Vagabond

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.

Vagabond c'est ...

Miyamoto musachié
7
12%
Musashi Miyamotrobien
47
82%
Takezo Shinmouais... bof
3
5%
 
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Floo D Ace
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Message non lu par Floo D Ace » 19 janv. 2008, 11:26

Vol.5 : T____T Magnifique combat entre Mushashi et Inshun tout simplement, pis les dessins pffffffffff comment dire.....ya pas de mots. Le cliffangher de fin de tome est trés bon j'ai hate d'avoir la suite.

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monsterthebes
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Message non lu par monsterthebes » 13 mars 2008, 20:41

Voila, j'ai lu les 25 tomes de vagabond en deux jours, excellent ya pas d'autres mots.
Niveau seinen c'est vraiment un des meilleur que j'ai lu vu que j'adore les samurai et tous se qui va avec :D
Les dessins sont excellent venant de Inoue c'est normale mais je peu pas m'empêcher d'être :shock: en regardant le couvertures et pages colo de début de tomes.
Enfin bref vivement que je lise le tome 26, parce que la me faut la suite!!!
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Erkael
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Re: Vagabond

Message non lu par Erkael » 01 juin 2008, 19:20

Volume 27: La bataille contre les 70 hommes de Yoshioka prend fin ici, dans un volume épique, plus encore que les précédents, un volume entier de ballets sanglants, la mort n’a ici plus rien de cruelle, elle est le prolongement logique d’une vie vouée au sabre ! Musashi arrive même à distinguer ceux qui sont prêt à donner leur vie des autres, et il ne souhaite pas leur mort, il ne tue que ceux qui réclame cette mort !
Le sang et la boue se confondent, le corps n’est plus que douleur, la vue se trouble, mais le sabre est le prolongement du bras de Musashi, alors même qu’il envisage de se laisser vaincre pour mettre un terme à cet enfer, son sabre continue de mutiler implacablement ses opposants, plus qu’un réflexe, plus qu’un conditionnement, c’est sa nature, lui et le sabre ont fusionnés, on ne sait plus qui guide l’autre !
Une fois le massacre finit, que lui reste t-il à faire, à t-il encore un but ? Il ne reste guère plus que Kojiro pour lutter face à lui, et son instinct semble le tirer à lui !
Un volume tout simplement exceptionnel, qui marque la fin du passage le plus violent mais également sans doute le plus beau du titre !
On ne peut pas gagner à tous les coups mais on ne peut pas perdre à chaque fois non plus!

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hdix
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Re: Vagabond

Message non lu par hdix » 02 juin 2008, 15:45

RAAAAAAAAAAH

je pourrais pas le lire avant la fin juin, je pars en vacances, donc pas le temps de le commander, bouuuuuh :cry:
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Harknass
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Re: Vagabond

Message non lu par Harknass » 02 juin 2008, 16:40

Je me suis commandé les volumes 2 a 27 , et je vais m'acheter le 1 volumes en version collector en juin chez tonkam.

Plus que quelques mois avant de pouvoir lire la bêêêêêêêêêêêêêêêteeeeeeeee!
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hdix
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Re: Vagabond

Message non lu par hdix » 03 juin 2008, 13:27

les volumes 2 à 27 d'occaz ???
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shinob

Re: Vagabond

Message non lu par shinob » 03 juin 2008, 13:32

Erkael a écrit :Volume 27: La bataille contre les 70 hommes de Yoshioka prend fin ici, dans un volume épique, plus encore que les précédents, un volume entier de ballets sanglants, la mort n’a ici plus rien de cruelle, elle est le prolongement logique d’une vie vouée au sabre ! Musashi arrive même à distinguer ceux qui sont prêt à donner leur vie des autres, et il ne souhaite pas leur mort, il ne tue que ceux qui réclame cette mort !
Le sang et la boue se confondent, le corps n’est plus que douleur, la vue se trouble, mais le sabre est le prolongement du bras de Musashi, alors même qu’il envisage de se laisser vaincre pour mettre un terme à cet enfer, son sabre continue de mutiler implacablement ses opposants, plus qu’un réflexe, plus qu’un conditionnement, c’est sa nature, lui et le sabre ont fusionnés, on ne sait plus qui guide l’autre !
Une fois le massacre finit, que lui reste t-il à faire, à t-il encore un but ? Il ne reste guère plus que Kojiro pour lutter face à lui, et son instinct semble le tirer à lui !
Un volume tout simplement exceptionnel, qui marque la fin du passage le plus violent mais également sans doute le plus beau du titre !
L'avis d'erky retranscrit à la perfection ce que je pense moi-même. Après un léger essoufflement, mon intérêt pour cette série repart sur les chapeaux de roue! :mrgreen:

