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Subaru: Danse vers les étoiles.

Posté : 04 févr. 2008, 19:13
par shinob
SUBARU
* Danse vers les étoiles *

Auteur: Masahito Soda
Editeur: Akata
Collection: Ginkgo
Une série terminée en 11 volumes.


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Résumé:
Subaru est une petite fille. Mais contrairement aux autres enfants de son âge, elle prend rarement le temps de jouer. A la fin de ses cours, elle se rend à l'hôpital où elle retrouve son frère, atteint d'une tumeur au cerveau. Chaque jour, la petite Subaru danse pour redonner le sourire à son frère jumeau. Mais très vite, la danse va prendre une importance primordiale dans la vie de la petite fille. Elle lui permet d'extérioriser tout son mal-être. Les bases de l'histoire posée, on retrouve une Subaru qui a bien grandi. Désormais adolescente, elle ne jure plus que par la danse et espère un jour devenir professionnelle. Mais la route est encore longue...
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Avis:
Après nous avoir décrit le parcours initiatique de Daïgo Asahina dans le difficile métier de pompier, Masahito Soda s'attache à nous faire découvrir la vie difficile de Subaru, apprentie danseuse.
Ce premier volume sert; comme toute scène d'exposition théâtrale; à nous présenter le personnage principal et le quotidien dans lequel il évolue. Dès les premières pages, le récit se veut très pathétique: nous découvrons la souffrance d'une jeune fille qui supporte mal la décrépitude physique et mentale de son frère jumeau, mourant dans une chambre d'hôpital. L'auteur aurait pu tomber dans la facilité et proposer un traitement mièvre de cette situation délicate... mais bien heureusement: il n'en est rien. Il y a bien évidemment des larmes (il ne faut pas oublier que nous avons à faire à une petite fille de neuf ans), mais Soda possède cet ingénieux don de ne jamais tomber dans le tragique et de garder une certaine retenue, difficilement perceptible mais néanmoins belle et bien présente.

Le personnage de Subaru est particulièrement intéressant. La comparaison semblera douteuse pour certains, mais cette petite fille m'a étrangement fait penser au personnage d'Oedipe. Un terrible évènement l'attend (la mort de son frère), et elle ne peut ni le fuir, ni s'y précipiter: là se trouve son plus grand malheur. Subaru est, à ce stade du récit, née sous une étoile malheureuse et poursuivie par un destin cruel. Mais là où une fatalité pesante et inéluctable écrase notre roi grec, Subaru décide de prendre son destin en main et de danser... en hommage à son frère. De moyen d'expression, la danse devient finalement une thérapie pour notre héroïne qui souhaite s'élever "vers les étoiles"... Là est toute la poétique de ce touchant récit, qui présente la pratique de la danse classique au délà d'un simple sport, mais comme l'unique moyen de se sentir réellement vivant, de supporter l'insupportable, d'être libre.

De prime abord, le dessin de Soda ne semble pas parfait: beaucoup d'arrière-plans sont désespérement blancs, un petit côté brouillon et des erreurs de proportions se font sentir au fil des pages... Mais il ne faut pas tomber dans le piège. De la part de l'auteur, tout est fait pour que le dessin devienne le véritable miroir de l'histoire, en prenant garde de ne pas utiliser d'effets superfétatoires.
Et si les yeux de Subaru, anormalement grands dans certaines situations bouleversantes, ne servaient qu'à mettre un peu plus en avant le désespoir et la rage qui bouillonnent en elle?
Et si la prolifération des fonds blancs ne servaient, dans le fond, qu'à illustrer d'une manière encore plus intense la solitude d'une jeune fille en train de perdre son unique frère?
J'invite donc tous les lecteurs de Subaru à choisir la bonne voie, qui consiste à reconnaître à sa juste valeur le travail graphique d'un auteur qui considère le dessin comme un appendice du récit, au delà des simples considérations esthétiques usuelles.

Ce premier volume est une véritable claque, qui place la barre très très haut. Je vous invite tous à lire Subaru.

Note:
Cette chronique se base uniquement sur ma lecture du premier volume de Subaru, qui compte onze volumes au total. J'ai choisi cette nomenclature inhabituelle afin d'alimenter moi-même ce topic si, le cas échéant, personne n'y participait. J'ai en effet vraiment envie de vous faire découvrir ce titre plutôt méconnu... Il fallait donc éviter que ce topic tombe dans les limbes du forum trop vite. N'en déplaise.
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Posté : 04 févr. 2008, 20:05
par né un11septembre
Pour avoir finalement lu la série jusqu'au bout.
Je donnerai un avis plutot enthousiaste sur l'ensemble aprés avoir failli abandonner en route.

Manga decouvert par association avec Daigo, soldat du feu, dont j'aime assez les vues graphiques, j'ai pu constater tout le talent impressioniste de Soda.

