Tamahagane

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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jojo81
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Tamahagane

Message non lu par jojo81 » 27 févr. 2012, 20:57

Tamahagane, (la croute) d'Umetaro Saitani

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La fiche sur le site
Tome 1:

Tamahagane est un seinen d'Umetaro Saitani sorti chez Doki Doki. Le mangaka est connu chez l'éditeur pour We need kiss et G.C.U., des mangas coquins et de qualité très médiocre. Peut-il relever la barre avec Tamahagane ?

L'histoire du manga est somme toute classique. Hayato et Sakura sont deux lycéens qui doivent participer à un tournoi de kendo. En réalité, Sakura, la capitaine du club de kendo, a entraîné son ami dans cette aventure car il manquait un membre pour y participer. Après une séance d'entraînement plutôt mouvementée, Hayato remarque qu'un étrange tatouage est apparu sur son bras. Cette marque rappelle à Sakura un sabre que le jeune homme détient dans son débarras. Ils vont le chercher, Hayato le dégaine, et les deux lycéens se retrouvent transportés comme par enchantement en 1864 au milieu d'un passage à tabac. Porté par son courage et par la puissance de son sabre, Hayato vient en aide à Kasumi, une jeune fille dont la principale caractéristique est d'avoir une poitrine généreuse. C'est ainsi que débute Tamahagane, une histoire à base de voyage temporel, de samourais, de sabres interdits et de petites culottes.

C'est donc par le biais d'un schéma vu et revu à maintes reprises qu'Umetaro Saitani choisit de débuter son récit. Comme on peut le deviner, la suite des événements manque elle aussi cruellement d'originalité. Les situations prévisibles s'enchaînent les unes aux autres. L'auteur aura vite fait de nous présenter le grand méchant et ses sbires, ainsi que le alliés du héros. Les personnages sont tout ce qu'il y a de plus manichéens. De cette manière le lecteur a vraiment l'impression d'être pris pour une buse. Mais il n'est pas au bout de ses surprises... En arrivant en 1864, Hayato voit ses cheveux pousser d'un coup (sans aucune explication, mais après tout, on s'en fout un peu), nous offrant ainsi l'une des coupes de cheveux les plus ridicules vues dans un manga. Sans que le lecteur ne sache pourquoi, tous les personnages de 1864 affirment que le sabre de Hayato a été forgé par le maître de Kasumi, aujourd'hui décédé. On remarque ainsi, qu'en plus de ce lien, les deux personnages arrivent à manier le sabre interdit, parlent de la même manière et surtout ils ont la même coiffure ridicule !! Coïncidence ? A moins que le lecteur soit pris pour un abruti...

Définitivement les ficelles scénaristiques sont trop grosses... Tout est prévisible, de l'intrigue au déroulement des combats. Quand l'auteur tente de maltraiter un de ses personnages, on n'y croit pas une seule seconde. Tamahagane est bourré de clichés du shonen employés de manière galvaudée. Ne vous attendez pas à voir des combats crédibles entre samourais... Ici l'auteur fait porter des attaques censées être classes par ses personnages. Oui, censées. Parce que le résultat est plus ridicule qu'autre chose. Sans compter que le déroulement des combats est stéréotypé à souhait. Hayato n'est pas avantagé mais d'un coup le pouvoir du sabre se révèle, alors il prend le dessus. Mais c'est sans compter sur une botte secrète de son adversaire. Mais grâce au pouvoir de l'amitié Hayato reprend le dessus. Pffff, c'est pathétique...

Les personnages sont tout aussi ridicules. A commencer par le héros. On sent la volonté de l'auteur de le rendre charismatique, mais le résultat n'est pas là. C'est plus une tête à claque qu'autre chose. Il répète souvent «tu dépasses les bornes», et on se demande bien si c'est une tentative de comique de répétition ou bien si l'auteur pense donner du charisme à son personnage ainsi. En tout cas, c'est manqué. En plus c'est un idiot comme on en a rarement vu. Il ne réagit à rien et ne comprend rien. Il peut avoir une marque qui apparait sur le bras ou des cheveux qui lui poussent d'un coup jusque dans le dos qu'il reste stoïque, comme si tout était normal... Sakura ne sert à rien. Sa présence est justifiée par le fait qu'elle aime étudier l'histoire et ainsi elle explique quelques situations à l'abruti qui sert de héros. Mais le manga est tellement peu crédible qu'on passe facilement outre son contexte historique. Son autre fonction est de se faire tripoter les seins, déshabiller et de montrer sa petite culotte à tout bout de champ. Comme tous les autres personnages féminins du manga. C'est désolant... Mais on en attendait pas plus de la part d'Umetaro Saitani. Les autres personnages sont eux aussi des clichés sur pattes. Inutile de s'attarder dessus. L'auteur essaie juste de leur donner du charisme, mais il foire son coup à chaque fois. Le résultat est un mélange entre pathétique et comique.