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Harknass
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Re: Vagabond

Message non lu par Harknass » 03 juin 2008, 16:06

hdix a écrit :les volumes 2 à 27 d'occaz ???
J'ai demandé a mon libraire-et accesoirement, un de mes amis d'enfance-de voir s'il peut les avoir d'occaz. Sinon, j'l'ai payerais au prix neuf, c'est pas la mort non plus....
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Rogue Aerith
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Re: Vagabond

Message non lu par Rogue Aerith » 31 août 2008, 16:53

Vagabond 1-27

(Exprimant mon ressenti, ce commentaire n'est pas dénué de spoils. Be careful)

Une franche appréhension me guettait avant la lecture de Vagabond. Du prix élevé aux avis parfois négatifs sur les derniers volumes sortis (tirage en longueur, trip pseudo-philosophique lourdingue, scénario « attentiste »), en passant par le culte que vouent certains à ce manga. J'avais peur d'en attendre trop, au point, finalement, d'être déçu... Il n'en est rien. Complètement retourné, j'ai reçu une belle mandale dans la face (à défaut d'une lame de katana). Explications...

De la narration

Des deux premiers volumes

Première impression : les deux premiers volumes éveillent ma curiosité. Inoue-sama nous lance directement dans l'action. Totalement perdu, je me contente des choses visibles, soit une histoire qui ne commence vraiment qu'au volume 3, avec l'apparition d'une quête on-ne-peut-plus claire : le personnage souhaite devenir le meilleur sabreur du Japon.
Après la lecture des tomes suivants, je me rends compte de l'intelligence de ces deux tomes, fait assez rare puisque généralement, on apprécie la valeur des tomes à leur lecture-même, non à celle des suivants. Bref...
Pourquoi ces deux volumes paraissent-ils aussi bons à la lecture des suivants ? Tout simplement parce qu'ils illustrent à merveille le premier intérêt d'un manga tel que Vagabond : voir un mangaka modeler les ficelles du genre à sa guise.
En effet, en faisant intervenir un perso dont on ne sait strictement rien, et dont on se demande même ce qu'il fout là (soit Kohei Tsujikaze, face à un Takezo ligoté), Inoue-sama fait un pied-de-nez à ses collègues mangakas. Eux qui font intervenir des dizaines de persos inutiles, eux reçoivent une leçon en la matière : Inoue-sama fera réintervenir ce perso 10 volumes plus loin, dans une logique narrative implacable, créant une surprise totale chez le lecteur, pour finalement donner lieu à un duel d'anthologie. Epoustouflant puisque l'on voit que Inoue-sama avait tout planifié – comme bon nombre d'autres mangakas me direz-vous – avec une rigueur qui ne laisse aucune chance à ses petits camarades.

Ces deux premiers volumes montrent aussi que l'auteur joue avec son lecteur. Au moins par deux fois.

Primo. Au début maltraité par le moine Takuan, Takezo est finalement sauvé par celui-ci. On assiste alors à une renaissance du personnage de Takezo Shinmen en Miyamoto Musashi. Or, avoir affaire comme cela à une évolution aussi radicale d'un personnage alors qu'on vient juste de commencer le manga, il faut savoir l'amener correctement... Inoue-sama, pour les besoins de son récit, soit lancer la quête de Miyamoto Musashi, ose modifier complètement son personnage dès le début de l'aventure. De bête sauvage sans but, Takezo retrouve un but. L'étrange bourreau Takuan rationalise les désirs de Takezo en lui montrant que sa vie vaut la peine d'être vécue, qu'il n'a pas besoin de modifier sa nature mais juste d'avoir une cible à atteindre. Jamais une morale n'a été aussi bien incorporée à un récit. A partir du moment où les personnages sont travaillés et que la morale que veut faire passer l'auteur colle à leurs caractères et à leurs désirs, elle passe toute seule. Dans Vagabond, pas de grandes phrases pseudo-philosophiques s'enchaînant sur un ton a priori sentencieux dans une ambiance faussement grave : pas de tricherie, pas de niaiserie. Lorsque l'auteur a envie de nous sortir ses petites leçons (« reste comme tu es mais aies un but » en l'occurence), c'est en faisant en sorte que la morale soit indissoluble de ses personnages. Takezo incarne pleinement ce que veut signifier l'auteur.

