Kids on the Slope

Shojo, josei, yuri, yaoï... En d'autres termes voici la rubrique regroupant les genres de manga destinés à un public féminin!
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Koiwai
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Kids on the Slope

Message non lu par Koiwai » 03 mai 2013, 15:30

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La fiche sur le site


Tome 1 :

Kids on the Slope. Peut-être avez-vous déjà entendu ce nom, qui n'est autre que celui d'une série animée produite en 2012 et qui a connu un succès retentissant, notamment grâce à une excellente bande son jazzy de Yoko Kanno, et au retour à la réalisation du populaire Shinichiro Watanabe (Cowboy Bebop, Samurai Champloo). Mais avant d'être une série animée, Kids on the Slope, de son nom original Sakamichi no Apollon, est un manga à succès de Yuki Kodama, un josei vainqueur de quelques prix dont le 57ème Prix Général de Shogakukan. En ce printemps 2013, c'est ce manga que nous invitent à découvrir les éditions Kazé Manga.

Kids on the Slope nous plonge dans le Japon des années 1960, à une époque où le pays, subissant l'après-guerre et s'ouvrant à la culture des Etats-Unis, connaît certains changements sociaux. Débarquant sur l'île de Kyûshû, Kaoru Nishimi est un lycéen aussi brillant que mal à l'aise avec les autres. D'un caractère solitaire, il va voir sa vie changée par ses nouveaux camarades de classe : la jolie déléguée de classe Ritsuko Mukae, adorable jeune fille pour laquelle il va rapidement ressentir de l'attirance, mais aussi et surtout Sentarô Kawabuchi, grand gaillard à la sulfureuse réputation de bagarreur. A leur contact, Kaoru va apprendre à s'ouvrir, et va découvrir certaines facettes inattendues de Sentarô, dont un amour prononcé pour le jazz venu tout droit d'Amérique...

Au fil de ce premier tome, Yuki Kodama pose de façon plutôt agréable les bases d'une intrigue où tranche de vie et musique feront bon ménage. Pour cela, la mangaka ne bouscule pas les choses, et plante son décor petit à petit, présentant d'abord en Kaoru un jeune garçon rendu studieux et solitaire par une éducation très sobre, qui se ressent bien dans son talent au piano pour la musique classique. A l'image d'un pays qui s'ouvre à la culture américaine, le jeune garçon va alors, petit à petit, changer au contact de deux camarades de classe qu'il apprend à connaître au fil de différentes étapes : quotidien en classe, visite à la maison de disque du père de Ritsuko, journée à la mer... Chaque événement permet au jeune garçon de mieux cerner ses nouveaux amis, et permet à la mangaka de poser le contexte du Japon des années 60, via par exemple l'éducation religieuse chrétienne de Ritsuko, encore étonnante à cette époque si l'on se fie à la réaction de Kaoru, ou encore et surtout via la percée du jazz.

On voit donc se poser, de fil en aiguille, un contexte intéressant, qui conserve un ton agréable très ancré dans la tranche de vie. Mais au-delà du portrait d'époque, on prend surtout plaisir à découvrir les différents personnages et les relations qu'ils entretiennent. Et si Ritsuko est une fille attachante car très naturelle, c'est surtout son proche ami d'enfance Sentarô qui tire son épingle du jeu, se présentant comme un faux dur, un vrai coeur tendre bien décidé à protéger les personnes qu'il apprécie, et se posant aussi comme un point de départ pour la découverte par Kaoru du jazz, un genre musical bien différent de la musique classique à laquelle il est habitué, et qui devrait sans nul doute lui ouvrir de nouveaux horizons par la suite.

