subit jour après jour les mesquineries de son entourage. Jusqu'au jour où elle croise et défend Hakusei, un étrange esclave rejeté par la reine, aux cheveux couleur d'or et aux yeux couleur ciel, qui choisit alors de se mettre à son service. Les destins des deux enfants sont désormais liés, et les amènent à rencontrer Seitetsu, un marchand borgne qui les prend sous son aile pour enseigner à la princesse rejetée les Six Arts indispensables à une princesse de l'époque. Mais quand, arrivée à ses 14 ans, Aki montrera ses talents au point de ridiculiser le jeune prince de Do sans en avoir l'intention, elle devra payer d'un prix mortel la rancoeur du couple royal...

Ce synopsis n'est ni plus ni moins que l'introduction de la série, étalée pendant la première moitié du volume. Ainsi présentées, les choses peuvent paraître un brin complexes, mais il n'en est rien, Kaneyoshi Izumi parvenant sans le moindre mal à faire ressortir tout ce qu'il faut : le contexte diplomatique passé et présent entre les royaumes de Â, Kô et Do (seul le pays de Sô est pour l'instant absent) ainsi que les mariages et alliances qui en découlent, la dure vie de la princesse Aki, les ambitions de la reine de Do... Tout est très clair, et l'on se régale devant cette habile mise en place du contexte politique et diplomatique, qui prépare d'ores et déjà bien des choses avec l'annonce de la rupture d'une alliance et de l'arrivée d'une guerre...

Installé avec beaucoup de clarté, le contexte est d'autant plus passionnant que la mangaka n'oublie pas d'y glisser des protagonistes vite attachants.
On pouvait avoir peur de voir se dessiner entre Aki et Hakusei un lien sentimental trop présent dès le départ, et il n'en est rien : pour l'instant, les allergiques aux romances pourront être satisfaits, car aucun amour mièvre ne pointe le bout de son nez. Les principaux sentiments de ce premier tome tournant plutôt autour de l'amour familial, la haine (familiale également...), la jalousie, le désir de vengeance, mais aussi l'amitié entre deux personnes liées par le destin. Bref, même les plus réfractaires au shôjo peuvent se laisser séduire sans mal.
Aki est une héroïne que l'on apprend vite à apprécier, car elle sort un tant soit peu des sentiers battus. Malgré son statut et les mesquineries dont elle fait l'objet dès son enfance, elle se veut très courageuse, soutenant jour après jour sa mère malade, bravant les moqueries en n'hésitant pas à y répondre ouvertement, ne s'enfermant jamais dans les lamentations. C'est un vrai plaisir de voir une telle héroïne, qui ne se laisse pas faire, ne se plie pas forcément aux règles, sans non plus tomber dans l'exagération (elle reste au début une fillette, avec les fragilités que ça implique), et c'est d'autant plus plaisant qu'elle est très vive, dynamique.
Quant à Hakusei, on découvre en ce cliché du mignon blond aux yeux bleus "exotique" un garçon finalement lui aussi très attachant, qui ne joue aucunement la carte si crainte du cliché. Mieux, son physique a un réel intérêt, puisque sa différence lui vaudra la méfiance et la crainte des personnes qui l'entourent, la mangaka posant ainsi un contexte intéressant autour de lui. Et de part sa fidélité envers la princesse qui l'a pris sous son aile, il revêt facilement un certain attrait, une dignité qui devrait s'accentuer par la suite.
Enfin, saluons le travail sur les relations entre les différents protagonistes, car que cela se fasse de façon insistante ou plus discrète, on les ressent toutes très bien, la première étant l'amour mère/fille tragique que se vouent la première reine et Aki. La jalousie et l'ambition de la deuxième reine sont bien retranscrites, de même que le lien profond qui s'est lié entre notre héroïne et Hakusei. Ou encore l'amertume et la tristesse enfouies dans le coeur du roi de Kô et grand-père d'Aki, un état de fait que l'on comprend alors que la mangaka l'aborde à peine, mais avec justesse et retenue.

