Freak Island

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Koiwai
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Freak Island

Message non lu par Koiwai » 09 sept. 2015, 16:47

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La fiche sur le site


Tome 1 :

Déjà connu en France pour Inugami, Ermerging et le scénario de Girlfriend, Masaya Hokazono revient enfin en France après quelques années d'absence, et qui plus est avec sa dernière série en date, Freak Island, où il revient au genre dans lequel il est le plus prolifique : l'horreur. Au programme, les mésaventures d'un groupe de six étudiants d'un club d'archéologie qui, en voulant partir explorer les ruines d'une île inconnue des cartes, se retrouvent coincés sur celle-ci en compagnie d'habitants inattendus et loin d'être amicaux... Car après que l'un d'eux, Higashiyama, a été emporté par un terrifiant homme à tête de cochon non sans avoir reçu avant plusieurs coups de marteau, c'est la psychose et la défiance qui s'installe chez les cinq autres rescapés...

La survie en milieu hostile a un fort goût de déjà vu. Qui plus est sur une île censée déserte. Aussi, la simple lecture du synopsis de ce premier tome ne propose rien d'autre que du déjà-vu... et la lecture, assez rapide du fait de la brièveté du tome (seulement 160 pages), ne fait que conforter cette impression où l'on se contente de suivre nos 5 clampins qui tentent de s'habituer à leur vie sur l'île (ce qui est évidemment loin d'être aisé), tout en se demandant comment ils ont pu prendre connaissance d'une île qui n'est référencée nulle part.
Ainsi, ces premiers chapitres se partagent entre le quotidien façon "survie en milieu sauvage" et l'effroi créé par la crainte de retomber sur l'homme-cochon et de découvrir les terribles vérités de l'île... Mais plutôt que de dire que le tome se partage entre ces deux aspect, il faudrait plutôt dire qu'il hésite, tant aucun de ces éléments, pour l'instant, ne convainc vraiment.
Il faut dire que le coup de crayon de l'auteur n'est pas étranger à cette impression un petit peu terne : très inégal au niveau des visages, passe-partout dans le look des personnages, manquant parfois d'encrage, accolant de façon trop basique les éléments dessinés à des paysages qui sont pour la plupart issus de façon trop visible de photos... Un style plutôt old-school qui se révèle toutefois assez efficace pour créer des moments de violence dynamiques. Car au-delà d'une ambiance horrifique qui ne décolle pas, Freak Island peut se targuer de se vouloir assez gore, avec des coups de marteau ou de tronçonneuse qui ne font pas semblant, malgré une représentation du sang ou de la cervelle pas franchement réaliste ni dégoûtante.
Hormis cela, soulignons une certaine qualité dans le découpage et la mise en scène, qui se veulent assez cinématographiques avec des vues immersives.

L'un des éléments les plus prometteurs de la série pourrait se trouver chez les personnages... mais pas pour les raisons que l'on a l'habitude de trouver.
Dans leur genre, ils sont tous extrêmement basiques. Le personnage principal est un prototype de garçon frêle, pas sûr de lui, et qui se nourrit d'un amour à sens unique pour l'une de ses camarades (celle-ci n'ayant d'yeux que pour Higashiyama). Et les autres sont tous des clichés sur pattes : le petits gros un peu orgueilleux, le canon, la mignonnette prête à tout pour retrouver son copain enlevé, l'adepte des mauvais présages...
Mais voila : on ne sait pas vraiment si c'est voulu ou pas, mais le mangaka parvient à les rendre tous plus antipathiques les uns que les autres, et étonnamment c'est cet aspect qui, pour l'instant, nous intrigue le plus. La situation dans laquelle se retrouvent les jeunes gens va vite révéler leurs mauvais aspects, entre une tendance à s'énerver les uns sur les autres (et notre héros en prendra plein la face dès le début), à se critiquer, à ne penser qu'à eux... Pour l'instant, aucun esprit d'équipe, aucune solidarité sincère ne ressort vraiment, ce qui nous rend ce petit monde tellement agaçant que l'on aimerait presque voir l'homme-cochon l'emporter sur eux ! Seul le personnage principal semble évoluer un peu plus, montrant qu'on peut quand même compter sur lui parfois, et ayant un peu plus conscience que les autres que dans une telle situation l'esprit d'équipe serait utile.