Toutefois, il faudra faire avec quelques raccourcis et clichés qui pourraient rebuter un peu au départ : certaines étapes de présentation sont assez vite passées en revue, la rencontre à vague (très vague, mais réelle) tendance shônen-ai entre Kaoru et Sentarô risque d'en rebuter certains, et certains événements sont très superficiels (les menaces de Yamaoka, par exemple, ou même la naissance des sentiments de Kaoru pour Ritsuko). Disons que cela se prête plutôt bien à l'ambiance, pour l'instant un peu fluette, désuette, dotée d'un charme rétro.

Ce charme rétro, on le retrouve dans un style graphique simple, qui ne cherche pas à faire de prouesses, qui est même un peu trop figé parfois, mais qui s'avère suffisamment expressif quand il le faut et qui colle bien à l'ambiance voulue par l'auteure. Yuki Kodama se contente de raconter son histoire avec une simplicité bienvenue, en attendant de voir les choses décoller, notamment du côté du jazz, pour l'instant brièvement mis en scène

Il y a donc de bonnes bases dans ce Kids on the Slope, Yuki Kodama présentant de façon plutôt agréable un Japon des années 60 en plein changement, où vont être amenés à évoluer sentimentalement et musicalement des héros que l'on suivra avec plaisir.

Côté édition, on saluera la très bonne traduction, limpide. Attention toutefois à la couverture mat, assez salissante.
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Re: Kids on the Slope

Message non lu par Koiwai » 12 juin 2013, 13:50

Tome 2 :

Depuis qu'il a sympathisé avec le turbulent Sentarô, Kaoru a vu sa vie changer petit à petit. Découvrant les joies de la musique jazz pour laquelle il vibre de plus en plus, le jeune garçon s'est ouvert face à la franchise de son nouvel ami, et découvre plus en profondeur le sentiment amoureux qu'il éprouve pour a douce Ritsuko. Il y a désormais à ses côtés de présences auxquelles il tient, et qui sont aptes à lui faire oublier l'absence de son père.
Mais le monde que découvre Kaoru st sur le point de connaître un nouveau coup de tonnerre quand débarque Yurika, belle et élégante jeune fille de son lycée, qui ne semble pas laisser Sentarô indifférent...

Au coeur du quotidien, l'arrivée de Yurika sème de nouveaux troubles chez nos héros, et plus particulièrement chez Sentarô, qui, sous ses airs de grand gaillard, est absolument incapable d'aborder la fille qu'il aime. Y voyant autant une opportunité d'aider son ami que de l'éloigner de Ritsuko, Kaoru lui apporte alors conseils et motivation, mais la maladresse de Sentarô fait que les choses sont loin d'être gagnées. Et pendant ce temps, s'il est obsédé par Ritsuko en agissant ainsi, notre héros en oublie le principal : les propres sentiments de celle qu'il aime. Sa prise de conscience risque d'être un retour à la réalité un peu délicat.

Dans le fond, on ne peut pas dire que Kids on the Slope brille pour l'instant par l'originalité de son histoire, puisqu'on n'a rien d'autre que des amourettes de jeunesse qui se font petit à petit. Au gré des petites disputes, des réconciliations, des déclaration ou tentatives de déclaration les amitiés se consolident, tandis que les amours se compliquent. Ainsi dans ce tome celles-ci passent-elle de triangle amoureux à quatuor, puis en fin de volume à quintuor... On pourrait presque trouver ça abusé, s'il n'y avait pas cette toile de fond très bien croquée par Yuki Kodama, dont le trait léger et rétro fait bien ressortir le quotidien très 60s de nos jeune héros, ainsi que leur immersion de pus en plus profonde dans l'univers du jazz. Sur ce dernier point, on est encore loin d'atteindre des sommets, mais certaines pages musicales commencent à être réellement séduisantes.
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Re: Kids on the Slope

Message non lu par Koiwai » 27 août 2013, 07:22

Tome 3 :

Sentarô semble avoir un faible pour la belle Yurika, mais il ne remarque pas que celle-ci a les yeux tournés vers Jun. Pendant ce temps, Rikko observe avec un pincement au coeur, tandis que Kaoru doit se remettre de l'échec de sa déclaration. Alors que Noël approche, ce quatuor amoureux risque d'exacerber toujours plus ses sentiments. Surtout en ce qui concerne Kaoru, à vrai dire, car le lien fort qui lie Rikko à Sentarô ne lui rappelle que trop sa solitude. Lors de ces fêtes de fin d'année, le coeur meurtri du jeune garçon explose, et tandis que sa solitude provoque en lui une jalousie mal placée envers Sentarô, il finit, pris d'une pulsion, par commettre l'irréparable auprès de Rikko.