Deuxio. L'on pourrait croire que Inoue va nous refourguer pendant toute l'histoire un duel à distance Matahachi/Takezo. Si c'est bien le cas concernant Matahachi (jaloux, il ne manque pas d'affirmer ses ambitions démesurées, à tel point que l'on pourrait croire qu'il serait un prétendant à la défaite de Musashi), il n'en est rien concernant Takezo, qui ne poursuit en rien l'ombre de Matahachi. Là où Takezo a un but et le suit, Matahachi en a un mais ne le suit pas. Toute une nuance, sur laquelle l'auteur travaille continuellement.

Au final, il est intéressant de constater comment les deux premiers volumes lancent des fausses pistes ou entretiennent le doute du lecteur... pour finalement le piéger ou le surprendre. Alors bon, on pourra me rétorquer que mon euphorie ne prend pas, puisque maints mangakas se livrent à des pratiques similaires (jouer avec les lecteurs). Certes, mais au moins, avec Inoue-sama, pas de coups dans l'eau, pas de déception, ça marche et c'est avec lui que ça marche le mieux !

Du reste... dans la continuité

Oser. Takehiko Inoue le fait dans les deux premiers volumes, et il ne s'arrête pas.
La preuve. Après un duel dantesque entre Miyamoto Musashi et Kohei Tsujikazé (transcendant niveau suspense, niveau mise en scène, niveau découpage des cases, niveau graphique), Inoue-sama décide de se lancer dans une seconde partie... savamment préparée par un indice distillé 4-5 volumes avant. Place à un nouveau récit : Kojiro Sasaki. Quel culot de l'auteur de nous lancer ça l'air de rien, alors qu'il nous tarde qu'une chose, c'est de retrouver Miyamoto Musashi. Pas gêné, Inoue-sama se paie le luxe de nous faire oublier Miyamoto, en nous servant un récit rempli d'humilité, Sasaki étant un personnage pour le moins original. Et quand c'est au tour de Sasaki d'être en situation (vraiment) périlleuse, il lui suffit d'assembler les deux récits et le tour est joué pour que l'on revienne à Musashi. Waow. Alors évidemment, Inoue sait aussi tomber dans le classique en nous sortant un flash-back entre les deux grandes parties composant Vagabond. Mais quel flash-back ! Chaque fois qu'il entreprend quelque chose de plus classique, Inoue l'incorpore dans un ensemble original et réussi.

Par conséquent, face à cette débauche de spectacle narratif, il est temps pour moi de faire une parenthèse, tout en restant accroché au sujet évidemment...
Une envie me saisit en effet de pousser une petite gueulante, et de rendre hommage à Takehiko Inoue en passant. Voici l'idée générale : je trouve qu'il est regrettable que les maisons d'édition s'entêtent à exercer des pressions sur leurs têtes vendeuses. Inoue est le contre-exemple qui dérange et qu'elles devraient suivre. Libéré de certaines contraintes éditoriales, puisqu'il a racheté ses séries, le fait que son récit soit si bien amené et la narration si bonne n'est pas uniquement due à son talent (j'aimerais le croire...). Inoue est soumis à son imprimeur et bien que ses séries soient prépubliées, il a tout simplement plus de marges de liberté, il ose davantage, car il le peut, ses collègues non. Et la qualité de son travail s'en ressent, puisque qu'il adapte quelques ficelles à sa sauce et que son récit est peu prévisible. Au final, les grosses maisons d'édition devraient s'inspirer de Inoue et laisser un peu plus la voie libre à leurs mangakas, qui pourrait alors se laisser aller davantage, ce qui a du bon comme le cas Inoue le démontre.

Des personnages

Vagabond ne serait pas aussi bon-d- (je fatigue) sans ses personnages. Des tempéraments soignés, des passés cachés. Mais Inoue ne s'embarrasse pas de ce qu'il crée. Il peut rendre un personnage très charismatique et attachant mais l'éliminer quelques tomes après, Vagabond étant un manga où les morts sont légions. Encore une fois l'on me dira : « Mais des dizaines de mangakas savent faire la même chose, travailler leurs personnages et les sacrifier plus tard... ». Certes mais pas aussi bien que Inoue. Lui sait réellement créer des combattants fragiles totalement différents et une tension dramatique lorsqu'ils disparaissent. Contrairement à d'autres mangas, on a du mal à se remettre de la disparition de ces hommes. Bien que leurs morts servent le dessein du perso principal, on regrette de ne pas pouvoir les accompagner plus loin. Dans les dialogues, Inoue pousse le vice jusqu'à leur faire dire qu'ils ont encore des choses à prouver dans leur art du combat, des choses à accomplir. Mais il n'est pas question de supplier les adversaires, juste d'accepter son sort, alors même que l'on a pas tout connu. Inoue nous parle de la vie à travers des sabreurs. Excellent.

