La confrérie des lions blancs

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Koiwai
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La confrérie des lions blancs

Message non lu par Koiwai » 03 mars 2016, 16:40

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La fiche sur le site


Tome 1 :

Quelque part au nord du Royaume d'Edenburg se trouve l'école de chevalerie Wolston, formant d'apprentis chevalier qui, au bout d'un cursus de six ans, peuvent espérer devenir de fiers chevaliers blancs, à l'image des deux redoutables chevaliers qui, dans un passé lointain, ont forgé l'histoire de l'école par leur surnom de "Lions Blancs".
Thomas Abel est un nouveau venu de première année au sein de cette confrérie. Sérieux et motivé, il fera tout pour combler ses lacunes dues notamment à sa petite taille, afin de devenir un fier chevalier blanc. Mais au fil de son cursus, il sera amené à rencontrer d'autres jeune garçons et à sympathiser avec eux, et à découvrir certains recoins et secrets de l'école.

Tout droit issue du magazine Fellows!! d'Enterbrain qui est bien connu pour ses titres visuellement uniques comme Bride Stories, Gisèle Alain ou Sakamoto pour vous servir, La Confrérie des Lions Blancs est un diptyque nous proposant de découvrir le mangaka Natsuko Takahashi, et nous immisçant au sein d'une école un peu particulière puisqu'elle se consacre à a chevalerie. Seulement, plutôt qu'un habituel récit de cape et d'épée comme il en existe tant, l'auteur choisit une autre voie en s'intéressant plutôt au quotidien des apprentis chevaliers dans leur école, pour un résultat qui possède suffisamment d'atouts pour être divertissement.

En effet, dès le départ, on plonge assez facilement aux côtés du jeune Thomas, à la découverte de l'école, de son fonctionnement en cycles (les 6 années d'apprentissage étant divisées), de certaines de ses légendes comme la mythique gravure en haut d'un arbre, de ses recoins... et, surtout, de certains de ses élèves; Car bien qu'il soit le point de départ du récit, Thomas est loin d'être le seul personnage central, et pour l'heure nous en découvrirons trois autres. Buzz Pauler, camarade de dortoir de Thomas, se présente comme un novice au caractère assez ferme et irrévérencieux, mais montrera également qu'ile st capable de s'amuser et qu'il se soucie sérieusement de ses camarades. Hermann Strauss, quant à lui, est l'une des fiertés de l'école, l'un de ses plus brillants éléments, mais cet élève modèle cache un secret qui risque de mettre en péril son désir de devenir chevalier. Enfin, le plus en vue reste Bernard Moreau, cas résolument unique dans la confrérie : en apparence paresseux, coureur de jupons, peu sérieux au point d'avoir redoublé trois fois, il se veut libre comme l'air, alors même qu'il semble renfermer un très beau potentiel. Chacun des principaux personnages est un peu un cliché sur pattes, mais s'avère suffisamment bien campé pour entretenir le rythme et l'efficacité d'un récit qui file à toute allure.

Et pourtant, les limites de l'oeuvre viennent précisément de ce rythme qui file vite, car il en résulte constamment l'impression que les choses s'écoulent trop rapidement, au point de ne pas fouiller plus que ça les personnages et les caractéristiques de l'école. Par exemple, la légende de la gravure en haut de l'arbre est vérifiée étonnamment de façon très rapide sans vraiment dégager de parfum de mythe, tout comme le secret de Hermann est évoqué beaucoup trop vite et sans aucun préparatif, si bien qu'il n'y a aucune aura de mystère et que l'impact de cette information est moindre. Il ne s'agit que de quelques exemples, et là où l'on pouvait espérer de belles explorations de ce lieu unique et des approfondissements convaincants des personnages et des instances de l'école, on n'a en réalité pas grand chose à se mettre sous la dents, et l'univers global apparaît donc très succinct.

Difficile, pourtant, de bouder réellement son plaisir à la lecture, car un équilibre assez honnête entre tranche de vie et entrainements est trouvé, et parce que le rythme est là et est parfaitement servi par le trait immersif de l'auteur, qui offre des planches jamais vides, dynamiques, expressives, où l'on appréciera entre autres la vivacité des personnages et l'efficacité des décors.

Souffrant un peu de son côté très rapide et du peu d'approfondissement de son univers, ce premier volume profite pourtant de son sens du rythme, de son coup de crayon enlevé, de ses personnages plutôt sympathiques et de son petit monde agréable pour offrir un divertissement qui, sans être inoubliable, se suit sans déplaisir.

Côté édition, pas de problème en vue : le papier épais et la haute qualité d'impression sont dans les standards de Komikku, tout comme la traduction vive.
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Koiwai
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Re: La confrérie des lions blancs

Message non lu par Koiwai » 03 mars 2016, 16:41

Tome 2 :

Trois ans se sont écoulés depuis l'arrivée de Thomas à l'école de chevalerie Wolston. Le jeune garçon a bien changé, a gagné en maturité et en expérience ne serait-ce que physiquement, et c'est aux côtés de ses amis Bernard et Buzz qu'il s'apprête à suivre le tournoi inter-écoles auquel participe le brillant Hermann et qui fera peut-être de ce dernier un chevalier blanc. Mais une triste surprise les attend une fois l'heure du tournoi arrivée, et il ne s'agit là que du premiers événements qui animera la suite et fin du long cursus de six ans de nos héros...

On se doutait bien qu'en seulement deux tomes, Natsuko Takahashi ne détaillerait pas les six ans de quotidien et d'évolution des personnages au sein de l'école de chevalerie, et cela se confirme dans un second et déjà dernier volume où l'auteur se contente de croquer les principaux événements ayant marqué la vie des personnages durant leur formation. Il faut bien avouer que l'on aurait adorer découvrir un peu plus de richesses concernant le monde global ou encore les recoins et secrets de l'école Wolston, mais il faut se résoudre à rester sur un background finalement assez pauvre.
Est-ce que cela est totalement dérangeant ? Hé bien non, car dans le fond, le mangaka parvient sans difficulté à faire ressortir l'essentiel de son récit, à savoir les grandes étapes de l'évolution des quatre principaux personnages, et les principaux événements qui ont consolidé leurs relations faites d'amitié et de rivalités saines. Il y a forcément une impression de rapidité, mais Takahashi démontre que son récit n'a pas dû être précipité et qu'il a pu aller au bout de son principal fil directeur, notamment en utilisant de façon suffisamment efficace l'art de l'ellipse, les quelques grands sauts dans le temps arrivant toujours quand il faut pour permettre de saisir les principales évolutions et pour relancer le rythme, jusqu'à un final qui a le mérite de ne rien avoir de frustrant puisqu'il conclut comme il se doit le parcours des personnages et leurs relations.

Si la Confrérie des Lions Blancs, de par sa rapidité, n'est pas forcément le récit que l'on espérait dans son développement, il n'en reste pas moins un diptyque suffisamment bien mené et bien gratté pour assurer un honnête divertissement.
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