Quant au style de Kaneyoshi Izumi, il est bien adapté et on ne peut plus agréable. Puisque l'on vient juste de parler de retenue, signalons que la mangaka n'en fait jamais trop dans la représentation des émotions. Que ce soit pour la tristesse ou la détresse totale d'Aki ou encore l'amertume et le doute de Hakusei face aux craintes des autres, l'auteure n'étire jamais les choses inutilement, ne se complaît jamais dans le sentimentalisme de façon exagérée. Il en ressort une certaine maturité qui colle bien au fond.
Depuis Seiho Men's School qui jouissait déjà d'un travail graphique très plaisant, le trait de la mangaka s'est encore affiné, propose des visages aux émotions plus nuancées, encore mieux travaillées, et se permet d'offrir à Aki des bouilles très attachantes.
Quant aux décors inspirés de la Chine antique dans les habitations, ils sont présents quand il le faut pour rendre le tout plus immersif, et sont suffisamment travaillés quand l'histoire le demande. Il y a un bon équilibre entre leur présence et celle des personnages.

Ainsi, grâce à tout ceci, l'histoire s'écoule-t-elle avec clarté et intérêt, tant on saisit bien tout ce qui se passe, que ce soit les enjeux diplomatiques où ceux plus personnels. Tout coule de source, chaque étape est bien amenée, seules quelques très légères facilités sont présentes (quand même, sans en dire trop, Aki et Hakusei s'échappent très facilement quand ils sont prisonniers)...

En somme, il faut bien le dire, La Fleur Millénaire est l'une des excellentes surprises de début 2013. Sortant des sentiers battus, partant sur des bases très plaisantes et assez ambitieuses où le contexte diplomatique et très clair et prenant, proposant des jeunes héros attachants et charismatiques, le tout avec un ton et un coup de crayon qui ne tombent pas dans les excès, la série s'annonce déjà comme étant à suivre de près. D'autant que la fleur fantastique offrant son nom à la série, évoquée à quelques reprises, entretient une certaine ambition dès des premières pages assez mystérieuses.

Du côté de l'édition, on a affaire à une édition habituelle : papier correct et impression corrects, traduction très agréable, où seules quelques fautes d'inattention viennent faire tache. Et au vu du petit prix de 3,99€ appliqué pendant les trois premiers mois de la mise en vente, il serait dommage de ne pas tenter cette série qui démarre de la meilleure des manières.

[ShadO]

Très bonne surprise que ce premier tome ! Ayant dévoré les 10 premiers volumes de l'Arcane de l'aube il y a peu, je me demandais ce qu'allait pouvoir donner La fleur millénaire et, au final, j'aime presque autant jusqu'ici. Même s'il y a beaucoup de ressemblances, on est quand même face à deux choses bien différentes et j'apprécie beaucoup Aki qui s'annonce déjà comme une héroïne à suivre !

[Koiwai]

Tome 2 :

Tandis que Hakusei accompagne Seitetsu parmi les troupes de Kô pour s'aguerrir, Aki est tenue éloignée de la guerre qui se prépare bien malgré elle. Après une certaine période de séparation, la jeune fille décide cependant de partir retrouver son fidèle serviteur, qu'elle retrouve métamorphosé : plus grand, plus musclé, plus prompt au combat. Le beau blond est devenu un vaillant combattant qui va faire éclater aux yeux de la jeune princesse la dure réalité des champs de bataille.
L'ellipse faite autour des changements de Hakusei donne l'impression que ces changements sont assez abrupts, un peu trop soudains, le jeune garçon étant tout de même très différent de ce qu'il était avant, et étant finalement devenu un guerrier exemplaire très vite. Mais l'essentiel n'est pas là, et Kaneyoshi Izumi s'attarde plus sur les doutes de ses deux héros, chacun n'ayant d'autre souhait que de préserver l'autre des horreurs qui pourraient lui tomber dessus.

Ainsi Hakusei est-il devenu un garçon solide, prêt à tout pour protéger celle qu'il considère largement plus que comme une maîtresse, tandis qu'Aki, de son côté, découvre certaines duretés de la guerre que son coeur de jeune fille ne peut pas encore supporter totalement. Mais la jeune princesse se veut forte et le prouvera à nouveau, quitte à paraître capricieuse et à croire qu'on va la détester pour ce qu'elle fait, et elle se montrera aussi naïve que téméraire dans sa volonté de protéger son serviteur autant que le pays qui l'a recueillie. Ainsi la bataille pressentie à la fin du tome 1 se prépare-t-elle entre les pays de Kô et de Do. Plus limitées du côté de l'effectif, les troupes de Kô devront retourner la ruse de Do contre elle pour s'en sortir, et la stratégie employée, simple, est clairement expliquée et permet d'entrevoir des capacités stratégiques intéressantes chez Aki, même si l'on se dit que les choses sont un peu trop simples. Une simplicité qui se retrouve dans la bataille elle-même, finalement dépeinte de façon assez sommaire, mais néanmoins efficace. Quelques instants un peu violents suffisent pour faire passer l'essentiel, la mangaka préfère aller à l'essentiel, peut-être pour garder un équilibre entre la dureté de son récit de guerre et la catégorisation shôjo de son oeuvre.

