Ushijima: l'usurier de l'ombre

Rubrique consacrée aux seinen, c'est à dire des séries se destinant à un lectorat adulte.
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Kiraa7
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Re: Ushijima: l'usurier de l'ombre

Message non lu par Kiraa7 » 07 sept. 2014, 19:41

Rogue Aerith a écrit :Oulalalala... Bon allez, je stoppe la série. S'il restait que 4 ou 5 tomes, je dis pas, mais là... Merci beaucoup Koiwai, tu me fais économiser 7€ et quelques. Quel gâchis, alors que la série aurait très bien pu s'arrêter au tome 20
Je la mettrai en vente dès que je retrouverai ma collection (ben oui, je repars à Rennes demain et je reviens pas en Gironde avant décembre )
Malgré ce que vous en dites sur les derniers volumes qui n'ont pas l'air folichons, n'oublie pas que je suis intéressé pour t'acheter la série :)
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Koiwai
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Re: Ushijima: l'usurier de l'ombre

Message non lu par Koiwai » 25 févr. 2015, 17:55

Tome 24 :

Je m'étais décidé à laisser une dernière chance à la série : après quelques tomes sans grand intérêt car trop répétitifs, je pensais mettre Ushijima en pause jusqu'à voir combien de tomes elle fera au Japon (beaucoup trop, c'est déjà sûr), si ce tome ne me satisfaisait pas.

Hé bien, je vais encore attendre un peu avant la mise en pause, car le nouvel arc qui débute ici m'a plutôt intéressé. Sans renouveler beaucoup sa recette, l'auteur y croque un portrait d'assisté/allocataire qui, je crois, est un brin inédit dans la série. Le tout dans une ambiance toujours bien rendue par les décors ultra réalistes et par quelques légers trips des personnages qu'Inio Asano n'aurait probablement pas renié dans Bonne nuit Punpun.

Bref, je vais encore attendre avant de mettre Ushijima en stand-by. Au moins la fin de cette partie, et ensuite on verra.
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Re: Ushijima: l'usurier de l'ombre

Message non lu par Koiwai » 24 mai 2015, 15:21

Tome 25 :

Entamé dans le volume précédent, l'arc sur l'assisté se poursuit et s'achève dans ce tome, non sans redonner un petit coup de neuf à une série qui en avait bien besoin, via quelques thématiques que Shôhei Manabe n'avait pas ou peu exploitées auparavant.

Pendant que Sako tente de sortir de sa situation en suivant les règles, son ami Messiah prend une autre voie et lance son camarade dans une escroquerie un peu contre son gré, ce qui aura évidemment des répercussions. Cela dit, le final de cette partie est intéressant en ceci qu'il est clairement plus optimiste que certains autres arcs de la série.

Shôhei Manabe brasse en 200 pages nombre de problèmes de la société japonaise, comme les assistés ayant du mal à se sortir de leur dépendance à la nation (et cela, qu'ils souhaitent s'en sortir ou rester dans leur condition attentiste), le problème du vieillissement de la population (et ce qui en découle : la dépendance des personnes âgées, l'isolement, leur côté inadapté au monde moderne...), l'impact que peuvent avoir les réseaux sociaux... tout en n'oubliant pas de s'intéresser de façon plus personnelle à Sako et sa famille, ou à son amitié avec Messiah. Le personnage principal de cet arc croisera certes la route d'individus qui l'enfonceront encore plus dans sa situation via ses dénonciations via le net et le personnage qu'il s'y est inventé, mais d'autre, à leur manière, seront là pour l'aider à se remettre sur de bons rails, comme son frère, les vieilles dames, oumême Messiah qui reste avant tout un ami. Seul reproche : ça va parfois beaucoup trop vite dans les évolutions de la situation pour les personnages.

Bref, il y a de quoi être plutôt content de de cet arc, qui ravive quelques peu l'intérêt d'une série qui s'était bien engourdie depuis quelques volumes. A voir si ça durera.

Le petit chapitre bonus sur Ezaki est sympathique sans plus. Plutôt léger, il offre une très courte tranche de vie n'amenant rien de neuf.
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Re: Ushijima: l'usurier de l'ombre

Message non lu par Koiwai » 16 oct. 2015, 13:30

Tome 26 :

Mayumi Uehara est une employée privilégiant tant sa carrière sur une possible vie de famille qu'elle en a un peu oublié cette dernière. Elle vivote aux côtés d'un petit copain qu'elle juge médiocre et qu'elle plaquera le jour où elle aura trouvé quelqu'un d'autre pour se marier, et cette question de mariage vient la ronger plus que jamais quand elle apprend que sa petite soeur Miyuki, employée dans un girl's bar, épousera bientôt son petit ami. C'est donc dans un état d'esprit un peu perdu que Mayumi s'interroge et se laisse de plus en plus influencer par ses conversations téléphoniques avec Mme Teshigahara, une sorte de medium auprès de laquelle elle demande des conseils. Mais Teshigahara est-elle digne de confiance ? Quand Mayumi voit arriver dans sa vie un beau jeune homme du nom de Shindô, elle ne se doute aucunement qu'elle vient de faire le premier pas vers une chute vertigineuse...

