Sanctuary
Posté : 31 mai 2004, 20:31
Voilà encore 2 mangas de hauts niveaux dont j'aimerais qu'on parle!
A la base j'voulais parler de Sanctuary car c'est nouveau, c d'la bombe (scénari, dessin, ambiance, personnages) et que je crois, ça fait un carton mais je m'suis dis, comment ne pas évoquer Strain, la dernière oeuvre de IKEGAMI RYOICHI mais qui est inconnu mais qui reste du m niveau que Santuary avec bcp de ressemblances! En tout cas je connais peu de gens qui connaissent!
OR vu le succès que semble rencontrer Sanctuary, il faut s'jeter sur Strain, 2 titres énormes à lire d'urgence!
MAINTENANT ravi d'en parler avec vous!
EDIT: Voila une présentation de Rogue Aerith
Auteur: Ikagemi Rioichi - Buronson
Nombres de volumes: 12 (terminée au Japon et en France
Editeur France: Kabuto
Scénario
L'idéologie distillée m'a parfois paru nauséabonde et profondément dangereuse. Je parle en premier lieu du patriotisme ambiant, puis de la misogynie carrément dégueulasse et enfin, j'ai eu très peur avec l'intervention du Président américain et de la vice-présidente qui ont évoqué une théorie peu glorieuse...
Au final, sur l'ensemble de la série, seul le fait que le moindre perso féminin soit un objet sexuel et ne serve à rien qu'à ça me déplaît vraiment. En effet, les très mauvais côtés sont éclipsés par une réflexion bcp plus poussée qu'il n'y paraît sur la politique japonaise et le malaise des Japonais.
J'ai particulièrement aimé le fait que tout se déroule dans les années 90 (vu que ça a été dessiné dans les années 90, logique
). On se replace dans le contexte géopolitique de l'époque, avec la chute de l'URSS, l'hyperpuissance des USA et le Japon qui ne sait pas quoi faire : changer et s'adapter, ou rester tel quel.
Cela montre vraiment la situation nippone au début des années 90 avant l'arrivée de Junichiro Koizumi, qui a pu remporter l'empathie des Japonais et fut un dirigeant très respecté dans le reste du Monde.
J'ai aussi apprécié les clins d'oeil historiques, notamment à la Seconde Guerre mondiale. Ikegami et Buronson ont vraiment voulu montrer que le Japon n'arrive pas à se défaire de cet aspect trop patriote qui les a conduit à une dérive fatale, que c'est même sur cela qu'ils basent leur fierté.
Parallèlement, ils montrent aussi que l'ouverture du Japon au Monde s'impose.
Enfin, les dernières qualités que je trouve au titre relèvent de l'idéologie qui y est exposée (mis à part le patriotisme ambiant des débuts). Cette question de renouvellement de la politique, de faire de la place aux jeunes, de comment peuvent se recycler les vieux pendant ce temps-là, que les jeunes sont par nature mieux parés dans la connaissance de la vie quotidienne. La question de la participation du peuple est aussi exposée, l'abstention, l'intérêt, la passion... On ressent une volonté de rénover le système japonais. Mais bon de nos jours, ça n'a toujours pas changé : élections législatives, parlementaires élus par le peuple qui choisissent le Premier Ministre... comme dans les autres grands régimes parlementaires d'ailleurs (sauf dans les PECO avec le SUD pour élire un chef de l'Etat, mais bon, je m'égare).
Le renouvellement de la mafia qui doit agir de manière intelligente et non-bourrine, c'est innovant aussi bien que peu réaliste, même dans un pays où les valeurs entre yakuzas restent importantes.
Bref, Sanctuary fait réfléchir, et pas qu'avec des sujets de querelles de comptoir, de repas familiaux ou encore de repas bassement mondains.
Graphisme
Des qualités dans le coup de crayon et la modélisation des environnements (intérieurs épurés).
Des qualités dans le dessin des personnages occidentaux (Américains et Russes donc).
De gros défauts concernant la modélisation des persos Japonais. IKegami ne sait pas diversifier les visages (comme Hôjo... pas le perso principal Akira Hôjo hein, je veux parler de Tsukasa-sama ^^), que ce soit chez les hommes ou le trop peu de femmes.
Déroulement
Un peu trop linéaire entre les tomes 4 et 6. La multiplication des persos dans la guerre des clans montre vite ses limites. Mais au final, chacun est maîtrisé.
Le cheminement de chaque perso dans la mafia ou la politique est on ne peut plus réaliste.
Question mafia, ça fait un peu redite et pas très original. Sexe, alcool, jeu, business et guns... Bof...
Mais côté politique, j'ai vraiment trouvé excellent le fait d'illustrer les dérives du système japonais : nomination officieuse du Premier Ministre par le chef de la faction dominante du groupe dominant de la majorité d'une coalition (faut suivre...
) , parlementaires notables, tactique politique dans un système de coalition.
Verdict
Un seinen qui peut gêner de prime abord par ses piètres préjugés dans le scénario et un dessin des visages des persos pas diversifié du tout, mais qui montre tout son intérêt lorsqu'on s'intéresse à la montée des persos dans leur milieu respectif et à quelques idées développées.
