AKUMETSU

[Siegfried]

Alors premièrement je pense que si tu pouvait arrêter la couleur verte sa serait pas du luxe .Et je pense que tu ne peut pas trop reprocher au gens de lire Death Note qui n'est pas "trop gentillet".

Sinon une série qui me tente depuis un moment et que je pense me prendre bientôt car l'univers me botte bien.Et la chronique de FlooD ne fait que m'encourager dans ce sens .

[KaitoKid]

Ton message m'a convaincu, mon prochain mangas sera Akumetsu.

[Erkael]

Vol 1: Voilà une série bien particulière que celle ci, il faut vraiment y être préparé pour rentrer dans son univers, d’ailleurs on note sur la couverture une mise en garde : « pour public averti » ! Donc maintenant que vous êtes averti, franchissez donc le pas !
Bien avant Wolf Guy, découvrez l’univers si étrange et sanglant de cet auteur à part !

Dans le Japon actuel les choses vont mal, la récession économique appauvrie les classes les plus pauvres pendant que les politiques, les banquiers et autres hommes d’affaires s’enrichissent grassement, la nation est corrompue, les leaders ne pensent qu’à eux…il faut agir ! Et c’est un lycéen qui va le faire, il va enfiler un masque, sortir son arme à feu et sa hache et aller massacrer gaiement tous ces hommes perfides ! Quoi de plus normal ?

On plonge très rapidement dans cet univers, trois pages serviront d’introduction et c’est tout. D’ailleurs la couverture ne nous trompe pas sur la marchandise, on sait d’emblée qu’on aura affaire à une série violente. C’est donc après une petite introduction que la première intervention de notre anti-héros commence…alors que la terreur s’installe il semble jubiler, pour arriver à ce qu’il avait annoncé dés le début, c’est à dire tuer sa victime ; au moins il ne prend personne en traître.
Il ne faut pas longtemps pour le lecteur soit pris à la gorge, choqué certes, mais en même temps fasciné par la facilité avec laquelle les choses se déroulent. Le massacre est violent mais en même temps, il paraît presque justifié par les arguments de l’assassin (et le comportement de la victime). Choqué également quand le héros se fait abattre par la police et qu’on le retrouve tranquillement le lendemain en cours ! C’est totalement incohérent, mais on fait avec, il y a sans doute une explication, peut être pas, mais l’intérêt de la série ne repose pas là dessus.

Il s’agit là d’une critique acerbe de la société Japonaise, mais qu’on pourrait étendre à tous les pays industrialisés, les auteurs se lâchent et dénoncent les leaders, bien sur personne n’est cité, il ne s’agit que de personnages fictifs mais qu’importe, le rapprochement est vite fait.
L’autre objectif de cette série, peut être même le premier, est d’être un défouloir en nous proposant des plaisirs coupables : qui n’a jamais rêvé d’aller massacrer ces pourritures qui s’enrichissent sur notre dos, travailler plus pour gagner moins…on se met volontiers à la place de Shô, notre héros sanglant, un anti-justicier plus criminel que sauveur.

Pour le moment il est difficile de s’attarder sur la personnalité des personnages, le héros est idéaliste et violent, amuseur et sanglant…un vrai psychopathe dans toute sa splendeur. A coté, on a sa camarade de classe qui le reconnaît immédiatement, ici pas de greluche qui ne reconnaît pas son meilleur ami à cause d’un masque, du coup pas de quiproquos, elle se retrouve spectatrice et presque complice du massacre…

Le dessin est réussi, vraiment accrocheur, aidé par une mise en page intelligente.

On est vraiment bluffé par ce premier tome, intrigué, et happé, si on n’apprend pas grand chose, on a très envie d’en voir plus. Mais à condition de savoir ce qu’on a entre les mains, sinon le choc risque de procurer plus de déplaisir qu’autre chose !
Une expérience à tenter !

[Erkael]

Vol 2: Après un premier tome plus que surprenant, ce second volume ne nous ménage pas ! La violence est toujours au rendez vous, notre anti héros masqué continue ses coups d’éclats sanglants et toujours sans la moindre cohérence !

Il s’en prend cette fois à un haut fonctionnaire de la police, tue des voyous avant de tuer le policier devant ses subalternes…et voilà que notre héros meurt une seconde fois !

Dans ce tome l’auteur revient aux origines de sa quête vengeresse. Il rencontre le premier ministre Japonais. Il s’agit d’un personnage de fiction mais même si le nom diffère, on reconnaît sans mal Jun’ichiro Koizumi qui fut premier ministre de 2001 à 2006, soit durant la période où est publié le manga au Japon. Il est ici présenté comme un homme plein de bonne volonté mais qui a l es mains liés, Akumetsu commençant ses massacres pour lui laisser le champ libre. Il est amusant d’ailleurs de voir que le nom d’Akumetsu vient du premier ministre lui même.

Alors que l’identité de notre héros risque d’être découverte, on s’attend à une réaction de sa part, et bien il s’en moque ! C’est assez plaisant de voir un personnage comme ça, aussi détaché. Il va même jusqu’à dévoiler son secret : il possède tout simplement des pouvoirs ! Doit on le croire, est ce une supercherie ? Dans un cas comme dans l’autre ce n’est pas cohérent…mais le pire c’est qu’on s’en moque presque. Outre le fait qu’il revienne à la vie, ce qui interroge c’est la façon dont il arrive à s’introduire armé dans des lieux surveillés…mais est ce réellement important ?
Le plaisir de lecture est ailleurs.

Un second tome qui confirme le plaisir coupable du premier et qui en plus dévoile une trame plus importante que ce à quoi on s’attendait.

[Erkael]

Vol 3: Nous allons de surprises en surprises avec ce troisième tome ! D’une part nous avons un héros (un héros vraiment ?) qui semble pouvoir se multiplier et donc ne pas se soucier de la mort, d’autre part ce même héros dévoile tranquillement son identité, à sa petite amie (ou en passe de le devenir…quoi que là cela semble mal parti) mais aussi à un témoin qu’il a lui même menacé. C’est vraiment particulier, mais rien ne semble l’atteindre, ce qui augmente grandement le charisme qu’il peut dégager, et heureusement, car en toute franchise, sans son masque, il ne ressemble pas à grand chose.
Puis les coups d’éclats se poursuivent, il tue en public, parle calmement et fièrement devant les caméras du Japon tout entier alors qu’il s’apprête à tuer de sang froid…puis il meurt ! Mais ce n’est pas bien grave puisqu’un autre apparaît et encore un autre…cela semble sans fin. D’ailleurs il le dit lui même, un meurtre par Akumetsu, pas plus, comme si il s’agissait de corps jetables ! Plus que jamais intrigant !

La fin du tome semble nous donner un début d’explication, sa colère et sa souffrance de perdre des êtres chers l’ont poussé à devenir comme ça…mais comment ? Mais il reste une part d’ombre puisque les personnes qu’ils citent sont inconnus d’une amie proche de lui…mais qui est donc ce jeune homme ?
Encore une fois, tout ceci n’est pas bien important, l’important n’est pas la cause mais le résultat, et les actions qui en découlent. Les auteurs se lâchent une nouvelle fois et continuent de balancer ouvertement, on sent que ce personnage est une projection de leurs propres frustrations.
D’ailleurs un fait important se produit, alors qu’Akumetsu s’apprête à tuer froidement trois individus, il reçoit l’approbation du peuple, il devient leur bras armé, il est la solution ! Evidemment le message est très simplifié, mais il a le mérite de faire réfléchir…et en plus il se dégage un coté jouissif de ce titre, donc ne boudons pas notre plaisir !