![Image](http://www.manga-news.com/public/images/series/Kings-Game-1-ki-oon.jpg)
Edité chez Ki-oon
Nouvelle licence de l’éditeur Ki-oon qui, depuis des années, nous a habitué à d’excellents titres (malgré quelques ratés plus ou moins inévitables), King’s game se présente comme un thriller psychologique dans la mouvance des précédentes séries de l’éditeur (Judge, Doubt, Conductor…) qui se veut cohérent dans son catalogue.
King’s game, série courte en cinq volumes, adaptation d’un roman Japonais, a remporté un grand succès au Japon à tel point qu’une adaptation en film est prévue. D’ailleurs le fait que la série soit courte vu le thème et le scénario est plutôt un bon point, cela évitera de tourner en rond et sans doute bien des passages inutiles !
Kanazawa est un élève de seconde comme les autres, il va en cours, a des camarades, craque pour une amie sans oser lui avouer…bref, rien qui le distingue de la plupart des autres lycéens. Une nuit, après un cauchemar bien étrange (prophétique ?), il reçoit un message signé par « le roi »… Ce message ressemblant à un défi demande à deux élèves de sa classe de s’embrasser. En arrivant en cours le matin, il voit les deux élèves en question entourés par toute la classe, et sous la pression ils s’exécutent. Le lendemain, un autre défi est lancé, un peu moins agréable…cela ressemble à des blagues potaches jusqu’à ce que deux élèves qui n’ont pas relevés leur défi soient retrouvés pendus comme annoncés dans la message en cas d’échec. A partir de là tout les élèves s’affolent et ne prennent plus ça à la rigolade…et les morts s’enchaînent !
On rentre très vite dans le vif du sujet dans ce titre où le premier défi apparaît dés les cinq premières pages, cela sert d’entrée en matière avant même que les personnages soient présentés. Ils le seront au fur et à mesure de l’avancement du titre. C’est un parti pris original qui a le mérite de proposer une approche et une narration différente. Mais cela va peut être trop vite justement, on aurait aimé en savoir un peu plus sur le personnage principal, afin de lui donner plus de consistance, plus d’épaisseur, car à l’issue de ce tome il est juste un garçon sympa qui veut aider ses amis…
Mais l’intérêt du titre ne réside sans doute pas ici. Il est dans le suspens et dans le déroulement de ce jeu macabre. Plusieurs titres viennent en tête quand on lit « King’s game »…on pense notamment en vrac à Death note pour l’aspect prophétique des morts, de même que Mirai Nikki avec en plus l’utilisation des téléphone avec en plus le jeu de survie qu’on retrouve dans Battle Royale où la aussi cela se joue entre camarade de classe, on pense également à Judge chez le même éditeur pour le tueur omniscient (infiltré au milieu des victimes ?) ou encore à Enigma pour son tueur utilisant des énigmes et jouant avec la vie des joueurs… Bref les références sont multiples, plutôt bonnes même, mais pour le moment King’s game semble avoir du mal à justement s’émanciper de ses références lui donnant une saveur d’ersatz sans grande originalité.
Pour autant la série n’est pas sans intérêt, loin de là. On se prend rapidement au jeu et très vite on commence à se poser de très nombreuses questions. Le problème étant que ce titre devrait être résolument mature, alors qu’il a un coté très ado qui empêche de se plonger totalement dedans et de profiter justement de cette ambiance malsaine qui s’installe peu à peu mais qui du coup malheureusement n’est pas assez frappante.
Dans le même genre, la nature des défis tourne pour le moment autour de « X doit coucher avec Y »…cela renvoie fortement à ce coté adolescent un peu grivois mais justement pas assez adulte. Le malaise met trop de temps à s’installer. L’avantage c’est que ce genre de défi provoque des conflits peut être plus importants (pour le moment) que s’il avait s’agit de tuer quelqu’un.
Enfin, dernier gros point noir du titre, mais qui se retrouve dans la plupart des titrés précités servant de références, la multiplication des dialogues lourds et inutiles. Ca parle énormément, toute action est expliqué, justifié, et cela vient ajouter de la lourdeur au titre qui se porterait bien mieux sans ça.
On pourrait trouver dommage que cela se passe dans une salle de classe tout ce qu’il y a de plus normal, dans un monde ouvert, où gravitent les professeurs, où les journalistes viennent relayer les informations sur les morts…peut être qu’en milieu fermé, en huit clos, on aurait davantage profiter de cette ambiance malsaine.
Pour autant on lit ce premier tome très facilement, sans aucun problème, sans forcément s’attarder sur les défauts évoqués, la curiosité est là, et on peut espérer que les personnages et leurs relations seront plus étoffés dans les tomes suivants. Car quoi qu’il en soit on a envie de lire la suite, on a envie de savoir ce qui va se passer.
Le dessin est assez sobre, sans originalité lui non plus mais est clair et lisible. Il a un aspect très shonen, qui contraste assez avec la couverture très adulte. Ce qui pourrait poser problème c’est qu’on a parfois du mal à distinguer un personnage d’un autre, ce qui est ennuyeux dans ce genre de titre, mais à court terme puisqu’ils seront (et sont déjà) beaucoup moins nombreux !
Au final on a premier tome intrigant, sympathique sans être exceptionnel mais qui a le mérite de susciter la curiosité. Et étant donné que la série est courte, les choses vont forcément s’accélérer sans traîner et ça c’est déjà un excellent point !