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Lune de sang

Posté : 01 avr. 2015, 13:18
par Koiwai
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La fiche sur le site


Tome 1 :

Dans ce qui semble être une petite ville japonaise, on dit depuis toujours qu'il ne vaut mieux pas s'approcher de la forêt la nuit, surtout quand la Lune se fait belle... Pourtant, depuis quelque temps, les événements sordides se multiplient : des gens disparaissent en ne laissant derrière eux que de grandes traces de sang, d'autre se font simplement mordre par ce qui semble être des chiens errants avant de disparaître à leur tour...
C'est dans ce contexte peur assurant qu'une nouvelle élève arrive au lycée. Tout de noir vêtue et dotée d'une peau d'albâtre, la belle mais très mystérieuse Sakuya Inugami est en réalité l'héritière d'une longue lignée de femmes destinées à devoir protéger les gens d'une mort certaine...

Première série paraissant en France de Tomô Maruyama, Lune de sang, qui se terminera bientôt au Japon avec son 7ème volume, donne vite le ton dans un premier chapitre servant à poser le décor. Chiya et son petit ami Atsuya, tous deux lycéens, croisent en pleine nuit ce qui semble être un loup-garou, et sont sauvés in extremis par notre héroïne... Mais sont-ils réellement sauvés ? Quand elle se réveille plusieurs jours plus tard, la jeune fille découvre qu'elle et Atsuya ont été sauvés, mais que son copain a malgré tout été mordu par la créature qui les a attaqués. Ils reprennent leur quotidien, mais sont vite rattrapés par la cruelle réalité... Au bout de ce premier chapitre sans surprise, le concept des loups-garous est clairement posé, et il nous est déjà permis d'appréhender toute la cruauté de la situation de Sakuya, destinée à éliminer les monstres sans pouvoir recevoir le moindre remerciement en retour. Bien au contraire, sa situation, qui la contraint à éliminer quiconque devient une menace, la voue à s'attirer la haine de ceux qu'elle sauve...

Et la construction des chapitres suivants suit grosso modo le même schéma : plus ou moins indépendants, les chapitres 2 et 3, à l'instar du chapitre 1, permettent de mettre en place les uns après les autres les divers éléments qui animeront l'intrigue. Ainsi le chapitre 2 permet-il de faire la connaissance Shippe, inugami supérieur et dévoreur d'hérésies possédant le corps de Sakuya, et dont notre héroïne peut utiliser les pouvoirs contre une cruelle contrepartie : plus elle utilise ce pouvoir, plus Shippe fait naître en elle une irrésistible soif de sang, qui l'oblige à boire le liquide vital de ses victimes bien qu'elle déteste ça... Quant au chapitre 3, il nous propose une brève mission vécue du point de vue d'un jeune garçon s'étant fait mordre et qui est donc condamné à être éliminé par celle dont il est tombé amoureux...

En filigrane, l'auteur esquisse d'autres éléments : le passé de la famille ancestrale Inugami, son rôle exact, la brève évocation d'un dénommé Kaina que notre héroïne recherche... Il faudra ensuite attendre les deux derniers chapitres du tome pour que le tout prenne un peu plus de consistance avec l'arrivée d'une ennemie autrement plus importante et marquant réellement les débuts de ce qui semble être l'histoire principale.

En somme, il s'agit donc ici d'un long tome de mise en place, l'auteur distillant peu à peu les éléments de son récit pour mieux intriguer à la fin du tome. Mais ce schéma classique suffit-il à nous happer ? Pas sûr...
Si fonctionner sur des premiers chapitres plutôt indépendants permet d'amener peu à peu les choses, le risque est d'avoir une entrée en matière plate, et Maruyama tombe en plein dans le piège. Ses premières intrigues sont beaucoup trop lisses, basiques et prévisibles pour passionner, les dialogues sont assez répétitifs et peu inspirés, voire de mauvais goût quand l'auteur décide d'y glisser des sous-entendus. Quant aux dessins, sans être désagréables, ils sont plutôt banals, autant dans le design des loups-garous (variés mais peu impressionnants) que dans celui des personnages humains (Sakuya étant l'habituelle belle brune à la peau blanche, façon Japonaise traditionnelle) et des décors. Le ton général, lui, mêle de l'action plate (les combats ne sont guère palpitants, et ce ne sont pas les noms de techniques même pas présentés qui sauvent le truc) à quelques élans de fan-service (filles à moitié dénudées, nichons léchés par des loups-garous aux mines vicieuses ridicules... Si vous n'êtes pas amateur, rassurez-vous quand même : ce fan-service reste souvent au second plan) et, surtout, à une déferlante de sang dessiné de façon très primaire. Enfin, certains éléments scénaristiques tendent à laisser circonspect. Par exemple, comment peut-on prendre pour des chiens errants des gros machins gigantesques et baveux que sont les loups-garous ?

