Fire fire fire

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
Avatar du membre
Koiwai
Rider on the Storm
Messages : 10736
Enregistré le : 18 avr. 2008, 11:52
Localisation : Lille

Fire fire fire

Message non lu par Koiwai » 12 nov. 2015, 09:19

Image

La fiche sur le site


Tome 1 :

Dans un monde post-apocalyptique où le ciel est devenu constamment gris, où le désert est quasiment partout et où les ressources sont tombées entre les mains d'une poignée d'homme qui en profitent pour faire régner leur loi, le jeune Jiga débarque dans la ville de Damin afin d'essayer d'y retrouver l'objet qui compte le plus pour lui : le sabre que son défunt père lui avait laissé, et qui est capable de tout trancher. Par la même occasion, il se lance sur la piste de ses ancêtres quasiment disparus, les japonais. Rapidement, il se retrouve secondé dans sa quête par un cyborg caractériel nommé Shishimai, et par une mystérieuse jeune femme du nom de Fay Hound...

Telle est la base de Fire fire fire, série en deux tomes dessinée à rythme lent entre 2008 et 2011 par Shôji Sato, auteur que l'on connait bien en France pour High school of the dead et Triage X. Depuis, un séquelle, Fire fire fire : black sword, a démarré au Japon.

L'oeuvre nous plonge dans un univers dont, à vrai dire, il n'y a pas grand chose à retenir. La civilisation telle qu'on la connaissait à sombré, on ne sait pas trop pourquoi, et le héros dit lui-même qu'il s'en fout. Ca, c'est fait. Si vous voulez des explications, passez votre chemin.
Et de manière générale, si vous cherchez un univers travaillé, passez aussi votre chemin, car le mangaka n'a visiblement aucunement l'intention d'en proposer un, et préfère nous plonger vite fait dans un monde où l'on ne comprend pas tous les tenants et aboutissants et où l'on ne cherchera pas très longtemps à les comprendre, tant le scénario part joyeusement en cacahuète très vite. Le récit nous plonge sans préparation aux côtés du héros, Jiga, sans qu'on sache très bien ce qu'il recherche. Son sabre, ça oui... mais après ? Ses recherches concernant les japonais sont très pauvres, et Sato préfère rapidement aller se perdre dans un tas d'autres choses sans grand intérêt. Shishimai, malgré sa dégaine cyborg prometteuse, se retrouve à ses côtés un peu par défaut et, s'il peut amuser un peu dans son caractère, peine à passionner dans son objectif personnel qui ne décolle à aucun moment du tome. Quant à Fay, le mystère qui l'entoure a tendance à passer à la trappe face au fan-service invraisemblable qu'elle véhicule. Jugez vous-mêmes : sans qu'on sache pourquoi, elle passe son temps à vouloir se faire notre jeune héros, et se désape ou lui fait des propositions indécentes dans ce but. Allons bon... Ca peut être rigolo par moments, mais c'est malheureusement extrêmement mal amené à chaque fois. En face, des "méchants" sans la moindre consistance : un bad boy surpuissant qui se promène torse nu et agresse les femmes qu'il baise, et son assistante, sorte de fliquette à gros seins ayant l'intellect d'un bigorneau, mais ayant un lien avec Fay sans qu'on sache à quoi ça sert. A part ces deux-là, rien que du menu fretin sans la moindre saveur. Quant à l'univers général... il est vide : la ville de Damin donne l'impression de n'être qu'un repaire de bar à p***es, le désert ne comporte aucune caractéristique notable hormis des dangers inconsistants... C'est très pauvre.

Le style de Shôji Sato sauve-t-il les choses ? A vous de voir. Si vous êtes fan de ses filles aux formes exagérées mises en valeur par le moindre prétexte vaseux, de son ton assez rentre-dedans et de son humour pas finaud, vous aurez de quoi être un tant soit peu satisfait... Mais pour le reste, c'est raté : les scènes de combat sont expédiées, mal mises en scène et peu immersives, la narration passe du coq à l'âne et part dans tous les sens comme pour tenter de masquer le vide de l'univers... Difficile de trouver quelque chose de vraiment potable.

Divertissement insipide et inconsistant, Fire fire fire ne trouvera grâce à vos yeux que si vous êtes un fan affirmé de Shôji Sato, et encore... C'est d'autant plus dommage que sur ce coup, l'édition de Tonkam est globalement de bonne facture, avec un papier souple et épais, une bonne qualité d'impression, une traduction claire et vivante, 8 pages en couleur sans compter le dépliant recto-verso en début de volume... Mais une édition honnête ne fait pas un bon manga.
Image

Répondre