L'Habitant de l'infini
Posté : 21 oct. 2007, 18:33
Titre VO : Mugen No junin
Auteur : Samura Hiroaki
Nombre de volume Japon : 26 chez Kodansha (en cours)
Nombre de volume France : 25 chez Sakka (en cours)
Manji est immortel : un ver étrange introduit dans son corps guérit toutes ses blessures. Tuer est son destin de samouraï errant. En réparation des cent innocents qu'il a déjà sacrifiés pour se défendre, il s'engage à massacrer mille scélérats. Source Manga news
La pré-publication de L'Habitant de l'infini commence en 1993.
C'est la première série de Hiroaki Samura et le succès est immédiat, en 1995 Casterman achète les droits pour la France, suivi en 1996 par Dark Horse pour les USA, où il jouit d'une forte popularité.
Lin et Manji :
Lin est la fille de l'héritier du Muten-Ichiryû, Takayashi Asano, qui est en charge du dojo Asano à Edo.
Ne voulant pas se soumettre à la suprématie du Ittô-Ryû, il sera assassiné sous les yeux de Lin, alors âgée de 14 ans.
Celle-ci n'aura désormais plus qu'une seule idée en tête: vengeance !
Au début de sa quête, elle croisera une veille femme nommée Yaubikuni, qui lui conseillera de prendre un garde du corps pour son périple, mais Lin n'avait plus de famille et très peu de connaissances mise à part les gens de son ancien dojo, en totalité décimé par le Ittô-Ryû.
La vieille lui parla donc d'un ronin qui pouvait faire l'affaire, un certain Manji.
Manji est un ancien doshin (sorte de samourai/policier), dont la tête est mise à prix pour avoir tué son ancien maître et une centaine de ses hommes.
A la suite de ces crimes, il rencontra une femme qui lui proposa une chose hors du commun: devenir immortel.
Et il accepta.
Mais très vite cette particularité s'avéra être un calvaire pour Manji, la perspective de vivre éternellement avec ses tourments le poussa à demander à la femme de le délivrer de sa vie immortelle.
Celle-ci lui expliqua alors, que le seul moyen de s'en défaire était de réparer sa faute et pour cela de tuer mille scélérats.
C'est à ce moment là qu'il fit la rencontre de Lin, et sa vendetta lui parue un bon moyen de parvenir à ses fins.
Les voila donc partis à la recherche du chef du Ittô-Ryû, Kagehisa Anotsu.
Le Ittô-Ryû :
Cette école est dirigée par Kagehisa Anotsu, petit fils du fondateur, Saburo Anotsu.
Contrairement aux autres écoles qui apprennent à leurs disciples un savoir faire martial et une certaine éthique, le Ittô-ryû n'a pas de style de combat à proprement parlé, et encore moins de philosophies ou préceptes à transmettre.
Cette organisation part d'un constat: le Japon est plein de guerriers mais n'a plus aucune guerre à faire, et l'apprentissage du sabre dans les dojos classiques leur apparaît dénué d'intérêt.
Aussi, K.Anotsu a décidé de recruter les meilleurs bretteurs avec comme seul critère leurs aptitudes au combat, et d'annexer un maximum de dojo au Ittô-ryû, ne leur laissant que très peu de choix: se soumettre ou disparaître.
Les membres de cette école vivent aux quatre coins du pays et ne dévoilent pas leur appartenance au Ittô-Ryû.
Les chefs (au nombre d'une trentaine) se réunissent de temps à autres et décident des actions à mener pour imposer leur vue totalitaire de la voie du samourai.
Ils sont respectés et craints dans tout le pays.
Le Mugaï-Ryu :
Sur leur route Lin et Manji croiseront un groupe qui semble avoir le même but qu'eux, à savoir la destruction du Ittô-Ryû.
Ils se présentent en premier lieu comme une école, mais l'on se rend compte assez vite, qu'ils n'ont d'école que le nom.
C'est en réalité un groupe composé d'une d'une dizaine de personnes, apparemment tous des tueurs aguerris avec un passé plutôt trouble.
Lin et Manji refuseront dans un premier temps de s'allier à eux, mais par la force des choses, ils se verront obligés de combattre à leur cotés.
Le dessin :
Souvent, L'Habitant, est évoqué pour sa particularité esthétique.
Samura travaille uniquement à l'encre de Chine, ce qui a pour effet de donner un contraste intéressant à son dessin, à la fois brouillon, précis et détaillé.
Les avis sont très tranchés, on aime ou on déteste. Pour ma part, je trouve ça magnifique.
