Shigurui
Posté : 30 sept. 2007, 19:10
Auteurs : Takayuki Yamaguchi (dessins), d'après un roman de de Norio Nanjo.
Nombre de volumes France : 8 chez Panini comics (en cours)
Nombre de volumes Japon : 10 chez Akita Shoten (en cours)
1630, dans la province de Suruga, au Japon. Le cruel prince Tadanaga Tokugawa, troisième frère du Shogun Iemitsu, décide de rassembler les plus vaillants combattants pour les faire s’affronter en tournoi. Le premier duel oppose deux hommes qui semblent se connaître, Gennosuke Fujiki et Seigen Irako. Mais quels sont réellement leurs liens ? Source Panini comics.
Shigurui est adapté du roman "Surugajô Gozenjiai” (le tournoi du château Suruga), une oeuvre de Norio Nanjo.
Ce romancier Japonais est reconnu pour son travail de recherche sur le "Bushido" et ,de manière plus générale, pour sa retranscription fidèle des différents modes de vie a l'aire d'edo.
Baki chez les Samourais ?! :
Muscles exacerbés, cicatrices et visages ensanglantés,la première chose qui m'a frappé dans cette série, c'est une certaine ressemblance graphique avec les dessins de Itagaki (Baki).
Cette impression disparait assez vite, car bien que des similitudes existent, là ou Itagaki nous offre un traitement complètement délirant, Yamaguchi reste cohérent avec le roman de Nanjo, ce qui a pour effet de démarquer totalement les deux séries.
J'aime beaucoup le trait de Yamaguchi. Des visages expressifs, bien différenciés et des combats fluides rendent la lecture très agréable.
Il faut aussi noter ( une fois de plus ) la violence qui ce dégage de ses planches. Du sang, des tripes, des viols, le tout dessiné de manière réaliste, ce qui rebutera sans doute un bon nombre de lecteurs.
Cruelle fidélité :
Shiguriu se veut fidèle aux us et coutumes de l'époque et les gens habitués a lire des mangas comme Vagabond, Satsuma ou encore Lone wolf & cub s'y retrouveront.
Là où cette série se démarque, c'est que, bien que traitant des mêmes coutumes, la violence des personnages donne un goût particulier à cette oeuvre. L'honneur du Samourai apparaît parfois comme une doctrine bête, aveugle et partiale,et le parcours de certains protagonistes au sein des dojos, révèle une cruauté rarement exploitée dans les autres séries.
La sensibilité ou la maturité présente dans les Gekiga explose pour laisser place à la l'arrivisme et a la dominance.
Conclusion :
Shigurui a le mérite de se différencier de ses concurrents par son ton.
Des personnages bien travaillés, un dessin propre et un scénario sans temps morts, cette série mériterait vraiment d'être un peu plus connue.