L'hiver de cette année 1966 s'annonce rude pour Kaoru, qui doit faire face à deux épreuves.
La première, c'est sa jalousie mal placée, qu'il laisse éclater auprès de Sentarô, pour des révélations qu'il n'attendait sans doute pas. Car si le jeune garçon a du mal à supporter la solitude qui a toujours été la sienne au sein d'une famille désunie et qui attend des choses très nettes de lui, il ne se doutait pas que son ami cachait lui aussi, derrière sa joie de vivre, une enfance délicate. L'heure est donc venue de découvrir toute une facette du passé de Sentarô, de son arrivée dans sa famille à sa découverte du jazz en passant par le rôle de Ritsuko à ses côtés, au fil d'un flashback qui a le bon goût de rester assez court et d'aller à l'essentiel en soulevant doucement des problèmes de l'époque liés à la présence des Américains sur le sol japonais. Bien mené et riche, ce focus est plaisant à suivre et s'ancre avec nuances dans son époque.
La deuxième épreuve, c'est la pulsion de notre héros envers Kaoru. ne pouvant réfréner ses sentiments en cette période de Noël, il commet un acte qui provoque les pleurs de la jeune fille. Un acte qu'il regrette tout de suite,et qui pourrait l'éloigner de celle qui l'aime... La gêne lorsqu'ils sont ensemble, le pardon maladroit, les sentiments difficiles à contenir : Yuki Kodama immisce tout ceci dans son histoire avec une subtilité appréciable. Le temps continue de passer, le printemps arrive, les répétitions de jazz s'éloignent de notre héros qui a bien du mal à faire le point. Mais il devrait pouvoir compter sur son amitié toujours grandissante avec Sentarô, qui n'hsésite pas à aller jusqu'à Tôkyô avec lui pour tneter de retrouver une mère absente depuis l'enfance.

En somme, les qualités de Kids on the Slope se confirme. Subtil, le récit de Yuki Kodama trouve un bon équilibre entre les sentiments de chacun, les amitiés qui se renforcent, l'approfondissement des personnages et le portrait d'époque. Une très bonne lecture.
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Re: Kids on the Slope

Message non lu par Koiwai » 10 oct. 2013, 14:16

Tome 4 :

Histoire d'oublier sa peine sentimentale vis-à-vis de Ritsuko, Kaoru a décidé de partir pour Tokyo, sur les traces d'une mère qu'il n'a pas vue depuis son enfance. Accompagné de force par Sentarô qui souhaitait en profiter pour voir Jun, le jeune garçon apprend alors la vérité sur les raisons qui ont poussé sa mère à l'abandonner et à le laisser sans nouvelles pendant toutes ces années. Très classiques, ces retrouvailles ont néanmoins le mérite de soulever les problèmes familiaux de la famille Nishimi.

