Tokyo Yamimushi

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Koiwai
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Tokyo Yamimushi

Message non lu par Koiwai » 20 août 2013, 08:23

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Tome 1 :

"Le monde... est injuste."

Cette pensée, Ryo Kato se la répète, sans arrêt. Sans emploi, sans argent, ayant à peine de quoi se nourrir, il occupe un studio miteux et rumine dans son coin sur les inégalités sociales de ce monde. Désoeuvré, endetté, il n'a aucun espoir de pouvoir rembourser un jour ce qu'il doit... jusqu'au jour où deux hommes, visiblement deux usuriers, l'embarquent de force dans leur camionnette après l'avoir roué de coups et jeté du haut du premier étage.
Alors qu'il croit sa dernière heure arrivée, Kato a la surprise de se réveiller face à Asamura, un homme énigmatique sévissant dans les bas fonds de Tokyo. Il a un travail pour Kato. Un travail pas très net, mais qui lui permettrait de rembourser petit à petit sa dette. Devenu l'homme de main d'Asamura, Kato accomplit ses premières missions, sans vraiment se douter que celles-ci l'emmèneront toujours plus loin dans la déchéance humaine de la face cachée de Tokyo...

Première oeuvre de Yûki Honda, publiée entre 2010 et 2013 au Japon pour un total de 7 volumes, Tokyo Yamimushi connut un succès suffisant pour être adapté en film live et pour que son auteur choisisse de lui offrir une suite, commencée au Japon en début d'année.
Pour son premier manga, celui qui fut l'assistant de Kiminori Wakasugi (l'auteur de Detroit Metal City) a choisi d'emblée un sujet ancré dans une réalité sociale sombre, qu'il dépeindra au gré des missions de Ryo Kato, son héros, ou plutôt son antihéros, désoeuvré, ruminant dans son coin mais ne cherchant plus vraiment à s'en sortir... jusqu'à sa rencontre avec Asamura. D'abord réticent à l'idée de travailler pour cet homme énigmatique et visiblement peu recommandable, Kato envisage de fuir à la première occasion, mais n'en aura pas l'occasion... puis ne le souhaitera plus en voyant à l'oeuvre son nouveau patron, certes peu recommandable, mais fascinant dans son sens de la répartie et sa façon de manipuler les gens et de retourner les situations à son avantage. Il n'en faut alors pas plus à Kato pour commencer à être intrigué par le sombre milieu où il vient d'être projeté, par s'y intéresser... et par y prendre goût, au fil de ses missions.

Ses premières missions, toutefois, n'ont pas grand chose de palpitant : livrer des sacs sans chercher à savoir ce qu'il y a dedans, tenter de récupérer les intérêts d'un homme qui a emprunté sans jamais chercher à rembourser et qui ne lui rappelle que trop la situation dans laquelle il était lui-même il y a peu... Le jeune homme se rend vite compte qu'il a des progrès à faire pour accomplir certaines de ces missions, et que plus il avancera, plus ce qu'il devra accomplir sera dangereux et peu recommandable, comme lorsqu'il doit voler à un chef yakuza un sac d'argent qu'il venait pourtant tout juste de lui remettre...

Pour l'instant assez basiques, les missions de ce premier tome se contentent de nous plonger peu à peu dans le bain, un bain grouillant de personnes peu recommandables ou marginalisées, faisant leur trafic ou se contentant de profiter de ce qu'on leur accorde. Ici, les personnages, qu'il soient yakuzas ou citoyens délaissés, en prennent tous un peu pour leur grade, aucun ne paraît tout blanc ou tout noir, mais au-delà, c'est plutôt la société, injuste, inégale et qui a fait d'eux ce qu'ils sont, qui semble la plus à blâmer.
Kato n'échappe pas à la règle : d'abord enfoncé dans ses dettes, sa couardise et son absence de réaction face à son honneur bafoué par la société, il change petit à petit au gré des missions qui lui sont confiées, apprend à agir face à l'imprévu quand une horde de yakuzas est à ses trousses... Mais au bout du chemin, une fois sa dette comblée, tout ceci lui permettra-t-il de retrouver un droit chemin, ou alors s'enfoncera-t-il toujours plus dans les vices des bas-fonds tokyoïtes ? Seule la suite de la série nous le dira.

