Ascension

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Koiwai
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Ascension

Message non lu par Koiwai » 29 sept. 2010, 15:57

Ascension
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La fiche sur Manga-news


Tome 1:

En France, nous avions déjà pu découvrir le mangaka Shin'ichi Sakamoto avec Kiomaru, puis Nés pour cogner, deux oeuvres qui nous laissaient entrevoir chez ce jeune auteur une puissance graphique étonnante. En ce début d'automne 2010, ce mangaka prometteur nous revient avec un titre d'un tout autre genre. Ascension, sur un scénario de Yoshio Nabeta inspiré du roman "L'homme impassible" de Jirô Nitta, nous propose de découvrir un héros solitaire qui va se prendre de passion pour l'art intense de l'alpinisme.

Alors qu'il vient d'être transféré dans un nouveau lycée, Buntarô Mori n'affiche d'emblée, auprès de ses camarades, que solitude et lassitude. Un comportement qui va rapidement énerver Miyamoto, l'un de ses camarades de classe, qui va lui lancer un pari fou: tout amateur d'escalade qu'il est, et en échange de quoi il le laissera tranquille, Miyamoto propose à Buntarô d'entreprendre l'ascension du bâtiment scolaire. Sans matériel ni préparation, Buntarô se lance dans cette escalade insensée, sous les regards médusés de tous ses camarades et professeurs. Une chute aurait été mortelle, et à l'arrivée, l'admiration des élèves est éclipsée par les représailles du directeur. Mais Buntarô n'a que faire de tout cela: il a escaladé à mains nues le bâtiment jusqu'au toit, et, pour la première fois de sa vie, s'est senti réellement vivant...

Les choses ne tardent pas à se mettre en place dans Ascension, et au bout d'une vingtaine de pages, le pari est déjà lancé, l'escalade commencée. Et un premier constat s'impose, et pas des moindres: si Shin'ichi Sakamoto dévoilait déjà un coup de crayon impressionnant sur ses précédents manga, c'est avec enthousiasme que l'on constate qu'il s'est encore amélioré. Toujours plus fin, plus précis, plus dynamique, plus expressif, le dessin, s'il sait se faire plus relâché par instants sans perdre en qualité, dévoile toute sa puissance dès que l'escalade est présente: face à un trait d'une précision sans failles, des détails impressionnants, notamment au niveau des mains, des décors impeccables, des vues en plongée et en contreplongée parfaitement gérées et ô combien immersives, le lecteur est subjugué, captivé, tant le mangaka parvient avec aisance à retranscrire la tension et l'émotion de Buntarô dans ses gestes d'escalade. Et si l'alpinisme en lui-même, si les ascensions de vraies montagnes ne sont, fort logiquement, pas encore de la partie, on ressent déjà pleinement toute la cohésion, la passion, à la limite de la fusion, de l'adolescent avec ce nouvel environnement qu'il découvre à peine, cette nature dont il n'avait pas conscience qu'elle pouvait lui apporter de telles sensations.

La découverte de l'escalade sera d'ailleurs le principal enjeu de ce premier tome. Tout au long du volume, Buntarô se découvre cette nouvelle passion, de l'ascension du lycée jusqu'à sa participation à un tournoi d'escalade, en passant par des tentatives d'ascension d'un rocher proche de la ville. Petit à petit, le lecteur découvre en même temps que l'adolescent les termes techniques propres à l'escalade, et le voit se forger une passion pour cette activité. Une passion qui confine vite à l'obsession, et qui se trouve parfaitement mise en avant par Sakamoto. Rapidement, l'osmose de Buntarô avec cette nouvelle manière d'appréhender son environnement sonne comme une évidence.

