Tokyo Toybox/Giga Tokyo Toybox
Posté : 26 sept. 2008, 22:40
Dossier de Shinob sur le site : http://www.manga-news.com/index.php/rep ... kyo-Toybox
Tokyo Toybox
Nombre de volumes en France : 2 (série terminée) chez Doki-Doki
Nombre de volumes au Japon : 2 (série terminée) chez Gentosha
Giga Tokyo Toybox
Nombre de volumes en France : 8 (série en cours) chez Doki-Doki
Nombre de volumes au Japon : 10 (série terminée) chez Gentosha
Les mangas dits « tranches de vie » ou sociaux sont communs au Japon. Ils ont pour objet de s'intéresser aux relations entre des personnages et la société, de raconter leur vécu dans un domaine particulier (diverses branches du monde du travail notamment). Entre les Sanctuary et Eagle (politique), Yakitate!! Japan (cuisine), les récents Dr Kôto ou Team Medical Dragon (médecine), Genshiken (otakus) et Bienvenue dans NHK (hikkikomori), le lectorat français peut se rendre compte de la diversité des sujets abordés dans les mangas. Avec Tokyo Toybox, et Giga Tokyo Toybox qui fait suite, c'est dans l'univers de la création de jeux vidéo que l'on nous propose de plonger.
Le studio G3 est un petit développeur de jeux vidéo situé dans le quartier d’Akihabara à Tokyo, connu pour ses nombreuses boutiques d'électronique, véritable jardin (urbain) d'Eden pour tout otaku qui se respecte. Tenkawa Taiyô est le patron de ce studio, et fait office de passionné, ne voulant créer que des jeux bourrés d'innovations de gameplay. Tsukiyama Hoshino au contraire ne pense qu'aux profits, et a été ejectée de son entreprise pour redresser la barre du sutdio G3.
Un seul défaut est à retenir. Il se situe du côté des graphismes. Coté décors, ça peut aller. Quel est donc le problème me direz-vous ? Les contours des visages sont insupportables, trop ronds, trop noircis, pas assez travaillés. Là où Taiyô et quelques persos du studio G3 sont tout juste réalistes, Hoshino n'est guère attirante, et l'ensemble des persos secondaires croisés (ceux de Solidus et de l'entreprise d'origine de Hoshino) sont détestables !!! La faute à un design très proche du manga dit "européen" (et nous sommes nombreux à penser cela), des traits qui semblent vite faits. Les personnages d'arrière-plan sont de même bâclés (une pratique rappelant celle de Togashi-sama...). Si encore on avait affaire à du Superdeformed... mais même pas ! Les persos font brouillons, inachevés car il n'y a pas assez de trame, et un manque de travail flagrant sur les traits des visages...
Quel dommage. Pour autant, sur les premiers volumes (Tokyo Toybox donc), c'est carrément hideux, mais sur les suivants, cela s'améliore un peu. De plus, ce graphisme si particulier ne nuit en rien au charisme général des personnages. Enfin et surtout, cela en est étonnant, les émotions se révèlent très bien retranscrites malgré des visages très laids
Passé la forme, sur le fond , Tokyo Toybox a toutes les vertus pour combler les attentes !
Les premiers tomes contiennent une problématique certes sous-jacente mais ultra-réaliste concernant le milieu : la créativité de Taiyô face à la rationalisation financière de Hoshino. Un problème courant au regard des pratiques de certains gros studios. Exemple : Capcom qui a dissous le studio Clover, mené par de très grands noms du jeu vidéo tels que Atsushi Inaba (Steel Battalion), Hideki Kamiya (Devil May Cry), Shinji Mikami (Resident Evil) ou encore l'équipe ayant produit l'onirique Okami, pour des raisons claires (“promouvoir une stratégie économique”, “accroître l'efficacité de la force du production du groupe”). C'est bien simple, en lisant ce manga, on croit avoir affaire à un remake des mésententes entre studios japonais (Clover/Capcom, Tri-Ace/Square-Enix...) !
Un sujet intéressant et efficace, qui est mis en avant dès le premier volume, avec la concurrence naissant entre le petit studio G3 et le géant Solidus. Cette apparente concurrence entre les deux studios apparaît comme le véritable axe du premier volume et perdure tout au long des suivants ! En effet, Taiyô a auparavant travaillé chez le géant Solidus, et aurait quitté l'entreprise pour fonder le studio G3 suite à une querelle avec son meilleur ami d'enfance, lui aussi développeur de jeux. Emerge très vite un véritable fil rouge à l'intrigue : la création d'un jeu vidéo de grande ampleur par le petit studio G3, en étroite collaboration avec d'autres studios (la concurrence, sujet des premiers volumes, est palpable dans l'ensemble de la série).