De la finesse du trait

Hormis quelques erreurs de jugement sur les personnages féminins dans les premiers tomes (visage froid, aucune féminité), Vagabond confine au sans-faute graphique. Inoue reste d'après moi le meilleur mangaka lorsqu'il s'agit de transmettre des émotions par le visage de ses personnages. Il n'y a qu'un pas pour le considérer comme peintre plutôt que comme « simple » mangaka. Les visages donc (barbe, cheveux, cicatrices, peau...), mais aussi les proportions, les torsions des membres, les sabres. Tout cela est strictement parfait. Inoue a de plus une gestion du mouvement puissante (habits au vent, vitesse). Niveau décors, c'est l'éblouissement. Forêts, eau, neige, incendies, déserts, plages, dojos : aucune erreur, c'est réaliste, beau, un plaisir pour les yeux. Comme au musée, mais en plus petit, en plus proche, sur papier.

Les combats sont très bien mis en scène. Deux scènes m'ont choqué.
D'une part, j'ai assisté au meilleur combat qui soit dans un manga (je sais, il y a un topic spécial pour ça ^^) : Miyamoto Musashi/Takezo Shinmen VS Baiken Shishido/Kohei Tsujikaze. Quatre personnalités, deux personnages, un duel, deux spectateurs. Deux façons de combattre, deux arts martiaux opposés. Un dynamisme fou, des coups qui fusent, aucun problème dans la lisibilité du combat, un décor magnifique (une forêt humide). Inoue s'est surpassé graphiquement.
D'autre part, le duel Miyamoto Musashi VS Seijuro Yoshioka. Takehiko Inoue est parvenu à me faire ressentir le dégoût et la violence du combat à travers ces planches où l'on voit un Seijuro plus ou moins raccommodé après qu'il fût littéralement coupé en deux. Du grand art, là où le gore de Battle Royale, Berserk et autre ne produit une sensation d'écoeurement que momentanément. Dans le cas de Vagabond, je me souviendrai de ces quelques planches pendant longtemps je pense...
Je retiens une chose de ces deux scènes. Par ses dessins et sa mise en scène, Inoue arrive parfois à rendre son manga aussi dynamique qu'un film, à ce qu'une case fixe sur laquelle on s'attarde bien malgré nous soit aussi traumatisante que plusieurs secondes que l'on voit défiler. Personnellement, les sentiments que j'éprouve face à un film et face à un manga diffèrent, ne serait-ce que légèrement. Dans Vagabond, par deux fois, grâce au talent de dessinateur de Takehiko Inoue, cette frontière a disparu. Troublant.
Pour finir, il est agréable de voir que Inoue s'enhardit de l'utilisation de diverses techniques dans le dessin. Sans crier gare, au plein milieu d'un combat, on peut tout à fait se retrouver face à des planches où Inoue se teste, change d'instrument, essaie, tente... comme un peintre finalement. Des initiatives toujours bienvenues.

Des interrogations ?

Toutefois, la lecture de Vagabond revêt une dimension spéciale car je ne saurais dire si j'ai totalement apprécié ou non certains éléments. En fait, j'éprouve une certaine appréhension quant à la suite du récit, qui pourrait compromettre l'ensemble du manga. Là où 20th century boys de Urasawa s'égare complètement sur sa fin mais ne change en rien les qualités indéniables du début, la suite de Vagabond peut tout à fait changer la signification des volumes précédents.

Dans un premier temps, cette soi-disant lourdeur des dialogues, à consonance pseudo-philosophique, je ne l'ai pas ressentie. Pour autant, je ne reconnais plus Miyamoto Musashi depuis son passage chez les Yagyu. Ce Musashi plus sage, plus philosophe, qui triomphe de tout le monde mais ne semble pas comprendre comment il fait... C'est sur le personnage de Musashi que se pose mes inquiétudes, pas sur les quelques monologues sur lesquels certains crient haro. Comment Inoue va-t-il le faire évoluer, je n'en ai aucune idée ! Et cela est rageant. Car depuis le début du manga, Takezo est passé de bête furieuse sans but à bête sauvage suivant un but, puis à cette curieuse bête raisonnée, sage, expérimentée, face à un Kojiro Sasaki qui semble finalement, et de façon inquiétante pour Takezo, beaucoup plus sauvage, meilleur que lui.