Pour le reste, le scénario ne commence à prendre consistance que dans la dernière partie du tome, en ne montrant pas encore grand chose, mais en intrigant quant à de possibles pistes (notamment écolo) qui pourraient faire décoller les choses. Sans oublier les toutes dernières pages, portées par un événement qui nous laissent pour l'instant aussi décontenancés que curieux !

Sans être décevant puisqu'il se lit tout seul, ce premier tome laisse globalement une impression neutre. La lecture, très basique, se suit sans donner l'impression de décoller... du moins pour l'instant, car certains éléments sont là pour intriguer un tant soit peu.
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Koiwai
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Re: Freak Island

Message non lu par Koiwai » 07 avr. 2016, 16:59

Tome 2 :

Takako et les compagnons de son club d'étude des ruines, perdus sur une inquiétante île d'où ils ne peuvent s'échapper, sont tombés nez à nez sur l'homme au masque de cochon qui a explosé Higashiyama à la hache, ainsi que sur un homme mystérieux dont les capacités dépassent celles d'un homme normal et qui n'est autre que le père du bourreau. Entre fuir quitte à vouloir la jouer solo ou attaquer, chacun fait son choix. Uehara, elle, reste déterminée à venger Higashiyama... Takaku laissera-t-il celle qu'il aime agir seule ?

Le premier volume de Freak Island laissait une impression mitigée et étrange : bien que concrètement assez mal mené et visuellement peu inspiré, l'aspect improbable de son début de scénario, le côté détestable de ses personnages et les effets sanglants mal fichus faisaient un peu rire... Nanar en vue ? Il semble bien que oui, au vu de ce second volet qui conserve toutes les lacunes de son prédécesseur, voire les accentue, mais garde en même temps un côté ridicule qui rend le truc amusant.

Difficile, en effet, de ne pas esquisser un sourire face à la façon dont nos héros, clichés de clichés (faut le faire), sombrent vite fait et sans aucun travail préalable dans une douce folie qui les pousse soit à vouloir trucider l'ennemi sans rien chercher d'autre, comme Uehara, ou à tenter de s'en sortir lâchement en se fichant royalement des autres. Tous restent tout à fait détestable ou irritants, et tous, donc, nous amusent de façon assez sadique quand ils morflent, se faisant couper le nez, se faisant transpercer le mâchoire par un doigt, ou de faisant exploser les dents à la hache... Oui oui. Et ces tortures physiques qu'ils se mangent, de par leur aspect bien violent ou invraisemblable, ne fait qu'accentuer le côté nanardesque amusant.

Reste que même si le récit peut montrer un certain fun si on le prend au second degré, concrètement, l'ensemble reste quand même très mauvais. Les bouleversements, comme l'arrivée du "papa" cherchant a priori sa fille mais qui n'a lui-même pas l'air net du tout, ou les informations sur le fait que toute une famille de monstres habite les lieux, sont balancées à l'arrache, sans préparation, et donc sans apporter la moindre ambiance. Et les visuels n'aident pas à instaurer cette ambiance qui manque tant à l'oeuvre : les décors de nature hostile et de ruines, qui ne sont rien d'autres que des photos visiblement pas retouchées, donnent surtout l'impression d'une certaine paresse artistique, et cette impression n'est guère aidée par le découpage fouillis et la mise en scène pas du tout inspirée. C'est pauvre, très pauvre.

Scénario mal fichu, visuels pauvres, manque d'ambiance... Le deuxième tome ne parvient pas à faire décoller une oeuvre qui, pour l'instant, ne montre pas grand chose. mais on vous assure que pris au second degré, les personnages insupportables et les moments de gore mal fichus et improbables peuvent faire de la lecture un petit nanar pas déplaisant à parcourir. mais à vous de voir si vous êtes prêts à payer 7,99€ pour une lecture pareille, qui en plus se lit en 5 minutes...
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