Tokyo Toybox ne fait pas les choses à moitié puisque le tome 1, en plus d'irriguer déjà son sujet principal, établit une petite présentation. On a beau être toujours plus tolérants sur un premier volume, tous les éléments sont présents pour lancer la série mais aussi l'enrichir dès le début ! C'est plutôt rare ! Si on juge le premier volume d'un point de vue technique, tout est très bien fait : présentation des persos, et puis hop intrigue lancée, humour et insistance sur les persos pour bien lancer la série. Si on juge ce volume du point de vue du ressenti (c'est le plus important), c'est tout aussi bon, puisque l'intrigue est bien amenée et colle vraiment au milieu traité.
Outre la concurrence entre les deux studios, qui est le squelette du récit, d'autres choses sont-elles abordés sur le milieu du jeu vidéo ? Oui ! L'histoire prend beaucoup d'intérêt quand les membres du studio G3 parlent du projet de la version internationale de leur jeu, parce que ce projet nous parle !!! Aussi, quelle n'est pas notre surprise quand on se retrouve au début d'un chapitre avec une Hoshino lançant “Cela ne doit quand même pas être difficile de faire une adaptation, il suffit de traduire non ?” et un Taiyô montrant un personnage avec l'idéogramme Manji tatoué dans le dos (idéogramme en forme de croix gammée), répondant “Il faut changer ça pour les USA et l'Europe, ça ne passera pas”. De même, les membres du studio G3 parlent de la censure plus élevée en Occident sur le sang et l'érotisme (les nibards flottants des héroïnes de RPG, toute une histoire ^^).
Des situations très réalistes sont donc présentes dans ce premier volume sur le milieu du jeu vidéo.
Les auteurs proposent aussi une couverture de leur manga identique à une jaquette de jeu vidéo, et un lexique en fin de volume sur les références.
On est vraiment dans l'ambiance.
Les membres de Doki-Doki vont jusqu'à parfaire le travail des éditeurs japonais. Côté traduction, ils essaient de retranscrire le mieux qu'ils peuvent l'accent campagnard de Hoshino. Le vocabulaire colle bien au milieu... Aucun problème d'encrage, papier de bonne qualité, pages couleurs, bonus à la fin.
Tokyo Toybox et Giga Tokyo Toybox sont donc LE manga sur le jeu vidéo.
Le degré de réalisme du milieu présenté n'a rien à envier à celui de Genshiken.
Tokyo Toybox
Nombre de volumes en France : 2 (série terminée) chez Doki-Doki
Nombre de volumes au Japon : 2 (série terminée) chez Gentosha
Giga Tokyo Toybox
Nombre de volumes en France : 8 (série en cours) chez Doki-Doki
Nombre de volumes au Japon : 10 (série terminée) chez Gentosha
Les mangas dits « tranches de vie » ou sociaux sont communs au Japon. Ils ont pour objet de s'intéresser aux relations entre des personnages et la société, de raconter leur vécu dans un domaine particulier (diverses branches du monde du travail notamment). Entre les Sanctuary et Eagle (politique), Yakitate!! Japan (cuisine), les récents Dr Kôto ou Team Medical Dragon (médecine), Genshiken (otakus) et Bienvenue dans NHK (hikkikomori), le lectorat français peut se rendre compte de la diversité des sujets abordés dans les mangas. Avec Tokyo Toybox, et Giga Tokyo Toybox qui fait suite, c'est dans l'univers de la création de jeux vidéo que l'on nous propose de plonger.
Le studio G3 est un petit développeur de jeux vidéo situé dans le quartier d’Akihabara à Tokyo, connu pour ses nombreuses boutiques d'électronique, véritable jardin (urbain) d'Eden pour tout otaku qui se respecte. Tenkawa Taiyô est le patron de ce studio, et fait office de passionné, ne voulant créer que des jeux bourrés d'innovations de gameplay. Tsukiyama Hoshino au contraire ne pense qu'aux profits, et a été ejectée de son entreprise pour redresser la barre du sutdio G3.
Un seul défaut est à retenir. Il se situe du côté des graphismes. Coté décors, ça peut aller. Quel est donc le problème me direz-vous ? Les contours des visages sont insupportables, trop ronds, trop noircis, pas assez travaillés. Là où Taiyô et quelques persos du studio G3 sont tout juste réalistes, Hoshino n'est guère attirante, et l'ensemble des persos secondaires croisés (ceux de Solidus et de l'entreprise d'origine de Hoshino) sont détestables !!! La faute à un design très proche du manga dit "européen" (et nous sommes nombreux à penser cela), des traits qui semblent vite faits. Les personnages d'arrière-plan sont de même bâclés (une pratique rappelant celle de Togashi-sama...). Si encore on avait affaire à du Superdeformed... mais même pas ! Les persos font brouillons, inachevés car il n'y a pas assez de trame, et un manque de travail flagrant sur les traits des visages...