La suite du tome apporte de nouvelles pistes en faisant entrer en scène le dernier des quatre royaumes : Sô, qui fait part d'une demande soudaine à Kô afin de souder une alliance entre les deux pays face à la menace de Do. C'est l'occasion de voir apparaître de nouveaux personnages un peu clichés mais intéressants, et de continuer de développer des axes déjà chers à la mangaka face à ce nouveau rebondissement : le lien fort entre Aki et Hakusei qui malgré les doutes se confirme encore et toujours (au point de tourner un peu en rond par moments), mais aussi la témérité d'une jeune princesse décidément bourrée de charme tant elle se montre vive et peut avoir la langue bien pendue, au point d'être volontairement provocatrice.

Après un premier tome extrêmement prometteur, la Fleur Millénaire reste donc sur une très bonne dynamique. Il y a quelques éléments autour de la relation Aki/Hakusei qui tournent un peu en rond, il y a toujours quelques visages un peu bizarres parfois, mais les choses avancent globalement à bon rythme, les personnages sont bien campés, on a envie de savoir ce qui attend nos deux jeunes héros (certaines phrases, notamment la première du tome, n'augurant pas forcément de la joie), et on se prend facilement au jeu des alliances et manigances entre les différents royaumes, qui restent simples mais apportent tout son cachet à ce shôjo qui se démarque sans difficulté de la majorité des titres du genre sortant en France.

[Koiwai]

Tome 3 :

Depuis qu'il est tout petit, Hakusei s'est vu confier la tâche de protéger la princesse Aki. Mais le petit garçon a grandi, et ce sont des sentiments surpassant la simple protection et l'amitié qui se sont désormais emparés de lui. Ne pouvant plus contenir ses sentiments pour sa maîtresse, il la pousse dans ses derniers retranchements avant que celle-ci ne se libère de son étreinte et s'enfuie jusqu'à tomber sur Seitetsu. Au moment où Seitetsu s'apprête à punir un Hakusei déjà rongé de remords, une nouvelle lui parvient, l'espionne qu'il avait envoyée au pays de  a été capturée par la Reine de Dô...

On le sentait venir, et cela ne manque pas : les sentiments de Hakusei explosent dans un début de tome qui ferait presque tâche à ce moment précis de l'intrigue, puisque cette dernière n'en fait finalement rien pour l'instant et part ensuite immédiatement sur une autre voie, laissant l'amour transi du blondinet en suspens. En effet, à partir du moment où la nouvelle de la capture de son espionne atteint Seitetsu, ce dernier se retrouve acculé, sous la menace d'une lourde sanction qui pourrait aussi bien venir de son frère que des habitants eux-mêmes. Cependant, Seitetsu n'est pas du genre à se laisser dominer par les menaces, car cet homme, qui n'occupe plus aucune fonction officielle au sein de son royaume, suit sa propre voie, cherche à accomplir son propre objectif...

Qui est réellement Seitetsu ? Quel objectif suit-il ? Pourquoi a-t-il recueilli la princesse Aki bien des années auparavant ? L'heure est venue d'en apprendre beaucoup plus sur lui, au fil d'un flashback qui occupe la majorité du volume. Un flashback qui nous invite à le suivre depuis son enfance, à l'époque où il perdit son père et rencontra celle qui allait changer sa vie, une certaine princesse dont le destin était d'épouser le monarque d'un autre royaume...

