Une critique un peu sévère et avec certains points dont je ne comprends pas très bien la teneur, pour un tome que j'ai adoré, à l'instar des précédents, dès la première lecture. Un très grand plaisir comme toujours de retrouver Yotsuba pour de nouvelles aventures, avec d'excellents moments et des réactions toujours aussi naturelles pour une petite fille de cette âge, avec un tel esprit d'aventure et d'émerveillement.
Koiwai a écrit :certains gags sortent plus que jamais de nulle part, à l'image de celui avec le ballon de gym, tout aussi sympathique puisse-t-il être.
Le terme "gag sorti de nulle part", j'avoue ne pas trop en comprendre le sens. Fuka s'essaie au ballon de gym (soit un objet parfaitement banal), et Yotsuba ne fait pas de réflexions, alors que la jeune fille est dans une situation plus ou moins embarrassante. Une sorte de running-gag (Fuka dans des situations pas toujours à son avantage pour son image) que l'auteur détourne et esquive pour prendre le lecteur à contre-pied, ce n'est pas si mal, et fonctionne plutôt bien.
Koiwai a écrit :A côté de cela, ce volume apparaît un peu plus sensé, un peu plus conventionnel que ses prédécesseurs.
Disons qu'il y a beaucoup de scènes en intérieur et qui font intervenir peu de personnages, soit le chapitre sur les prévisions, sur l'achat de Carotide et quelque part le chapitre sur le café, qui ne font intervenir que ou presque Yotsuba et son père. On a aussi la scène avec le restaurant, où bien sûr ils ne font "que" manger.
Mais j'ai beaucoup aimé ces chapitres, qui montrent que chaque situation, même la plus banale (se faire un planning) peut être entreprise avec humour, même léger ou de situation. Pas besoin de faire la fée des fleurs, d'aller à la ferme ou à la piscine pour passer de bons moments et profiter de la joie que nous procurent les "aventures" de Yotsuba.
Sans doute un peu moins dépaysant que les précédents, faute de grandes sorties ou de découvertes d'une nouvelle activité extérieures, mais je ne dirais pas conventionnel. Des situations conventionnelles (aller au resto par exemple) vues par l'auteur à travers le regard de Yotsuba, ça n'est plus une situation conventionnelle, mais un moment tout simple qu'on peut apprécier pour ce qu'il est, sans chercher plus loin ou être obligé de nous faire rêver. "Enjoy everything", ce n'est pas la devise de Yotsuba pour rien.^^
Koiwai a écrit :Et le volume commence fort, avec deux premières pages dépourvues du moindre sens.
Une situation dépourvue de sens, ce serait par exemple de voir un portail inter-dimensionnel apparaître dans son placard, et qui nous relierait directement à Vénus, là où vivrait une superbe femme des neiges, qui se trouverait être l'amie de sa fiancée ogre extra-terrestre, protégée par une sorte d'abominable homme des neiges. Ca par contre ça n'a pas le moindre sens.
Mais on s'en fout, ça reste fabuleux, Urusei Yatsura.
Mais le délire entre Yotsuba et son père, ça a beaucoup de sens, je t'assure. C'est juste que tu ne dois pas être habitué à avoir des conversations surréalistes avec tes proches, tout simplement.
Koiwai a écrit :Cela passe notamment à travers l'utilisation abusive que fait Kiyohiko Azuma du personnage de Carotide, le nouvel ours en peluche de notre petite héroïne.
Faut pas exagérer. L'ours apparaît lors de son achat, puis Yotsuba va bien sûr le montrer à Ena, puis elle l'emmène au restaurant et au concours de montgolfières. Bref, elle l'emmène un peu partout, et c'est normal. Mais ce n'est pas au détriment du reste, et je n'ai pas senti une omniprésence de la peluche, uniquement un usage juste et bien balancé de sa présence. Comme de la voir tomber au ralenti du ballon pour retomber ensuite sur ses pieds. Il y avait une certaine poésie dans ce moment, je trouve.^^ Puis c'est typiquement le genre de choses qui arrivent aux enfants.
Koiwai a écrit :Dans ce volume, un chapitre montre parfaitement cette dualité entre sens et manque de sens: celui sur les grillades. Pendant que Koiwai père discute sérieusement de sujets adultes, comme celui visant à acheter une nouvelle voiture, le lecteur prend plaisir à se focaliser sur Yotsuba, qui, du haut de son statut de petite fille, paraît complètement décalée par rapport à la conversation, d'autant qu'elle enchaîne, comme à son habitude, les réactions imprévisibles, sorties de nulle part.