Le retour de Kaoru et Sen chez eux s'accompagne de l'arrivée d'une nouvelle année scolaire? Tandis que Sentarô tente maladroitement de séduire un Yurika avec laquelle il sait peut-être qu'il n'a aucune chance tant elle est éloignée de son monde, et que Kaoru continue de veiller à sa manière sur son ami et sur Rikko, la nouvelle année scolaire marque la séparation de la bande, Sen se retrouvant dans une autre classe où il fait vite la connaissance de Matsuoka, un jeune garçon qui cherche à l'enrôler pour faire du rock, une musique qui commence tout juste à percer à l'époque avec notamment les Beatles. Si Matsuoka soulève d'intéressante manière un nouvel élément du contexte musical de l'époque avec l'arrivée du rock, il y a toutefois des chances pour que son look très efféminé (clairement destiné à une tranche précise du lectorat avec son physique gringalet, sa petite canine qui dépasse, et ses réactions et poses exagérées) irrite certains lecteurs. Le personnage, tout aussi vivant soit-il, est clairement un poil too much.

Hormis cela, entre la rencontre de la mère de Kaoru, la rentrée scolaire, le voyage à la mer ou l'arrivée de Matsuoka, Kids on the Slope continue de séduire de par son ton généralement posé, qui prend le temps de renforcer les amitiés et les sentiments difficiles unissant les différents personnages, tout en continuant de dresser un portrait d'époque un peu lisse mais agréable.
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Re: Kids on the Slope

Message non lu par Koiwai » 19 déc. 2013, 01:06

Tome 5 :

Depuis que Sentarô a choisi de rejoindre le groupe de rock de Matsuoka, Kaoru se sent meurtri, se remémorant de douloureux souvenirs de son enfance, et il a alors fait le choix de s'éloigner de son ami, qui a bien du mal à le comprendre... Dans le même temps, Sen a la surprise de voir ressurgir en ville Jun, un brin changé par l'échec de sa révolution. Mais Sen n'a pas le temps de profiter de ces retrouvailles, car l'arrivée opportune de Yurika va semer le trouble entre les deux garçons...

Ce volume se divise principalement autour de deux axes : la fête du lycée et ce qu'elle implique de tensions entre Kaoru et Sen, puis le retour de Jun, qui n'est pas sans conséquences sur Sen et Yurika.
Se sentant blessé, Kaoru peut toutefois irriter de par son hermétisme face à un Sen qui tente de justifier son choix. C'est finalement par un heureux hasard que notre héros apprend la vérité sur le choix de son ami, une vérité intéressante, de par le fait que la situation familiale de Matsuoka renvoie à Sen l'image de sa propre situation. Au bout du compte, et on s'en doutait, la distanciation ne dure pas longtemps, et l'amitié entre les deux garçons ressort de cette épreuve encore grandie, avec en point d'orgue une fête de l'école destinée à rester dans les annales, et où Yuki Kodama montre à nouveau son talent pour présenter des scènes musicales où les personnages prennent leur pied et sont en osmose.
C'est finalement une autre épreuve, plus sentimentale, qui attend Sen, avec le retour de Jun et ce qu'il provoque chez Yurika. Yuki Kodama offre autour de Jun et Yurika quelques rebondissements attendus mais efficaces, qui mettent en avant chez les deux jeunes personnes un côté rebelle fidèle à l'esprit d'émancipation de l'époque, et qui aboutit surtout sur une remise en question douloureuse de Sen.
Tout ceci se déroule sous le regard d'une Ritsuko dont les sentiments, bien poussés par certaines de ses camarades de classe, commencent à évoluer...

Les rebondissements ont beau être attendus, le ton de Yuki Kodama reste juste, et s'inscrit toujours subtilement dans le contexte culturel de l'époque (la révolution dont Jun a fait partie, la mort de John Coltrane, l'évocation des Beatles...). Il n'en faut pas plus pour suivre avec toujours autant de plaisirs les évolutions relationnelles et sentimentale des personnages.
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Re: Kids on the Slope

Message non lu par Hitsuji » 09 mars 2014, 12:39

Plus l'histoire avance et plus je trouve que le manga réussit à se démarquer de l'anime (dont je garde un bon souvenir). Et c'est pas plus mal. L'histoire est plus étoffée et les personnages plus complexes. La relation entre Sen et Kaoru est touchante et j'aime beaucoup les quiproquos habituellement si lourdingues entre le triangle amoureux (pas tant triangulaire que cela en fait).