S'il ne fait pas spécialement dans l'originalité et reste prévisible avec ce fond croquant un amour impossible destiné à se finir dramatiquement, ce long retour en arrière a surtout le mérite de bien expliquer ce qui a amené Seitetsu à être ce qu'il est, et d'aborder les choses sous tous les angles. Si le fond de romance tragique et là, il ne prend pas plus de place que de raison, et Kaneyoshi Izumi parvient à bien mettre en avant le rôle parfois délicat qu'implique le statut de princesse puis de reine, en dépeignant une femme qui n'a jamais pu être la maîtresse de sa vie, mais a su conserver sa dignité et assumer son statut malgré les difficultés et les rêves.

En résulte un flashback équilibré et poignant, qui passe assez vite en revue certaines choses mais met très bien en valeur l'essentiel, nous permettant de beaucoup mieux comprendre le charismatique Seitetsu.

[Tsumikitty]

Je détourne les yeux de ton avis sur le tome 3, que je n'ai pas encore lu et je poste juste pour dire que j'apprécie aussi La Fleur Millénaire. Je partais avec un a priori positif, puisque j'avais beaucoup aimé 100% Doubt et on y retrouve le style original de cette mangaka, avec des héroïnes qui n'hésitent pas à "ouvrir leur gueule" (excusez moi pour l'expression, mais c'est ce qui m'est tout de suite venu à l'esprit), volontaires et quand même loin d'être parfaite, avec un peu de mauvais caractère qui leur donne du piquant. J'aime bien son dessin aussi, pas forcément beau mais plaisant à regarder, dynamique et reflétant bien les émotions (surtout la colère ^^).
Et donc pas déçue, même si un peu surprise du contexte historique qui au final est effectivement bien traité, bien expliqué. La romance commence à prendre le dessus, mais j'espère, au vu de 100% Doubt, qu'elle la traitera toujours avec un peu d'autodérision.
Du coup, je pense que je vais me lancer dans Seiho Men's School, dont le synopsis ne m'avait pas tenté. Si l'ambiance est pareil, ça devrait être intéressant ^^.

[Kagurachan]

Je suis totalement de ton avis Tsumikitty : on reconnait bien le style d'Izumi et ses héroïnes pas cruches. Le contexte historique ajoute du charme à l'ensemble... Bref, une série à suivre pour moi !

[Koiwai]

Tome 4 :

Son espionne capturée par la reine de Do, Seitetsu est contraint de se constituer prisonnier, en attendant d'être extradé vers le pays de Â, où la cruelle reine de Do lui réservera sans doute un sort funeste. Dans le but de préserver la princesse, à qui il estime qu'il n'a plus rien à apprendre, il accepte son sort... Mais Aki, elle, a bien du mal à se résigner à voir son mentor disparaître. Bouleversée, elle décide de tout mettre en place pour libérer Seitetsu avant l'arrivée des envoyés du pays de Â.

Le plan visant à la libération de Seitetsu, c'est grosso modo ce que nous propose de suivre l'ensemble de ce volume. La première partie s'avère un peu longuette, s'étirant sur ce qui se déroule avant l'idée d'Aki pour libérer Seitetsu. On y suit des séparations déchirantes mais qui évitent heureusement un trop-plein de pathos, malgré quelques relents sentimentaux d'Aki un peu catapultés et inutiles. On y découvre également un peu plus la vie de famille de Seiitsu, aux côtés d'une femme qui ne manque pas de caractère ! Au risque de commettre quelques bévues idiotes... Et l'on retrouve des petits morceaux de flashback qui n'apportent finalement rien de neuf autour de l'enfance d'Aki et Hakusei avec Seitetsu.

Puis l'heure du plan arrive, et Aki met en place un habile stratagème expliqué de façon simple, où elle aura besoin de bon nombre de soutiens, ce qui sera notamment l'occasion de revoir le prince de Sô dans un rôle un peu plus actif. Au-delà d'un chagrin contenu qui ne ressurgit que quand elle n'est pas en face de ses hommes, la princesse se veut forte et déterminée, afin d'attirer à elle les personnes dont elle a besoin. Elle n'hésite pas à faire un peu de chantage, à user de ses charmes, à manipuler un brin son monde pour accomplir ce qui est, dans le fond, un caprice personnel qui reste une preuve qu'elle n'est pas encore totalement mâture. Et si l'issue du plan est malgré tout évidente, on prend plaisir à suivre l'affirmation d'une jeune fille qui a décidément un don pour l'art du combat, mais qui doit encore apprendre à ne pas se laisser déborder par ses sentiments.

En somme, rien de bien compliqué ici, mais on suit le plan avec plaisir, car le tout est bien conçu et confirme le caractère d'une héroïne chez qui la détermination prend globalement le dessus sur la tristesse, malgré une fin de tome qui laisse transparaître un sentimentalisme inutile via ce que ressent exactement Aki pour Seitetsu, un rebondissement final catapulté, et des dessins qui subissent quelques légères baisses de régime et petites erreurs (par exemple, le col du vêtement d'Aki qui change de sens à la page 25).

[Koiwai]

Tome 5 :

Malgré tous ses efforts, Aki n'est pas parvenue à sauver Seitetsu, son bien-aimé mentor, destiné à partir pour le pays de  où il sera constitué prisonnier. Toutefois, avant que Seitetsu ne parte, Hakusei est parvenu à le voir une dernière fois. Les paroles que s'échangent les deux hommes sont d'abord un peu dures, mais Hakusei finit par comprendre le poids qui pèse sur ses épaules : un destin sans commune mesure attend la princesse, et ce sera à lui de toujours rester à ses côtés pour la protéger. En fait, rien de nouveau : ça, on le savait déjà.

De manière générale, une grosse partie du tome se contente de confirmer des choses que l'on sait déjà : l'amour transi de Hakusei pour Aki, celui de la princesse pour Seitetsu, le désarroi que provoque la capture du borgne... On se contente de suivre les doutes d'Aki et de Hakusei sur leurs sentiments et sur rôle qu'ils doivent avoir, soit des choses déjà abordées auparavant, et qui ici prennent un peu trop des allures de pathos par moments. Par exemple, la mangaka tend à en faire un peu trop sur les adieux déchirants d'Aki à Seitetsu. Mais heureusement, nos héros ressortent tout de même un peu plus forts de cette épreuve, Aki confirme sa force psychologique et son lien avec Hakusei se soude encore un peu plus, tandis que la caractérielle femme de Seiitsu, en plus d'apporter de sympathiques notes d'humour, prouve elle aussi qu'on peut compter sur elle.

Après l'arrivée un peu étrange d'un nouveau personnage, un marchand étranger qui se met au service d'Aki et dont on attendra de voir le rôle, les choses sérieuses reprennent avec les agissements de la Reine de Do au pays de Â. Pour servir ses ambitions, l'horrible dame est bien décidée à faire de son incapable de fils l'héritier de Â, et pour cela elle va devoir agir au plus vite et chambouler en profondeur le pays. Si ce personnage reste par moments trop caricatural dans son rôle de méchante, on est en revanche un peu plus séduits par le Roi de Â, longtemps reste énigmatique est presque détestable tant il se montre dépourvu de sentiments, mais qui finit par se révéler plus en profondeur via une conversation avec Seitetsu. Après cela, les choses se précipitent dans des dernières pages qui préparent sans doute un gros bouleversement.

En somme, on a globalement un tome un peu longuet, qui notamment s'étire trop sur des tourments intérieurs déjà vus chez Aki et Hakusei, au point de frôler le pathos à plusieurs reprises. Mais la fin du tome vient redonner un coup de boost quand il le faut.

[Koiwai]

Tome 6 :

Au pays de Â, la Reine de Do a mis en marche son coup d'état qui lui permettra d'asseoir son pouvoir et de placer le prince en tant qu'hériter. Pendant qu'une confrontation verbale s'engage entre elle et le roi de  blessé, Seitetsu jette ses dernières forces dans la bataille pour contrer la reine de Dô et tenter de tenir sa promesse à celle qu'il a autrefois tant aimée.
A lors qu'une page est sur le point de se tourner, que la victoire de la Reine de Dô semble inéluctable, la joute verbale de celle-ci avec le roi de  est un régal car elle fait bien ressortir la relation tendue qu'ont toujours entretenue ces deux époux qui ne se sont jamais vraiment aimés, mais aussi parce qu'elle consolide la confiance qu'avait le roi envers son ancienne épouse défunte et envers Aki. Quant à Seitetsu, pris dans une situation dramatique dont on sait très bien qu'il ne peut plus s'échapper, l'heure est venue pour lui d'effectuer son ultime acte de bravoure, son dernier acte d'amour envers la mère d'Aki. Une Aki qu'il aura protégé du mieux qu'il le pouvait jusqu'au bout...