"Pourquoi moi ? Pourquoi faut-il que je me trouve au coeur de quelque chose d'aussi dangereux ? Pourquoi ?!"

En attendant de voir ce que l'avenir réserve à Kato et d'assister à des missions plus poussées, on est parfaitement immergé par les nombreuses pensées du jeune homme, que l'auteur retranscrit textuellement. On assiste donc aux doutes de Kato, à son envie de fuir tout ça avant qu'il ne se prenne peu à peu au jeu, à ses interrogations quant à savoir si ce qu'il fait est bien ou quant à la manière dont il va tenter de se sortir de telle ou telle situation délicate... Yûki Honda nous invite véritablement à suivre le parcours intérieur de son personnage, en plus de son parcours physique.

"Quand un type n'a même pas de quoi acheter à manger pour aujourd'hui, ou demain... qu'est-ce que tu veux qu'il fasse ?!"

De son maître Kiminori Wakasugi, Yûki Honda a conservé le goût pour les faciès exagérés, bruts et flippants. Son coup de crayon offre des personnages peu engageants, jamais embellis, et pour certains réellement inquiétants, à commencer par Asamura, au visage taillé à la serpe, mais d'un charisme effrayant par instants. Un style qui rappelle également ce qu'un auteur comme Hideo Yamamoto a pu faire dans Ichi the Killer (certains visages effrayés, avec leurs lèvres contractées, rappelant d'ailleurs beaucoup certaines expressions d'Ichi). L'action se limite aux nuits tokyoïtes dans les quartiers peu recommandables, avec tout ce que ça implique : des décors urbains omniprésents, sombres et froids, des intérieurs inquiétants, délabrés, où Kato ne sait jamais sur quoi il va tomber... Une chose est sûre : on est bien dans l'ambiance.

Avec ses personnages jamais embellis, son cadre sombre, inquiétant et étouffant, son concept qui devrait par la suite gagner en profondeur de manière à décrire toujours plus la face sombre de la société tokyoïte, Tokyo Yamimushi s'annonce passionnant. Espérons que la suite sera à la hauteur des promesses émises par ce premier tome.
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Re: Tokyo Yamimushi

Message non lu par Koiwai » 16 oct. 2013, 17:12

Tome 2 :

Envoyé en mission chez un yakuza violent, Kato est ressorti de là en semant un peu involontairement le chaos autour de lui. Prêt à tout pour échapper à la mort, il a laissé derrière lui un bâtiment en feu, avec plusieurs arrestations à la clé.
L'horreur des bas fonds de Tokyo s'imprègne de plus en plus en lui... mais l'effraie de moins en moins, puisqu'il commence même à y prendre goût. Alors quand son boss Asamura avoue le tenir déjà en haut respect, ce goût pour son nouveau "travail" se renforce encore. Pourtant, il pourrait bien déchanter un peu quand Asamura va lui coller un partenaire antipathique : Aiba, ambitieux, prétentieux, et qui va le traiter comme un moins que rien.

Sorti indemne de l'incendie qu'il a provoqué, Kato prend goût à son travail, tandis que se renforce sa fascination pour Asamura, homme de l'ombre qui a décidément plus d'un tour dans son sac. Voici ce dernier en train de complimenter notre héros, qui en ressort valorisé et encore plus accroché à ce nouveau monde qui s'ouvre à lui. Mais Asamura reste une énigme : ne se comporterait-il pas ainsi avec Kato pour son unique intérêt ? Kato est en droit de se poser la question dès lors qu'apparaît Aiba, avec qui il va devoir faire équipe pour une première mission pas très ragoûtante : nettoyer des appartements à suicides. Kato découvre une autre facette, assez glauque et immonde, de son travail, doit apprendre à composer avec un partenaire pas du tout sympathique et qui le prend de haut, et doit alors remettre en cause sa conception d'Asamura : est-il réellement pour lui un homme de confiance, ou est-il un larbin =bon à tout faire ? L'énigme Asamura reste entière, mais dans tous les cas, le personnage intrigue. On regrettera quand même la rapidité des changements d'avis de Kato vis-à-vis d'Asamura.