Malgré tout, de gros clichés sont bien présents. En effet, Buntarô a absolument tout du bellâtre ténébreux, solitaire et mystérieux qui se laisse porter insensiblement, impassiblement, par les évènements, en dehors de cette passion pour l'escalade qui va le réveiller de sa torpeur. Une passion où il va très vite, dès l'escalade du lycée, révéler un véritable génie qui ne se démentira que très peu dans le reste du tome. Et d'heureux hasards vont très vite mettre les bonnes personnes sur son chemin: son professeur est lui-même un grand adepte d'escalade, et va s'empresser de l'amener chez l'un des plus grands spécialistes du pays en la matière, gérant d'un magasin d'équipement d'escalade. Oui, tout, ou presque tout, semble réussir à Buntarô.
Miyamoto, quant à lui, apparaît comme le stéréotype-même du bad boy rival jaloux, voyant d'un mauvais oeil l'arrivée de ce garçon à qui tout semble réussir facilement et qui attire vite l'attention de Yumi, son amie d'enfance dont il est vraisemblablement amoureux.
Des clichés qui n'altèrent que très peu, voire pas du tout, le plaisir de lecture, étant donné qu'ils semblent n'être qu'une étape inévitable avant que le titre n'entre vraiment dans le vif du sujet, et qu'ils n'occultent en rien l'intérêt du personnage de Buntarô, continuant malgré tout de refuser l'aide des autres, de refuser de paratager sa nouvelle passion. On se demande comment il évoluera, voire s'il évoluera, ce qui n'est pas sûr. Par ailleurs, quelques mystères sont là pour finir d'entretenir l'intérêt: ainsi, on se demande bien pourquoi Buntarô est traité d'assassin dans l'un de ses souvenirs, ou qui est le mystérieux garçon apparaissant en toute fin de tome.

Ce volume ne semble être qu'une grande introduction à ce qui sera tout l'intérêt du titre, mais Sakamoto place déjà la barre très haute: d'un bout à l'autre, le premier tome d'Ascension captive, fascine, aussi bien dans le fond que dans la forme. Gageons que ce titre prometteur n'a encore révélé qu'une infime partie de son intérêt.

Sur ce titre qui semble leur tenir à coeur, les éditions Akata/Delcourt nous offrent une édition de grande qualité. La traduction fluide se joint à une qualité d'impression satisfaisante, et à des clés de compréhension pertinentes en fin de tome, le tout nous faisant profiter au mieux de la lecture. Mais s'il faut vraiment chipoter, on soulignera le léger désagrément dû au jonglage récurrent que l'on doit faire entre la lecture du tome et les dernières pages pour lire ces clés de compréhension, et un décalage dans la numération des chapitres sur le sommaire. On appréciera aussi grandement, toujours enfin de tome, la biographie et l'interview de Yasushi Yamanoi, figure incontournable de l'alpinisme.
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Kakunoshin Niitsu
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Re: Ascension

Message non lu par Kakunoshin Niitsu » 29 sept. 2010, 22:00

Une critique qui confirme mon intérêt pour ce titre ! Un thème qui me fascine pour un manga qui je l'espère tiendra toutes ses promesses.
Moi qui ne voulais plus commencer de nouvelles séries avant d'en avoir compléter d'autres... c'est raté ! ^^
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jojo81
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Re: Ascension

Message non lu par jojo81 » 30 sept. 2010, 16:31

Le premier tome du attendu Ascension est bien là. Il est à la hauteur des espérance. Ascension s'était fait remarqué la splendeur de ses couvertures (notamment la huitième) et l'originalité de son thème: l'escalade. A part Taniguchi, je ne trouve de mémoire d'autre mangaka publiés en France à s'y être essayé.

Bontaru Mori, jeune garçon solitaire à l'atitu désinvolte fait son entré dans sa nouvelle classe. C'est ainsi qu'il fait la rencontre de Miyamoto, un voyou mordu d'escalade. Mis au défit par celui ci, Mori escalade à main nue et sans protection la façade de l'établissement scolaire. Miyamoto en lui un rival, d'autant que Yumi, la fille dont il est amoureux, semble éprouver une attirance pour le nouveau venu.