J'ai hâte d'avoir le T.7 en main, mais avec aucune date annoncée par Kazé, je m'attends à un délai de 4 à 6 mois... :(
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Re: Kids on the Slope

Message non lu par Koiwai » 12 juin 2014, 18:18

Tome 6 :

Revenu en ville, Junichi ne semble plus être le même homme. Marqué par l'échec de la révolte estudiantine où il s'était investi, il se sent à l'écart de la société et ne sais plus quelle voie prendre, au point d'avoir arrêté ses études. Mais il se rend néanmoins compte qu'il peut compter sur le soutien de Yurika, qui s'accroche de façon impressionnante à lui. Tous deux se rapprochent, mais en arrière-plan, les parents de la jeune fille, qui ont tout fait pour bien l'élever, ne risquent certainement pas d'approuver sa relation avec un homme sorti de nulle part.
Pendant ce temps, Sen tente d'oublier ce qu'il a vu entre Yurika et Jun. Le grand gaillard est décontenancé, a du mal à faire le point, et il faudra les paroles de son ami Kaoru pour le faire sortir de sa torpeur. "Blanc-bec" tente de lui faire réaliser les sentiments que son amie d'enfance entretient depuis longtemps pour lui, sans savoir que Ritsuko elle-même a le coeur en train de changer...

Dans un volume qui n'oublie aucun des principaux personnages, Yuki Kodama ouvre d'abord les choses sur le passé universitaire de Jun, qui nous permet de mieux cerner un homme assez différent de ce à quoi on pouvait s'attendre. Le rebelle révolutionnaire laisse entrevoir un caractère un peu moins affirmé, puisqu'il était à l'origine bien plus intéressé par son groupe de jazz à l'université que par des révoltes où il s'immisce presque malgré lui, porté par son charisme oratoire naturel. Les petits drames que l'on découvre autour de lui à cette période sont alors autant d'éléments qui vont le pousser à se remettre en question, au point de ne plus savoir quoi faire de sa vie dans une société dont il se sent un peu exclus. Ici, Yuki Kodama exploite très bien le contexte estudiantin de l'époque pour ensuite rebondir sur la relation amoureuse qui s'installe de belle manière entre Jun et Yurika. Cette dernière, de par son dévouement pour Jun et certains choix qu'elle fait, étonne et se pose en nouvel exemple de l'ouverture des moeurs de l'époque, en s'opposant ouvertement à ses parents qui la voyaient déjà suivre une voie professionnelle et sentimentale toute tracée, comme toute bonne fille de bonne famille. Yurika ira même jusqu'à fouiller une poubelle pour Ritsuko, dont elle se rapproche un peu...

Quant au triangle Sen/Kaoru/Ritsuko, justement, il évolue lui aussi de façon assez marquante et subtile. Alors que Sen tente maladroitement d'accepter que Yurika pourra pas être à lui, et que Kaoru essaie de lui ouvrir les yeux, les nouveaux sentiments de Ritsuko se confirment tout naturellement, sous les yeux du lecteur et de façon plutôt touchante. Après le bouleversement de fin de volume qui marque un point important, on a plutôt hâte de voir la suite de l'évolution de ces trois-là.

Les événements de Kids on the Slope restent toujours assez classiques, mais c'est tout ce que Yuki Kodama propose autour qui fait le charme de la série. Le contexte de l'époque est habilement utilisé pour se répercuter sur les sentiments des personnages, ces mêmes sentiments évoluent doucement et joliment, les scènes musicales sont toujours aussi prenantes et se dressent comme autant d'exutoires aux émotions de nos héros (le Jam Battle, notamment, est intense), et les petits relents classiques de romantisme exacerbé (la scène du train) nous happent tout en sachant s'arrêter au bon moment.

