Crueler than dead

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Koiwai
Rider on the Storm
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Crueler than dead

Message non lu par Koiwai » 23 juin 2015, 13:07

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La fiche sur le site


Tome 1 :

A l'heure où les titres de zombie sont toujours au sommet de leur popularité et prennent des voies bien différentes, il manquait toujours un titre du genre dans le catalogue de Glénat Manga ! Le mal est désormais réparé avec Crueler than dead, un récit que l'éditeur est directement allé chercher auprès de leurs auteurs Tsukasa Saimura et Kozo Takahashi, qui ont publié ce diptyque par leurs propres moyens au Japon.

Crueler than dead nous plonge aux côtés de Maki, jeune femme qui se réveille soudainement seule dans un endroit sombre qu'elle ne connaît pas. La seule chose dont elle est sûre ? Elle vient de recracher des doigts humains ! Pour quelle raison ? Que lui est-il arrivé ? La réponse ne tarde pas à arriver par l'intermédiaire d'un homme qui, avant de mourir, lui déclare qu'elle était il y a encore quelques heures un zombie, mais qu'un vaccin récemment mis au point lui a permis de revenir à la raison. Accompagné de Shota, un petit garçon qui a lui aussi été guéri, elle a désormais une mission claire : arriver avec le vaccin jusqu'au Tokyo Dôme, où est concentrée une forte densité de survivants. Mais dans ce monde dévasté, les morts-vivants sont partout...

Avec Crueler than dead, oubliez l'originalité d'I am a Hero, l'aspect atypique de Tokyo Zombie ou le mélange gore/humour/fan-service de High school of the dead, car les auteurs nous délivrent du classique de chez classique, la base de la base en matière d'oeuvre de zombie, où pour l'instant on se contente de suivre le parcours de Maki et Shota en direction du Tokyo Dôme. Un parcours ponctué de quelques rencontres plus ou moins heureuses : des zombies à défoncer, bien sûr, mais aussi des survivants pas toujours recommandables : si le dénommé Yugo, malgré un passé visiblement peu glorieux au Tokyo Dôme, devient vite un allié, la situation n'est pas forcément la même du côté de ceux qui se font nommer "Paradise", un groupe qui semble décidé à faire sa loi dans un monde où cette dernière n'existe peut-être plus vraiment.

En lisant ces quelques lignes, vous vous attendez donc à retrouver les bonnes grosses ficelles du genre, avec à la clé actes héroïques, sacrifices, morts horribles d'hommes déchiquetés par les zombies, et focus sur la part sombre de l'humain qui se révèle dans une situation aussi extrême ? Hé bien calmez tout de suite vos ardeurs, car tout ça, on ne l'a pas vraiment. Ces pistes sont pourtant évoquées, notamment via les actes des "Paradise" et le choix de Yugo pour tenter de sauver Maki et Shota, mais le fait est que tout n'est qu'esquissé, jamais développé, jamais approfondi... Même les principaux personnages, Maki en tête, se révèlent malheureusement peu intéressants, car ils ne bénéficient quasiment d'aucun background (à tout casser, une page évoquant vite fait ce qu'ils étaient avant), et l'on se contente alors de suivre bêtement chacun des 4 chapitres pour une succession de stéréotypes trop basiques où la plupart des rebondissements paraissent banals et empêchent tout développement plus poussé (en tête, le retournement de veste des pages 132-133, beaucoup trop rapide).

Cela suffit-il à faire de Crueler than dead une déception ? Pas forcément : il reste un divertissement honnête, car il y a dans le coup de crayon de Kozo Takahashi une intensité certaine qui se révèle pleinement dès que les zombies sont à l'oeuvre. Bien que classique, la dégaine des morts-vivants dégage beaucoup de rage et de violence, surtout quand ceux-ci se mettent à courir hargneusement vers leurs cibles ou qu'ils se remplissent la panse à grand coups d'arrachage de bidoche humaine avec les dents. Les quelques instants vraiment gores sont assez crades, mais ne sont tout compte fait pas si courants que ça. Dans tous les cas, on tient là une menace percutantes, les morts-vivants de Saimura et Takahashi étant vifs, rapides, brutaux et puissants. En ceci, ils sont bien plus proches de certains zombies de 28 jours plus tard ou de Je suis une légende que des mort-vivants lents et errants de Romero.
Les personnages survivants, eux, ont un look beaucoup plus classique et souffrent de quelques inégalités, mais affichent par moments une expressivité sans faille dès que le dessinateur décide de rendre son coup de crayon plus dense. Quant aux décors, ils sont assez immersifs de par leur aspect très réaliste, mais on peine un peu à y ressentir l'aspect dévasté qui devrait les dominer. Enfin, côté mise en scène, on a des scènes d'action très courtes et allant à l'essentiel (parfois trop), mais également de vrais bons moments portés par quelques angles de vue très bien choisis.

Il ne faut certainement pas attendre de Crueler than dead un chef d'oeuvre : les auteurs se contentent de piocher des idées dans les classiques du genre sans développer grand chose, pour un récit on ne peut plus basique et sans grande personnalité, mais faisant son office de divertissement si tant est que l'indigestion de titres à base de zombies n'a pas encore eu raison de vous.

En fin de volume, on a également droit à l'épisode 0 de la série, qui nous propose de découvrir un peu plus le passé de l'un des personnages de la série, à travers les débuts de l'invasion zombie.
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