Là, j'avoue ne pas saisir : tu entends quoi par "manque de sens" ? Une enfant n'a pas sa place à une table de restaurant avec des adultes ? Qu'est-ce qui la rend "décalée" comme tu dis ? Je trouve au contraire qu'elle a parfaitement sa place là-bas, qu'elle agit et s'amuse comme une enfant de son âge compte tenu de l'environnement, soit en commandant elle-même, en retournant les grillades, en donnant le signal du départ^^, ou en montrant à Yanda son nouvel ours en peluche. Elle ne fait aucune remarque décalée (je viens de relire ce passage), et s'intègre naturellement à l'ambiance, ce que ne font pas toujours les enfants d'ailleurs. Bref, je ne vois pas trop où tu veux en venir.
J'ai trouvé au contraire ce passage intéressant et amusant : on rencontre la femme de Jumbo (
), on apprend des choses sur la vie des adultes qui entourent Yotsuba, on a l'occasion de les voir interagir entre eux sans que cela ne tourne autour de la petite... Bref, j'ai trouvé qu'il s'agissait d'un excellent moment de tranche de vie. La famille de Yotsuba a profité d'un bon souper (vive les belgicismes) dans un bon restaurant, et les lecteurs ont aussi passé un bon moment, dans une ambiance détendue, qui n'essaie pas à tout de prix de faire rire. Un épisode qui se suffit à lui-même, et qui nous permet de prendre de la distance avec un moment tout simple et que nous rencontrons de temps en temps : les dîners au restaurant. Un petit recul sur une situation parfaitement normale, et on se rend compte à quel point c'est agréable et un moment privilégié, ce dont on ne s'aperçoit pas spécialement quand on y prend part.
Bref, je n'ai ressenti aucune lassitude à la lecture de ce tome, et ce dès ma première découverte, et c'est toujours le cas après plusieurs relectures. Des moments moins "tape-à l'oeil" pour nous montrer que la vie de Yotsuba ne se résume pas à partir en voyage ou en excursion vers des lieux qui n'ont aucun attrait pour des adultes un peu blasés, mais qui retrouvent toute leur magie une fois qu'on s'y rend avec Yotsuba. Des situations plus simples, plus quotidiennes, des instants de routine, où Yotsuba refuse l'ennui et trouve toujours moyen de se divertir. Faire un planning, acheter une peluche ou aller au restaurant, c'est certes moins dépaysant que de voir des feux d'artifice, livrer du lait ou aller à la mer, mais ça fait partie de la vie aussi, et ça peut être tout aussi amusant si on prend le temps d'apprécier ces moments, sans obligatoirement se laisser gagner par la lassitude.
Et pour ceux qui préfèrent les grandes aventures, il reste la compétition de montgolfières, un moment avec nombre d'excellents moments. Que ce soit dans la visite des soeurs Ayase chez Yotsuba, et dont l'instinct les pousse à faire le ménage, ou bien la gamelle de Yotsuba étendue de tout son long après avoir été cherché un café, ou son air coupable quand son père se rend compte que personne n'a encore goûté son café,... ou bien évidemment durant le voyage lui-même, avec le réveil difficile de Yotsuba ("chuis pas là !" ^^), la volonté de Yotsuba de ne pas emprunter les escaliers mais de grimper par le talus (réaction tellement naturelle), l'envol des montgolfières, la tentative de faire l'avion d'Asagi, la tête du père de Yotsuba quand il n'arrive pas à faire voler l'hélice,... Plein de petites choses comme ça qui font bien plaisir et nous permettent de passer un très bon moment. Tout en nous rappelant qu'il ne tient qu'à nous de rendre amusant ce qui semble ennuyeux à première vue. Perso, je n'aurai jamais imaginé qu'on pouvait tant s'amuser à une course de ballons. Mais pour peu qu'on fasse un effort, on peut toujours trouver du plaisir en tout.
Et en passant, vous ne trouvez pas que Asagi et le père de Yotsuba vont bien ensemble ?
Une future scène de jalousie avec Jumbo ? On verra ça dans 1 ans et demi...
Un tome très plaisant, à la hauteur de ses prédécesseurs, qui semble pécher pour beaucoup (pas que dans ton avis Koiwai, mais dans certains commentaires que j'ai pu voir de ci de là) par son manque de grandes escapades, mais qui montre que Kiyohiko Azuma souhaite explorer d'autres voies, plus quotidiennes. Je trouve au contraire que ce tome amène une jolie rupture dans le quotidien des tomes précédents de la petite fille aux couettes vertes, une respiration dans sa vie, pour repartir pour de nouvelles aventures (l'école ? la garderie ?) dans un prochain tome (qui va se faire longuement attendre...), et qui permet d'approfondir un peu les personnages, tout en conservant l'esprit qui fait de cette série une petite perle qui remonte le moral ou nous fait passer un bon moment. Bref, qui nous accompagne dans les bons comme dans les mauvais moments. Un titre de qualité et inoubliable, un très bon tome comme ses prédécesseurs, assurément.