
Tome 1 :
Honoka Takamiya trouve son quotidien monotone et ennuyeux, état d’esprit qui semble contagieux, celui-ci atteignant de plus en plus nos héros de manga. Et comme la plupart de ses homologues, il va voir sa vie basculer vers une espèce de foutoire des plus mouvementés. Les circonstances sont les suivantes : alors que notre héros déambule tranquillement dans son lycée, une des tours du bâtiment tombe du ciel avec, semble-t-il, la ferme (béton oblige) intention de mettre fin à l’existence de Honoka. Aussi ennuyeuse soit cette dernière, cela n’enchante pas particulièrement notre protagoniste. Fort heureusement, Ayaka Kagari, qui s’avère être la fille la plus belle est la plus populaire de tout le bahut (le hasard ne faisant pas les choses à moitié), débarque dans son costume de sorcière, le sauve in-extremis et carbonise dans la foulée une horde de lapins en peluche géants, qui en voulaient également au jeune Takamiya. Ainsi débute notre histoire…
Le côté complètement déjanté de cette première scène n’est pas un problème en soit, mais il aurait clairement gagné à être un peu mieux organisé. Et ce souci revient sur la totalité du volume. Tout va tout le temps trop vite, et surtout, on ne nous explique que très vaguement à quoi tout cela rime. Ce premier tome est un enchainement de combats tous similaires (les méchants attaquent Honoka, puis Ayaka arrive et les crame), et tous assez peu dignes d’intérêt puisqu’on n’en comprend pas les enjeux. On finira finalement par comprendre que dans ce monde, il existe deux catégories de sorcières : les sorcières des ateliers (les gentils), qui souhaitent « protéger le monde tel qu’il est », et les sorcières des tours (les méchants), qui souhaitent « créer le chaos ». Et bien évidemment, notre héros détient en lui un pouvoir que désirent les sorcières des tours (et même que si elles s’en emparent, ce sera un vrai désastre pour le monde entier, si si).
On sent à la lecture de Witchraft Works que Ryu Mizunagi tente de créer des personnages charismatiques, capables de porter son récit. C’est raté. À l’instar d’un Black Butler, il crée une relation particulière entre les deux héros, Honoka étant le soumis, et Ayaka la dominante. Le tout parvient seulement à être énervant, Ayaka n’étant charismatique que de façade, et son regard froid en toute circonstance ne suffit pas à faire illusion, on devine un personnage creux. Il en va de même pour Honoka qui est simplement ridicule dans son rôle de damoiseau en détresse. Les « méchantes » n’impressionnent en aucun cas, mais on reconnaitra que le côté comique dû à leur incompétence fait souvent mouche, et parvient un minimum à nous faire apprécier ces antagonistes.
Le « point fort » du manga réside dans son côté très fan service (à base de regards glaciaux et de grosses poitrines), qui, s’il parvient à percer, fera des émules auprès de certains fans (on devine déjà le type de fan-art), le tout encore attisé par le futur anime.
Côté graphismes, le trait de Mizunagi est classique mais maîtrisé, et somme toute plutôt joli. Il excelle par ailleurs dans la représentation des poses dites « classes », et sa mise en scène est efficace.
Kana fait un excellent travail concernant l’édition et la traduction.
Ce premier volume de Witchcraft Works est donc une déception, les dessins ne suffisants pas à rattraper un contenu trop cliché et surfait. Le manga plaira à qui aime le genre, certainement pas plus.