En second lieu, Vagabond suscite diverses interrogations sur les autres personnages. Matahachi en looser éternel, cela pourrait vite devenir mauvais. Certains lecteurs sont déjà exaspérés, mais je trouve que ce caractère sert encore parfaitement l'évolution du récit donc cela me va. En faire un vrai bretteur serait un pari beaucoup trop risqué ! Impossible d'imaginer ce branleur de Matahachi au même niveau qu'un homme comme Takezo ayant risqué sa vie, cela serait contraire aux valeurs de dignité, de travail, de volonté, que Inoue transmet.
Idem pour la mère Hon'iden, attention à ce que tout ne devienne pas trop rébarbatif. Quels rôles Inoue va-t-il faire jouer à Otsu, le moine Takuan ou le jeune disciple Jotaro ? Comment vont réagir les derniers grands bretteurs restants, soit le jeune lancier-moine du Hozoin auquel Miyamoto s'est déjà frotté et Hyogonosuke Yagyu ? Inoue va-t-il faire intervenir d'autres puissants guerriers ? Inoue va-t-il se décider à nous dévoiler encore davantage le passé de Takezo avec son père ?

Last but not least, quel avenir pour Kojiro Sasaki ? Une fois que l'on a compris, au bout de 27 volumes, qu'il n'existe qu'un rival pour Musashi et Sasaki, soit l'un pour l'autre (je joue avec les mots là ^^), le paroxysme du récit est atteint. Parce qu'on se demande vraiment ce que va nous sortir Inoue. Ce duel va-t-il avoir lieu ? S'il n'avait pas lieu, Vagabond ne deviendrait-il pas une gigantesque supercherie ? S'il avait lieu, serait-il apte à apporter toutes les réponses possibles pour l'un et pour l'autre ? Mais surtout comment le conclure ? Une victoire de l'un ne serait pas juste puisqu'Inoue nous a montré tout le mérite des deux personnages. Une égalité découlant sur une amitié basée sur une rivalité respectueuse serait un coup d'épée dans l'eau, bien trop facile, moraliste et niais. Deux défaites simultanées, un ou deux décès ? Peut-être la meilleure solution, cruelle mais logique.

En tous les cas, je souhaite bonne chance à Inoue pour nous pondre la fin de son récit. Il faut qu'il sache qu'il pourrait tout ruiner avec une seule erreur de jugement, et que la fin de Vagabond s'annonce comme un exercice incroyablement périlleux à délivrer. Qu'il prenne parti et me fasse mentir, je ne souhaite que cela. Ce ne sont pas les choix qui manquent pour finir Vagabond en tous les cas, et je ne suis guère pressé ^^ Mais Takehiko Inoue a quand même beaucoup de voies glissantes face à lui. Il n'en a prise aucune jusqu'à présent. Espérons qu'il continue.
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hdix
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Re: Vagabond

Message non lu par hdix » 03 sept. 2008, 08:42

Bravo pour ce long récit
et je suis ravi que tu rejoignes l'avis de ceux qui voient en vagabond l'un des meilleurs mangas.

j'aimerais juste réagir sur quelques points

tout d'abord je pense que si tu as apprécié à ce point la lecture de cette série, c'est probablement parce que tu l'as lu dans son ensemble sans temps de pause.
Personnellement j'ai réellement commencé à apprécier cette œuvre qd au bout d'une quinzaine de volumes j'ai tout relu, et là je me suis réellement imprégné de l'histoire et de sa profondeur.

ensuite je suis totalement d'accord avec ton avis sur les dessins. Pour moi il a du génie. que se soit les proportions, les décors ou les émotions. tout est beau (sauf les visage féminin il est vrai, bien qu'il ai fait de gros efforts sur otsu)

et il maitrise tellement de styles différents, que ce soit le crayon la peinture... j'ai même vu dans un des arts book que j'ai de lui, qu'il nous fait comme si de rien était un dessin de notre musashi sur une feuille de papier de riz avec .... de l'eau et oui juste de l'eau. :shock:

Pour ce qui est de la fin, malgré qu'Inoue ai pris des libertés sur bcp de points et de façon assez extrême (je pense surtout à Kojiro)
je pense qu'il restera dans la logique du roman. je ne pense pas qu'il puisse à ce point dévier sur l'œuvre originale, ce serait vraiment risqué.
Je ne m'attends donc pas à être trop surpris,Mais qui sait... en tout cas j'ai hâte de voir l'intensité de ce combat qui devrait être le plus anthologique.
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