Room Paradise

Shojo, josei, yuri, yaoï... En d'autres termes voici la rubrique regroupant les genres de manga destinés à un public féminin!
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Koiwai
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Room Paradise

Message non lu par Koiwai » 20 août 2013, 08:11

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La fiche sur le site


Tome 1 :

Aya Oda est décidément devenue une auteure incontournable du catalogue shôjo des éditions Soleil Manga qui l'a invitée lors de Japan Expo 2013 pour fêter ses dix ans dans le milieu du manga, mais aussi pour que l'artiste présente sa nouvelle oeuvre, dont le tome 1 était disponible en avant-première lors du salon parisien : Room Paradise, qui devrait se boucler en trois volumes.

Huitième série de l'auteure paraissant en France, Room Paradise nous présente Saya Somei, bientôt 27 ans, et désormais décidée à renoncer à l'amour. La cause : l'enchaînement de déceptions amoureuses, la dernière en date étant son aventure sans avenir avec un homme déjà marié qui lui a fait miroiter un possible remariage mais n'a finalement fait que profiter d'elle.
Bien décidée à ne pas se laisser abattre, Saya se lance à fond dans la poursuite de sa carrière professionnelle dans une boîte d'architecture, et, surtout, se paie un petit appartement dans une résidence pour célibataires. Mais sa vie ne va pas tarder à être de nouveau chamboulée par le propriétaire terrien de l'immeuble où elle a emménagé : Aoi Kujo, jeune génie travaillant dans la même boîte qu'elle. Distant et caractériel avec tout le monde, le jeune homme montre pourtant un certain intérêt pour Saya, en la protégeant notamment de divers problèmes professionnels et sentimentaux... Est-ce le début d'une nouvelle histoire d'amour ?

Sans grande surprise, Aya Oda poursuit dans le shôjo sentimental, en apportant toutefois ici ce qu'il faut de renouvellement. En effet, Room Paradise a pour première qualité de s'ancrer dans un univers assez mûr : ses personnages, célibataires endurcis ou amoureux malheureux, sont tous plus près de la trentaine (voire de la quarantaine pour certains personnages secondaires) que de l'adolescence, ont tous un pied dans la vie active, s'y donnent même beaucoup... et cela se ressent globalement sur leur façon d'être, un peu plus adulte que dans les habituelles romances de lycée dont on nous abreuve beaucoup trop.

Toutefois, il faudra quand même composer avec un duo de héros résolument lourdauds en amour, Saya s'interrogeant quand même assez naïvement sur ce qu'elle ressent pour cet homme qui veille tant sur elle, tandis qu'Aoi est un véritable boulet en amour, qui n'a jamais réellement connu le sentiment amoureux et se montre bien incapable d'assumer clairement ce qu'il ressent, ce qui aboutit sur bon nombre d'engueulades... et c'est bien ce qui permet à l'oeuvre d'éviter quelques écueils habituels de ce type d'oeuvre : on a deux personnages principaux certes lourdauds et pas totalement mâtures en matière d'amour, mais qui ne manquent pas de caractère, osent se disputer et apprennent de leurs erreurs. Saya évite donc de loin l'écueil de la guimauve, tandis qu'Aoi se montre assez éloigné des clichés des beaux gosses sûrs d'eux : c'est un génie au travail, mais un maladroit en amour que son caractère n'aide pas, et cela fait plutôt plaisir à voir. Si bien qu'on parvient sans mal à s'intéresser à l'avenir de ce petit couple en devenir, qui progresse déjà énormément dans ce seul premier tome, au gré des épreuves telles que les disputes et les déclarations d'autres collègues.

Le cadre du travail, ici une boîte d'architectes, et lui aussi plutôt bien mis en avant, avec ce qu'il faut de petits détails propres à cet univers, détails pas bien recherchés mais suffisants pour rendre le tout crédible (la mangaka s'étant renseignée sur le milieu de l'architecture pour apporter ces petits détails), et offrant aussi quelques rebondissements permettant d'approfondir nos héros, comme lors du passage où l'arrivée d'une lycéenne exigeant de nouveaux plans pour la maison de ses parents amorce des informations sur le passé familial d'Aoi et sur l'importance qu'a pour lui le salon de l'immeuble, un lien qu'il a mis en place pour que les locataires puissent tous s'y retrouver.