Au final, la couverture du tome ne ment pas : un peu d'ecchi, de l'action, et beaucoup de sang, pour une série B qui démarre de façon très lisse, mais qui devrait avoir de quoi plaire aux amateurs du genre par la suite, la fin du volume accentuant au bon moment les enjeux et les énigmes installés. Même si on n'attend pas grand chose de ce divertissement, laissons-lui le bénéfice du doute en attendant de lire le deuxième tome.

Re: Lune de sang

Posté : 12 mai 2015, 15:14
par Koiwai
Tome 2 :

Sakuya se retrouve enfin face à Kaina, celui qu'elle recherchait dpeuis longtemps, mais il est désormais aux ordres du chaperon écarlate. Bien que marquée par ces retrouvailles, notre héroïne entame le combat contre ce possédé qui ne se souvient même plus d'elle. Et quand l'affrontement s'achève sur un statu quo, l'heure est venue de découvrir ce que représente Kaina pour la jeune fille...

La majeure partie de ce volume se consacre donc à un flashback nous replongeant ans l'enfance de Sakuya, de sa rencontre avec Kaina 9 ans plus tôt, jusqu'au drame qui s'est joué à ses 14 ans. Tout en nous expliquant la relation forte qui s'est nouée au fil des ans entre ces deux-là, Tomô Maruyama nous permet de mieux cerner l'enfance et les premières années d'adolescence de Sakuya : la façon dont elle été rejetée et brimée par les autres sauf par Kaina, la manière dont celui-ci lui a permis de goûter un peu au bonheur et de se faire une amie avec la dénommée Chinami... Mais ces moments de quiétude furent brefs face au statut d'héritière du clan Inugami de la jeune fille, contrainte depuis toujours à s'entraîner, à se préparer pour sa future mission, la contraignant à rester finalement seule.

Jusqu'au bout de ce flashback, les choses vont assez vite, restent plutôt basiques et sont toujours un peu plombées par certaines répliques clairement trop graveleuses (le côté fan-service, lui, saura plaire aux amateurs de sang et de nichons). Mais tout ce passage a le mérite d'enrichir considérablement la background en explicitant clairement le lourd passé de Sakuya et de Kaina ainsi que la cruelle façon dont ils sont finalement prisonniers de leur mission et de leur destin. Sans oublier l'apparition de l'inquiétant Shippe et le réel objectif, plus nuancé que prévu, du chaperon écarlate...

Côté dessins, les combats restent à nouveau trop basiques, mais on appréciera d'avoir un peu plus de variété dans les designs des monstres, et de pouvoir profiter de quelques décors boisés assez immersifs.

Après un premier tome plutôt mitigé, ce deuxième volume apporte donc ce qu'il faut d'informations et d'enjeux pour offrir plus d'intérêt à cette série. Mais quoi qu'il en soit, il ne faut pas s'y tromper : on reste avant tout dans une série B d'action misant beaucoup sur son cocktail sang/fan-service/graveleux, et qui est donc à réserver aux amateurs du genre.

Re: Lune de sang

Posté : 14 juin 2015, 13:25
par Koiwai
Tome 3 :

Une ennemie aussi mystérieuse que redoutable est apparue en la personne de Shirashigo, alias le chaperon écarlate, et étant donné qu'il est pour l'instant difficile de savoir de quoi elle est capable, les prêtresses ont interdiction de combattre seules jusqu'à nouvel ordre. C'est donc en compagnie de deux autres filles que Sakuya va poursuivre sa quête... Ces deux demoiselles, on les découvre très vite : Inuo Yuzuri, prêtresse des Inuo accompagnée de son inugami supérieur Hayatarô, et Inunaka Maki, prêtresse des Inunaka accompagnée de son inugami supérieur Mekkai. La première prend soin de camoufler un certain sadisme, tandis que la deuxième est une fille au fort tempérament. Leur premier combat, qui les pousse à devoir tuer sans état d'âme un possédé qui était pourtant capable de résister à l'appel de la lune et entretenait une relation sincère avec une humaine, traduit plusieurs choses. Tout d'abord, l'ambivalence des deux camps, car ici ce sont bien nos héroïnes prêtresses qui paraissent les plus inhumaines face à ce loup-garou qui souhaitait faire acte de rédemption. Ensuite, la possible complémentarité des trois demoiselles grâce à leurs techniques d'attaque différentes. Enfin, surtout, une certaine mésentente entre elles, les expérimentées Yuzuki et Maki prenant plaisir à malmener un peu Sakuya.
Toutefois, via un bref passage un peu plus loin dans le tome, on devine que cette mésentente est sûrement due aussi aux relations un peu tendues liant les chefs des trois clans Inugami, Inuo et Inunaka, que l'on découvre brièvement, notamment Ihana Inugami, la mère de Sakuya conservant une relation dangereuse avec Fûrai, son époux possédé et enchaîné.