Le nouvel arc qui s'entame dans ce 26ème opus d'Ushijima confirme le regain de forme de la série grâce à certains éléments.
Premièrement, il y a la sensation que Shôhei Manabe parvient encore à se renouveler en abordant de façon immersive des interrogations sociétales qu'il n'avait encore jamais beaucoup fouillées auparavant. A commencer par le statut, dans la société nippone, de la femme salariée, avec une certaine vision de ce que représente désormais le mariage. Mais il y a aussi un portrait assez inédit dans la série de la façon dont certaines personnes peuvent venir profiter des tourments psychologiques des personnes en plein mal-être, s'immisçant dans leur vie pour mieux les orienter, les manipuler jusqu'à un point de non-retour...
Le deuxièmement, c'est cette manipulation, qui s'avère croquée avec beaucoup de clarté par un auteur qui ne brûle aucune étape. Dans des décors urbains déshumanisés toujours aussi saisissants de réalisme, l'auteur présente efficacement la lente chute de Mayumi, qui subit peu à peu un véritable lavage de cerveau, entre les conseils envahissants de Teshigahara, et l'arrivée dans sa vie d'un Shindô qu'elle croit bon... Alors que ce dernier, habilement, prépare minutieusement son coup, n'hésitant pas même à s'immiscer dans la famille de sa cible pour mieux briser les choses.
Le lecteur, lui n'est que l'observateur inquiet de ce qui se dessine doucement, et l'effet d'effroi est décuplé par les toutes premières pages du volume, assez dégoûtantes et morbides, qui peuvent laisser songeur quant à ce qui attend la pauvre Mayumi...

Et Ushijima dans tout ça ? Hé bien, comme souvent, son rôle est pour l'instant assez minime et se dessine plutôt en parallèle.

Un volume immersif, où l'araignée tisse doucement sa toile autour de l'insecte, pour mieux le dévorer entièrement ensuite.
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Re: Ushijima: l'usurier de l'ombre

Message non lu par Koiwai » 14 janv. 2016, 10:24

Tome 27 :

Mayumi Uehara pense avoir trouvé l'homme idéal en la personne de Shindô. Sans en avoir conscience, elle se trompe. Car son futur mari n'est autre qu'un manipulateur, qui a pour elle et pour sa famille des ambitions loin d'être réjouissantes...
Petit à petit, Shindô, sous ses allures d'homme gentil et attentif, continue de s'immiscer dans la vie de cette famille. Il flatte la mère pour gagner toute sa confiance et son amour, s'immisce de façon adultère dans le couple de la petite soeur Miyuki... et on le suit, on le voit tisser sa toile, petit à petit, ne laissant aucune chance à ses proies de s'en tirer, dans une situation de plus en plus malsaine...

Ainsi continue-t-on de suivre les manigances du "laveur de cerveau" Shindô, s'appliquant petit à petit à semer la discorde entre tous les membres de la famille Uehara, et plus encore à briser sa victime première, Mayumi, pour en faire un pantin incapable de raisonner par elle-même. La torture psychologique alterne avec la torture physique vouée à rendre la jeune femme incapable de se rebeller, et le résultat est glaçant. Sans le moindre remords, Shindô inquiète, Shindô fascine et terrifie dans sa manière de profiter des faiblesses psychologiques humaines pour arriver à ses fins, et l'on peut dire sans problème qu'il est l'un des personnages les plus terribles depuis très longtemps dans la série.
En sa morbide compagnie, le lecteur a tout le loisir de cerner de nombreuses limites psychologiques de l'être humain, mais aussi les tares d'une société que Shôhei Manabe parvient à nouveau à décortiquer avec pertinence et renouvellement. Car il n'est pas rare que Shindô, dans ses facultés de lavage de cerveau et d'analyse, permette aussi une exploration de nombreux problèmes de société : la famille, l'éducation, la police... Manabe ratisse large mais parvient constamment à nous garder accrochés, tandis que l'on attend fébrilement la suite sordide des plans de Shindô pour briser les Uehara...

On pourrait trouver quelques longueurs (après tout, cet arc du laveur de cerveau n'est toujours pas bouclé avec ce tome), mais quoi qu'il en soit, cet arc semble bel et bien redonner à la série ce coup de boost, ce regain d'intérêt que l'on attendait depuis un moment.
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Re: Ushijima: l'usurier de l'ombre

Message non lu par Koiwai » 07 avr. 2016, 17:00

Tome 28 :

Shindô, le "laveur de cerveau", continue de s'immiscer dans la vie des soeurs Mayumi et Miyuki... et de leur famille, qu'il détruit à petit feu de l'intérieur en instaurant le doute entre eux, et en usant volontiers de la torture pour rendre leur esprit inapte à réfléchir et se rebeller. Au fil de ce volume qui semble enfin conclure cette longue partie, ce terrible personnage continue de captiver et de dégoûter dans un ballet urbain malsain qui ne s'épargne pas certains passages particulièrement morbides et sanglant, à en retourner l'estomac du lecteur.

Soyez donc prévenus, on retrouve ici le Shôhei Manabe qui va loin, très loin... trop loin ? C'est possible, car au-delà de certaines scènes qui glacent le sang par leur horreur, et de la façon dont le mangaka décortique la faiblesse de l'esprit humain, on ne peut s'empêcher de finir par trouver le temps longs face à des pages rallongeant la sauce sur les multiples tortures, au point que ça en devient fatigant plus que critique. Manabe retombe un peu dans ses travers : alors qu'il parvenait dans le précédent tome à trouver le bon équilibre et à faire monter peu à peu la tension et l'horreur de la situation dans laquelle est tombée cette famille, ici il se complaît un peu trop dans sa volonté de choquer

Sans être mauvais car il apporte encore pas mal de choses sur le portrait de failles humaines et dérives de la société, mais aussi parce qu'il apporte une petite pointe presque surprenante de compassion chez Ushijima, le final de cet arc du "laveur de cerveau" déçoit donc légèrement car il s'étire, s'étire et s'étire encore sur ses aspects visuels les plus malsains sans que ce soit nécessaire... Quelques chapitres en moins, ça aurait été très bien.
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