Titre VO: 闇金ウシジマくん
Auteur: MANABE Shohei
Editeur: Kana
Une journée ordinaire débute pour Ushijima : des clients font la queue pour lui emprunter de l’argent. Pour Takada qui débute au service de l’usurier, c’est la découverte d’un monde souterrain où l’argent règne en maître.
Guidé par Ushijima, Takada apprend les ficelles du métier, et les combines pour soutirer aux clients leurs derniers sous… Sans aucun état d’âme !
Avis:
Avec Ushijima, Manabe shohei nous plonge avec brio dans l'univers des yamikins, plus communément appelés usuriers.
Très sombre, très violent, ce titre ne nous montre pas uniquement le quotidien du héros de l'histoire, à savoir Ushijima. Il s'intéresse également au devenir de ses "victimes consentantes", à savoir les emprunteurs. Et c'est parfois avec dégoût que le lecteur découvre des destins littéralement brisés par des emprunts irremboursables.
En effet quand la spirale se met en marche, quand Ushijima décide de "presser comme un citron" un de ses clients, il est déjà trop tard pour ce dernier. C'est ainsi qu'on découvrira dans ce volume la descente aux enfers d'une classique "salary girl" qui devra se prostituer pour rembourser ses dettes...
Un scénario très froid donc... Tout comme les dessins d'ailleurs. Ces derniers restent néanmoins particulièrement réussis selon moi: l'auteur retranscrit en effet à la perfection le désespoir sur un visage. Il faut noter (c'est assez rare) le réalisme graphique du titre qui s'exprime entre autre par le fait que l'auteur donne des traits asisatiques à ses personnages.
En définitive, Ushijima ravira les fans d'histoires particulièrement glauques. Le héros (ou plus exactement anti-héros) semble avoir un passif intéressant (quelques éléments dans le récit accréditent cette idée) mais il est trop tôt pour l'affirmer catégoriquement car nous n'en sommes qu'au premier volume. Dans tous les cas notre prêteur remplit allègrement son rôle, sans pour autant monopoliser le récit.
Un manga implacable et dégueulasse qui s'intéresse à la déchéance humaine, sans tomber dans la surenchère. Ca me change des poncifs habituels. J'adore.