Du côté du clan des Yatsufusa emmené par le chaperon, ça bouge aussi niveau informations et rebondissements. On découvre certaines figures importantes chez les Vieux Chiens, les possédés que le chaperon regroupe pour atteindre son idéal, et on apprend également le rôle de ces vieux chiens, ainsi que leurs origines et par la même occasion l'origine des inugami supérieurs. A travers une petite mission Kaina démontre qu'il a encore une part d'humanité, et plus tard des hypothèses commencent à se former sur le réel objectif du chaperon...

Notons, enfin, une partie levant le voile sur le passé de Shippe à l'époque où il était humain, ce qui permet aussi d'apprendre un peu plus précisément ce que sont les "calamités".

Bref, qu'on se le dise, on tient ici un tome très riche. A l'instar du deuxième volume, il apporte de nombreuses nouvelles pistes, de nombreux petits focus sur les personnages, sur leurs relations, leur rivalités et leurs objectifs, et ce qui se présentait au départ comme un manga d'action ultra primaire parvient donc petit à petit à présenter un véritable scénario aux multiples embouchures, même s'il ne faut pas s'attendre à quelque chose de très poussé.
Le divertissement continue donc de prendre consistance, bien que la narration du mangaka ne soit pas un modèle de clarté. Plus d'une fois, Maruyama passe du coq à l'âne, s'éparpille un peu autour de ses différentes pistes, et il faut parfois vraiment s'accrocher pour bien cerner tous les tenants et aboutissants des nombreuses informations. Mais à partir du moment où l'on s'accroche un peu face à cette narration lourde et que l'on adhère à l'ambiance générale de l'oeuvre faite de folklore lambda, d'action, de sang et de fan-service de mauvais goût (entre les loups-garous qui baisent ou lèchent des humaines et les petites filles qui se font pipi dessus, il y en a pour tous les goûts...), il y a de quoi passer un bon moment. Il suffit d'aimer le genre.

Re: Lune de sang

Posté : 08 oct. 2015, 15:37
par Koiwai
Tome 4 :

Malgré leur mésentente, Maki, Yuzuri et Sakuya sont bien obligées de s'allier quand apparaissent devant elles Hanabishi et Kôgen, deux des sbires du chaperon au sein des Yatsufusa. Quand Maki se retrouve dans une situation délicate, Sakuya puis Yuzuri volent à son secours, mais la situation est loin d'être simple, d'autant que Mekkei, l'inugami supérieur de Maki, compte bien profiter de la situation...

Il faut le noter une nouvelle fois pour celles et ceux qui ne supporteraient pas cela : Lune de sang reste un récit d'action très branché sur le fan-service à outrance et rarement de bon goût, ainsi que sur les moments sanglants très primaires. Dans ce quatrième volume, c'est toujours le cas, surtout avec une déferlante de poitrines découvertes au fil des scènes de combat.

Au-delà de cet aspect, la série poursuit pourtant assez efficacement son scénario, qui, sans être d'une originalité folle, existe réellement et peut sans problème parvenir à nous accrocher à la lecture. Cette fois-ci, la situation délicate dans laquelle se retrouvent Sakuya, Maki et Yuzuri les contraint à coopérer réellement, ce qui nous permet à nouveau d'entrevoir à quel point elles peuvent être complémentaires.

De même, l'affrontement permet plusieurs choses.
D'abord, de consolider une relation un peu plus soudée entre elles : au-delà de leur mésentente surtout due aux liens ancestraux entre leur famille respective, elles parviennent à montrer un côté assez soudé, notamment quand Sakuya vole au secours de Maki, ou quand Yuzuri remercie notre héroïne.
Ensuite, de découvrir l'enfance dramatique de Maki qui a conditionné son caractère haineux, mais aussi l'amitié qui est née entre elle et Yuzuri. L'auteur reste plutôt basique dans l'abord de tout ça, néanmoins ces focus sont suffisants pour nuancer les personnages et leur offrir un minimum de consistance.