Et pendant ce temps, Asamura doit faire face à un autre problème : accusé par Sabata, un petit yakuza prétentieux, d'embaucher des gamins pour vendre de la came sur le territoire des yakuzas, le boss de Kato fait face stoïquement. Mais Sabata ne compte pas s'arrêter là, commence à remonter les pistes... jusqu'à tomber sur Aiba. Ainsi les personnages s'entrecroisent-ils pour, au final, permettre à Kato de faire meilleure figure auprès d'Aiba. Pour le reste, l'intrigue autour de la vente de came et de la menace sur Asamura reste très superficielle, et il reste à voir si ce point sera de nouveau abordé plus tard.

Kato poursuit donc son petit chemin dans son nouvel univers, en connaissant des hauts et des bas, ainsi que des remises en cause de ce qu'il pensait, notamment en ce qui concerne Asamura. Il continue d'évoluer, gagne un peu plus l'estime d'un Aiba dont il sait toutefois qu'il ne faut pas totalement lui faire confiance, et c'est ensemble que ces deux-là entament en fin de tome une mission de recouvrement de dettes auprès d'un homme assez particulier : un otaku hardcore, de ceux qui fantasment constamment sur les personnages virtuels, et qui s'est endetté pour une raison bien précise. Tandis que les méthodes expéditives d'Aiba et celles plus compréhensives de Kato créent quelques étincelles, l'auteur est loin d'être tendre avec le milieu otaku qu'il croque de façon un peu malsaine et très pathétique, assez dérangeante, comme une autre forme de misère humaine. En creusant un peu, Kato pourrait pourtant découvrir que sa cible n'est pas aussi mauvaise que les précédentes, ce que le lecteur pourra mieux cerner dès qu'arrivera la raison pour laquelle il s'est probablement endetté. Cet arc commence de façon intéressante, et on a hâte de voir ce qu'il va donner par la suite.
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Re: Tokyo Yamimushi

Message non lu par Koiwai » 04 déc. 2013, 14:52

Tome 3 :

Kato et Aiba doivent faire rembourser une dette d'un millions deux cent mille yen à Nomoto, un otaku coincé dans son univers, qui nie en bloc devoir de l'argent et préfère se réfugier dans l'univers de la starlette dont il est fan et pour laquelle il s'est endetté. Face à cet individu psychologiquement réfractaire, les deux hommes ne savent plus quoi faire pour rester courtois, et doivent muscler un peu les choses en forçant Nomoto à travailler pour eux. Mais quand ils débarquent en plein milieu d'un concert de la starlette en question, Nomoto voit son sanctuaire souillé, et c'est en compagnie de tous les autres otakus de la salle que commence la contre-attaque...

Entamé dans le tome précédent, le portrait sans concession du milieu otaku se poursuit via la suite et fin du problème Nomoto. L'auteur poursuit son portrait des otakus les plus extrêmes, variant entre l'aspect pathétique et malsain de ceux-ci, et leurs relents d'humanité, le tout aboutissant sur une conclusion qu'on attendait moins gentille et qui étonne donc un peu, d'autant qu'Asamura y étonne à nouveau en se montrant assez conciliant envers Nomoto. Ce sera désormais à ce dernier de se relever par lui-même, soutenu par la starlette qu'il a tant aidée.

