SES HISTOIRES COMPLETES

Hiroshi Hirata naît à Tokyo le 9 février 1937. Hiroshi a six frères et sœurs et doit souvent sacrifier ses après-midi de classe pour aider son père au magasin. À l'époque, le manga ne l'intéresse pas encore mais il participe déjà au journal de son collège et voue une grande admiration aux illustrations des romans historiques, particulièrement celles de Kiyoshi Kimata.
Il n'a que 17 ans lorsque, à la mort de son père, il doit abandonner ses études pour subvenir aux besoins de sa famille. Il commence alors à travailler dans une entreprise d'équipement. Grâce à un ami du collège, il publie sa première histoire en 1958 Le Sabre tueur d'amour et de haine (Aizô-hissatsuken) dans la revue Mazô des Éditions Hinomaru-Bunko. La collaboration se révélant fructueuse, il fait paraître six autres histoires dans le magazine.
Fin des années 50, un libraire l'incite à lire "Endiguement de Horeki" qui raconte l'histoire du fief de Satsuma. Intrigué par cet épisode de l'histoire du Japon, il approfondit ses recherches et fréquente librairies et bibliothèques pour étoffer ses connaissances sur l'histoire du Japon. En 1965, il part pour Tokyo à la recherche de travail. À cette époque, il édite des nouvelles des romanciers Renzaburô Shibata et Norio Nanjô. Trois livres paraissent : "Zatoichi", "Histoire de Nisha" (Nisha-den) et "Rivière du Sang" (Chishio-gawa). Fin des années 1960, le gekiga est à la mode au Japon et deux de ses publications, "Misère de la voie du samouraï" (Bushidô muzan den) et "Ecole de sabre kanzashi" (kanzashi kenpô) remportent un grand succès.
Au début des années 1970, la carrière de Hiroshi Hirata prend un tournant décisif. Il devient l'incontournable auteur de gekiga, spécialiste de l'histoire du Japon et des samouraïs. Il commence notamment la série L'âme des samouraïs en 1969, Épouse à vie en 1972 et Prêteur de vie en 1973. Au début de l'année 1973, il voit deux de ses histoires édités en livres reliés et destinés à la vente : "L'âme du Kyudo" et "Prêteur de vie". C'est dans ce même mouvement qu'il s'atèle à une nouvelle série, "Satsuma Gishiden" en 1977 (série qu'il achève en 1982).
En 1978. il voit son œuvre exposée au Comic Convention de San Diego aux États-Unis Son travail sur "Satsuma gishiden" l'épuise et en 1983, il décide de faire une pause. Après une année de pause pendant laquelle il exerce le métier d'électricien, il commence une nouvelle série "36 stratégies de Kuroda". Depuis 1983, il ne cesse de travailler sur de nouveaux projets, il signe son autobiographie en 1990, "Histoire d'un père", et pousuit aujourd'hui son métier de gekiga-ka avec "36 stratégies de Kuroda" et "Le Nouveau prêteur de vie". Hiroshi Hirata est également un maître calligraphe reconnu.
J'étais depuis un moment lecteur assidu de Lonewolf & cub quand j'ai découvert par l'entremise d'une présentation dans l'univers du manga de Groensteen debut des années 90, les dessins de Hiroshi Hirata. L'auteur avait aussi par chance connu la publication d'un graphic novel en anglais intitulé samurai: son of death.
il m'as fallu ensuite plusieurs années pour trouver de nouvelles oeuvres de l'auteur. (je suis allé jusqu'a supplier et soudoyer des representants d'éditeurs japonais à Angouleme pour obtenir une VO de la force des humbles en 1993. C'est dire si je suis aujourd'hui comblé de pouvoir lire et vous présenter des oeuvres d'Hiroshi Hirata

Ce topic regroupera tout les one-shot de l'auteur de la série Satsuma.

Editeur : Delcourt
One-shot (1967)
Format: 13 X 18, 256 pages

Editeur : Delcourt
One-shot (1969)
Format: 15 X 21, 216 pages
On appréciera plus particulièrement le soin apporté à tous les aspects de la vie dans ce Japon du milieu du 19ème siècle, témoignant encore du brutal changement subi par ce pays sur les 150 dernières années.

Editeur : Delcourt
One-shot (1969-70)
Format: 15 X 21, 464 pages
Il est en fait bien question de ça, dans ce volume, trouver et répéter la perfection d’un mouvement à travers la philosophie du kyudo. Le récit suivra également l’itinéraire de Kanza décidé à venger la mort de son père.
Toutes la palette des sentiments du courage jusqu’à l’obstination, en passant par l’orgueil et la vanité, y passent en une sorte de reflet aux grandes compétitions actuelles ou l’athlète est encore et toujours une figure de proue nationale que l’on remplace quand elle n’est plus performante.

Editeur : Delcourt
One-shot (1993 + 1961)
Format: 15 X 21, 304 pages, partiellement en couleur
Le style du dessin est remarquablement détaillé pour dépeindre le mode de vie des seigneurs comme celui des gens du peuple, mais loin de rester rigidement épuré, de temps à autres Hirata s’offre le plaisir de quelques caricatures et de ressort comiques (comme les portraits des 3 prévôts de justice dans la 3ème histoire ou les samouraïs tombant à la renverse de leur position en tailleur sous le coup de nouvelles bouleversantes.)
Hirata se met lui-même également en scène pour expliquer le contexte dans lequel il a écrit telle ou telle histoire ou pour dialoguer avec un des personnages de son histoire.
La dernière histoire du volume est plus ancienne de 30 ans environ et offre un style fort différent du reste du volume, laissant place à un style très estampé mais non moins maitrisé dans la richesse des vêtements ou des décors extérieurs. Cette histoire est en fait une première version de la deuxième histoire reprise dans ce volume.
Les histoires en elles-mêmes se veulent distrayante, quoiqu’édifiantes en faisant l’apologie de toutes les vertus nécessaires à un japonais engagé sur la voie du bushido, voulant vivre dans l’honneur, au service de la communauté. Mais on remarque aussi que la plupart des personnalités choisies ont su transgresser les prérogatives de leur condition pour améliorer leur environnement ou la vie de leurs semblables.
L’édition de très bonne qualité offre pour la première fois en français des pages intérieures en couleurs qui sont exprimées à l’aquarelle ou à l’huile de façon très chaleureuse. Cette édition française reprend une nouvelle version d’un manga sorti en 1993 complétée de la dernière histoire datant de 1961. Les pages éditée en couleur ne sont d’ailleurs pas les mêmes que dans l’édition de 1993.
Hiroshi Hirata reste pour les japonais la mémoire des valeurs qui ont fait de cet archipel une puissance économique dans le monde.