Ce que l'on retient également, c'est le ton sombre qui continue de prédominer, avec un affrontement qui est loin de trouver une conclusion optimiste, et des événements de fin de tome qui annoncent une suite très mouvementée, avec l'entrée en scène du colossal Kôgen puis du puissant Furai, et la menace planant plus que jamais sur Orinomiya. Signalons d'ailleurs les designs des créatures, suffisamment travaillés pour dégager une réelle impression de puissance et d'intimidation.

Au fil de son mélange d'action, de sang et de fan-service, le mangaka continue de faire avancer un scénario sombre et efficace dans sa catégorie. On reste sur une série B plutôt bien menée, qui demande simplement à ce que l'on aime le genre.

Re: Lune de sang

Posté : 04 nov. 2015, 17:43
par Koiwai
Tome 5 :

Alors qu'Orinomiya est sur le point d'être attaqué, Ihana cerne enfin les plans du chaperon écarlate et est amenée à affronter Kuchiwa, l'un des redoutables Yatsufusa au service du chaperon. La chef du clan Inugami et mère de Sakuya ne fait pas le poids face à cette créature imposante... mais elle reçoit une aide inattendue : celle de Fûrai, son mari qui était enchaîné depuis sa transformation en Yatsufusa. Voyant son épouse en danger, il a repris conscience, s'est libéré de ses chaines, et s'apprête à livrer un duel à mort contre Kuchiwa...

Toujours très axé action, ce cinquième tome délivre un véritable duel de force entre les deux Yatsufusa, et on constate une fois de plus que l'auteur Tomô Maruyama, malgré une mise en scène limitée, parvient très bien à faire ressortir une impressionnante sensation de puissance chez chacun de ces deux combattants... jusqu'à ce que s'en mêle un autre combattant, venant accélérer encore le récit et poussant le lecteur à s'interroger toujours plus sur les dessins exacts du chaperon.
En parallèle à cet affrontement violent et sanglant, la situation chaotique qui s'installe à Orinomiya nous est exposée au travers de quelques scènes mêlant à nouveau le sang à un fan-service assez douteux que seuls les fans de la première heure apprécieront.
Quant à l'issue du combat, elle aurait pu être plus intéressante : l'intensité dramatique est là mais aurait pu être plus présente encore, si l'auteur n'avait pas expédié si vite le focus sur la relation d'Ihana avec sa fille...

Quoi qu'il en soit, le résultat est là : Sakuya en a encore appris un peu plus sur elle ou même sur le rôle de Yaé et des Inumori à ses côtés, et il lui faudra progresser encore et faire de nouvelles découvertes si elle veut contrer le chaperon et calmer la chaotique situation à Orinomiya. La fin du tome s'applique dans ce sens, apportant de nouvelles petites infos sur le rôle du village, mais aussi sur le parcours de l'énigmatique figure de la princesse Osekami.

Le côté série B très présent, l'aspect sanglant un peu nanardesque et le fan-service souvent de mauvais goût continueront de diviser les foules, mais une chose est sûre : l'auteur semble bien savoir où il va et n'offre aucun temps mort à son récit. Au risque de parfois passer trop vite en revue certains moments importants.

Re: Lune de sang

Posté : 26 mars 2016, 22:05
par Koiwai
Tome 6 :

Se plongeant dans le passé du clan Inugami pour comprendre comment tout a commencé, Sakuya découvre la vie longue et malheureuse de celle qui est au coeur de tout : la princesse Osekami, mi-humaine mi-uosekamui, et cherchant à s'extirper des moeurs de son clan n'accordant aucune considération aux humains. La belle jeune femme parvient à nouer une relation amoureuse sincère avec un humain du nom de Yoruchika. Mais alors que le bonheur d'une vie simple et à portée de main et que leur enfant vient de naître, un moment d'égarement suffit à la pauvre Osekami pour que sa cruelle condition lui soit rappelée de la plus tragique des manières avec la mort de son amant. Laissant tout derrière elle, fuyant comme elle le peut sa condition en même temps qu'elle fuit ses amis et sa fille pour éviter de les mettre en danger, il ne s'agit là que du point de départ d'événements qui, à travers le temps, ne feront qu'entretenir l'infernale spirale d'une lignée maudite...

Entamé de façon plutôt efficace dans le précédent tome, le flashback sur Osekami se poursuit et achève au bout de ce sixième volume qui s'avère globalement bien mené par un auteur qui, prouvant à nouveau qu'il sait où il va, apporte tout ce que l'on attendait de révélations sans rien oublier : la rencontre d'Osekami avec une fillette que l'on connaît bien et qui sera à l'origine de bien des problèmes, la naissance des malheurs autour du village d'Orinomiya, l'origine de la "malédiction autour des Inugami, le rôle de Shippe auprès d'Osekami, celui du vaillant et loyal Kôgen, les origines des Yatsufusa Hanabishi et Hanemaru... Il est vraiment appréciable de voir que Tomô Maruyama a à coeur de n'oublier aucun de ses principaux personnages, qui ont tous une origine et un rôle logique. Et dans tout ça, on retient évidemment, avant tout, la vie dramatique d'une Osekami qui, à cause de sa condition, n'a pu échapper à sa destinée et trouver le bonheur modeste qu'elle souhaitait. Le mangaka, dans cette optique, expose également de façon efficace l'importance qu' pu avoir pour elle sa "petite soeur" Shirachigo, en qui elle a longtemps pu se rattacher et trouver une alternative à l'affection familiale recherchée.

L'auteur a aussi le mérite d'offrir un rendu visuel adapté : ici, son fan-service parfois douteux est plus en retrait (bien que toujours présent, les amateurs seront contents quand même), et son dessin globalement assez sombre et bénéficiant de certaines pages joliment encrées sert efficacement l'aspect dramatique et sanglant de ce flashback. Il ne faut pas non plus attendre des merveilles, parce que bien qu'efficace le récit reste ici très linéaire dans sa narration, on aurait tout de même aimé un peu plus de travail autour de Shirachigo et de sa jalousie maladive qui nous paraît rushée, et il aurait aussi été appréciable que certains personnages secondaires soient mieux présentés (c'est surtout le cas de certains Hakkaiken). Mais le fait est que Maruyama parvient à offrir à sa série un avant-dernier tome globalement solide et intense, qui explique beaucoup de choses de façon convaincante et relance bien l'intrigue juste avant le grand final.

Re: Lune de sang

Posté : 12 avr. 2016, 09:14
par Koiwai
Tome 7 :

Sakuya a pu faire toute la lumière sur la vie tragique de la princesse Osekami, sur le passé de sa famille et sur la naissance de la malédiction qui frappe les siens. A présent, elle a toutes les clés en mains pour l'ultime combat, acceptant de porter sur elle le fardeau de ses ancêtres pour peut-être briser un mal vieux de nombreux siècles.

Après un sixième volume qui faisant assez bien monter la tension et les enjeux et qui préparait efficacement le grand final, Lune de sang s'achève ici dans un long affrontement fait de drames, d'hémoglobine et toujours de la pointe de fan-service propre à l'auteur, pour un résultat qui, concrètement, n'as pas vraiment l'occasion de décevoir. Tomô Maruyama gère suffisamment bien ses rebondissements pour éviter les temps morts et relancer régulièrement les choses, d'autant que la plupart des personnages ont leur rôle à jouer et trouvent dans ce final une issue plus ou moins heureuse. Que ce soit la relation de Sakuya avec Kaina, celle de Maki et Yuzuri, le rôle de Yue et de son clan ou celui des Yatsufusa restants, sans oublier Shippe et son lien tragique avec Osekami à travers le temps, le mangaka n'oublie aucune des principales figures. Et côté visuels, le mangaka offre jusqu'au bout des dessins totalement ancrés dans une ambiance de série B "folklo-sanguinolante" à même de satisfaire les amateurs du genre.

Pourtant, bien que l'auteur boucle bien son récit et tire parti de la plupart de ses personnages, il reste une petite déception liée à la rapidité de l'ensemble : Maruyama s'attarde rarement, y compris concernant les scènes censées être les plus fortes comme celle entre Sakuya et Kaina ou celle concernant Maki et Yuzuri, si bien qu'il y a un sentiment que tout est un peu expédié, sentiment accentué par une conclusion somme toute très rapide.

Mais quoi qu'il en soit, après des débuts qui pouvaient largement diviser, Lune de sang a su mettre à profit son ambiance de série B à base de folklore, de sang, de fan-service et de drame, pour développer un bref récit qui, sans être très original, a tout à fait de quoi divertir les amateurs de ce genre d'oeuvre.