Dans la suite du tome, Aiba est mis de côté, et c'est quelqu'un d'autre que Kato retrouve : Oda, un ancien ami et camarade d'études, qui va lui faire découvrir une autre facette des bas fonds de Tokyo : les arnaques à la carte de retrait, et un club de paris très particulier. Finalement, le système de l'arnaque à la carte est peu mis en avant, et le trip du club de paris apparaît un peu too much mais a le mérite d'être bien malsain et glauque. En attendant de voir ce dernier mieux mis en avant, l'attention se focalise sur la manière dont Kato s'éloigne d'Asamura pour se rapprocher de son vieil ami, qui lui offre l'opportunité de rembourser plus rapidement sa dette. Mais quand l'ombre de Sabata repointe le bout de son nez et que la vengeance silencieuse d'Asamura tombe, voici Kato et Oda acculés. Pour s'en sortir, il leur faudra réaliser l'impossible dans le prochain tome, que l'on découvrira avec curiosité. En attendant, ce tome-ci laisse un petit goût de trop peu dans le portrait des bas fonds tokyoïte, mais est suffisamment riche et tendu pour plaire à ceux qui ont aimé les deux premiers volumes.
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Re: Tokyo Yamimushi

Message non lu par Koiwai » 05 févr. 2014, 14:17

Tome 4 :

L'arnaque à la carte qu'Oda et Kato entretenaient a été découverte par Sabata, qui les fait désormais chanter : s'ils veulent s'en sortir, les deux hommes devront apporter à eux deux 10 millions de yen au sanguinaire yakuza ! Un parcours du combattant s'engage dans les bas-fonds tokyoïtes mais alors que Kato se décide à récolter l'argent comme il se doit, Oda émet l'idée d'abattre leur tortionnaire. Payer, tuer ou être tués... Quel que soit le choix que chacun de deux hommes feront, ils n'en ressortiront pas indemnes...

Une course contre la montre s'engage pour Oda et Kato s'ils veulent survivre, mais chacun des deux hommes est petit à petit acculé au désespoir, l'un en souhaitant simplement tuer Sabata, l'autre en constatant qu'il ne recevra aucune aide d'Asamura, son ancien boss qui le fascinait tant et qu'il a en quelque sorte trahi. Les ratés s'enchaînent, et les recoins les plus glauques de la ville appellent toujours plus les deux hommes (aaaah, la compétition de défécation...). Puis, même quand l'espoir renaît en voyant les deux hommes regagner en optimisme, en envie de changer, les bas-fonds continuent de les rappeler à eux, parfois de la plus tragique des manières. Kato n'est pas encore au bout de ses surprises dans cet univers sombre, poisseux et malsain, il s'y enfoncera encore un peu plus avec la rencontre d'une personnes aux moeurs sexuelles particulières, qui va l'inviter en fin de volume dans un monde toujours plus glauque...

La chute de Kato dans les bas-fonds les plus infâmes de Tokyo se poursuit, et rien ne semble pouvoir l'en sortir. Yûki Honda enchaîne les coups du sort sombres et les lieux de plus en plus glauques, posant un regard un peu cynique sur son anti-héros qui s'enfonce toujours plus dans les horreurs que peut renfermer la face cachée de la capitale. C'est parfois un peu rapide et gratuit, mais l'effet escompté est bel et bien là, et on a hâte de voir quelle nouvelle poisse attend Kato dans le prochain tome.
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Re: Tokyo Yamimushi

Message non lu par Koiwai » 06 mai 2014, 21:02

Tome 5 :

Doublement endetté auprès du yakuza Sabata depuis la mort d'Oda, Kato, pour s'en sortir, a été contraint d'aller jusqu'à se prostituer auprès du dénommé Sakura, espérant ainsi pouvoir combler sa dette. Mais les choses tournent au vinaigre quand Sakura et lui se querellent. Hystérique et furieux, Sakura drogue alors son "petit ami" et l'amène dans un lieu étrange : la Kunio House, une grande bâtisse perdue au milieu des montagnes et dont on ne peut pas repartir, gérée par un leader aussi inquiétant que colossal, Kunio Sekikawa...