En fin de tome, vous découvrirez également le Vigile, une sympathique histoire courte teintée de fantastique.
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Re: Kids on the Slope

Message non lu par Koiwai » 12 juin 2014, 18:18

Tome 7 :

Pendant que Sentarô doit refermer sa blessure au coeur suite au départ de Yurika, Kaoru, lui, pourrait bien redonner une chance à son amour pour Ritsuko. En effet, alors que l'hiver est là, la douce et jolie déléguée de classe lui offre des gants en laine qui laissent notre héros un peu interrogateur. Comment doit-il prendre ce cadeau ?

Dans un volume plus que jamais axé sur les tourments sentimentaux de nos adolescents, on assiste aux nombreux doutes d'un Kaoru qui ne sait pas trop comment régir vis-à-vis de ce qu'il ressent. Alors qu'il s'était fixé pour objectif d'ouvrir les yeux à Sentarô sur l'amour que lui porte Ritsuko depuis des années, notre héros est à nouveau dans le doute, aimerait retenter sa chance, mais a peur de revivre une seconde déception amoureuse.
Pour être franc, Kaoru peut paraître un peu énervant dans la façon qu'il a d'éviter le sujet, de dire le contraire de ce qu'il pense, mais entre les mains d'une auteure aussi fine que Yuki Kodama cela passe bien. En effet, la mangaka en profite pour bien croquer le caractère incertain de notre héros, mais aussi la bienveillance de Sentarô envers ses deux amis, celui-ci ayant bien compris de quoi il en retourne et faisant son possible pour pousser les deux amoureux timides l'un vers l'autre, à travers des scènes très classique comme la plage et le rhume.

Et le tout sonne très juste, dans la mesure où l'auteure n'en fait pas des tonnes. En se basant uniquement sur sa narration claire, sur sa peinture du quotidien tranquille, et sur le lien de plus en plus fort unissant les personnages, elle fait évoluer les choses sans jamais forcer, que ce soit côté amoureux ou côté lycée, puisqu'une nouvelle année scolaire arrive également, et avec elle les interrogations sur l'avenir, un avenir qui risque de séparer les trois amis...

Une petite étape est réellement franchie dans ce tome, la dernière ligne droite de la série arrive en même temps que la dernière année de lycée des personnages. Yuki Kodama n'a pas son pareil pour croquer avec talent ce quotidien classique et simple, où les dernières pages annoncent un nouveau bouleversement qui devrait animer le récit.
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Re: Kids on the Slope

Message non lu par Koiwai » 18 sept. 2014, 21:34

Tome 8 :

Le retour annoncé du père de Sentarô réveille chez le jeune garçon des blessures du passé et un sentiment de culpabilité qu'il souhaite fuir. C'est dans cette optique qu'en pleine nuit, il fait son sac et quitte la maison... sitôt rattrapé par Kaoru. Est-il certain de faire le bon choix ? Après une bonne petite bagarre qui est surtout un nouveau témoin du lien fort qui s'est créé entre les deux garçons, le retour du père a lieu et semble marquer la fin des tourments, ce dernier ne considérant guère Sen comme un étranger ou comme coupable de certains drames du passé.

C'est avec un sentiment de culpabilité affaibli que Sen, avec Kaoru, peut se préparer pour leur dernière fête lycéenne, qui aura pour point d'orgue une duel musical les opposant au groupe de Matsuoka ! La spontanéité du jazz contre l'impétuosité du rock : deux culture musicales phares de l'époque sont sur le point de se croiser, et Kaoru et Sen doivent redoubler d'efforts dans leurs répétitions. Seulement, il leur manque quelque chose : sans doute une voix, et une personne en particulier pourrait bien les sauver, si tant est qu'elle accepte et prenne confiance en son chant ! Après les tourments liés au retour du père de Sen, Yuki Kodama revient à des ambiances plus conviviales et chaleureuses, entre trois adolescents rapprochés par un lien fort, par des instants simples de bonheur.