Ce troisième manga de Shin'Ichi Sakamoto à être publié en France est une réussite sur le plan du scénario. L'histoire arrive à nous passionner et s'adresse à un public plus large que Le sommet des Dieu de Jiro Taniguchi. La progression de Mori dans ses techniques d'escalades se fait rapidement. Trop rapidement même. Mais il nous est présenté comme un génie, donc le tout est assez crédible. L'histoire de rivalité avec Miyamoto est bien vue aussi. Celui ci apparé comme un petit voyou qui veut maltraité Mori, puis comme un ami qui souhaite le faire progresser et enfin comme un rival. "Tombe vite... Et dégage !!". On a ainsi hâte de voir la place qui va être attribué à Yuni dans cette relation.
Mori, le héros semble bien mystérieux. On ne sait rien de lui mis à part son attrait pour les sommet et sa solitude. C'est l'une des force du titre. On a envie de savoir, de connaitre son passé.

Graphiquement, c'est beau. C'est Propre. C'est magnifique. Sakamoto à un terrible dont pour dessiner l'expression corporelle des personnages. Ainsi que ce soit au niveau des muscles ou du visage, ça le fait. Les décors aussi sont bien réalisé et on a vraiment hâte de voir Mori gravir une montagne enneigé. Les scènes d'escalades sont particulièrement réussites. Dessinées en contre plongé, elles donnent la sensation de vertige. On s'y croirai.

Du côté de l'adaptation Akata a fait comme à son habitude un excellent boulot. La traduction est fluide. Les termes techniques sont expliqué à la fin du tome, comme le plus souvent chez l'éditeur. On regrettera qu'il y a beaucoup d'anotations, ce qui gâche un peu la lecture. Mais au final ce n'est pas trop génant. Le papier est de qualité et le prix est correct. Pas de pages couleurs pour ce premier tome. J'espère qu'on y aura droit dans les suivants. On appréciera aussi le petit dossier consacré à Yasushi Yamanoi ainsi qu'une courte interview en fin de tome.

En définitive Ascension est un excenlent titre très prometteur. On ressent qu'une évolution importante tant au niveau scénaristique que graphique est à prévoir pour les tomes à venir. Ce premier très bon laisse donc entrevoir une suite qui en fera l'un des meilleurs titres parus en France en 2010. Ce manga est incontestablement le manga de la rentrée. La suite, le 10 novembre en librairie, sauf retard. Et on a déjà hâte !
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Kakunoshin Niitsu
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Re: Ascension

Message non lu par Kakunoshin Niitsu » 10 oct. 2010, 19:45

Excellente surprise que ce premier volume d'Ascension.pour commencer le sujet principal de ce manga est suffisamment original et rafraîchissant pour intriguer dès le départ.C'est simple à ma connaissance seul Jiro Taniguchi avec K, l'ivresse des sommets et le sublime Sommet des Dieux s'était essayé à retranscrire la beauté et la rudesse d'une discipline très particulière : l'alpinisme ! Ici le dépaysement est garantie même si pour l'instant Buntaro Mori n'a pas encore arpenté les pics enneigés d'Asie, cela fait plaisir de découvrir un sport essentiellement individuel.Alors que les mangas traitant des sports collectifs sont légions dans Ascension Yoshio Nabeta et Shin'ichi Sakamoto vont choisir de pendre à contre-pieds ce genre d'oeuvres pour nous livrer un récit où si la nécessité pour le personnage central d'assimiler les conseils de ses aînés est bien présente elle permettra avant tout au jeune garçon d'appréhender ses objectifs personnels à savoir avancer seul et se retrouver face à lui même.

Car pour reprendre la quatrième de couverture du Sommet des Dieux : Quand les hommes font face à la nature c'est d'abord eux qu'ils affrontent !

Et ce que l'on peut dire pour l'instant c'est que Buntaro est loin de faire attention aux instructions qui lui sont données.D'un tempérament renfermé et suicidaire il est ce qui s'appelle lle parfait exemple à ne pas suivre.A tel point qu'il en deviendrait presque antipathique par moments.On souhaite vite le voir sortir de sa torpeur et mûrir... ce qui ce fera certainement au contact d'une nature à la force oppressante et impitoyable qui permettra au jeune homme de gagner en humilité.Le désir de le voir évoluer en condition réelle se fait rapidement sentir.Cependant il ne faudra pas que cela gomme entièrement son caractère de départ qui fait l'essence même de ce personnage.