Tombant sans cesse de Charybde en Scylla, Kato est cette fois-ci propulsé dans un lieu où il va de nouveau en baver. La Kunio House, lieu replié sur lui-même en pleine montagne, apparaît d'emblée comme un petit monde malsain et à part, avec à son entrée de grandes statues glauques lui donnant des allures de secte... et c'est bien de cela qu'il s'agit. Le patron des lieux, Kunio Sekikawa, n'est autre qu'un homme recueillant les faibles, les perdants, les marginaux, ceux qui n'ont plus nulle part d'autre ou aller, pour mieux se servir d'eux. En ayant un certain sens de la parole et en organisant des épreuves de tous genres, il a peu à peu lavé le cerveau de ses "protégés", est parvenu à s'ériger en véritable dieu de son petit monde, et offre ses brebis en pâture à des spectateurs étalant l'argent, avides de spectacles malsains.

Des hommes au cerveau complètement lavé qui sont éliminés d'horrible manière dès qu'ils ne servent plus les projets du maître des lieux, un fundoshi pour simple habit, des épreuves dangereuses comme une plongée en apnée dans un aquarium labyrinthique, et des conflits avec le colossal Kunio : tel est le nouveau monde que découvre peu à peu un Katô plus perdu que jamais dans les pires bas-fonds de la société nippone. Cette fois-ci, Yuuki Honda dépeint avec un malaise plutôt saisissant un endroit similaire à une secte, et c'est une nouvelle fois sans montrer exagérément les choses qu'il parvient à retranscrire cette atmosphère glauque : pas de surplus de gore, mais à nouveau un bon travail sur quelques dialogues et descriptions qui mettent mal à l'aise, sur un dessin globalement très sombre, et surtout sur des visages un brin caricaturaux qui reflètent très bien toute la folie malsaine ou inquiétante des personnages.

Dans ce nouvel univers dont on ne ressort pas indemne, Kato n'envisage qu'une chose : s'échapper ! Mais le peut-il ? Une chance de salut pourrait venir de Kawamoto, son compagnon de chambre et son seul allié, qui a gardé sa lucidité et qui, avec une troisième alliée nommée Nene, met au point un plan de fuite, non sans penser à voler l'argent accumulé par Kunio sur le dos de ses adeptes. Mais dans ces bas-fonds où personne ne semble totalement digne de confiance, Kawamoto et Nene sont-ils réellement des alliés fiables ? Rien n'est moins sûr, et la véritable chance pour Kato de s'en sortir pourrait peut-être venir d'ailleurs, de la personne qui l'a encore et toujours sorti de la mouise jusqu'à présent...

Toujours aussi glauque et malsain, Tokyo Yamimushi s'offre un portrait un brin artificiel mais immersif et prenant d'un nouveau pan sombre de la société, celui des sectes, et l'on a hâte de voir comment Kato va se sortir de cette situation, le leader de la Kunio House s'imposant clairement comme un ennemi aussi fort que fêlé et dangereux...
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Re: Tokyo Yamimushi

Message non lu par Koiwai » 15 oct. 2014, 13:43

Tome 6 :

Retenu contre son gré dans la terrible Kunio House qui a tout d'une secte, Kato a choisi de s'allier à Kawamoto et à Néné pour s'évader, non sans voler à Kunio son argent. Mais les deux compagnons d'infortune du jeune homme sont-ils fiables ? Il n'a plus vraiment le temps de se poser la question quand le plan menace de tomber à l'eau : Kunio semble avoir deviné ce qui se trame, et appelle sur le ring Kawamoto à la place de Kato. Et notre héros a beau se rendre malgré tout jusqu'au coffre-fort, il ne trouve que du vide à l'intérieur...