Cet immeuble pour célibataires, donc, est lui aussi au coeur de l'histoire, entre ce salon si cher à Aoi, et d'autres locataires qui apportent un peu plus de vie dans le bâtiment. Dommage, toutefois, que la plupart de ces autres locataires soient pour l'instant assez effacés, puisqu'ils ne servent généralement qu'à apporter quelques notes d'humour et un peu plus d'animation dans l'immeuble. Espérons donc qu'ils gagneront un peu plus en consistance par la suite.

Première oeuvre d'Aya Oda entièrement dessinée en digital, Room Paradise bénéficie d'un graphisme clair, expressif et plutôt chaleureux. Les expressions idiote sou énervées de Saya et Aoi, notamment, valent parfois le détour. Ne vous fiez donc pas totalement à la couverture, où les deux héros arborent des têtes peu attirantes (une vraie tête de cruche pour elle, et l'habituelle dégaine de pseudo beau gosse pour lui).

Au final, tout s'emboîte bien dans ce premier volume, où nos héros trouvent un bel équilibre entre leur vie professionnelle, leur vie sentimentale et leur quotidien au sein de l'immeuble pour célibataires et du salon mis en place par Aoi. La sauce prend, les choses évoluent vite et bien, les personnages sont vivants et plutôt attachants.

Côté édition, c'est tout à fait honnête. Le papier est un peu fin, mais l'impression et la traduction sont correctes.
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Koiwai
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Re: Room Paradise

Message non lu par Koiwai » 15 janv. 2014, 23:13

Tome 2 :

Le soir de Noël, Saya et Aoi concrétisent leur amour grandissant en s'unissant. Après ça Saya est sur un petit nuage, car elle se dit qu'elle a enfin trouvé un amour auquel elle peut se fier. Mais de son côté, Aoi semble perturbé par quelque chose...

Ce quelque chose, on le découvre très vite, et il ne s'agit ni plus ni moins que d'une broutille réglée rapidement, mais qui met néanmoins en avant la méconnaissance totale d'Aoi en ce qui concerne l'amour.

Par la suite, le volume se repose beaucoup sur cette immaturité amoureuse du bel homme : lui qui n'a jamais connu de vrai amour, le voici en train d'expérimenter diverses choses comme un collégien qui s'exciterait sur sa première relation : sa volonté de faire une déclaration en bonne et due forme, la Saint-Valentin où il ne sait pas quoi offrir... sont autant d'éléments qui rendent Aoi un peu trop idiot mais attendrissant, tout comme ils ont tendance à effacer le côté mature qui semblait se dégager du tome 1. Il y a beau y avoir quelques notes légèrement érotiques et des héros adultes qui travaillent, Aoi se comporte finalement, dans ces cas-là, comme n'importe quel adolescent de shôjo romantique lycéen. Et même quand son travail revient sur le devant pour faire office d'entrave à l'avenir amoureux du couple, on a de vieilles recettes de romance scolaire. Il suffit juste de remplacer le départ à l'étranger dans une grande école par un départ dans une succursale, et le tour est joué.

On attendait sûrement des recettes moins éculées... tout comme on s'attendait à avoir de vrais rebondissements. Car dans ce tome, la relation entre nos deux héros n'est finalement jamais réellement mise à mal. Les petites intrigues autour de l'envie d'Aoi de partir à l'étranger ou l'arrivée d'une fille qui se prétend petite amie d'Aoi sont autant de non-événements vite résolus ou expédiés. Et du côté de la menace Sugiura, il y a de quoi se désespérer de voir Saya si aveugle (c'est drôle une fois, après...), et se lasser de voir le blondinet se contenter de balancer quelques réflexions pleines de sous-entendus par-ci par-là, histoire de tenter artificiellement de briser le couple. Il faut finalement attendre la dernière page du tome pour assister à un rebondissement qui posera peut-être plus de difficultés.

A part ça, il y a aussi de quoi regretter le baisse d'importance de ce qui offre son nom à la série : l'immeuble pour célibataires, dont les habitants sont encore plus transparents que dans le tome 1, et le salon créé par Aoi. Notons malgré tout le très vague focus sur la haine du beau brun pour les mensonges.

Attention, la lecture reste foncièrement claire et plutôt agréable pour qui aime le genre, et le duo de héros reste sympathique à suivre, mais il est vraiment dommage que tous les rebondissements soient si lisses et que la série perde si subitement ce qui, au vu du tome 1, aurait pu la faire sortir du lot.
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Re: Room Paradise

Message non lu par Koiwai » 06 juin 2014, 08:19

Tome 3 :

Décidée à vivre sa vie seule en célibataire, Saya Somei a acheté un appartement une pièce. Mais dans cet immeuble, elle ne s'attendait pas à tomber sur un propriétaire si charmant. En plus d'être un collègue de travail extrêmement brillant, Aoi Kujô est un homme séduisant à plus d'un égard, qui lui rend assez vite son amour. Saya nage désormais dans le bonheur, la malchanceuse en amour a trouvé l'homme de sa vie... mais tout pourrait être brisé quand, après une soirée arrosée, la jeune femme se réveille dans le même lit que Sugiura, un collège de travail secrètement amoureux d'elle, sans aucun souvenir de ce qui s'est passé. Ont-ils couché ensemble ? Saya ne sait pas du tout comment annoncer ça à Aoi, alors quand ce dernier découvre la chose par lui-même, celui qui déteste tant les mensonges et les secrets devient plus distant avec notre héroïne...

Après un premier tome sympathique, le deuxième volume de Room Paradise faisait déjà retomber la série dans un classicisme total, et ce retour à des choses déjà vues mille fois ne se dément aucunement dans ce troisième et dernier tome, qui repose sur des rebondissements éculés : l'énigme de la nuit passée avec Sugiura, l'embûche qu'est ce rival amoureux, puis le travail d'Aoi qui risque de poser problème dans la conciliation entre vie amoureuse et vie professionnelle. Sans être mauvais, le déroulement est prévisible, les tourments intérieurs de Saya restent assez lisses et répétitifs, et les différents rebondissements sont vite résolus au risque de rendre les personnages assez insipides.
Cela suffit-il pour rendre la lecture déplaisante ? Non, car la mangaka, même si elle ne se foule pas trop, sait raconter une histoire sentimentale avec un certain talent. Sa narration est fluide, son trait est clair, les choses s'enchaînent clairement, le final est honnête même si un peu trop rapide, et le tout est animé par les personnages secondaires, me^me si on aurait aimé que ces derniers soient plus mis en avant (surtout les autres habitants de l'immeuble).

Aya Oda ne cherche aucunement à surprendre et retombe dans ce qu'elle sait finalement faire le mieux : du récit sentimental un peu fluet, pas surprenant pour un sou, mais qui saura contenter les amatrices pures et dures de romances. Toutefois, au vu des débuts, on attendait clairement plus de cette oeuvre que l'auteure nous promettait un peu plus mâture (balancer quelques très vagues et brefs passages érotiques ne suffisant pas à la qualifier ainsi).
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Blaz
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Re: Room Paradise

Message non lu par Blaz » 03 août 2014, 12:50

Sympathique manga en 3 tomes. Il en fallait pas plus et je dois dire qu' il m' a assez plu. J' adore cette mangaka tant que ses œuvres, son design, ses histoires, rien à redire sur ce coté là. Par contre me demande pourquoi il faut qu' elle met toujours en avant un personnage "insistant" voir un immature.

La couverture est légèrement "autocollante", je ne sais pas comment vous appelez ça. Tant pour le titre que les quelques effets sur les points blancs. Pas désagréable et qui donne encore plus d' éclats à une couverture trop cartonner.


Voici quelques exemples dont je dispose dans ma collection :

Kujô Aoi ----> Room Paradise ------> immature
Yû Uehara -----> Trop jeune pour moi -----> insistant et immature
Taki -----> Avoue que tu m' aimes ----> insistant

La liste pourrait continuer avec ses autres titres. Parfois entre deux prétendants des héroïnes, ce n' est pas toujours le "brun" qui joue les immatures ou les insistants. Pour l' instant y' a Taki. Dans l' histoire, faut un personnage sérieux, posé et intelligent (voir quelquefois d' un statut de "homme riche' par sa position) et de l' autre tout le contraire et qui ressemble un peu dans le saint. C' est en tout cas ce que je ressent quand je vois les titres : tous sans exception ont un point commun.

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