La forêt de Miyori

[Blacksheep]

Un one-shote d'Hideji Oda, chez Kanko

Résumé : Miyori, fillette de 11 ans au caractère rebelle, doit s’installer chez sa grand-mère dans un petit village dans la montagne. Lorsqu’elle se rend en forêt pour la première fois, sa grand-mère lui donne une cloche pour ne pas déranger les « habitants de la forêt ». Elle y fait effectivement la rencontre d’êtres bizarres. Attirée le lendemain par un grand cerisier qu’elle a aperçu la veille, elle y retrouve ces êtres fantastiques qu’elle semble être la seule à voir. Sa grand-mère lui raconte alors que 10 ans plus tôt, lorsque Miyori était encore un bébé, elle avait été choisie pour être la nouvelle reine de la forêt. Sa grand-mère, encore reine de la forêt, compte bien lui léguer ce titre - car sa petite fille entend la «voix» de la forêt, et saura la protéger des hommes.

Alors que rien ne va plus dans sa famille, la petite Miyori, citadine jusqu'au bout des ongles, se retrouve parachutée par son père dans un village isolé dans la montagne japonaise pour y vivre avec ses grands-parents. Là, cette enfant fantasque au caractère difficile va découvrir un tout autre monde : celui d'une forêt mystérieuse remplie d'esprits tous plus étranges les uns que les autres. Bien vite elle va devoir revenir sur ses convictions pour défendre ce petit paradis de la catastrophe écologique qui la menace.

Le dessin que nous offre Hideji ODA est assez personnel, n'utilisant que sa plume à encre sans aucune trame. Mais il arrive parfaitement à plonger le lecteur dans une ambiance quasi onirique et à volonté écologique, qui rappellera les fables en faveur de la défense de l'environnement auxquelles nous a habitué Hayao MIYAZAKI (Mon voisin Totoro, Princesse Mononoké). Comme lui, ODA privilégie la sauvegarde des petits espaces verts, souvent négligé devant l'urbanisation à but lucratif. Les personnages que dépeint ODA ne sont pas en reste : Miyori est une enfant de son temps, mature et révoltée, et les habitants du village ne sont pas les idiots que les citadins s'imaginent.

Ce titre reste plus que plaisant à lire, porté par une narration efficace entre moment humoristique et passage dramatique. Il a connu une suite récemment, ne reste plus à celle-ci que de trouver les chemins de l'éditeur. Éditeur qui nous gratifie d'une excellente traduction et adaptation graphique.