Quel dommage. Pour autant, sur les premiers volumes (Tokyo Toybox donc), c'est carrément hideux, mais sur les suivants, cela s'améliore un peu. De plus, ce graphisme si particulier ne nuit en rien au charisme général des personnages. Enfin et surtout, cela en est étonnant, les émotions se révèlent très bien retranscrites malgré des visages très laids
Passé la forme, sur le fond , Tokyo Toybox a toutes les vertus pour combler les attentes !
Les premiers tomes contiennent une problématique certes sous-jacente mais ultra-réaliste concernant le milieu : la créativité de Taiyô face à la rationalisation financière de Hoshino. Un problème courant au regard des pratiques de certains gros studios. Exemple : Capcom qui a dissous le studio Clover, mené par de très grands noms du jeu vidéo tels que Atsushi Inaba (Steel Battalion), Hideki Kamiya (Devil May Cry), Shinji Mikami (Resident Evil) ou encore l'équipe ayant produit l'onirique Okami, pour des raisons claires (“promouvoir une stratégie économique”, “accroître l'efficacité de la force du production du groupe”). C'est bien simple, en lisant ce manga, on croit avoir affaire à un remake des mésententes entre studios japonais (Clover/Capcom, Tri-Ace/Square-Enix...) !
Un sujet intéressant et efficace, qui est mis en avant dès le premier volume, avec la concurrence naissant entre le petit studio G3 et le géant Solidus. Cette apparente concurrence entre les deux studios apparaît comme le véritable axe du premier volume et perdure tout au long des suivants ! En effet, Taiyô a auparavant travaillé chez le géant Solidus, et aurait quitté l'entreprise pour fonder le studio G3 suite à une querelle avec son meilleur ami d'enfance, lui aussi développeur de jeux. Emerge très vite un véritable fil rouge à l'intrigue : la création d'un jeu vidéo de grande ampleur par le petit studio G3, en étroite collaboration avec d'autres studios (la concurrence, sujet des premiers volumes, est palpable dans l'ensemble de la série).
Tokyo Toybox ne fait pas les choses à moitié puisque le tome 1, en plus d'irriguer déjà son sujet principal, établit une petite présentation. On a beau être toujours plus tolérants sur un premier volume, tous les éléments sont présents pour lancer la série mais aussi l'enrichir dès le début ! C'est plutôt rare ! Si on juge le premier volume d'un point de vue technique, tout est très bien fait : présentation des persos, et puis hop intrigue lancée, humour et insistance sur les persos pour bien lancer la série. Si on juge ce volume du point de vue du ressenti (c'est le plus important), c'est tout aussi bon, puisque l'intrigue est bien amenée et colle vraiment au milieu traité.
Outre la concurrence entre les deux studios, qui est le squelette du récit, d'autres choses sont-elles abordés sur le milieu du jeu vidéo ? Oui ! L'histoire prend beaucoup d'intérêt quand les membres du studio G3 parlent du projet de la version internationale de leur jeu, parce que ce projet nous parle !!! Aussi, quelle n'est pas notre surprise quand on se retrouve au début d'un chapitre avec une Hoshino lançant “Cela ne doit quand même pas être difficile de faire une adaptation, il suffit de traduire non ?” et un Taiyô montrant un personnage avec l'idéogramme Manji tatoué dans le dos (idéogramme en forme de croix gammée), répondant “Il faut changer ça pour les USA et l'Europe, ça ne passera pas”. De même, les membres du studio G3 parlent de la censure plus élevée en Occident sur le sang et l'érotisme (les nibards flottants des héroïnes de RPG, toute une histoire ^^).
Des situations très réalistes sont donc présentes dans ce premier volume sur le milieu du jeu vidéo.
Les auteurs proposent aussi une couverture de leur manga identique à une jaquette de jeu vidéo, et un lexique en fin de volume sur les références.
On est vraiment dans l'ambiance.
Les membres de Doki-Doki vont jusqu'à parfaire le travail des éditeurs japonais. Côté traduction, ils essaient de retranscrire le mieux qu'ils peuvent l'accent campagnard de Hoshino. Le vocabulaire colle bien au milieu... Aucun problème d'encrage, papier de bonne qualité, pages couleurs, bonus à la fin.
Tokyo Toybox et Giga Tokyo Toybox sont donc LE manga sur le jeu vidéo.
Le degré de réalisme du milieu présenté n'a rien à envier à celui de Genshiken.