Pour en savoir plus sur Buronson c'est ICI
A la base j'voulais parler de Sanctuary car c'est nouveau, c d'la bombe (scénari, dessin, ambiance, personnages) et que je crois, ça fait un carton mais je m'suis dis, comment ne pas évoquer Strain, la dernière oeuvre de IKEGAMI RYOICHI mais qui est inconnu mais qui reste du m niveau que Santuary avec bcp de ressemblances! En tout cas je connais peu de gens qui connaissent!
OR vu le succès que semble rencontrer Sanctuary, il faut s'jeter sur Strain, 2 titres énormes à lire d'urgence!
MAINTENANT ravi d'en parler avec vous!
EDIT: Voila une présentation de Rogue Aerith
Auteur: Ikagemi Rioichi - Buronson
Nombres de volumes: 12 (terminée au Japon et en France
Editeur France: Kabuto
Scénario
L'idéologie distillée m'a parfois paru nauséabonde et profondément dangereuse. Je parle en premier lieu du patriotisme ambiant, puis de la misogynie carrément dégueulasse et enfin, j'ai eu très peur avec l'intervention du Président américain et de la vice-présidente qui ont évoqué une théorie peu glorieuse...
Au final, sur l'ensemble de la série, seul le fait que le moindre perso féminin soit un objet sexuel et ne serve à rien qu'à ça me déplaît vraiment. En effet, les très mauvais côtés sont éclipsés par une réflexion bcp plus poussée qu'il n'y paraît sur la politique japonaise et le malaise des Japonais.
J'ai particulièrement aimé le fait que tout se déroule dans les années 90 (vu que ça a été dessiné dans les années 90, logique
). On se replace dans le contexte géopolitique de l'époque, avec la chute de l'URSS, l'hyperpuissance des USA et le Japon qui ne sait pas quoi faire : changer et s'adapter, ou rester tel quel.Cela montre vraiment la situation nippone au début des années 90 avant l'arrivée de Junichiro Koizumi, qui a pu remporter l'empathie des Japonais et fut un dirigeant très respecté dans le reste du Monde.
J'ai aussi apprécié les clins d'oeil historiques, notamment à la Seconde Guerre mondiale. Ikegami et Buronson ont vraiment voulu montrer que le Japon n'arrive pas à se défaire de cet aspect trop patriote qui les a conduit à une dérive fatale, que c'est même sur cela qu'ils basent leur fierté.
Parallèlement, ils montrent aussi que l'ouverture du Japon au Monde s'impose.
Enfin, les dernières qualités que je trouve au titre relèvent de l'idéologie qui y est exposée (mis à part le patriotisme ambiant des débuts). Cette question de renouvellement de la politique, de faire de la place aux jeunes, de comment peuvent se recycler les vieux pendant ce temps-là, que les jeunes sont par nature mieux parés dans la connaissance de la vie quotidienne. La question de la participation du peuple est aussi exposée, l'abstention, l'intérêt, la passion... On ressent une volonté de rénover le système japonais. Mais bon de nos jours, ça n'a toujours pas changé : élections législatives, parlementaires élus par le peuple qui choisissent le Premier Ministre... comme dans les autres grands régimes parlementaires d'ailleurs (sauf dans les PECO avec le SUD pour élire un chef de l'Etat, mais bon, je m'égare).
Le renouvellement de la mafia qui doit agir de manière intelligente et non-bourrine, c'est innovant aussi bien que peu réaliste, même dans un pays où les valeurs entre yakuzas restent importantes.
Bref, Sanctuary fait réfléchir, et pas qu'avec des sujets de querelles de comptoir, de repas familiaux ou encore de repas bassement mondains.
Graphisme
Des qualités dans le coup de crayon et la modélisation des environnements (intérieurs épurés).
Des qualités dans le dessin des personnages occidentaux (Américains et Russes donc).
De gros défauts concernant la modélisation des persos Japonais. IKegami ne sait pas diversifier les visages (comme Hôjo... pas le perso principal Akira Hôjo hein, je veux parler de Tsukasa-sama ^^), que ce soit chez les hommes ou le trop peu de femmes.
Déroulement
Un peu trop linéaire entre les tomes 4 et 6. La multiplication des persos dans la guerre des clans montre vite ses limites. Mais au final, chacun est maîtrisé.
Le cheminement de chaque perso dans la mafia ou la politique est on ne peut plus réaliste.
Question mafia, ça fait un peu redite et pas très original. Sexe, alcool, jeu, business et guns... Bof...
Mais côté politique, j'ai vraiment trouvé excellent le fait d'illustrer les dérives du système japonais : nomination officieuse du Premier Ministre par le chef de la faction dominante du groupe dominant de la majorité d'une coalition (faut suivre...
) , parlementaires notables, tactique politique dans un système de coalition. Verdict
Un seinen qui peut gêner de prime abord par ses piètres préjugés dans le scénario et un dessin des visages des persos pas diversifié du tout, mais qui montre tout son intérêt lorsqu'on s'intéresse à la montée des persos dans leur milieu respectif et à quelques idées développées.
Pour en savoir plus sur Buronson c'est ICI