Sa route semble toute tracée avec déjà intégré au récit un rival et un professeur accessoirement expert en escalade.A première vue cela semble énorme comme coïncidence mais pas tant que ça après réflexion... Ce n'est pas la passion naissante de Buntaro qui aura pour conséquence de voir comme par magie son entourage direct toucher à la varappe mais l'inverse.C'est parce qu'un prof et son élève pratiquent cette discipline que ce dernier roulant des mécanique devant un nouveau refusant toutes formes de communication lancera un défi à Mori : l'ascension de l'établissement scolaire.Pour simplifier si Miyamoto avait été un sprinteur il lui aurait proposé un 100 mètres.

Pour tout dire la seule chose à m'avoir un tant soit peu dérangé c'est la fin du volume énigmatique qui dérive sur le mystérieux.L'avantage avec un tel Cliffhanger (pour reprendre le titre d'un film d'action bien célèbre se déroulant en haute montagne) c'est qu'il donne envie d'avoir déjà le prochain tome entre les mains mais personnellement j'espère grandement que la suite restera essentiellement centrée sur ce sport à hauts risques et ses pratiquants.Enfin pour parler un peu du dessin de Sakamoto il n'est pas en reste.L'auteur prend plaisir à dessiner les mouvements de ses héros contorsionnistes il met également en valeur les musculatures avec des muscles secs et saillant parfois avec excès mais son trait toujours clair et précis rend l'histoire fluide et permet de suivre les exploits des protagonistes d'Ascension avec plaisir.Vivement de voir ce que cela va donner dans les futures scènes de haute montagne avec monts enneigés, falaises glacées et autres pics rocheux !

Pour terminer ce premier volume est de loin le meilleur que j'ai eu l'occasion de lire depuis longtemps pour une nouvelle série !
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Re: Ascension

Message non lu par Koiwai » 12 nov. 2010, 15:07

Tome 2:

Mori est troublé: alors qu'il escaladait le mur de la compétition, l'image d'un certain Mizuki lui revient à l'esprit. Le trouble est d'autant plus présent par la suite, lorsque notre héros fait la connaissance de Keito Hara, un étrange jeune homme ressemblant à s'y méprendre à ce même Mizuki... Qui est ce Mizuki ? Des points de réponse à cette question nous serons amenés un peu plus loin dans le tome, à travers quelques éléments nous dévoilant un peu plus le passé tourmenté de Mori, et ce qui l'a poussé à s'enfermer dans sa solitude.

Avant d'en arriver là, la question de la solitude en alpinisme est au coeur du début de ce deuxième opus, puisque l'athlétique et casse-cou Hara a tendance à pousser Mori vers la grimpette en solitaire, sans protection. vivant à cent à l'heure, ce nouveau personnage, bien qu'un peu caricatural, intrigue fortement, et l'on a hâte de le retrouver dans le récit. Mais de l'autre côté, de nombreux personnages sont là pour tenter de briser la coquille protectrice de Mori, de l'éloigner de cette solitude, de cette volonté de tout faire en solitaire, certains s'appuyant sur leur propre expérience dramatique de l'escalade en solitaire et sans protection, comme Yoshida.

Quelle voie choisira Mori ? En attendant de le savoir, si notre héros affiche des capacités impressionnantes pendant la compétition, il en est écarté à cause de ses imprudences, et c'est finalement Miyamoto qui y brille de mille feux. Subjugué, Mori prend alors conscience qu'il a des choses à apprendre de Miyamoto, et, tandis que la victoire en compétition de ce dernier permet la création d'un club d'escalade au sein du lycée, contre toute attente, une association se crée entre les deux adversaires, qui vont alors se pousser vers l'avant mutuellement. Pour Mori, il sera ici principalement question d'apprendre à maîtriser l'art délicat du jeté. Un élément de plus qui permet d'apprécier tout le souci de réalisme qu'ont pu faire les auteurs pour retranscrire de manière correcte l'art de l'alpinisme. Les termes utilisés et les techniques sont développées de manière juste, l'immersion dans l'oeuvre n'en est que plus forte.