Les personnages :
L'Habitant est un seinen, il est donc fondamental d'y trouver des intervenants travaillés.
Là aussi, le mangaka s'en sort de fort belle manière.
Cette histoire fait intervenir de nombreux personnages, plus ou moins importants, mais tous travaillés correctement. Le début de la série nous laisse à penser que nous allons assister à un affrontement des méchants contre les gentils, mais très vite Samura nous démontre que, à de rares exceptions, personne n'est tout blanc ou tout noir.
Des personnages charismatiques donc; et surtout un heros hors du commun: Manji.
Antipathique, complèxe et redoutable, il fait partie de cette race de persos taillés dans le roc, au même titre que Guts (Berserk) ou Mun-Su (Shin Angyo Onshi).
La réalisation :
La mise en scène, point sur lequel je suis le plus sensible.
Samura est un vrai artiste et cela ce voit.
Sa mise en page, l'agencement de ses chapitres ou le déroulement des combats, tout est réfléchi et superbement réalisé.
Sur les premiers tomes, les combats se clôturent par de belles fresques pleine page, malheureusement peu lisible, elles seront quasiment abandonnées par la suite.
Malgré cela, le mangaka n'aura de cesse de donner à ses affrontements une vraie dimension. Le combat entre Manji et l'un des membres de Ittô-Ryû (Magatsu) en est un parfait exemple, avec une succession de petites cases très épurées durant la passe d'armes (sans doute inspirée du travail de Tezuka sur Phénix) , donnant un effet de fluidité quasi cinématographique.
Son travail sur certaines scènes émouvantes n'est pas en reste non plus.
[spoiler]La planche, dans le vol 19, où Dôa retrouve Isaku dans les souterrains fait partie de ce que j'ai vu de mieux.[/spoiler]
Conclusion :
Une série incontournable dans toute mangathéque, à ranger entre Berserk et Eden.
A noter qu'il existe deux éditions de L'Habitant, la première chez Casterman en sens de lecture Français et sans jaquettes qui va jusqu'au tome 9, et une seconde chez Sakka qui a reprit totalement la série depuis son début avec sens de lecture original, nouvelle trad et jaquettes.
Si vous décidez de faire cette série, je vous conseille bien entendu de commencer avec l'édtion Sakka, même si la Casterman se brade sur le marché de l'occasion.
Auteur : Samura Hiroaki
Nombre de volume Japon : 26 chez Kodansha (en cours)
Nombre de volume France : 25 chez Sakka (en cours)
Manji est immortel : un ver étrange introduit dans son corps guérit toutes ses blessures. Tuer est son destin de samouraï errant. En réparation des cent innocents qu'il a déjà sacrifiés pour se défendre, il s'engage à massacrer mille scélérats. Source Manga news
La pré-publication de L'Habitant de l'infini commence en 1993.
C'est la première série de Hiroaki Samura et le succès est immédiat, en 1995 Casterman achète les droits pour la France, suivi en 1996 par Dark Horse pour les USA, où il jouit d'une forte popularité.
Lin et Manji :
Lin est la fille de l'héritier du Muten-Ichiryû, Takayashi Asano, qui est en charge du dojo Asano à Edo.
Ne voulant pas se soumettre à la suprématie du Ittô-Ryû, il sera assassiné sous les yeux de Lin, alors âgée de 14 ans.
Celle-ci n'aura désormais plus qu'une seule idée en tête: vengeance !
Au début de sa quête, elle croisera une veille femme nommée Yaubikuni, qui lui conseillera de prendre un garde du corps pour son périple, mais Lin n'avait plus de famille et très peu de connaissances mise à part les gens de son ancien dojo, en totalité décimé par le Ittô-Ryû.
La vieille lui parla donc d'un ronin qui pouvait faire l'affaire, un certain Manji.
Manji est un ancien doshin (sorte de samourai/policier), dont la tête est mise à prix pour avoir tué son ancien maître et une centaine de ses hommes.
A la suite de ces crimes, il rencontra une femme qui lui proposa une chose hors du commun: devenir immortel.
Et il accepta.
Mais très vite cette particularité s'avéra être un calvaire pour Manji, la perspective de vivre éternellement avec ses tourments le poussa à demander à la femme de le délivrer de sa vie immortelle.
Celle-ci lui expliqua alors, que le seul moyen de s'en défaire était de réparer sa faute et pour cela de tuer mille scélérats.
C'est à ce moment là qu'il fit la rencontre de Lin, et sa vendetta lui parue un bon moyen de parvenir à ses fins.
Les voila donc partis à la recherche du chef du Ittô-Ryû, Kagehisa Anotsu.
Le Ittô-Ryû :
Cette école est dirigée par Kagehisa Anotsu, petit fils du fondateur, Saburo Anotsu.
Contrairement aux autres écoles qui apprennent à leurs disciples un savoir faire martial et une certaine éthique, le Ittô-ryû n'a pas de style de combat à proprement parlé, et encore moins de philosophies ou préceptes à transmettre.
Cette organisation part d'un constat: le Japon est plein de guerriers mais n'a plus aucune guerre à faire, et l'apprentissage du sabre dans les dojos classiques leur apparaît dénué d'intérêt.
Aussi, K.Anotsu a décidé de recruter les meilleurs bretteurs avec comme seul critère leurs aptitudes au combat, et d'annexer un maximum de dojo au Ittô-ryû, ne leur laissant que très peu de choix: se soumettre ou disparaître.
Les membres de cette école vivent aux quatre coins du pays et ne dévoilent pas leur appartenance au Ittô-Ryû.
Les chefs (au nombre d'une trentaine) se réunissent de temps à autres et décident des actions à mener pour imposer leur vue totalitaire de la voie du samourai.
Ils sont respectés et craints dans tout le pays.
Le Mugaï-Ryu :
Sur leur route Lin et Manji croiseront un groupe qui semble avoir le même but qu'eux, à savoir la destruction du Ittô-Ryû.
Ils se présentent en premier lieu comme une école, mais l'on se rend compte assez vite, qu'ils n'ont d'école que le nom.
C'est en réalité un groupe composé d'une d'une dizaine de personnes, apparemment tous des tueurs aguerris avec un passé plutôt trouble.
Lin et Manji refuseront dans un premier temps de s'allier à eux, mais par la force des choses, ils se verront obligés de combattre à leur cotés.
Le dessin :
Souvent, L'Habitant, est évoqué pour sa particularité esthétique.
Samura travaille uniquement à l'encre de Chine, ce qui a pour effet de donner un contraste intéressant à son dessin, à la fois brouillon, précis et détaillé.
Les avis sont très tranchés, on aime ou on déteste. Pour ma part, je trouve ça magnifique.
Les personnages :
L'Habitant est un seinen, il est donc fondamental d'y trouver des intervenants travaillés.
Là aussi, le mangaka s'en sort de fort belle manière.
Cette histoire fait intervenir de nombreux personnages, plus ou moins importants, mais tous travaillés correctement. Le début de la série nous laisse à penser que nous allons assister à un affrontement des méchants contre les gentils, mais très vite Samura nous démontre que, à de rares exceptions, personne n'est tout blanc ou tout noir.
Des personnages charismatiques donc; et surtout un heros hors du commun: Manji.
Antipathique, complèxe et redoutable, il fait partie de cette race de persos taillés dans le roc, au même titre que Guts (Berserk) ou Mun-Su (Shin Angyo Onshi).
La réalisation :
La mise en scène, point sur lequel je suis le plus sensible.
Samura est un vrai artiste et cela ce voit.
Sa mise en page, l'agencement de ses chapitres ou le déroulement des combats, tout est réfléchi et superbement réalisé.
Sur les premiers tomes, les combats se clôturent par de belles fresques pleine page, malheureusement peu lisible, elles seront quasiment abandonnées par la suite.
Malgré cela, le mangaka n'aura de cesse de donner à ses affrontements une vraie dimension. Le combat entre Manji et l'un des membres de Ittô-Ryû (Magatsu) en est un parfait exemple, avec une succession de petites cases très épurées durant la passe d'armes (sans doute inspirée du travail de Tezuka sur Phénix) , donnant un effet de fluidité quasi cinématographique.
Son travail sur certaines scènes émouvantes n'est pas en reste non plus.
[spoiler]La planche, dans le vol 19, où Dôa retrouve Isaku dans les souterrains fait partie de ce que j'ai vu de mieux.[/spoiler]
Conclusion :
Une série incontournable dans toute mangathéque, à ranger entre Berserk et Eden.
A noter qu'il existe deux éditions de L'Habitant, la première chez Casterman en sens de lecture Français et sans jaquettes qui va jusqu'au tome 9, et une seconde chez Sakka qui a reprit totalement la série depuis son début avec sens de lecture original, nouvelle trad et jaquettes.
Si vous décidez de faire cette série, je vous conseille bien entendu de commencer avec l'édtion Sakka, même si la Casterman se brade sur le marché de l'occasion.