Pour couronner le tout, le trait de l'auteur n'est pas terrible, vraiment trop irrégulier. Sur certaines cases les visages des personnages sont réussis, mais il faut bien les chercher... En plus de ça les combats virent au n'importe quoi et les suivre devient rapidement un calvaire. Même les scènes de fan service ne sont pas toujours appliquées... Au niveau des décors, c'est minimaliste. On en attend tout de même beaucoup plus pour un manga se déroulant au Japon de l'ère Edo.

Il n'y a rien à redire sur le travail de Doki Doki qui nous rend une copie correcte. Si le volume ne contient aucune page en couleurs, l'éditeur a conservé les croquis de l'auteur et a traduit et expliqué des faits historiques.

En définitive, Tamahagane est un divertissement sans réelle prétention. Mais c'est un divertissement raté. N'ayons pas peur des mots, il s'agit bien là d'une croûte qui fera sourire les amateurs de second degré et de mauvais goût. Une histoire vue et revue, des ficelles grosses comme le monde, des personnages ridicules, du fan service gratuit, voilà à quoi se résume le seinen d'Umetaro Saitani. Si vous cherchez un bon manga, passez votre chemin. Après un tel début, on attend rien des deux volumes suivants...
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Re: Tamahagane

Message non lu par jojo81 » 28 févr. 2012, 21:54

Tome 2:

Malheur !! Le sabre de l'interdit de Hayato est cassé !! Dans ce second tome de Tamahagane, les deux lycéens projetés en 1864 vont tout mettre en œuvre pour réparer le sabre afin de retourner dans leur présent. C'est ainsi qu'ils font confiance à Kasumi et qu'ils se dirigent vers Izumo, dans un lieu où sont forgés les sabres de l'interdit. Mais certains périples les attendent sur leur route. Les hommes du capitaine Amano vont se succéder de manière très linaire afin d'empêcher Hayato et Sakura d'atteindre leur objectif.

Lors du premier chapitre l'auteur nous parle du tant attendu "kinmon no hen". Une bataille terrible qui a mis Kyoto à feu et à sang. «Enfin un fait historique !» se diront les lecteurs un peu trop enthousiastes. Mais après avoir lu le premier tome, ils ne doivent pas être nombreux... Ce fait historique qui aurait pu changer la face du manga d'Umetaro Saitani ne servira au final qu'à mettre Emi en avant lors d'un unique chapitre terriblement maladroit. Le mangaka se sert de ce fait historique comme prétexte à prouver la valeur d'Emi. Rien de plus. Juste une misérable toile de fond pour mettre un personnage totalement inutile en avant. Le second tome commence bien...

La suite n'est guère plus attrayante, avec l'affrontement en deux temps entre nos héros et Otomi. L'auteur nous fait croire une nouvelle fois à la mort de Sakura. Mais bon, on a l'habitude à force... Personne ne tombera dans le piège encore une fois (d'ailleurs l'auteur ne semble pas avoir compris que son idée de faire croire à la mort de Sakura ne marche pas, et il nous refait même le coup plus tard dans le tome...). Bref, la seconde partie de l'affrontement sera l'occasion de mettre un peu de sexe dans le manga. Umetaro Saitani ne peut certainement pas s'en empêcher... Alors que Kasumi est prise au piège, cette dernière invoque un héron blanc géant pour l'aider. Ok, mieux vaut ne pas trop se poser de questions... On se demande quand même pourquoi elle ne l'a pas fait quand elle était torturée ou lorsque son maître a offert sa vie pour la sauver.

L'aventure continue donc de manière très linéaire pour les héros. Après quelques combats pitoyables et l'apparition de personnages plus ridicules qu'autre chose (le pire étant que ce n'est pas fait exprès et qu'on sent la volonté de l'auteur de bien faire), Hayato se voit enseigner les rituels de la forge. Plutôt que de l'apprendre simplement comme tout le monde, il va le faire par des délires de l'esprit. Déjà que l'idée n'est pas originale pour un sous, la mise en scène est catastrophique.