L'art du jeté, Mori aura tout à loisir de montrer qu'il a appris à le maîtriser par la suite, lorsque le club d'escalade, mené par le professeur Ônishi, effectue une sortie sur le mont Futago, célèbre lieu d'escalade au Japon. Mais une fois sur place, tout ne se passe pas comme prévu: Yumi, propulsée manager du club, se perd en montagne après une dispute "de couple" avec Miyamoto, et tombe sur corniche. Alors que tout le monde la recherche, Mori la repère en hauteur, et entreprend une dangereuse ascension en surplomb pour aller la sauver... le tout sous la caméra de deux journalistes qui se trouvaient là au bon moment, et qui sont bien décidés à exploiter ce qu'ils sont en train de filmer pour vendre leur magazine people, y compris à déformer quelque peu la réalité...
On se retrouve donc avec une deuxième partie de volume intense, d'autant que le coup de crayon impressionnant de Shin'ichi Sakamoto fait parfaitement ressortir toute la puissance de la montagne et la densité de l'escalade qu'entreprend Mori. Malgré tout, d'un point de vue scénaristique, on a un peu de mal à digérer les quelques facilités. En effet, si l'on appréciera de voir dans ce tome un Miyamoto plus nuancé, qui n'est plus cantonné à son rôle de simple rival jaloux de Mori, on est un peu déçu par le rôle de Yumi, qui n'est rien d'autre, ici, que la belle potiche à sauver. Et ne parlons pas de ces deux journalistes, présents en pleine montagne pile au bon moment pour voir l'ascension "suicidaire" de Mori...
Mais quoi qu'il en soit, ces quelques évènements ont le mérite d'apporter une fin de volume intense, qui remet en cause bien des choses. Alors que Mori commençait tout juste à s'ouvrir aux autres, les évènements provoqués par l'article des deux journaliste semblent destinés à le renfoncer dans sa solitude... Affaire à suivre dans le troisième tome.

Au final, malgré quelques facilités, ce deuxième volume se lit d'une traite, tant le tout est prenant. L'évolution aussi bien technique que psychologique de Mori est palpable, son passé commence à se dévoiler, certains personnages comme Miyamoto gagnent en nuance, l'aspect technique du titre est toujours aussi précis, et le coup de crayon de Sakamoto est d'une efficacité redoutable.

A l'heure où tous ses camarades de classe réfléchissent à leur avenir après le lycée, quelle voie choisira Mori ? Une route dangereuse et solitaire, ou une autre ? Ascension n'est est encore qu'à ses débuts, mais le titre séduit déjà beaucoup, et l'on a hâte de voir comment les choses vont évoluer et d'assister à l'envolée du titre vers les plus hautes cimes.
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Re: Ascension

Message non lu par Koiwai » 16 janv. 2011, 23:53

Tome 3: OMG ! *___________*

Se sentant à nouveau seul et rejeté suite à l'article des deux journalistes, Buntarô est en pleine remise en question. Ne sachant plus où est sa place, il décide subitement de partir plus tôt que prévu là où le journaliste Kurosawa lui a fixé rendez-vous, en pleine nature, aux pieds d'une montagne qui n'attend que lui. Une fois sur place, Buntarô part faire un tour sur les flancs montagneux sans prendre le temps de s'équiper, pensant qu'il rentrera bien vite. Mais la montagne, séduisante, l'appelle, et le jeune garçon ne cesse plus sa route, continue de monter... Quand Kurosawa arrive sur place quelques heures plus tard, Buntarô n'est toujours pas revenu. Pire encore, une terrible tempête est arrivée en surprenant tout le monde... Pour sauver Buntarô, Kurosawa ne trouve qu'une seule solution: faire appel à une vieille connaissance qui n'est autre qu'Ônishi. Ensemble, les deux hommes se lancent à la recherche de l'adolescent, au coeur d'un paysage montagneux sauvage, qui semble bien décidé à ne rien leur épargner...