Mais alors que la fête arrive, ce bonheur se brise à nouveau, cette fois-ci d'une manière plus terrible que jamais. Tandis que l'on découvre les véritables origines de Sentarô, en parallèle un bouleversement vient réveiller plus fortement que jamais le sentiment de culpabilité du gaillard, qui semble regretter de ne pas pouvoir préserver ceux qu'il aime. C'est le point de départ d'une série d'événements tendus, où se mêlent les soucis autour de Sen, les nouvelles erreurs de Kaoru, des sentiments mis en difficulté et l'avenir après le lycée. Tout cela promet une fin de série mouvementée et intense dans le prochain tome !

Dans le fond, tout ce que Yuki Kodama propose est assez classique, mais l'auteure alterne toujours aussi finement instants de bonheur et événements plus tendus, pour un résultat sublimé par le petit portrait d'époque (par exemple, les regards des passants sur Kaoru et Ritsuko sont un témoins d'une émancipation encore naissante) et par une subtile et prenante mise en valeur de la musique (notamment les chansons My Favorite Things et Moanin' qui trouvent un écho plus fort que jamais et riche de sens chez nos héros).

Notons aussi, en fin de tome, les deux pages bonus soulignant de façon intéressante certaines références musicales glissées par la mangaka dans la série !

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Re: Kids on the Slope

Message non lu par Koiwai » 27 nov. 2014, 13:48

Tome 9 :

L'accident de Sachiko a semé le trouble chez Sentarô, qui se sent fautif et est plus que jamais en plein doute. Lui qui n'a jamais connu ses vrais parents se sent comme une pièce rapportée qui n'apporte que le malheur dans son entourage, et il décide finalement de disparaître purement et simplement de leur vie.
Quant à Kaoru, la disparition de son ami crée en lui une sensation étrange, qui le pousse à dire à Ritsuko des choses qu'il ne pense pas. Le jeune pianiste choisit de partir poursuivre ses études à Tokyo en médecine après le lycée, départ qui risque fort de briser une histoire d'amour qui commençait à peine à naître et est déjà un peu brisée...

Les trois amis inséparables ne termineront pas le lycée ensemble, et c'est un dernier tome riche en émotions diverses que nous offre Yuki Kodama. l'auteure s'applique à préparer un final où chacun a poursuivi sa propre voie, Kaoru à Tokyo en médecine, Ritsuko à Kyushu dans des études pour devenir institutrice, et Sentarô... on ne sait où. C'est avant tout sur Kaoru que la mangaka se concentre, en nous faisant suivre ses études de médecine, partagée entre une impression de nouvelle vie et les souvenirs du passé. Dans un contexte de révolte estudiantine toujours présent en toile de fond, on voit le jeune homme évoluer, mais toujours se rattacher à ce qu'il a vécu. Le jazz est toujours en lui, il continue de correspondre un peu avec Ritsuko, et conserve toujours une photo de lui avec Sen... mais tout ça pourrait disparaître définitivement sans crier gare.

Sans insister, sans jamais dire les choses clairement, Yuki Kodama nus laisse deviner le ressenti de son héros. La joie offerte par la musique, l'amertume, les regrets face aux souvenirs se dévoilent doucement tandis que l'on voit un peu, au fil des pages, ce que sont devenus la plupart des personnages : Jun, Yurika, Matsuoka... Avec des petites ellipses savamment distillée, l'auteure ne perd pas de vue l'essentiel, jusqu'à un final optimiste et assez abouti, plus développé que dans l'anime pour ceux qui l'ont vu.

Alors, on ne cachera pas que la plupart des petits retournements de situation de ce final sont assez désuets, mais le récit, jusqu'au bout, ne perd rien de son essence et nous satisfait pleinement. On quitte Kaoru, Ritsuko et les autres avec satisfaction, et on se prend à espérer l'arrivée en France du one-shot Bonus Track, spin-off de la série.
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