Au final ce second volume de Tamahagane confirme ce que l'on pensait de la série dès le premier tome: on a l'impression d'être face à une parodie de shonen. Le bon point de la série est de nous prouver que devenir mangaka est à la portée de tout le monde... Le second tome se terminant sur un début d'affrontement, on attend la suite avec une certaine impatience. Ou pas.
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Re: Tamahagane

Message non lu par jojo81 » 04 mars 2012, 23:41

Tome 3:

Suite et fin de Tamahagane, le seinen d'Umetaro Saitani. La confrontation promise en fin de second tome entre Hayato et Yamatsuri peut enfin débuter. L'affrontement entre les deux possesseurs de sabres de l'interdit couvre ainsi une grande partie du tome. L'auteur nous gratifie de tous les clichés du genre: surenchère de puissance, sacrifice, flashback... Plus les combats sont importants et plus ils sont bourrés de stéréotypes mal employés qui tendent à les rendre ridicules et assommants. A ce train là, on a déjà peur de voir ce que va donner la confrontation finale. Malgré des événements majeurs pour la suite de la série, il n'y a rien de bien intéressant à relever de cet affrontement. En plus de ne pas avoir d'idée, Umetaro Saitani expose de manière catastrophique les quelques éléments intéressants qu'il a entre ses mains.

Ensuite au niveau du scénario... Ah, non, je me suis trompé... Plus que jamais, l'absence de scénario se fait sentir. Il y a bien quelques maigres révélations qui se font au détour d'une case par un personnage qu'on ne connaît pas, mais c'est tout. De toute façon le récit est tellement linéaire et prévisible qu'il ne faut pas se casser la tête à développer une histoire. Umetaro Saitani l'a bien compris. Après la fin du combat entre Hayato et Yamatsuri, le mangaka fait un saut dans le temps d'une semaine et dans l'espace de plusieurs kilomètres (environ 350...) pour nous livrer l'affrontement final...
C'est ainsi que nous allons découvrir l'une des batailles les plus pathétiques du manga. Hayato provoque le capitaine Amano en duel. Il fait cela parce que le capitaine Amano veut le tuer. C'est tout à fait logique donc. Bon, ensuite la raison pour laquelle le capitaine Amano se contredit toutes les dix pages, alors ne nous posons pas de questions et rions de l'affrontement.
Oui, rire. Parce qu'effectivement nous sommes en face d'une parodie du shonen. «Plus les combats sont importants et plus ils sont bourrés de stéréotypes mal employés qui tendent à les rendre ridicules», voilà ce que j'ai écrit au sujet de l'affrontement précédent. Et celui-ci nous le confirme. Il fait office de bouquet final. L'auteur fait du vu et revu, mais en plus il le fait de manière terriblement maladroite. On sent qu'il a l'envie de bien faire, mais non, c'est raté. En plus de pomper les autres mangas, Umetato Saitani réutilise les mêmes éléments qu'il avait employés dans ses combats précédents. Il se copie lui même, on touche le fond... Mais bon, ce n'est pas une surprise vu le nombre de fois où l'auteur a feint de sacrifier un personnage ou a utilisé un flasback pour rendre notre héros plus fort. Disons simplement qu'avec cet affrontement final on atteint le summum du ridicule, et que c'était prévisible.

En plus de cela, il faut ajouter que son trait est plus irrégulier que jamais, certaines cases sont affreusement moches. Les tentatives pour rendre un personnage charismatique se vautrent à chaque fois. L'auteur ne manque pas la moindre occasion pour nous montrer une poitrine découverte ou un petite culotte. Et ce, même quand la situation ne s'y prête pas. Le résultat est un fan service de très mauvais goût... Et pour finir avec le graphisme, il faut préciser que le découpage des cases est catastrophique, du vrai travail d'amateur...

On pouvait espérer que Tamahagane soit un manga historique, mais non. L'auteur avouant lui même ne rien connaître à l'histoire du Japon... Au final, il reste quoi ? Un divertissement ? Oui, c'est ce qu'il tend à être, un divertissement sans réelle prétention. Mais même ça, c'est trop demander à Umetaro Saitani. Tamahagane est un échec, une parodie de nekketsu, et ce dernier tome nous le confirme. Malgré tout, on sent que le mangaka veut bien faire, et de voir qu'il rate à ce point son manga fait presque de la peine. Alors oui, on peut résumer Tamahagane en un mot: pitoyable.
Mieux vaut économiser son argent pour acheter une série de meilleure qualité. Tamahagane est à éviter absolument, à moins de vouloir se payer une bonne tranche de rigolade en prenant le manga au second degré et en relevant tous les défauts ainsi que toutes les incohérences...
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