Ceci sera le principal enjeu de l'ensemble du tome, intense d'un bout à l'autre de par la beauté du travail de Shin'ichi Sakamoto. Les décors montagneux n'ont jamais été aussi beaux dans un manga depuis le Sommet des Dieux, la densité de la tempête, des chutes de neige, ne faisant que renforcer son immensité, sa sauvagerie, son indomptabilité. Au coeur de ce décor imperturbable, trois hommes, trois personnalités bravant la nature à leur manière, les deux premières tentant de sauver la troisième. Et si Buntarô reste l'élément central du récit, la relation ancienne d'Ônishi et Kurosawa fait partie intégrante du volume, puisque nous découvrons le drame qui a conditionné la liaison houleuse entre ces deux "meilleurs ennemis". Un drame parfaitement narré par l'auteur, qui parvient à faire ressentir au lecteur tout l'impact qu'il a pu avoir sur les deux hommes. Un drame suite auquel Kurosawa n'apparaît que plus égoïste et détestable... Mais si la vérité cachait tout autre chose ? C'est ce que le lecteur, déjà abasourdi par la beauté du récit, découvrira, le mangaka réussissant à faire passer le journaliste de personnage détestable à celui de victime poignante et charismatique en seulement quelques pages, lorsque la profondeur de sa blessure finit par se découvrir. Et c'est Ônishi lui-même qui doit réviser son jugement.

Finalement, les deux hommes semblent entamer la réconciliation, au coeur-même de cette montagne qu'ils se voient obligés de gravir, cette montagne qui leur a autrefois enlevé ce qu'ils avaient de plus cher. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que pendant qu'eux voient la montagne comme une épreuve, un obstacle, une adversaire, Buntarô, lui, y voit une amie. Imperturbable, confiné dans une solitude créée par les drames passés, qu'il soient récents, comme l'article des journalistes, ou plus vieux, comme l'image du défunt Mizuki qui lui revient encore à l'esprit, l'adolescent continue son ascension, s'éloigne des lumières de la ville, de l'étouffante civilisation. Les hauteurs l'appellent, il est fait pour vivre avec elles, en elles. Ce fascinant caractère solitaire de Buntarô, c'est à travers quelques mots de Kurosawa qu'Ônishi en prend conscience. Le professeur, jusqu'à présent persuadé que les liens sociaux primaient également dans l'escalade, et que la montagne n'était rien de plus qu'une adversaire, voit ses convictions ébranlées, et alors qu'il est perdu dans ses pensées, il pourrait bien en payer le prix cher... Au coeur d'une nature fascinante mais qui ne fait preuve d'aucune pitié, le moindre égarement peut être fatal.

Fascination pour une nature montagneuse imperturbable dont l'appréciation de la beauté se mérite, personnages tourmentés mais forts et charismatiques, réalisme technique pertinent, récit dont l'intensité dramatique ne fait que s'accroître... D'un bout à l'autre, ce troisième tome captive, jusqu'à l'énorme bouleversement dramatique des toutes dernières pages, les plus belles depuis le début du manga. On en est désormais sûr: Ascension a tout pour devenir un grand, un très grand manga. Et dans l'immédiat, le suspense de fin de tome promet une attente insupportable jusqu'au quatrième volume.
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Re: Ascension

Message non lu par CrackIsIllegal » 17 janv. 2011, 12:01

Suite au critiques que vous en faites je ne regrettes définitivement pas de les avoir acheter tous les trois ce week end ^^

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Re: Ascension

Message non lu par Koiwai » 20 janv. 2011, 23:38

CrackIsIllegal a écrit :Suite au critiques que vous en faites je ne regrettes définitivement pas de les avoir acheter tous les trois ce week end ^^
J'espère que la lecture t'a plu/te plaira :)
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Re: Ascension

Message non lu par CrackIsIllegal » 25 janv. 2011, 15:11

Je finis d'abord les 20th Century Boys (t.15 actuellement) et après je me fait Yotsuba et Ascencion en même temps ^^

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Re: Ascension

Message non lu par Koiwai » 25 janv. 2011, 18:03

Yotsuba et Ascension... quelle merveilleuse idée ! *_______*
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