Bien plus abouti que Daigo, le dessin ici fait bien jouer les sentiments (trop bien, mais j'y reviens) et l'isolement de Subaru qui fait figure d'extraterrestre dans son domaine. Subaru a les yeux grands ouverts mais sur son propre monde se fondant dans la danse jusqu'a la sublimation et l'oubli d'elle-même faisant fi de toute voie tracée pour elle par les professionnels qu'elle croise et reniant toutes recompense.
Elle danse pour elle mais tel un vortex, elle happe les spectateurs dans son univers pour les laissés haletant et désarmés.

et c'est bien tout l'aspect extraordinaire que le dessin de Soda transcende.

Quand je dis que Soda joue trop bien des sentiments, c'est que tout l'univers de Subaru n'est que douleur avant la delivrance de la danse.
La mort de son frere n'est qu'une étape de son chemin de croix, son apprentissage des bases de la danse dans un lieu quelque peu interlope en est un autre. Son choix de rallier une troupe de troisieme ordre pour des representations en milieu carceral est presqu'une absurdité. les personnages qu'elle croise sont des naufragés comme la patronne de cabaret ou des potentiels mentor qui revent de la mettre ne cage, voire bouffi d'orgueil comme cette super-star de la danse qui dans les derniers tomes entreprant de presenter un bolero de Ravel reputé sans égal. (un moment d'autant plus fort qu'on a la musique en tête en lisant ce passage). Soda noirci le tableau au risque de faire fuir les lecteurs tant la charge émotionnelle de ce manga est grande.

A ne pas conseiller aux larmes les plus sensibles (pas pour Erky ^^).
Beau mais cruel voire impitoyable.

Posté : 04 févr. 2008, 20:47
par Floo D Ace
Un manga sur lequel (avec Daigo) j'ai toujours voulu me pencher, j'ai toujours entendu le plus grand bien des séries de cet auteur. Surtout que les sujet sont intéressant la danse ou le métier de pompier. Maybe un jour. :roll:

Posté : 05 févr. 2008, 02:59
par Kuro
Je suis plutôt perplexe, j'ai lu les 3 ou 4 premiers tomes ( c'est pas moi qui les achète heureusement :lol: ) et je trouve qu'il s'en passe beaucoup, aussi je ne suis pas trop receptif a l'univers de la danse, donc je m'ennuyais un peu quand Subaru fesait ses belles figures et tout, et qu'elle épate tout le monde...
Parfois je la detestait, je n'arrive pas a dire pourquoi, son coté révolté et impétueux peut etre. Mais l'histoire dans l'ensemble m'accroche pas mal, je me demande jusqu'ou elle va aller :)
Le dessin ne m'a pas frappé, j'avais lu les tomes de Daigo avant, donc les gros traits accentuent l'ambiance.
J'attend qu'on me passe la suite quand ma copine les aura trouvé d'occasion... :roll:

Posté : 05 févr. 2008, 22:45
par shinob
Je n'apprécie pas non plus la danse, qu'elle soit classique ou de toute autre nature.
Je ne vois personnellement pas Subaru comme un manga sur la danse, mais comme le parcours initiatique atypique d'une jeune fille qui appréhende le monde d'une toute autre manière que la plupart des autres gens. Elle aurait pu se lancer dans l'ikebana ou le canevas, que mon sentiment aurait été le même: le dessin expressionniste et la personnalité de Subaru (que je trouve craquante) sont les deux vecteurs primordiaux qui font que j'adore ce titre. La danse est secondaire dans mon appréciation générale.

Posté : 06 févr. 2008, 17:59
par Kuro
C'est le theme dominant et tu en fais abstraction mais pour ma part il est tres difficile qu'elle arrive a me "toucher" avec sa danse, tant les expressions et, oui le fait qu'elle soit douée, bah ça me passe au dessus de la tête.
Mais c'est surtout son histoire a elle qui m'interesse, apres c'est justement agreable a lire.

Posté : 06 févr. 2008, 22:37
par Daigoro
volume 1 et moitié du volume 2 : alors sur le volume 1 j'ai beaucoup aimé, ca traite vraiment bien le mal être de la donzelle, très émouvant, très prenant... un graphisme adéquate, sobre, sans fioriture...
du tout bon, après commence une histoire moitié humoristique, moitié dramatique, dont j'ai du mal à trouver la portée...
et dans le volume 2, l'omni présence de la danse - le thème principale... - m'a quelque peu dérangé et j'ai trouvé pour l'instant l'acharnement de Mana complètement dénué de sens :shock: démeusuré par rapport à la réalité...

Posté : 07 févr. 2008, 15:28
par Daigoro
hep shinob, file voir ma mangathèque à la lettre "S"
http://www.manga-sanctuary.com/collecti ... mbre=18993

pu qu'un... :wink:

Posté : 07 févr. 2008, 15:40
par né un11septembre
il te manques le 8, rhaaa dommage c'est le meilleur de la série ^^

Posté : 07 févr. 2008, 16:50
par Daigoro
né un11septembre a écrit :il te manques le 8, rhaaa dommage c'est le meilleur de la série ^^
j'ai le temps de remonter les 7 premiers pour me trouver le 8 :wink: