

Une série en 8 tomes d'Hideyuki Kikuchi (scénario) et Missile Kakuraï (dessin) éditée par 12 Bis
Mais cet être tout droit sorti des limbes n’a plus ni mémoire, ni émotions, ni humanité… Ce que le clan Saezuki n’avait pas prévu, c’est lui serait peut-être difficile de garder le contrôle de sa créature...
Tome 1 : Le “sabre de Shibito” est scénarisé par Hideyuki Kikuchi et dessiné par Missile Kakurai. Hideyuki Kikuchi est déjà célèbre pour ses oeuvres fantastiques parmi lesquelles on trouve “Vampire Hunter D” et “Taimashin” publié plus récemment en France.
Shibito nous place à l'époque des guerres féodales japonaises pour une relecture asiatique du “Frankenstein” de Mary Shelley. Ramené à la vie cent après sa mort dans un corps composé de plusieurs morceaux cousus ensemble, Shibito, héritier du clan Saézuki, est chargé par son père de se mesurer aux plus puissants guerriers du pays. Il sera accompagné par un apothicaire, qui le suivra bien malgré lui.
Ce premier tome, qui constitue une introduction à la série, plante le décor. Japon féodal auréolé d'une ambiance mystique, soulignée par le dessin vaporeux de Kakurei. Un dessin plus proche du shôjo, parfois trop, nous offrant un trait imparfait, hésitant, et de grandes cases ne représentant que les personnages et négligeant les décors. Un dessin qui oscille entre le bon, comme pour les pages couleurs, et le médiocre. Néanmoins le dynamisme dans les scènes d'action est là, les personnages sont reconnaissables. Le scénario se révèle plus convaincant que “Taimashin” laissant transparaître les futures évolutions de l'histoire. Le tome est en grande partie consacré à la résurrection de Shibito, avant de le lancer sur les routes du Japon, où il jouera du sabre.
Un premier tome intéressant mais qui ne permet pas encore de juger de l'intérêt de la série. Doit faire ses preuves dans le tome 2.
Tome 2 : Après un premier tome en demi-teinte, ce second volume laisse encore une impression mitigée mais cependant meilleure que la première.
Le Frankenstein japonais de l'ère Sengoku continue son périple, la tête vide et accompagné de son pharmacien. Duels de sabres sanglants, mort qui se relève, samouraïs et bandits de grand chemin, un mélange étonnant mais qui réussit quand même à nous intéresser. Le personnage principal devient plus intriguant quand il rencontre une jeune femme qui lui rappelle sa belle, et on s'étonnera de le voir défendre une troupe d'enfant. Celui qui n'a plus rien sait-il où il va? Car on a l'impression que le scénariste avance de manière aussi hasardeuse que son personnage.
Le dessin de Kakurai, aux traits imprécis et maladroits, ne s'appréciera que si on reste attentif à la mise en page efficace, surtout dans les scènes de combat très fluides. Le découpage s'avère bien mieux géré que dans le premier tome, ce qui permet de mieux suivre l'action et fait oublier les trop nombreux décors vides.
On apprend que Shibito signifie aussi « mort » dans le sens de cadavre. Côté histoire, peut toujours mieux faire, à moins que le scénariste ait prévu un beau retournement de situation pour parer aux errances de ces deux premiers volumes. Mais la fin du tome nous donne suffisamment envie de revenir voir où nous conduira le sabre du mort.