Une page se tourne dans la Fleur Millénaire, et une nouvelle page s'installe peu à peu. Aki apprend ce qui s'est passé au pays de Â, et elle ne sait toujours pas ce qu'est devenu Seitetsu. Le doute s'installe en elle. Elle sait très bien qu'elle doit désormais se préparer à se battre contre la reine de Dô, mais au bout du chemin, celle fera d'elle la nouvelle reine... Sera-t-elle prête à assurer cette fonction ? En a-t-elle la légitimité ? Et est-elle prête à assumer la mort de ceux qui se battront pour elle dans cette future guerre ? Kaneyoshi Izumi s'applique à retranscrire les questions qui rongent la jeune fille... mais celle-ci est toujours épaulée par ses plus fidèles compagnons, dont en tête Hakusei, qui a toujours été là pour lui tenir la main. Ainsi Aki doit-elle apprendre à prendre sur elle pour se renforcer, et se montre-t-elle déjà métamorphosée et un peu plus digne d'une possible future reine en fin de volume. Le chemin jusqu'à la reine de Dô risque toutefois d'être long, car les ennemis risquent d'être nombreux. Certains sont déjà là, et ils ne viennent pas forcément de là où l'on pense... Le Royaume le moins mis en avant depuis le début de la série semble prêt à entrer un peu plus dans la danse, nous promettant encore plus de rebondissements.

[Koiwai]

Tome 7 :

Le danger ne vient pas toujours de là où l'on croit... Engagé par le prince de Sô pour tuer Hakusei, Jahal s'est dévoilé et est parvenu à empoisonner le plus proche compagnon d'Aki. Mais le blondinet n'est pas du genre à se laisser avoir par du poison, et bien que celui-ci coule de plus en plus dans son corps, il est décidé à combattre les ninjas de Sô pour protéger sa princesse, comme il l'a toujours fait. Toutefois, ce que ni lui ni Jahal n'avaient prévu, c'est la détermination d'une Aki qui, tout aussi désireuse de protéger son compagnon, n'hésite pas à retourner la dague empoisonnée contre elle pour acculer l'adversaire.

Le précédent tome s'achevait sur un important rebondissement menaçant fortement Hakusei, mais ce dernier, vaillant, va en profiter pour confirmer une nouvelle fois toute l'importance qu'Aki a pour lui et la force de ses sentiments pour elle. Tandis qu'il se bat malgré le poison, Kaneyoshi Izumi revient une nouvelle fois sur son passé commun avec la princesse. Ce retour dans le passé n'apporte en réalité rien de vraiment nouveau, car on avait déjà largement eu l'occasion de comprendre le lien fort existant entre nos deux héros depuis depuis leur enfance. Tout au plus cela sert-il à mettre un peu lourdement l'accent sur les profonds sentiments qui sont nés entre eux et qui semblent enfin trouver une sorte de concrétisation. En somme, c'est un peu cliché et facile, d'autant que Jahal retourne très facilement sa veste et que l'affaire du poison pénétrant nos héros est résolue étrangement, mais celles et ceux qui trouvaient que le récit n'était pas assez sentimental seront probablement comblés ici, malgré le petit manque de finesse.

Quoi qu'il en soit, au-delà du côté sentimental, ce passage a tout de même un autre point important à son actif : la confirmation qu'une autre menace est présente, et qu'elle vient du prince aîné de Sô. C'est d'ailleurs ce dernier qui animera la majeure partie de la suite du tome, qui revient à des considérations plus diplomatiques avec demande de mariage et promesse d'alliance. Pas forcément très complexe, cet aspect est néanmoins bien abordé, le prince de Sô révélant enfin pleinement ses intentions. Alors qu'au pays de  la Reine de Do, désireuse de placer au plus vite son benêt de fils sur le trône, agit un peu en tyran, la nouvelle force que représente le prince de Sô pourrait bien mettre à mal ses ambitions. Et ce prince est-il réellement amoureux d'Aki, ou ne cherche-t-il pas simplement à l'utiliser pour satisfaire ses ambitions ? La réponse, pas surprenant,e tombe très vite, et l'on devine qu'Aki devra la jouer fine pour tirer avantage de la situation.