A la fin du tome précédent, nous laissions Kato et ses compagnons dans une situation peu enviable, face à un Kunio semblant imbattable et impossible à duper. Cette impression se confirme dans un début de volume où rien ne va pour eux ! Mais une chance de salut pourrait apparaître par l'intermédiaire de l'homme providentiel de Kato, cleui qui fut il y a encore peu son boss et qui vient à sa rescousse en mettant au point un plan en compagnie d'Aiba et de Sakura.
On ne cachera pas que le plan visant à faire s'échapper Kato n'est pas pleinement satisfaisant, dans la mesure où il est mené de façon très rapide, par le biais de grandes étapes un peu trop faciles. Néanmoins, l'intensité, elle, est bien au rendez-vous : les dessins sombre et un peu caricaturaux de Yûki Honda servent toujours bien un récit qui se lit ici très vite et fait bien ressortir le côté malsain ainsi que la puissance et la folie d'un Kunio plus flippant que jamais. Mais ce qu'on retient surtout, c'est la fascination toujours intact de Kato pour Asamura, et surtout le changement de comportement de notre personnage principal, qui prend enfin conscience qu'il n'a toujours été qu'un pion. Ce changement de comportement paraît clairement trop soudain, mais il arrive au bon moment. Kato est désormais désireux de prendre son existence en main, mais en sera-t-il capable. La réponse sera sans doute dans le septième et dernier volume de cette première saison.

En attendant, cet avant-dernier volume reste efficace, mais frustre un peu. La sensation que certaines choses évoluent trop soudainement et que le récit se lit trop vite est accentuée par la brièveté du tome, qui ne compte même pas 150 pages.
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Re: Tokyo Yamimushi

Message non lu par Koiwai » 25 févr. 2015, 17:32

Tome 7 :

Sorti de la Kunio House en flammes, Kato doit en partie son salut à celui qui l'a plongé dans les sombres dessous de ce monde : Asamura. Désormais, il pourrait fuir. Pourtant, il choisit d'affronter en face le colossal Kunio, épaulé notamment par Aiba et Sakura. L'heure du combat final est arrivée... L'heure est-elle venue pour Kato d'affirmer sa mutation ? Et Asamura, que pense-t-il réellement de tout ça ?

L'heure est venue pour Tokyo Yamimushi de tirer sa révérence dans un final qui est loin d'être désagréable pour quiconque a accroché à l'ambiance malsaine et étrange de la série et à ses dessins, mais qui reste malheureusement beaucoup trop basique dans son déroulement : si cette dernière partie à la Kunio House fut loin d'être la meilleure de la série, elle s'achève dans un combat très classique, assez percutant, mais pas spécialement bien mis en scène, et qui se contente de travailler les personnages à la truelle. Les personnages secondaires comme Aiba ou Sakura restent un peu trop en retrait, et il faut avouer que l'on attendait également plus d'Asamura, même si ses dernières paroles ont clairement un impact fort sur les dernières évolutions de Kato. Quant à Kato lui-même, ses changements de comportement paraissent tout de même assez abrupts, rapides... mais tout de même efficaces, car elles confirment bel et bien l'affirmation de cet antihéros dans ce nouvel univers.

L'autre regret est que tout ceci soit expédié en seulement 100 pages, alors qu'il y avait moyen de mieux étendre les choses. La fin n'en est d'ailleurs pas totalement une : si elle apporte une conclusion dans l'affirmation de Kato, elle est clairement ouverte sur la suite, la saison 2 "Pandora", que l'on se retrouve à espérer en France au vu du teasing que Panini fait dessus en fin de volume.

Pour compléter les 100 dernières pages de l'histoire principale, notons la présence du chapitre pilote de la série, où l'on découvre des événements de départ différents, ainsi qu'un Asamura pas tout à fait pareil. Plutôt sympathique, même si cela ne porte le tome qu'à un gros 140 pages, le tout pour un prix qui reste le même et une qualité d'édition qui reste très médiocre sur le papier et l'impression.
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